AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Oya Baydar (57)


Du balcon, ils l'avaient regardé monter dans le taxi stationné devant la porte. Ne dérogeant pas à la coutume, Elif avait lancé un récipient d'eau derrière lui. Pour qu'il parte et revienne sans encombre, à l'image de l'eau dont rien n'arrête le cours.
Commenter  J’apprécie          90
L'obscurité s'était dépouillée de son effrayant mystère, et dans l'île parée d'une lumière bleue, tout semblait avoir retrouvé sa banalité coutumière. Le bateau qui leur permettait de passer sur la rive d'en face était arrimé à l'embarcadère. La femme aux paniers était là, de nouveau. La route, le quai et la place étaient totalement déserts.
- Le lendemain du réveillon de Noël, qui peut bien se réveiller au chant du coq! dit Omër, éprouvant le besoin de trouver une explication.
L'enfant voulait aller sur l'île du diable et voir le diable dans son château
- Regarde, il n'y a personne dans le village. Même le diable est parti en vacances pour Noël.
- Peut-être que tout le monde est allé dans son château pour célébrer la fête du diable, répondit l'enfant. Quand je serai grand, même si vous ne m'en donnez pas la permission, je reviendrai ici pour faire connaissance avec le diable.
Commenter  J’apprécie          80
Je cherchais une parole, j’entendis une voix…
J’étais en quête de la parole. Cette parole que j’avais employée à tour de bras, dépensée sans compter, soufflée dans des bulles de savon, dilapidée ; cette première phrase qui marquerait le début de l’histoire et la ferait s’acheminer jusqu’à son terme. La phrase impossible à mettre par écrit, qui se dissout dans la légèreté vaporeuse de la pensée au moment précis où je crois la saisir…La parole perdue…
Mais j’entendis cette voix, j’oubliais la parole et suivis le cri.

Commenter  J’apprécie          80
Oui , ce que je dis est un refus de la dictature du prolétariat . Comment peut-on parvenir à la liberté sans refuser , du moins en théorie , toutes les dictatures ?Si l'on ne peut assurer la liberté et le bonheur aux hommes qu'en en retranchant et tuant une moitié , ne comptez pas sur moi . Vos dirigeants la haut n'y pensent pas ( parti communiste de Russie ) , ceux d'ici ( PC turc clandestin ) ne le comprennent pas non plus , bref ... Tout est fait pour le pouvoir . Quant à l'ère civilisationnelle qu'avait prévue papa Marx , nous y parviendrons quand la conception du pouvoir , la lutte pour le pouvoir , la passion du pouvoir toucheront à leur fin dans chaque domaine . Peut-être dans très , très longtemps .....
Commenter  J’apprécie          70
C’est peut-être ça, vieillir. Se rappeler le passé au lieu de penser à l’avenir…
(p. 370)
Commenter  J’apprécie          50
« Arin Murat s'était le plus souvent trouvé dans les rangs de ceux qui projettent et proposent. A cette place-là, même si ton cœur se noircit, tes mains restent propres »
Commenter  J’apprécie          40
La parole disparaît-elle quand se tait la voix intérieure de l'écrivain ou lorsque le sentiment du non-sens le conduit à l'endroit où cesse la parole ?
Commenter  J’apprécie          30
[...] C'est le seul fils qui me reste.
- Tu n'en avais pas deux ? Qu'est-il arrivé à l'autre ?
- Laissez tomber ! Il s'est acoquiné avec les idéalistes ; il est parti à l'armée casser du Kurde et en découdre avec le PKK. Peut-être qu'une fois là-bas il va prendre peur et revenir à la raison. Un bourgeois qui trahit sa classe, c'est bien, c'est honorable. L'ouvrier qui trahit la sienne, c'est une saloperie [...]
Commenter  J’apprécie          30
“Les joies se partagent, la douleur se vit seulˮ, disait Ömer. La souffrance est un sentiment qui s’amplifie à mesure qu’on tente de le partager, elle le sait d’expérience.
(p. 81)
Commenter  J’apprécie          30
En fin de compte, les gens trouvent toujours de bonnes excuses pour justifier leurs actes ou leur apathie. Le poids écrasant de figures paternelle et maternelle est vraiment le meilleur prétexte que nos doctes psychologues aient jamais inventé.

- Vous n'avez peut-être rien fait, mais lorsque j'étais avec vous, j'ai toujours vécu avec le sentiment qu'on attendait quelque chose de moi, et que j'étais incapable de répondre à ces attentes. Ici, personne ne me demande rien. Je n'ai pas à me battre contre moi-même ni à rougir de n'être que ce que je suis. Je ne me traite pas en réprouvé. (...) Rien dans la nature ne renie son essence pour trouver le bonheur, il n'y a rien qui ne soit en parfait accord avec soi-même. Il règne une profonde harmonie, une harmonie que l'homme corrompt et détruit avec son insatiable ambition. La contrainte qu'il exerce mène à la guerre, au sang et à la barbarie. Je désire seulement être une onde d'harmonie, non un rouage de la violence et de la barbarie.
Commenter  J’apprécie          30
page 268 : Ceux qui sont morts étaient des héros, d'accord. Mais tout héros qu'ils étaient, ils étaient dans l'erreur. L'héroÏsme fait partie de la révolution, il est à la source du romantisme révolutionnaire.
Commenter  J’apprécie          20
Tu m'as dit de prendre parti. Moi, je prends parti pour la vie, pour les gens et pour l'âme.
Commenter  J’apprécie          20
Tu sais, nous sentons parfois peser sur nous le poids des fautes d'autrui. Nous n'en sommes nullement responsables, mais nous savons que notre nom figure sur les registres des coupables, aux yeux du monde tout du moins.
Commenter  J’apprécie          20
Des mensonges qui ne datent pas d'aujourd'hui. On nous a élevés à coups de mensonges et de préjugés. Certains les ont remis en cause mais la plupart d'entre nous y ont cru. Des mensonges qui nous divisent, et répétés à l'envi à la maison, dans le quartier, à l'école, dans les arènes politiques. Je me souviens de ce que j'entendais dans mon enfance. Les Kurdes n'existaient pas, c'étaient des Turcs des montagnes, on les appelait ainsi à cause du bruit de la neige écrasée sous leurs pas - « kart kurt, kart kurt ». On disait qu'ils avaient une queue. Un ami kurde m'a raconté que, lorsqu'il était enfant, il avait tellement peur de voir pousser un appendice caudal qu'il s'était provoqué des plaies à force de se frotter le coccyx.
Commenter  J’apprécie          20
Raison / tort , Vrai / faux , Bien / mal , moral / immoral .... il avait appris que de tels dilemmes n'ont pas leur place dans le jeu du pouvoir , que le pouvoir trouve sa propre définition , sa propre éthique dans la possession même du pouvoir ; que la fin justifie les moyens .....
Commenter  J’apprécie          20
Combien faut-il de temps à l'horloge interne de quelqu'un pour que la douleur se mue en tristesse ? Elle se rappelle les mots d'un auteur qu'elle aime " Parce que la tristesse n'est que l'image projetée des souffrances".
Commenter  J’apprécie          20
Par chez nous, au Kurdistan, quand la poisse s'abat sur votre tête, quand votre cerveau se met à lancer des éclairs et que la rage vous fait voir rouge, le seul endroit où partir se réfugier, ce sont les montagnes qui vous environnent et vous enserrent le coeur. C'est vers les montagnes que se tournent vos regards et vos pas pour enfin apercevoir un horizon dégagé; c'est vers elles que vous tendez l'oreille, c'est leur voix que vous écoutez pour chanter dans votre propre langue. Au commencement, les montagnes n'étaient que des montagnes; elles n'étaient pas synonymes de guerre, de trahison, de guérilla ou de séparatisme kurde. Dans nos contrées où toutes les issues sont bouchées, où toutes les portes sont fermées, où tous les cris sont étouffés, où votre voix s'étrangle à force de hurler, où vous criez dans le désert quand bien même elle s'épancherait... les montagnes sont espoir, liberté, une tribune élevée d'où vous pouvez donner de la voix et lancer votre cri.
Commenter  J’apprécie          20
" Il a envie d'étreindre son fils qui avance en sautillant devant lui; de se purifier à son contact, de se baigner dans son innocence, de s'y réfugier. Mais il n'ose pas. Par crainte de lui inoculer cet indéfinissable et abject sentiment. Björn n'a pas à éprouver cela, jamais il ne l'éprouvera. Il connaîtra un bonheur authentique, celui d'être lui-même; sachant que c'est le seul et unique sens de la vie, il coulera des jours sereins au coeur de la nature et saura toujours se respecter. Je le préserverai de la violence. Jamais je ne le laisserai devenir bourreau ni victime. Jamais je n'autoriserai quiconque à lui imposer ses propres valeurs ni l'obligation d'aller décrocher la lune. Peut-être sera-t-il simple pêcheur, peut-être tenancier d'une petite pension n'ayant de clients que pendant la saison des nuits blanches. Je ne permettrai à personne de flétrir son âme ou de le contraindre de quoi que se soit."
Commenter  J’apprécie          20
page 519 : Elle essayait de comprendre comment les gens pouvaient transformer leurs différences- qu'elles soient religieuses, ethniques, politiques, de classes ou autres- en une hostilité et une haine si implacables ; comment ils pouvaient tuer ceux qui la veille encore étaient leurs voisins de palier, sans faire de distinction entre jeunes, vieux, femmes et enfants ; violer sans retenue- non seulement par plaisir , par désir d'humilier et de torturer , mais pour accroître leur race.
Commenter  J’apprécie          10
page 516: Les guerres changent, mais les passions , les souffrances, les bassesses et l'héroïsme des humains ne changent pas.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Oya Baydar (85)Voir plus

Quiz Voir plus

Découvrez l'auteur français de romans policiers

Je suis né en 1868 et mort en 1927. Je suis l'auteur de "la poupée sanglante", du "fauteuil hanté" et du "fantôme de l'opéra", mais je suis surtout connu pour les aventures de Rouletabille dont le premier tome est "Le mystère de la chambre jaune', je suis, je suis...

Maurice Leblanc
Gaston Leroux
Leo Malet
Franck Thilliez

16 questions
166 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , auteur français , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}