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Critiques de Pablo Neruda (160)
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Il faut aimer L'amour pour aimer Néruda,

Il faut l'âme rêveuse et le cœur enflammé

Il faut la terre rude, argileuse ou sanglante

Les soleils adoucis ou les marées brulantes



Il faut la solitude et les mers lointaines

Les vagues qui s'épuisent de leur même reflux

Les lunes éclatées de leurs désirs violents

Il faut le vent et l'eau, il faut l'eau et le vent.



Il faut les cicatrices des pierres mutilées

Il faut les feuilles lourdes, les racines brisées

La mort et le silence, la chair vive brûlée

Et les doigts qui frémissent

Sous les corps dénudés





Il faut aimer L'amour pour aimer Néruda,



Pour aimer Neruda

il faut aimer

tout court.



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Vaguedivague

“Je ne crains pas la douceur.”



Le poète et diplomate chilien, ami de Fédérico Garcia Llorca et témoin de l’élection puis de la chute du Président Allende, qu’il rejoindra dans la tombe douze jours après son suicide, en 1973, fut un personnage complexe autant qu’un poète de premier plan.



Il n’est pas toujours aisé de justifier un coup de coeur au seul moyen du langage. De dire pourquoi un tel alignement des planètes entre le poète et le lecteur. Ainsi, je ne peux vraiment vous dire pourquoi j’ai immédiatement accroché, peut-être une énergie et une musicalité poétiques, alchimie performative et créatrice très forte, convocation d’un bestiaire animal merveilleux, un art de rendre hommage à la mer, à la nuit, avec impertinence et douceur.



Neruda affiche sa lassitude et son agacement face au monde social, son amour pour Santiago aussi, ces poèmes, contrairement aux effets du titres, n’ont rien de divagations.



“qu’on me laisse tranquille à présent.

qu’on s’habitue sans moi à présent.”



Poésie d’un insatisfait du sort, d’un idéaliste qui cherche son royaume par delà la médiocrité, Vaguedivague est un recueil très immédiatement sensible. La poésie de Pablo Neruda est enveloppante, ces vers imagés, aux rythmes à la fois mélancoliques, humoristiques, vivaces, séducteurs et décalés, dessinent un tempérament d’éternel guérillero.



Neruda qualifie cette “voguante vaguedivague” de poésie “d’un homme clair et confondu, d’un homme pluvieux et joyeux, énergique et automnal”… sa poésie peut atteindre, à partir de lui, à l’universel.



qu’en pensez-vous ?
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La Centaine d'amour

Il m'a fallu bien plus de 100 jours pour venir à bout de cette Centaine d'amour. Au début, elle ne m'inspirait que des rires bêtes devant les associations de mots bizarres, de l'ironie face à cet amour grandiloquent qui prend toute la place, et même un peu d'ennui. Mais, petit à petit, en lisant un sonnet à la fois, parfois à haute voix et en passant aux thèmes plus sombres du recueil, Le Soir et La Nuit, j'ai été touchée et émue. J'ai pu alors recommencer le recueil et, allant au-delà du persil et des châtaignes hirsutes, en apprécier toute la poésie et la beauté.



La centaine d'amour n'a qu'un seul thème, l'amour de Pablo Neruda, écrivain, diplomate et politicien, alors à l'automne de sa vie, pour Mathilde, une chanteuse qui sera d'abord sa maîtresse puis sa troisième femme. Très intimes, ces poèmes étaient probablement au départ des cris d'amour pas du tout destinés à la publication. En 4 parties correspondant aux moments de la journée, ils évoquent le corps et l'esprit de Mathilde, le bien-être à ses côtés, le désir, les doutes, le réconfort, le bonheur...



Le style est exigeant, évitant les lieux communs et les comparaisons faciles, pour nous proposer des vers souvent âpres et hachés, un vocabulaire étrange et foisonnant, et des éclairs d'émotion brute. Je ne dirai donc pas que cette lecture a été facile; mais elle a été riche, intéressante et forte.



Pour moi, la poésie, surtout la poésie d'amour, est un rappel de ce qui compte vraiment dans la vie : les gens, les émotions, les relations, la nature, le beau, le vrai... C'était d'ailleurs très frappant de lire ces sonnets passionnés et de voir en parallèle le physique de vieux politicien au double menton qu'avait Neruda à cette époque, ou de suivre son engagement communiste. De quoi mettre à mal mes préjugés qui voudraient qu'une telle exaltation s'arrête à 20 ans ou exclue toute vie publique...



Challenge Petits plaisirs 30/xx
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Veinte poemas de amor y una cancion desesperada. lu en v.o. (c'est tout. Sans Les vers du capitaine, qui attendront).



Je ne sais si ce livre est un long poeme ou s’il est tronque en vingt petits poemes qui se combattent et se completent, avec en contrepoint une chanson finale qui semble annuler tout ce qui precedait. Vingt poemes erotiques ou l’auteur s’unit a une femme, a plusieurs femmes, au monde, par le corps et par la parole, pour mieux se distancier, se desunir, s’entrainant dans la desesperance du souvenir, le desespoir de l’amour passe et de l’avenir incertain.



Neruda chante l’amour d’une femme, ou plutot l’amour pour une femme, car elle ne peut repondre, elle a l’air toujours passive, comme la nature meme. “Corps de femme, blanches collines”.

Elle est une et elle est plusieurs. Elle est marine, oceane, et elle est terrestre, cordillere.

“Incliné sur les soirs je jette un filet triste sur tes yeux d'océan.”

Mais aussi “L’eau marche, pieds nus, dans les rues mouillees.”

Elle est Marisol et Marisombra, Marie soleil et Marie ombre. Elle peut attiser et elle peut glacer. Elle peut consoler et elle peut desoler. Elle est un monde. Elle est son monde. Comment vivre hors du monde?

“Il est si bref l’amour et l’oubli est si long”. Et il a vingt ans. Il n’a que vingt ans. Mais il a une parole de beaucoup d’ages. “Entre los labios y la voz, algo se va muriendo” “Entre les levres et la voix, quelque chose se meurt”.



Pourtant il chante. Parce que la femme aimee est la source d’un desir qui ne se restraint pas a elle. Elle permet a l’homme de se decouvrir. Il la prend avec le corps et l’envoute avec la parole. La parole reste alors qu’elle est partie. “Puedo escribir los versos mas tristes esta noche.

Yo la quise, y a veces ella Tambien me quiso.”

“Je puis ecrire les vers les plus tristes cette nuit.

Je l’aimais, et parfois elle aussi elle m’aima.”



Oui, le livre finit dans une chanson desesperee, oui, l’amour et le souvenir, la passion et la nostalgie menent l’auteur a une chanson desesperee

“A un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.

Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.

je ne l'aime plus, c'est vrai, pourtant, peut-être je l'aime.

Il est si bref l'amour et l'oubli est si long.”

Mais dans cet oubli lui reste la parole. Et cette parole est inoubliable. A vingt ans un grand poete est ne. Un poete qui se revelera plus tard, avec le Canto General, la voix de tout un continent.



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La rose détachée et autres poèmes

Un ensemble de poèmes de Pablo Neruda, initialement publiés en espagnol en 1973 et 1974, et regroupés en 9 livrets : La rose détachée, Jardin d'hiver, 2000, Le cœur jaune, Le livre des questions, Élégie, La mer et les cloches et Défauts choisis.



J'ai particulièrement aimé :

- La rose détachée, avec notamment... :

"Toutes les îles de la mer sont les filles du vent."

(V - L'île)



"Nous sommes arrivés très loin, très loin

pour entendre les orbites de pierre,

les yeux éteints qui continuent de regarder,

les grands visages en place pour l'éternité."

(XIII - Les hommes)



- Le livre des questions :

"Pourquoi n'apprend-on pas aux hélicoptères

à butiner sur le soleil ?"



"Les larmes qu'on ne verse pas

attendent-elles dans un petit lac ?"



"Où se termine l'arc-en-ciel ?

Dans ton âme ou à l'horizon ?"



- Élégie :

"Qu'avons-nous perdu, vous et moi,

quand Nazi Hikmet est tombé comme une tour,

comme une tour bleue qui s'écroule ?"



- La mer et les cloches : Les derniers poèmes de Neruda. Il n'a pas eu le temps de donner un titre à certains...

"Il me semble qu'un navire, autre que tous les autres

devra, l'heure venue, se montrer sur la mer."



"Pedro s'est "dans" et aussi "comme",

Clara c'est peut-être "sans doute",

Roberto c'est "oui, mais" : chacun

se déplace avec des prépositions,

des adverbes, des substantifs

..."



Un recueil très agréable à lire, chaque partie, ou livret, ayant sa personnalité propre, ce qui donne une certaine hétérogénéité au recueil, mais en fait également la richesse.




Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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La solitude lumineuse

Dans la préface on nous prévient : « Préparez-vous à entendre un poète authentique, un de ceux dont les sens se sont formés dans un univers qui n'est pas le nôtre et que peu de gens le perçoivent »



Seuls les poètes possèdent ces lentilles avec une obturation particulière capables de capter la beauté des gens, des âmes et des paysages.



Seuls les grands poètes entendent les sons mais aussi les parfums et voient dans le quotidien des théâtres en plein air le sortilège de la vie réelle.



Seuls les poètes ressentent les vibrations des cultures et le creux à l'intérieur de soi.



Seuls les poètes palpent l'insaisissable, amplifiant le magnétisme des rapports cachés entre les êtres.



Pablo Neruda, comme toujours, érudit et lumineux.





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La Centaine d'amour

Recueil de cent poème d'amour écrits par Pablo Neruda pour sa femme Mathilde Urrutia. Ce recueil est bilingue, Espagnol et Français. Et je regrette de ne pas pouvoir savourer Neruda dans le texte. Il me semble que la traduction française ôte de la saveur à la poésie. En Espagnol la musicalité est plus parlante, les poèmes sont plus mélodieux.



Ainsi, je savoure plus :



En los bosques, perdido, corté una rama oscura

y a los labios, sediento, levanté su susurro :

era tal vez la voz de la lluvia llorando,

una campaa rota o un corazon cortado.



que :



Loin, dans les bois, j'ai coupé une branche noire,

assoiffé j'ai porté son murmure à mes lèvres :

était-ce donc la voix de la pluie qui pleurait,

une cloche brisée ou un coeur mis en pièces?



La traduction est un art difficile, plus encore me semble-t-il en matière de poésie... C'est ainsi et ne pratiquant pas l'Espagnol, je ne saisis pas toutes les nuances des vers de Neruda et reste un peu sur ma faim. Je le regrette.
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La solitude lumineuse

Les différents textes de ce livre folio 2€ sont extraits de ses mémoires J'avoue que j'ai vécu dans lesquelles il raconte avec humour et tendresse ses voyages, ses engagements, ses rencontres et ses amours. Dans La solitude lumineuse Pablo Neruda relate des moments de vie passées alors qu'il était consul à Colombo, Ceylan, Singapour et Batavia. Dans ces pays orientaux, sous la coupe des anglais colonisateurs, il découvre, avec sa mangouste apprivoisée, les autochtones, la faune et la flore asiatiques.



Challenge Petits plaisirs - 82 pages
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Vingt-huit années séparent la publication des "Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée" (1924, Neruda avait alors vingt ans) de celle de "Les Vers du capitaine" (1952). On y retrouve pourtant la même verve amoureuse, comme si les deux recueils avaient été rédigés dans la continuité !



Il y a quelques semaines, je relisais "Les Amours" de Ronsard. L'auteur y déclame ses flammes en vers classiques, notamment en sonnets. Pablo Neruda utilise une forme plus moderne, s'affranchissant des règles de la versification, mais sur le fond il y a beaucoup de similitudes. Les deux ont beaucoup aimé les femmes. Ils n'hésitent pas à déclarer leur amour sans pudeur, et n'en font guère preuve non plus pour les pleurer quand elles décident de les quitter.



Deux petits exemples :

"Ton souvenir émerge de la nuit où je suis.

Le fleuve noue sa lamentation obstinée à la mer.



Abandonné comme les quais dans l'aube.

C'est l'heure de partir, oh abandonné !"

(La chanson désespérée)



"Mais qu'as-tu ? Qu'avons-nous ?

Que nous arrive-t-il ?

Ah ! Notre amour est une corde dure

Qui nous amarre et qui nous blesse"

(Les Vers du capitaine / Les rages / L'amour)



On dit que Ronsard a révolutionné la poésie française, notamment en imposant cette langue plutôt que le latin. Neruda, par son art de faire chanter les mots, a lui aussi chamboulé les règles, contribuant à donner leurs lettres de noblesse à la poésie moderne.

À (re)lire avec amour...
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La Centaine d'amour

Décrire mon ressenti pour une oeuvre musicale ou des poèmes m'a toujours paru difficile, c'est intérieur, c'est un état d'âme imprécis.

Ce fut valable pour cette critique de la Centaine d'amour, j'en suis à ma quatrième ou cinquième version, j'ai voulu éviter une analyse littéraire du livre pour me cantonner à mon ressenti, j'espère m'en approcher !



La Centaine d'amour est un recueil de cent poèmes dédicacés par Pablo Neruda à son épouse Mathilde Urrutia ; tous ces poèmes sont les témoins de son amour.

Ils font l'objet de quatre parties : Matin, Midi, Soir et Nuit, chacune ayant une sensibilité différente : nous passons ainsi le Matin de l'amour charnel et du désir - "J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche", à Midi à un amour plus calme, plus spirituel et qui s'interroge - "Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime puisque est double la façon d'être de la vie", le Soir nous présente un amour plus fragile - "L'amour venait avec sa traîne de douleurs" pour arriver à la Nuit, partie plus sombre qui peut évoquer tant la fin de l'amour que la vieillesse et la mort - "Et quand la terre ainsi recevra notre étreinte, nous irons confondus en une seule mort et vivant à jamais un éternel baiser".

Au fil de la journée, le poète peut se révéler tantôt passionné, tantôt pensif, ou philosophe, tantôt pessimiste. Tous ces états d'âme transparaissent dans ses poèmes.



J'ai beaucoup apprécié les nombreuses métaphores de Neruda, parfois extravagantes ou surprenantes - "Tes hanches furent toute la lune pour moi, le soleil, les plaisirs de ta bouche profonde et l'ardente lumière et tout le miel dans l'ombre", parfois irrévérencieuses ou cocasses - "Cher coeur, reine du céleri et de la huche, petite panthère du fil et de l'oignon".



J'ai aimé certaines oppositions -

"Toi ma laide, tu es une châtaigne hirsute,

toi ma belle, tu es belle comme le vent

ma laide, de ta bouche on peut en faire deux,

ma belle, tes baisers sont des pastèques fraîches."



J'ai trouvé très judicieux que cette édition présente tant la version originale que la traduction, elle m'a permis d'apprécier le rythme et la musicalité des poésies, musicalité créée par des allitérations - "con espadas y espinas" est plus marqué que "de ses épées, de ses épines".



L'amour n'est pas facile à définir, il peut me sembler inexprimable, ses visages sont nombreux., Pablo Neruda a l'art de les débusquer, on aimerait s'inspirer de ses poésies pour la femme aimée !





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Les Premiers Livres : Poésie et prose

Témoignage précieux, ces écrits d'adolescence et de jeunesse, excessifs et ardents. Authentiques.

Je connaissais surtout de Pablo Neruda " La centaine d'amour " et je suis tombée par hasard sur ce recueil édité en 1982 intitulé " Les premiers livres " où j'ai retrouvé son lyrisme sentimental naissant, la nature omniprésente, sa révolte passionnée devant l'injustice. C'est fort intéressant de contempler la naissance de son talent poétique.



Ce livre regroupe :

- Crépusculaire 1923 :

Il a 19 ans et publie son premier livre. Une expression simple, jeune et franche, teintée de romantisme et d'absolu. Un corps et un cœur avides.



- Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée 1921 -1924 :

Amour, érotisme, solitude, angoisse, les thèmes chers au poète et les premiers poèmes célèbres de Neruda.



- Tentative de l'homme infini 1925 : court recueil de vers plus oniriques



- L'habitant et son espérance 1926 : court roman ( nouvelle ? ) rédigé à la première personne



- Anneaux 1926 : suite de poèmes en prose largement autobiographiques



- Le frondeur enthousiaste 1933 : poésie cosmique, métaphorique



- Le fleuve invisible : poèmes d'adolescence et de jeunesse inédits regroupés par Mathilde Neruda



Pour conclure, en complément de quelques poèmes postés en citations :

" Ma conception de la vie est dramatique autant que romantique ; ce qui ne touche pas profondément ma sensibilité demeure pour moi sans écho. "

Prologue à la première édition de L'habitant et son espérance. 1926 ( 22 ans )



Challenge Nobel 5/
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La solitude lumineuse

Ce petit livre est constitué du quatrième chapitre de « J'avoue que j'ai vécu », les mémoires inachevées de Pablo Neruda publiées quelques mois après sa mort, en 1974. A la fin de sa vie, Neruda est un poète immensément célèbre, persécuté par le régime de Pinochet certes mais également adulé par le peuple chilien et honoré du prix Nobel (1971). Dans ce chapitre Neruda se remémore ses cinq années de petit Consul désargenté en Asie du Sud-Est à la fin des années 20. le texte est tout à la fois agréable à lire, intéressant et choquant. Il est tissé de courts paragraphes colorés et variés, d'observations sensibles et pleines d'humanité, de réflexions pertinentes sur les rapports cloisonnés entre colons et colonisés, deux mondes qui ne se rencontrent jamais, sur les hindous inaccessibles, sur le terrible système des castes au sommet duquel se trouvent les Anglais qu'il exècre et au plus bas les intouchables. Neruda découvre le monde, émerveillé et lucide et s'éveille à la conscience politique tout en insistant beaucoup sur sa solitude existentielle. Et puis il avoue un viol au détour d'un paragraphe, sur une intouchable en plus, se méprise et passe à autre chose. le texte est pétri de contradictions en particulier sur ses relations avec les femmes. Ce sont les femmes, toutes « indigènes » qui lui permettent d'accéder à « l'âme » de ces peuples, de saisir leur lumière mais ce sont elles également qui nous révèlent à demi-mot sa violence et sa lâcheté.
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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Tout simplement beau! Ces poésies sont un condensé d'amour... Un recueil très agréable à lire. De superbes poèmes à découvrir et à lire sans modération. Cette édition étant bilingue, je regrette de ne pas lire l'espagnol. Il me semble que les vers seraient encore plus savoureux que dans leur version française.
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Cahiers de Temuco

Il est toujours émouvant de découvrir les prémices d’une vocation d’artiste. Surtout quand cet artiste est de la trempe de Pablo Neruda, qu’il a été l’une des figures les plus importantes de la poésie sud-américaine du XXème siècle, qu’il a écrit d’inoubliables vers d’une foudroyante beauté, et qu’il a de surcroit symbolisé l’Espoir pour tout un peuple d’opprimés chiliens à l’époque de la dictature du général Pinochet.



Quels étaient les aspirations, les rêves, les émois de ce jeune garçon qui allait devenir le grand poète, écrivain et homme politique Pablo Neruda (1904-1973)? Qui signerait dans les années à venir des œuvres d’une puissance exceptionnelle, des odes à l’amour magnifiques, des chants magistraux de liberté et de paix, et qui serait récompensé par le Prix Nobel de littérature en 1971?



Le chemin qui conduit à « La centaine d’amour », « Odes élémentaires » ou « Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée », pour ne citer que quelques une des œuvres sublimes au parfum d’absolu et goût d’éternité que nous a offert Pablo Neruda, est là, dans ces « Cahiers de Temuco » rassemblant ses écrits de jeunesse, alors qu'il n’est encore que le jeune Neftali Ricardo Reyes, né dans un foyer modeste d’un père cheminot et d’une mère institutrice décédée, et qu’il mène une vie de collégien rêveur à Temuco, dans le sud du Chili, un pays de vent et de pluie, où la nature, aussi abrupte que luxuriante, prend des accents de séduction rebelle pour ce cœur juvénile en quête d’évasion…



Avec ces poèmes écrits entre 1919 et 1920, alors que le jeune poète a tout juste 16 ans, l’on pénètre dans le cœur même de ce que sera l’homme quelques années plus tard, l’on entre dans la création originelle, l’on suit tout doucement le parcours poétique et initiatique d’un jeune homme à la vocation déjà étonnamment précoce et active.



Bien sûr, le chemin est long à parcourir, aucun des poèmes proposés dans ces « Cahiers de Temuco » n’a encore la puissance, la grandeur, l’aura d’humanisme et d’universalité qui se dégageront dans les œuvres ultérieures de Neruda, mais l’on ne peut qu’être subjugué et saisi, par la passion, l’inclination farouche, primordiale, vitale même, qui animent le lycéen et laissent déjà augurer de sa future destinée.



Il ne s’agit nullement ici, d’un jeune garçon qui s’adonne en passe temps à la poésie, non, bien au contraire. Il s’agit bel et bien d’une prédilection essentielle pour les mots et leur musicalité, d’un penchant de chaque instant, de chaque seconde, d’une disposition qui, au-delà des aptitudes et des facilités du garçon, se caractérise comme l’essence même de la vie, la compose et la contient.

Une sensibilité aigue émane de ces poèmes écrits avec une régularité proprement ahurissante.

Presque chaque jour, avec concentration, avec constance, avec application, avec une abstraction quasi-totale de tout ce qui amuse habituellement les adolescents de son âge, le jeune homme écrit au moins un poème, parfois même plusieurs, rédigeant consciencieusement sur des cahiers d’écolier, d’une écriture soignée, sans aucune rature, des écrits poétiques qui reflètent les aspects de sa vie à Temuco mêlés à ses plus profonds ressentis. Sentiment prégnant de mélancolie, de tristesse, de spleen : « Dans ces rues tristes en cette fin d’après-midi / Je promène ma lassitude d’enfant précoce ».



Pour Neftali Ricardo Reyes, la Vie est tout simplement Poésie. C’est par elle qu’il conçoit le monde qui l’entoure, c’est par elle qu’il contemple, qu’il aime, qu’il rêve, qu’il pleure, qu’il espère… c’est par elle qu’il s’interroge, se rebelle ou se lamente sur la condition des hommes, avec déjà cette large part accordée à l’humain, au peuple et aux paysans. La vocation se double déjà d’engagement politique pour celui qui n’aura de cesse de revendiquer la mission humaine du poète qui doit pouvoir être un chantre du Beau tout autant qu’un « barde d’utilité publique ».



Bien sûr le poète se cherche, tâtonne, est soumis à de nombreuses influences, notamment la poésie française pour laquelle il a un penchant prononcé car elle s’accorde parfaitement à son âme nostalgique et rêveuse ; Baudelaire, Rimbaud et surtout Verlaine l’inspirent, ainsi que bon nombre d’autres poètes, notamment sud-américains.



Mais il se dégage surtout une ambiance particulière dans ce recueil, différente des autres œuvres du grand poète chilien, et c’est cela qui est important, intense et intéressant dans ces « Cahiers de Temuco ».

C’est l’atmosphère propre à l’enfance en passe de franchir le monde des adultes, et en proie aux doutes, à la peur, aux incertitudes et aux illusions. C’est l’enfance en pleine interrogation face à l’amour, la famille, la religion, l’avenir, et en même temps c’est le travail poétique d’un jeune être qui, peu à peu, va trouver sa voie et emprunter le passage qui le conduira à l’homme qu’il est devenu, ce grand poète qui s’est élevé contre toutes formes de dictatures, qui a loué avec ferveur les sentiments amoureux, et qui avait un rêve, celui qu’un jour « tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.»

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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

C'est la version bilingue que je me suis procurée, même si je ne connais que très peu l'espagnol, j'aime avoir le texte d'origine en parallèle. Surtout pour de la poésie.





J'ai tout de suite été séduite par la sensualité, l'envoûtante mélodie,l'élan passionné et la mélancolie aussi des vers écrits par un jeune homme de 20 ans, complexe car à la fois plein de fougue et de tristesse intérieure. C'est ce double aspect qui fait toute la richesse de la poésie de Neruda.A propos de ce recueil, il écrivait:" C'est un livre que j'aime car en dépit de sa mélancolie aiguë ,on y trouve la joie de vivre."



Ode à la femme, à la mer, à l'amour, à son pays, le Chili...



Chant de beauté charnelle, chant de blessure amoureuse, chant cosmique où la mer et le ciel fusionnent:



" Penché dans les soirs je tends mes tristes filets

à cette mer qui bat tes yeux océaniques.



Les oiseaux nocturnes picorent les premières étoiles

qui scintillent comme mon âme quand je t'aime"



Les images sont puissantes, riches et originales. L'imaginaire du poète s'y exprime avec intensité et subtilité. Le lyrisme y est débridé, une envolée de sentiments enflammés et de nostalgie poignante.





" Quelque chose chante, quelque chose monte jusqu'à mon avide bouche

Oh pouvoir te célébrer avec toutes les paroles de joie.

Chanter, flamber, fuir, comme un clocher aux mains d'un fou.

Ma triste tendresse, que deviens-tu soudain?(...)

Mon coeur se referme comme une fleur nocturne."



"Les vers du capitaine" sont la continuité de ce chant. Le poème "Belle", en particulier, je le trouve sublime:



" Belle,

pareil à l'eau qui sur la pierre fraîche

de la source

ouvre son grand éclair d'écume,

est ton sourire,

belle."



C'est un recueil qui m'a touchée, par sa ferveur inspirée, son souffle de vie fourmillant, et sa douceur mélancolique. Un chant d'amour perpétuel ...









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Chant général

Le titre d'emblée nous annonce le monument, l'œuvre universelle. Le poids du volume également : 550 pages de vers au contenu lourd de sens, riche en métaphores et criant de revendications. La voilà l'Amérique du Sud dans son chant général, parcourue de part en part par les mots colorés et vibrants de Neruda.



C'est la terre qu'il chante, la montagne, la roche et ce qu'on en extrait, les métaux et la joaillerie; c'est la mer aussi, le paysage marin et ce qui s'y cache; c'est l'histoire souvent cruelle d'une terre envahie par l'appât du gain, l'histoire de peuples et de pays exploités par les trusts soutenus par les gouvernements corrompus et violents.



C'est l'avènement de ce continent que Neruda s'applique à décrire, la naissance de sa nature et ses paysages incomparables. C'est un chant large comme cette terre de Cuba au Détroit de Magellan qu'il décrit tissant de petite phrases, des périodes simples, de traits de pinceaux où rutilent les vagues, les métaux extirpés de la mine ou les fruits de la terre.



Il s'applique surtout à conter la vie de son peuple, comment l'injustice s'est faite mode de gouvernement, le destin de ces hommes devenus suie, sable ou sueur. C'est à leur libération que travaille Neruda.



C'est cela le chant général, celui qui s'adresse à tous, que liront les petites gens quand il y aura "des écoles et du pain". C'est un projet, c'est un legs, c'est une promesse.

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J'avoue que j'ai vécu

Magnifique et poétique autobiographie de Pablo Neruda qui nous livre les souvenirs colorés de son enfance et de sa vie d'étudiant au Chili et lève ainsi le voile sur le genèse de ses amours pour la nature, la poésie et l'engagement politique.

Au fil des paysages et des rencontres se dessine la personnalité de Pablo Neruda, homme passionné, attentif, curieux de tout et de tous, le poète qui se révèle être aussi un merveilleux conteur.

Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment la poésie, la culture latino-américaine et l'homme politique engagé Pablo Neruda.

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Mémorial de l'Île-Noire - Encore

Un 31 mai, je me tiens silencieux, le regard perdu dans les rêves sur ce quai de gare. Prochain train vers le Sud, la pampa. Le sourire verdoyant de ses « collines ». Prêt à m’embarquer vers de profondes aventures, comme une ardente patience. Il est 7 heures du mat, des odeurs de café noir chatouillant mon esprit. Des hommes se précipitent dans les wagons, entassement de bêtes dociles. Un brouhaha amplifié par les charpentes métalliques de la gare. Épris d’un ardent désir, je suis prêt à m’embarquer vers cette nouvelle vie, ce buisson ardent, avec en son cœur le silence, l’amour et la poésie. Je regarde mon téléphone portable, attendant patiemment un message pour me donner le signal d’embarquer vers ce monde nouveau. En attendant, je feuillette un bouquin, des poèmes de Pablo Neruda écrits sur l’île Noire, les mémoires de Pablo, qui me ramène forcément à une ardente patience d’un autre chilien Antonio Skarmeta.



Depuis ce 31 mai d’une autre année, d’un monde d’antan, je feuillette ce recueil, piochant un jour-ci une poésie d’amour, un autre jour une poésie de mort, des instants de nature, de sel ou de silence. Ce mémorial de l’Île Noire me sert d’échappatoire chaque fois que je me retrouve devant un train, bleu ou pas, sous la lune, bleue ou pas, dans le silence – ou le brouhaha d’une vie plus que poussiéreuse et abjecte.



Au milieu de la nuit, je me réveille comme une envie. Le désir de regarder ces grands espaces chiliens, cet amour pour l’amour, ces frissons procurés par les vagues et l’écume éjaculatoire qui tapisse de sa mousse blanche le rivage de ma vie. Mes nuits sont ainsi, pensées de tristesse, d’amour et de désir. Et ce plaisir de déboucher une bouteille de vin, chilien en l’occurrence, juste pour rendre hommage à la prose d’un romancier dont au final je ne connais encore rien de ses écrits.



Et au réveil, les yeux fermés par la poussière balayée par le vent, de long en large sur ces grandes plaines de pierres et de sel, je décapsule une nouvelle bière, entame une nouvelle poésie, des années que ce recueil me suit, c’est que dans la vie comme dans l’amour, il faut savoir prendre son temps pour savourer chaque instant, chaque moment de plaisir, d’un sourire ou d’une giclée de sperme.



Et en ce 31 mai, le téléphone ne sonna point, préservant ainsi le silence de la pampa. Je restai ainsi à quai, sans prendre le train de nuit – ou de jour – mais je découvris ainsi une poésie qui m’a souvent fui de mes envies, étant plus prose, plus terre que ciel, plus mer que terre. J’aime l’écume sur le rivage, ces vagues qui s’échouent, comme une vie qui se fracasse contre une falaise. Je suis sur l'Île Noire, un coin encore sauvage du Chili, en 1969, une année érotique parait-il...
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J'avoue que j'ai vécu

« Ma vie est une vie faite de toutes les vies : les vies du poète. », écrit Pablo Neruda pour présenter ces souvenirs qui s'achèvent quelques jours avant sa mort par un hommage posthume à son ami Salvador Allende, Président du Chili, trahi... assassiné... Que de pages admirables où se dessine la personnalité de Neruda, un homme passionné, attentif, curieux de tout et de tous, le poète de la terre et de l'amour qui se révèle être aussi un merveilleux conteur.

Pablo Neruda, (de son vrai nom Neftali Reyes) raconte ses souvenirs d'enfance, évoque les gens célèbres qu'il a connu – Aragon, Breton, Eluard, García Lorca, Picasso – et bien d'autres. Une oeuvre admirable avec des pages précieuses, d'une poésie éblouissante, dont la traduction ne semble pas amoindrir la beauté. Résumer ce livre immense, à l'image de la démesure de l'homme, me paraît peu raisonnable. Résume-t-on en quelques lignes Picasso ?



Ces mémoires incluent bien des poèmes en proses, ainsi quand il décrit les chevaux, « Les volcans auraient eu cette allure s'ils avaient pu trotter... ». C'est le poids du passé qui apparaît à travers les statues de Bouddha et statues de Christs, « sourire de pierre, pieds de dieux gisants »...



Formidable récit d'exil à travers la montagne andine en 1946. Neruda vit caché pendant un an et demi pour ne pas être arrêté par la police du dictateur Gonzalez Videla, acrobate d'assemblée, comme il le définit si bien. Il compose alors le Chant Général – Canto General – qui sera mis en musique par Mikis Theodorakis, rencontré en Europe où Neruda a réussi à se réfugier .



Sa rencontre avec Che Guevara représente bien l'ambiguïté de toute action, toujours incertaine. Neruda homme d'action et de doute, terriblement humain.



Rares sont les écrivains qui ont su allier à ce point leur travail littéraire, leur engagement et leur participation à des hautes fonctions au niveau de l'Etat (consul, sénateur, ambassadeur...). Et rares aussi les écrivains qui ont su aussi bien expliquer leur choix pour des convictions communistes lui valant encore aujourd'hui bien des inimitiés calomnieuses. Choix du courage dans la lucidité.



La rédaction de ces mémoires a été interrompue par la mort du poète le 23 septembre 1973, 12 jours après le coup d'Etat de Pinochet. En octobre 2017, un groupe de seize experts internationaux mandaté par la justice chilienne a conclu que la mort de Pablo Neruda n'est pas due à un cancer comme l'indiquait le certificat de décès. L'assassinat reste une hypothèse sérieuse, largement documentée maintenant par les témoignages et recoupements ; les coups spéciaux, les coups pour eux, largement utilisés en Amérique, en Afrique... Où on croise l'empoisonneur de Pinochet, Eugenio Berrios et les services secrets de Nixon.



Pablo Neruda, 1904-1973, prix Nobel de littérature 1971 – prix décerné à un auteur « ayant fait preuve d'un puissant idéal » –, est de ces grands destins qui ont allié littérature, poésie, solidarité, carrière diplomatique et politique. le film « le facteur » de Michael Radford (1994) avec un Philippe Noiret époustouflant interprétant Pablo Neruda, est une bonne entrée pour découvrir l'auteur. Dire qu'il est un grand de la littérature mondiale me semble évident. Raison de plus pour le lire et ne pas trahir sa mémoire avec des controverses surtout destinées à l'ensevelir une bonne fois pour toutes dans L Histoire telle qu'elle est rédigée par les vainqueurs.

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Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : ..

Voilà un poète qui me donne du fil à retordre, car il faut bien l’avouer je ne comprends pas grand-chose à sa poésie. Oh ce n’est certainement pas la faute du bonhomme, mais plutôt je pense une anomalie dans le programme génétique qui me constitue et qui m’empêche, je crois, d’accéder aux grands textes de la littérature. Quand je parle d’accès, je parle bien sûr de savourer et de jouir de la beauté, de la richesse, de la profondeur de toute la littérature dite classique. D’ailleurs, pour être honnête, je pense que ce syndrome me frapperait de la même manière si je devais maintenant lire la poésie des grands noms de la littérature française, tels Victor Hugo, Apollinaire, Mallarmé, Baudelaire, Eluard, Aragon et tous les autres bien sûr (la liste est tellement longue). Adoncques je me demande si je n’ai pas développé une sorte de répulsion pour ces grands textes, peut-être depuis l’école d’ailleurs, bien qu’on ne m’ait jamais vraiment harcelée avec la littérature. À l’époque, c’était service minimum et lecture au grand max d’un livre par an qu’ensuite on analysait sous toutes les coutures.



Me voici donc devant ce prix Nobel de la littérature en plein embarras. Les vers s’étalent, j’en comprends même certains -au prix d’un sérieux effort intellectuel, quand même - et puis le vers suivant tout s’écroule et je suis perdue, les bras ballants le regard vide … Certes c’est très joli, très bien écrit, mais je ne pige que dalle, rien du tout, nada.



Bon les vingt poèmes d’amour, écrits à l’âge 19 ans, sont emplis d’emphase, de vibrations métaphysiques (ou en tout cas c’est comme ça que je l’ai ressenti), d’Absolu. La femme aimée, décrite comme silencieuse et distante, est une femme-Terre, une femme-nuit, une femme-port, une femme-ciel, … Peut-être ai-je l’âge pour être sensible à cette passion que j’ai perçue sous un jour destructeur ici (même si Neruda, par la suite, s’en défend et parlera de cette période de sa vie comme une période de joie de vivre) pour l’Autre, et ce serait dommage, mais bon voilà ? Et/ou je n’ai ni les clés ni les prédispositions pour me former les images suggérées et pour goûter la beauté de cette écriture trop intellectuelle, trop élaborée.



Les trois étoiles donc ne sont nullement une critique des poèmes de Neruda (comment oserais-je ? Ce serait faire preuve d’outrecuidance, comme disait une de mes profs), mais plutôt une image de mon ressenti mitigé et pas vraiment convaincu. Oui j’aime certains des vers, certaines strophes même parfois, voire des poèmes entiers (bingo, ah ouais !) surtout ceux plus sages et plus abordables des vers du capitaine, écrits à une période plus tardive, mais l’émotion n’est pas là, je reste à quai …

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