Tout en traversant les cours jonchées de détritus pour gagner le métro, je songeai que le sort de Sacha résumait celui de la Russie post-soviétique. Comme lui, le pays entier donnait l'impression insoutenable d'accomplir les tâches les plus simples au prix d'efforts individuels inimaginables. Je pensai à l'héroïsme que chacun devait mobiliser pour survivre et préserver sa dignité, au combat qu'il fallait mener chaque jour pour maintenir les apparences de la normalité.