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Citations de Pablo Neruda (1094)


RENDEZ-VOUS D'HIVER

J'ai attendu cet hiver comme aucun hiver
n'a été attendu par un homme avant moi,
ils avaient tous rendez-vous avec le bonheur :
moi seul t'attendais, heure obscure.
Celui-ci est-il comme ceux d'antan,
avec un père et une mère, avec un feu
de charbon et le hennissement d'un cheval dans la rue ?
Ou cet hiver est-il comme celui de l'an prochain,
l'hiver de l'inexistence et du froid total
et la nature ignore-t-elle que nous nous sommes en allés ?
Non. J'ai réclamé la solitude entourée
d'un vaste ceinturon de pure pluie
et ici sur mon propre océan elle m'a trouvé ; le vent
volait comme un oiseau entre deux zones d'eau.
Tout était prêt pour que le ciel verse des larmes.
Le ciel fécond d'une seule et douce paupière
a laissé tomber ses pleurs comme des épées glaciales
et, telle une chambre d'hôtel, le monde
s'est fermé : ciel, pluie et espace.
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Un liseron du soir grandit sur ton visage
et monte silencieux emporté par l'amour
     
Hay una enredadera vespertina en tu rostro
que crece silenciosa por el amor llevada
     
Extrait du Sonnet LXXXV | pp. 186-187
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(p.187)

Qui était celle qui t'aimait
dans les rêves, quand tu dormais ?

Où vont les choses de nos rêves ?
Est-ce dans les rêves d'autrui ?

Le père qui vit dans tes rêves
meurt-il dès que tu te réveilles ?

Et leurs plantes fleurissent-elles ?
Leurs fruits graves mûrissent-ils ?
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Pablo Neruda
Ivre de longs baisers, ivre des térébinthes,
je dirige, estival, le voilier des roses,
me penchant vers la mort de ce jour si ténu,
cimenté dans la frénésie ferme de la mer.

Blafard et amarré à mon eau dévorante
croisant dans l’aigre odeur du climat découvert,
encore revêtu de gris, de sons amers,
et d’un triste cimier d’écume abandonnée.

Je vais, dur, passionné, sur mon unique vague,
lunaire, brusque, ardent et froid, solaire,
et je m’endors d’un bloc sur la gorge des blanches
îles fortunées, douces comme des hanches fraîches.

Mon habit de baisers tremble en la nuit humide
follement agité d’électriques décharges,
d’hébraïque façon divisé par des songes
l’ivresse de la rose en moi s’est déployée.

En remontant les eaux, dans les vagues externes,
ton corps jumeau et qui se soumet dans mes bras
comme un poisson sans fin s’est collé à mon âme
rapide et lent dans cette énergie sous les cieux.
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Laisse courir le vent
d'écume couronné
qu'il m'appelle et me cherche
en galopant dans l'ombre,
tandis que moi, plongé
au fond de tes grands yeux,
cette nuit solitaire,
amour, reposerai.
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J'ai grandi dans ces rues tristes
en regardant les quincailleries,
les marchés de légumes,
et quand la ville vieillit
elle se prostitue, elle saigne,
et se meurt sous la poussière :
lorsque l'été sans feuillage,
le pauvre automne sans monnaies,
l'hiver couleur de mort
couvrent la citoyenneté,
je souffre comme une rue :
et en assumant mes chagrins
je me mets à danser de tristesse.

"Anti-ville" - extrait
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.....J'aime tant les mots... Les mots inattendus... Ceux que gloutonnement on attend, on guette, jusqu'à ce qu'ils tombent soudain... Termes aimés... Ils brillent comme des pierres de couleurs, ils sautent comme des poissons de platine, ils sont écume, fil, métal, rosée... Il est des mots que je poursuis... Ils sont si beaux que je veux les mettre tous dans mon poème .
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Et alors je les retourne, je les agite, je les bois, je les avale, je les triture, je les mets sur leur trente et un, je les libère...Je les laisse comme des stalactites dans mon poème, comme des bouts de bois poli, comme du charbon, comme des épaves de naufrage, des présents de la vague
Tout est dans le mot. (p80)
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Je n'ai pu dans chaque être aimer un arbre avec son petit automne à l'épaule
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Pablo Neruda
"Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette".

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Je t'aime parce que je t'aime et voilà tout
No te quiero sino porque te quiero
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Si chaque jour
tombe dans la nuit
il existe un puits
où la clarté se trouve enclose.

Il faut s’asseoir sur la margelle
du puits de l’ombre
pour y pêcher avec patience
la lumière qui s’y perdit.
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LES MOTS
...Tout ce que vous voudrez, oui, monsieur, mais ce sont les mots qui chantent, les mots qui montent et qui descendent... Je me prosterne devant eux... Je les aime, je m'y colle, je les traque, je les mords, je les dilapide.. J'aime tant les mots... Les mots inattendus... Ceux que gloutonnement on attend, on guette, jusqu'à ce qu'ils tombent soudain... Termes aimés. Ils brillent comme des pierres de couleurs, ils sautent comme des poissons de platine, ils sont écume, fil, métal, rosée... Il est des mots que je poursuis... Ils sont si beaux que je veux les mettre tous dans mon poème... Je les attrape au vol, quand ils bourdonnent, et je les retiens, je les nettoie, je les décortique, je me prépare devant l'assiette, je les sens cristallins. vibrants, éburnéens, végétaux, huileux, comme des fruits, comme des algues, comme des agates, comme des olives. Et alors je les retourne, je les agite, je les bois, je les avale, je les triture, je les mets sur leur trente et un, je les libère. Je les laisse comme des stalactites dans mon poème, comme des bouts de bois poli, comme du charbon. comme des épaves de naufrage, des présents de la vague... Tout est dans le mot... Une idée entière se modifie parce qu'un mot a changé de place ou parce qu'un autre mot s'est assis comme un petit roi dans une phrase qui ne l'attendait pas et lui a obéi... Ils ont l'ombre, la transparence, le poids, les plumes, le poil, ils ont tout ce qui s'est ajouté à eux à force de rouler dans la rivière, de changer de patrie, d'être des racines.
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Amazone Amazone,
capitale des syllabes de l'eau,
père patriarche, tu es
la mystérieuse éternité
des fécondations,
les fleuves choient en toi comme des vols d'oiseaux,
les pistils couleur d'incendie couvrent ta course,
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VII

Penché dans les soirs je jette mes tristes filets
à tes yeux océaniques.

Là s’étire et flambe dans le plus haut brasier
ma solitude qui tourne les bras comme un naufragé.

Je fais de rouges signaux sur tes yeux absents
qui palpitent comme la mer au pied d’un phare.

Tu ne retiens que ténèbres, femme distante et mienne,
de ton regard émerge parfois la cote de l’effroi.

Penché dans les soirs je tends mes tristes filets
à cette mer qui bat tes yeux océaniques.

Les oiseaux nocturnes picorent les premières étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t’aime..

La nuit galope sur sa sombre jument
répandant des épis bleus sur la campagne.
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LA REINE

Je t’ai proclamée reine.
Il en est de plus grandes que toi, de plus grandes.
Il en est de plus pures que toi, de plus pures.
Il en est de plus belles que toi, de plus belles.

Mais toi tu es la reine.

Marches-tu dans la rue,
nul ne te reconnaît.
Nul ne voit ta couronne de cristal, nul ne regarde
le tapis d’or fauve
que foule ton pied où tu passes,
le tapis qui n’existe pas.

Mais quand tu apparais
tous les fleuves tintinnabulent
dans mon corps, les cloches ébranlent
le ciel entier,
et un hymne remplit le monde.

Seuls toi et moi
seuls toi et moi, ô mon amour,
Nous l’entendons.
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GRAND MERCI, VIOLONS ...

Grand merci, violons, pour ce jour
à quatre cordes. Pure
est la sonorité du ciel,
la voix bleue de l'air.
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(AUJOURD'HUI COMBIEN D'HEURES ...)

Aujourd'hui combien d'heures tombent, tombent
dans le puits, dans la nasse, dans le temps :
elles sont lentes mais ne prennent de repos,
elles tombent, se rassemblant
au début comme des poissons,
puis comme des pierres lancées ou des bouteilles.
En bas, les heures
avec les jours s'entendent,
avec les mois,
avec les souvenirs fumeux,
avec des nuits désertes,
des femmes, des habits, des trains et des provinces,
le temps
s'accumule, et chaque heure
se dissout en silence,
s'effrite et choit
dans l'acide aux vestiges,
dans les eaux noires
dans la nuit sens dessus dessous.
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Pour mon coeur suffit ta poitrine,
pour ta liberté suffisent mes ailes.
De ma bouche parviendra au ciel
ce qui était endormi sur ton âme.

Est en toi la joie naïve de chaque jour.
Tu viens comme la rosée aux corolles.
Tu sapes l'horizon par ton absence.
Eternellement en fugue comme la vague.

J'ai dit que tu chantais dans le vent
comme les pins et comme les mâts.
Comme eux tu es haute et taciturne,
Et tu t'attristes soudain, comme un voyage.

Accueillante comme un vieux chemin.
Tu es peuplée d'échos et de voix nostalgiques.
Je me suis éveillé et parfois émigrent et fuient
des oiseaux qui dormaient sur ton âme.
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Le poète n’a rien à craindre du peuple. La vie, me semble-t-il, me faisait une remarque et me donnait à jamais une leçon : la leçon de l’honneur caché, de la fraternité que nous ne connaissons pas, de la beauté qui fleurit dans l’obscurité.
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Pablo Neruda
PREMIERS VOYAGES

Je devins infini quand je gagnai les mers.
J'étais plus jeune que le monde entier,
Et sur la côte à ma rencontre s'avançait
dans son immensité le goût de l'univers.
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