Paluel-Marmont

Tous ne sauraient être nommés. Tout ne saurait être retenu de ce qui a été tenté ou réalisé pour nous rendre aujourd'hui familier un désert grand comme huit fois la France !
...

Nous voudrions faire, toutefois, exception en faveur d'une curieuse et singulière figure saharienne, Pierrette Bideau, que nous croyons bien être la seule femme à avoir affronté les obstacles et les dangers du Tanezrouft sans autre compagnon qu’un jeune chien bull pittoresquement dénommé Bouboule. Elle donna témoignage, dans cette circonstance, d'une telle somme de volonté, de discipline, d'application, qu'elle s’égale sans nul doute aux plus hardis des Sahariens et que rapporter ici son exploit est rendre hommage à sa vaillance.

Par la fenêtre basse et la porte ouverte, on aperçoit un pan de la cour intérieure du bordj.
Des goumiers, des méharistes passent sans hâtesous un ardent soleil..
C'est l'heure la plus chaude de la journée, celle consacrée généralement à la sieste.
Le lieutenant Tolbiac est venu bavarder avec le lieutenant de Saint-Bernard, son camarade et son chef.
Ils ont presque le même âge.
Cou dégagé, bras nus, vêtus seulement de l'ample pantalon indigène, ils sont chaussés de sandales de touareg.
Ils sont assis négligemment sur le lit. Un phonographe déroule son disque : la chanson qui faisait fureur à Paris, il y a six mois.
Les deux officiers l'écoutent presque religieusement.
Lorsque la chanson est terminée, le lieutenant Tolbiac se lève, va au phonographe et le remonte.
On devine qu'il va faire jouer encore une fois le même disque.....
(lever de rideau du troisième tableau)

A Tanger. Le bureau d'un commissionnaire en marchandises : exportations, importations. Des affiches aux murs. Colis et caisses en vrac. Une porte sur la rue.
Un couloir sur une arrière-boutique.
C'est après le dîner. Les volets sont clos.
Quand le rideau se lève, Georges est au téléphone.
Il prend et répète l'énumération d'une cargaison qui arrive....
(lever de rideau de la pièce extraite du n° 352 de "La Petite Illustration" parue le 4 août 1934)

Quand le rideau se lève il est encore nuit.
On distingue toutefois des silhouettes d'hommes qui gravissent en silence l'escarpement des rochers, traversent le fond de la scène et disparaissent.
Chaque homme porte sur son dos une caisse.
Puis on les voit un à un repasser et redescendre.
Djilalli, leur chef, surveille ce déchargement.
On n'entend que le "han" des porteurs sous un effort dur.
Mais parce que l'un d'eux vient de trébucher et de laisser tomber sa caisse, un peu de désordre se produit, et il naît une discussion entre les hommes, qui s'interpellent en arabe.
Djilalli intervient.....
(lever de rideau du deuxième tableau)

Les deux rives s'épient, se surveillent, leur colére seulement tenue en laisse , et prête à être lachée ...