Je remarque, à cette dernière lecture, que les personnages, dans le livre, passent leur temps à tout oublier : rendez-vous, événements, recommandations. Je feuillette les chapitres suivants : ils me confirment cette anomalie. Quel en est le sens ? Arbitraire ou fortuite, elle m’avait jusqu’ici échappé et vaut qu’on l’examine.
Le cimetière des livres qui ne s’ouvriront plus (certains gisent jusque sur mes propres étagères) recouvre la surface entière de la terre : singularité et immortalité – ou même une durée de vie plus brève – s’excluent la plupart du temps. Borges, dans son Histoire de l’infamie, rappelle que les animaux inventés eux-mêmes n’ont pas tous survécu. Une hécatombe de monstres a certainement été nécessaire pour que se perpétuent les licornes et les centaures.
Quel valeur accorder au résumé d’un livre ?… pratique superficielle, qui réactive et répand l’opinion commune selon laquelle l’histoire est le roman, et non un de ses aspects – et de ceux qui illustrent le moins l’art de raconter