Je reviens aujourd'hui pour vous faire un bilan de mon challenge de février ! Et vous, comment s'est-il passé de votre côté ?
On remet ça en 2018 ? Bisous ! ♥
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Livres cités : Eux, c'est nous - Jenna Fox, pour toujours - L'enfant dans le placard - Vous n'aurez pas ma haine - Quatre Surs.
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- Maman, dis, maman...
Elle est seule. Petit jean l'entend-voit dans la cuisine, je peux lui parler.
- Maman... tu ne voudrais pas me laver ?
La voix de Petit Jean a changé. Ce n'est plus la même d'avant quand il allait au square avec mémé et qu'il riait en jouant avec les cloportes. C'est une voix monotone, monocorde, une voix murmurée qui ressemble à la vie claquemurée entre trois murs et une porte. Elle n'est même pas triste, non, sans intonation, s'économisant parce qu'il n'y a pas beaucoup d'air dans le placard, juste ce qu'il faut pour respirer.
- Ça fait plusieurs - il compte sur ses doigts - cinq plus cinq plus... - je ne sais pas, mais longtemps que je n'ai pas été lavé.
Argument décisif :
- Je sens très mauvais.
Maman soupire.
"Combien de temps s'est écoulé...combien de temps faut-il pour qu'un univers se construise et se détruise ? Le temps d'une vie ne se mesure pas sur une montre. Le présent n'est qu'un devenir."
"L'école a toujours été celle de la vie, et la vie d'aujourd'hui est dure. Alors dur en est l'apprentissage,"
"Qui ne croit pas à Satan à tort. Il est toujours prêt à rendre service."
Dans le fond du placard cramponné à un haillon de robe, il y a... un enfant ? Ce n'est pas, non, pas possible ! cette chose déguenillée, sale, des cheveux qui lui tombent sur le visage..
[...]
Personne n'a dit un mot. La vraie épouvante ce n'est pas le hurlement des films d'horreur. C'est quand on se tait.
Maintenant, hier aujourd'hui demain tout est pareil : un placard et l'obscurité.
Cinq mois... une éternité. On ne peut pas se représenter l'éternité. Ni fin, ni commencement. Petit Jean ne sait plus quand a débuté la cruelle punition. Ne sait même plus très bien que c'est une punition.
La punition d'être, de vivre, d'exister.
Il se perd dans un avant très lointain s'estompant dans la nuit qui l'enveloppe où les êtres qui l'entouraient ont une apparence de fantôme.
Pas plus, il ne peut en imaginer un jour la fin.
Il a vécu, il vit, il vivra dans un placard. Fœtus d'un ventre sans entrailles.
Tels font les petits des bêtes... dépecer une biche et la lécher est un jeu avant de devenir le principe de vie : celui qui permettra aux prédateurs d’être les prédateurs d’autres prédateurs ! Ils n’en seront pas reconnaissants pour autant aux aînés qui les ont enseignés et, jeunes loups, commenceront par tuer les anciens pour prendre leur place.
La vie se charge toujours de l’avenir et que c’est elle qui en décide à son gré.
Parfois, à travers la porte du placard, maman lui parle. Il lui répond. Ce sont des phrases pour lui tout seul: " Tu vas bien petit-Jean? Tu ne t'ennuies pas trop? -Oh si, maman, je voudrais tant aller jouer! " Mais jouer est devenu un mot, un espoir, qui ne signifient plus grand-chose!