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Critiques de Ousmane Diarra (19)
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La route des clameurs

Peut-on rire de tout ? Si je pose la question, ce n'est pas que je repasse l'épreuve du bac de philo, mais c'est parce que je me demande s'il est possible de rire, ou tout du moins, de trouver amusant, un livre portant sur la montée de l'intégrisme dans un pays, évoquant aussi bien l'enrôlement d'enfants soldats, la perte des repères familiaux, sociétaux, et bien sur religieux, mais aussi la perte de la liberté et du libre arbitre, l'absurdité des combats, des viols et violences qui s'ensuivent.

En tout cas, La route des clameurs, qui traite un peu de ces sujets et de bien d'autres, n'est pas un livre triste ! Ousmane Diarra a choisi la voix d'un enfant (dont on ne connait pas l'âge), pour raconter la prise de pouvoir des intégristes au Mali, enfant dont le grand frère est général des armées du Calife, dont la mère et les soeurs sont retenues comme otage par le même calife, et dont le père est a peu près le seul à résister à la folie intégriste ambiante, continuant son art (il est peintre et internationalement reconnu) en guise de contestation !

Nous découvrons au travers du regard gentiment naïf de notre narrateur les exactions, l'hypocrisie, la violence, la passivité d'un peuple également, et cet angle de vue nous scotche à notre lecture, qui donne à la fois envie de sourire, se révolter, et bien sur, s'indigner.

Notre narrateur étant jeune et naïf, le style du roman est souvent enlevé et rythmé, à la limite du langage parlé.

Pour ma part, si l'ensemble m'a beaucoup amusé au départ, je me suis un peu lassée sur la fin... D'abord, de lire le nom du Calife en entier à chaque fois qu'il était évoqué (très très souvent), Mabu Maba dit Fieffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almordibonne. De même, j'ai eu l'impression que la naïveté du narrateur était parfois un peu forcée. Enfin, au vu de toutes les horreurs évoquées, je me dis qu'on aurait pu se passer des relations forcées évoquées à la fin du roman.

Ceci dit, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre qui porte bien son nom : la route des clameurs est celle des supplices éternels. Et je plains sincèrement tout pays soumis à la dictature intégriste !

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La route des clameurs

Une vraie claque, ce livre ! Et pourtant, j’ai eu du mal à rentrer dedans.

Au Mali, ce jeune garçon qui pleure sur sa famille brisée son père et lui d’un côté, sa mère, son frère ainé et ses deux sœurs de l’autre. Un nouveau régime islamiste monte, un qui n’autorise presque rien, le frère se laisse embrigader, la mère et les sœurs sont prises en otage. Le jeune garçon, lui, reste avec son père, sinon il sera tout seul, il doit le protéger. Ce qu’il veut plus que tout c’est réunir sa famille et sauver son père.

Le garçon est d’une grande intégrité et pourtant, sous les menaces, il plie doucement au calife, Mabu Maba dit Fieffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almordibonne. Il fait des choses contre son gré mais reste lui-même dans sa tête. Dur de rester de marbre face à tous ces massacres, ces viols, ces horreurs. Comment peut-on se servir de la religion pour justifier tant d’horreur ? Le trait est peut-être exagéré à certains moments mais il est nécessaire de dénoncer ce genre de régime extrémiste. Bravo à Ousman Diarra pour son roman.

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La route des clameurs

"Les djihadistes ont envahi les deux tiers du territoire malien, menaçant Bamako, et installé une situation chaotique dans tout le pays depuis le nord. Nous étions menacés de mort en tant que nation." Le troisième roman d'Ousmane Diarra, La route des clameurs, a été écrit dans l'urgence, courant 2013, pour dénoncer la barbarie et les forces de l'obscurantisme, déguisées sous la forme d'un Islam soi disant pur et venu pour chasser les pratiques impies. Le livre de Diarra est l'oeuvre d'un conteur qui use de toutes les armes à sa disposition, en premier lieu l'ironie et la dérision. Son narrateur est un enfant qui avec ses mots naïfs découvre simultanément l'oppression et la révolte au côté d'un père dont la résistance passive tourne en ridicule l'imposture et l'hypocrisie des fanatiques. La prose de l'auteur est moqueuse, sertie de trouvailles stylistiques y compris pour évoquer les pires horreurs. Un rythme à part, vif et débordant de toutes parts qui égare parfois quand on est habitué à un langage plus sage et posé. Mais c'est avant tout le livre d'un homme en colère qui se bat avec l'énergie du désespoir. Un roman à rapprocher du magnifique film Timbuktu qui sera sur les écrans en décembre.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Vieux Lézard

Lu dans le cadre du club-lecture auquel j'appartiens et dont le thème de notre prochaine rencontre est "L'Afrique noire", c'est donc plus ou moins par hasard que je suis tombée sur cet ouvrage.

Le narrateur, en guise d'introduction, avertit le lecteur qu'il va lui narrer une histoire qui peut lui paraître, aux primes abords, invraisemblable, mais qui est pourtant véridique.

Il s'agit de celle d'un homme, qui se maria plus tard que l'âge à laquelle un homme devrait normalement se marier dans son village. Cet homme n'était ni particulièrement beau, ni très talentueux mais c'était un homme honnête qui travaillait sa vie en tant que bibliothécaire. Aussi, il prit pour épouse une femme du village et, voyant que celle-ci s'ennuyait, seule à la maison, lui fit trois enfants mais cela n'arrangea pas forcément les choses pour autant.



Un beau matin, cet homme qui porte le nom de "Vieux lézard", en se rendant comme à l'accoutumée à son travail, avait la ferme résolution de dire ses quatre vérités à la jeune étudiante qui venait à la bibliothèque presque tous les jours depuis deux ans mais qui ne respectait pas les consignes, se plaisant à sortir de l'établissement bien après la fermeture et alors que tous les autres usagers étaient partis. Bien qu'elle ne l'ai jamais particulièrement attiré auparavant, cette jeune femme, Sakira, qui avait l'âge d'être sa fille, va devenir le grand amour de Vieux lézard, un amour qui resta néanmoins platonique mais qui s'élevait bien au-dessus de toutes questions purement sexuelles. Cependant, un beau jour, Sakira lui annonce qu'elle est enceinte...



Un roman qui retrace la vie d'un homme qui est loin d'être ordinaire puisqu'il s'est toujours refusé à se plier aux croyances de son pays, à pratiquer la religion musulmane, et d'une femme qui, elle aussi, est en-dehors des normes. Est-elle réellement une femme, un esprit, une djinn ? Le lecteur ne sera jamais réellement fixé à ce sujet et c'est ce qui fait la magie de ce livre et le pousse du côté du conte ou des légendes plus que de celui du simple roman.

Un ouvrage très bien écrit mais pour lequel il faut tout de même avoir certaines connaissances en ce qui concerne les croyances musulmanes. C'est ce qui m'a un peu désorienté mais j'ai tout de même apprécié cette lecture. A découvrir !
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Le chasseur et le lézard

Opération Masse Critique Jeunesse...

Merci à la toute nouvelle maison d'édition Evalou qui publie avec cet album l'un de ses tout premiers ouvrages.



Avant toute chose, j'ai envie de parler des illustrations ; c'est ce qui m'a attiré en tout premier : la couverture. C'est typiquement le genre d'illustrations colorées et parfois décalées que j'apprécie. Premier bon point, le talent de l'illustratrice.



Alors de quoi ça parle ? D'un chasseur – vous vous en doutiez ? – du nom de Mariko, qui passe ses journées à traquer tous les animaux de la savane qu'il peut trouver pour en ramener les trophées au village. Cet homme est un véritable fléau pour la faune sauvage, l'orgueilleux cherchant ainsi à prouver qu'il est le plus grand de tous les chasseurs. Mais loin d'impressionner les villageois, il est surtout blâmé par son épouse et condamné par les anciens. Cependant il continue ses exactions, jusqu'au jour où il rencontre un lézard magique qui lui fera payer la vanité de ses crimes.



Petite histoire écrite par Ousmane Diarra, grand conteur malien, cet histoire se veut édifiante, abordant les thèmes de l'écologie, du respect de la nature. Il s'agit là des thèmes chers à cette toute jeune maison d'édition qui porte, à travers son catalogue, des valeurs tout à fait respectables : le respect d'autrui, l'acceptation de soi, le respect de la nature...



Accessible dès cinq ans nous dit la couverture, mais je pense qu'il atterrira dans les mains de ma fille bien plus tôt que cela.

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La route des clameurs

J'ai entamé ce roman d'un auteur malien avec curiosité ; cela fait quelques temps que je m'intéresse de plus en plus à la littérature francophone et africaine.



La route des clameurs est le récit d'un jeune homme qui voit son monde s'écrouler lorsque des djihadistes s'installent dans sa région pour y instaurer la charia. Trop hébétés pour réagir, les habitants de la région se font peu à peu à cette nouvelle loi, excepté le père du jeune homme, qui clame sa liberté de penser en poursuivant son travail de peintre, et qui refuse de se soumettre aux injonctions des djihadistes.



Le ton du récit à la première personne m'a surpris : les phrases sont répétées ; le protagoniste principal n'a que des certitudes, qu'il exprime avec force et sans détour ; cette dimension orale ne manquera pas de perturber le lecteur, ce qui est dommage, car l'intrigue pose elle des questions clefs, notamment celle de la peur pour ses proches, qui pousse à subir les pires sévices et à accepter, du moins de façade, une situation que l'on exècre.



La route des clameurs ne manque pas de souligner le chaos ambiant et les paradoxes de cette mainmise des djihadistes sur la population, ce qui complexifie le rapport du lecteur au personnage principal, très en colère contre son frère et ceux qui retiennent son père, mais en même temps passionné par son enseignement au maniement des armes et à la théologie, et excité à l'idée de faire ses preuves dans la bataille...



Finalement, on retient surtout le caractère intime du conflit : opposition entre deux anciens camarades d'école, retournement de voisins amicaux envieux, conversion forcée par la destruction du mariage et du noyau familial, et bien sûr ce qu'une personne est prête à faire subir à ses proches au nom de son égo, de ses valeurs.



Mon avis est mitigé : si je n'ai pas du tout apprécié le style d'écriture et trouvé l'histoire un tantinet fugace, cet ouvrage n'en demeure pas moins très éclairant sur les mécanismes de radicalisation d'une région, et sur l'impact psychologique pour ses habitants, loin d'être systématiquement des victimes.
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La route des clameurs

En 2013 Ousmane Diarra voit son pays le Mali à feu et à sang. Il décide alors d'abandonner tout travaux pour écrire sur le Djihadisme qui pullule dans sont pays. C'est dans ces conditions que né « La route des clameurs ». le roman raconte à travers les yeux d'un enfant les terreurs de l'obscurantisme. Il observe sont environnement et les rouages des dirigeants Djihadiste pour convertir le peuple. Il voit les personnes de son entourage changer à cause de la peur de l'enfer qu'on injecte en eux. Ce livre est essentiel. D'autant plus qu'il a été écrit par un malien. Très réussi.



Challenge Multi-défis 2021.
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Nouvelles du Mali

Dans la première nouvelles, « Tous les moutons du monde », les premières phrases m’emmènent dans le quotidien d’un village, au milieu d’un rite musulman de la tabaski. Le notable fait bien d’avoir une belle femme sans quoi il serait accusé de sombre trafic et tué dans la foulée. Pan ! Il y a une violence dans le geste mais une certaine normalité dans la façon de l’écrire, c’est en relisant quelques phrases que celui-ci m’a marqué, elle ne m’avait pas intrigué avant. Moussa l’iconoclaste, le taciturne, le renégat mais pire, un non croyant. La violence ressort à nouveau et conclue à merveille cette première nouvelle.

La seconde, « Bamako, cité des caïmans », entre en opposition, on passe du village à la grande ville, de la violence physique à la violence des différences de classes. J’ai trouvé la transition bonne, il y a un point commun entre les nouvelles et pourtant, aucune ne se ressemble. La troisième, « le sucre », elle est une violence scolaire, puis vient « Une histoire de chat » qui vient apaiser le lecteur du moins au début car la violence se retrouve sur la fin. Le livre se termine avec « La peau sur l’œil »

Bon choix d’auteurs, et de nouvelles, tous éclectiques, une violence présente de différentes manières tout en gardant une beauté malienne, une pluralité dans les récits. Ca m’a fait plaisir de lire des nouvelles un peu moins normées que ce que j’ai l’habitude de lire.

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Pagne de femme

J'ai rencontré l'auteur pendant sa résidence à Neuvy-le-Roi (37).

Son livre témoigne de la chute de la culture africaine à l'arrivée de l'islam et des dollars américains. Perte culturelle, de repères, asservissement au pouvoir, mafia, corruption, drogues, prostitution, perversion...

Chacun doit adopter un prénom islamique, faire des prières, renier sa culture ancestrale, quitte à tuer ses congénères pour un bout de paradis. Les minarets se négocient à coup de gros billets $, plongeant le pays dans la corruption.

Un "héro", Mandiminko, professeur révolutionnaire, viendra en aide aux persécutés de ce nouveau régime et tissera un groupe révolutionnaire pour l'arrivée de l'enfant Djinn. Le texte est clamé à la façon d'un conte ou de brèves de comptoir par son sous-fifre "Gens d'ici!".

Écriture dans son jus, avec tournures/ expressions locales. Une écriture parlée, contée qui nous immerge dans la culture du pays.
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Le chasseur et le lézard

Une masse critique, un petit clic ....

Clac, une arrivée dans ma boîte aux lettres.

Merci à vous de m'avoir fait découvrir une belle histoire et une nouvelle maison d'édition jeunesse.

Voilà l'histoire de Mariko .... un gentil Papa grand chasseur.

Pas si simple que ça .... ce serait plutôt un vrai tueur !

Très belles illustrations, amusantes, soignées et pleines de clin d'œil.

Un texte, intelligent, jamais ennuyeux.

Une intrigue qui distille avec beaucoup de nuances juste ce qu'il faut de morale et de bon sens.

Rajoutant à tout ça une maison d'éditions qui cherche à répondre intelligemment "aux questionnements de l'enfance en posant les bases d'une vie commune harmonieuse, l'amitié, l'acceptation de soi et le respect de la nature." Que demander de plus ?

Je vais me précipiter dans ma librairie préférée pour découvrir un titre qui me fait de l'œil, "le cochon cochon" et rendez vous au mois de juin !

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Le chasseur et le lézard

Tout la magnificience des récits africains sont dans cet album. Imaginez vous un peu : un lézard mort, découpé, cuit et avalé, mais qui continue de chanter! Les belles illustrations de Sonia Sans, que je ne connaissais pas du tout, donnent une vraie dynamique à ce conte malien. Les enfant rient de l'absurdité de cette aventure. Mission accomplie! :)
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La route des clameurs

Le narrateur de ce roman ne se dénomme pas. Il s’est dépouillé du nom à rallonge que ses exploits sur le terrain militaire et sa proximité avec les puissants lui octroyaient. C’est un gamin devenu adulte par la force des choses. Il raconte son immersion dans le mouvement djihadiste des Morbidonnes bien décidé à conquérir le pouvoir de Bamako. Mais sa narration n’est point linéaire.



Quand commence le roman, le jeune homme, le grand gamin fuit avec son père. Ils s’extirpent ensemble d’une révolution de palais. Le jeune homme, le grand gamin parle. Il a ce discours déjà entendu de ces enfants qui ont fait la guerre, qui ont vu et compris certaines choses trop tôt, qui ont subit les vicissitudes d’une Afrique qui les malmène et les fait grandir trop vite. Il parle et raconte son parcours. Il parle de son père. Cet artiste reconnu, obtus, têtu, déterminé à ne point concéder une once de sa liberté au pouvoir islamiste qui a fini par s’imposer dans son pays sous la férule du Calife Mabou Maba dit Fiéffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almorbidonne.



Ousmane Diarra propose une reconstitution des faits. Pourquoi une famille se retrouve écartelée par l’entrain d’une histoire qui semble avancer à reculons. Pour cela, Bassy, le narrateur conte son père. Un artiste. Ce potomitan, cette figure qui l'empêche de basculer. L’homme avec lequel il fuit, sans être son modèle, lui inspire un respect total. La renommée internationale de son travail d’artiste plasticien lui a permis d’être un soutien pour son entourage, son quartier. Une figure respectée. Cependant, la montée en puissance de ceux qu’il définit comme des « gamins imams » le bouleverse et le contraint à un positionnement tout aussi radical, lui qui refuse toute conversion, toute abdication, toute abjuration de sa philosophie de vie. Dans le terme lourd de sens de « gamins imams », Ousmane Diarra y transpose une idée d’immaturité que la puissance financière dont ces derniers sont investis ces jeunes prédicateurs, pallie largement.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
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La route des clameurs

Quand l'enfer est sur terre, il ne reste que peu de solutions: lutter et résister pour assurer la paix ou s'abandonner à l'horreur en espérant la clémence dans un au-delà que l'on espère mérité. Ce roman évoque le pire en toute légèreté. Il n'oppresse pas, n'opprime pas. Il donne à voir et percevoir un monde sombre, pauvre, sans âme et sans beauté; un monde sans spiritualité; un monde qui ne donne envie qu'aux fous, idiots, immondes personnages qui font leur bonheur sur le malheur des autres. Ousmane Diarra raconte d'une voix d'enfant tout ce contre toi ailleurs de vaillant(e)s combattant(e)s luttent: des imposteurs qui font de la religion une arme de guerre, un poison pour les coeurs et les esprits appauvris. C'est un roman qu'il convient de lire même s'il n'est pas, je le consens, un chef d'œuvre littéraire.
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Le chasseur et le lézard

Je souhaite tout d'abord remercier Babelio et les éditions Evalou pour l'envoi de cet album.

La dernière opération Masse Critique est l'occasion pour moi de découvrir cette toute jeune maison d'édition jeunesse.

Ce conte malien rapporté par Ousmane Diarra a pour objectif premier de sensibiliser les enfants à la protection de leur environnement naturel. On y suit les pas du chasseur Mariko particulièrement soucieux de son image de vainqueur et bien peu préoccupé par l'équilibre écologique. Jusqu'au jour où tous les animaux disparaissent et qu'un drôle de lézard décide de lui faire la leçon.

Malheureusement, je ne suis pas du tout enthousiasmée par cet album. Si les couleurs et le coup de crayon de Sonia Sans sont très réussis, j'ai eu beaucoup de mal à reconnaître les émotions représentées sur les visages des personnages. Marikou, fou de joie et d'orgueil en rentrant de la chasse, me semble à l'image presque terrifié. Les villageois en colère en revanche sont extrêmement crédibles à tel point que je crains de les montrer à des enfants de 4 ans, ne risquent-ils pas de leur faire peur ?

Étant donné la visée pédagogique du récit, j'aurais apprécié que la disparition des animaux soient mieux explicitées avec des arguments plus rationnels sur la chaîne écologique. Quant au lézard très sympathique et joliment illustré, son action est totalement incohérente - il chante tout en ayant été été tué, découpé en rondelle, cuit... puis ressuscite.... Je n'ai absolument rien contre la magie mais dans ce cas, pas dans un ouvrage pédagogique qui nécessiterait un minimum de sens rationnel. Et dans une situation où un lézard mort se mettrait à parler, l'événement est suffisamment incroyable pour qu'un chasseur s'abstienne de le manger.... bref, je suis bien désolée de devoir admettre que je n'ai pas du tout accroché....
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Nouvelles du Mali

Ces nouvelles témoignent de la richesse et de la diversité de la culture malienne entre islam et croyances traditionnelles, entre monde rural et Bamako la capitale bouillonnante et bruyante… Ousmane Diarra, Sirafily Diango, Alpha Mandé Diarra, Moussa Konaté et Yambo Ouologuem revendiquent à la fois leur identité et leur intégration dans le monde moderne constamment en mouvement. Ils reprennent ici la tradition des griots dans une langue française des plus imagée.

Marceline

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La route des clameurs

C'est l'histoire de la montée de l'intégrisme au Mali en 2013.



L'arrivée et l'emprise des djihadistes est racontée par un enfant. Avec humour, il raconte la résistance de sa famille, surtout de son père sculpteur à la renommée internationale. Mais bientôt l'embrigadement s'installe et l'ennemi n'est pas toujours celui qui vient de loin.

Le Calife est un imposteur, un bouffon mais la fureur est bien réelle.

L'inévitable se produit : violence, enfant-soldat, emprise et domination au nom de Dieu ...

Comment se sortir de cette main-mise, comment s'échapper de cette folie meurtrière ?

Ce livre est un cri face à l'horreur.
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La route des clameurs

Ici, Jara s'engage à chaque page dans une écriture portée par la révolte, mais qui garde une ironie distante, salutaire et ouvre la perspective historique. Sa prose malgré tout joyeuse et à la portée de tous saura parler aux quatre coins du continent et de la planète, rapprochera les uns des autres, dans cette résistance propre que figure l'artiste de La Route des clameurs.
Lien : https://www.lepoint.fr/afriq..
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Vieux Lézard

Premier livre de Usumani Jara, Vieux lézard est une charmante histoire d'amour en milieu contemporain en forme de conte africain. A lire.
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La route des clameurs

L'enfant raconte, parle, voit, sans jamais donner son nom. Celui-ci, trop transformé par les nouveaux maîtres religieux, pourrait le priver de son identité, de l'essence même de ses racines. Son papa peint, sans fin, prend des risques, se rebelle et résiste ainsi. Tous deux seuls contre tous. C'est une épopée, celle de l'enfant et de son père contre la barbarie d'une religion trahie par la violence et la bêtise, par la convoitise. Contée d'une si belle manière, douce, limpide, adroite, percutante. Magnifique.
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