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4.1/5 (sur 596 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Holyoke , le 11 déc 1947
Biographie :

Charles PALLISER (né en 1950) Diplômé d'Oxford mais né aux États-Unis, cet universitaire sans histoires enseignait la littérature dans une université écossaise lorsque son nom parut à la une de toutes les gazettes littéraires des deux côtés de l'Atlantique. On était fin 1989 et il venait de publier, chez un petit éditeur d'Edimbourg dont il fit aussitôt la fortune, un premier roman du titre mystérieux : Le Quinconce - que chacun s'empressa de comparer au Nom de la Rose (ce qui se discute), et auquel firent également fête le grand public et les grosses têtes de l'intelligentsia.

Source : http://www.libella.fr/phebus/index.php?post/1970/01/01/Charles-PALLISER
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Kim, libraire du rayon Littérature, présente le Quinquonce de Charles Palliser paru aux éditions Libretto.


Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
A mesure que nous approchions, les rues devenaient de plus en plus miséreuses, et notre accablement de plus en plus prononcé. Une odeur prenante, nauséabonde, provenant d'une brasserie proche, envahissait tout le quartier. A chaque coin de rue je voyais un cabaret, et, dans les caniveaux, des hordes d'enfants demi-nus tendaient la main pour nous demander l'aumône sitôt qu'ils voyaient nos atours, de humbles hardes à la vérité, qui dans ce canton pouilleux attiraient l'attention. Ce qui me frappait, ce n'était pas tant les guenilles sur le dos des passants, que leurs visages livides, cireux, leur peau horriblement grêlée, et leur regard, qui chez beaucoup semblait vide, comme si ces êtres étaient frappés de stupeur. Je voyais bon nombre de nez boursouflés, d'yeux caves, et souvent nous croisions des gens à la poitrine creuse, aux épaules affaissées, aux jambes arquées.
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La nuit était paisible, il ne soufflait qu'un mince filet de brise et rien ne passait dans la rue, aussi n'entendait-on que le doux bruissement des arbres. Au bout d'un certain temps, alors que j'étais déjà porté aux lisières du sommeil, me vint aux oreilles le faible grelottement de clochettes qui tintaient au loin, et, peu après, le grondement caverneux, répercuté par les échos, de grosses roues cerclées sur la surface inégale des pavés. Cela, je le savais, annonçait le passage du roulier, dont le fourgon s'acheminait nuitamment vers Sutton Valancy. Il passa devant chez nous, dans un grondant fracas de roulement, et par l'imagination je le suivis sur le chemin, à grande distance, tandis qu'il s'éloignait du village.
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" Bon, Barney et ses poteaux savaient que les clampins qui tenaient le clandé faisaient marcher leur affaire depuis un bon bout de temps, vu qu'ils avaient harnaché le cavé chez eux : au départ, on laisse le pigeon se bourrer les profondes, et tout ce qui s'ensuit. En plus de ça, Barney avait dit à Sam de s'arranger pour se faire engager à la lourde. Seulement ça, les clampins du brelan le savaient pas, forcément. Bon, les michés ont laissé tellement de plumes sur le tapis que les clampins i' nous faisaient totalement confiance, à Barney et à nous autres. Bref, toujours est-il que ce soir là Barney avait dit aux pigeons de rappliquer avec le paquet de braise, vu qu'il avait arrosé comme i' faut le croupier pour qu'il force un brin le destin... "
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Le volet de la lanterne s'abaissa, et j'eus soudainement devant les yeux le visage le plus atrocement meurtri qu'il m'eût été donné de voir. Partout la peau était grêlée, scarifiée, les traits broyés. Du nez, il ne restait qu'une protubérance informe, et les lèvres, torses, ne découvraient que quelques chicots encore en place. Pis encore, l'un des yeux se réduisait à une cavité rouge et béante. Je m'aperçus enfin que cet être effrayant n'avait plus qu'une main, et qu'à l'autre s'était substitué un affreux crochet de fer qui sortait de la manche. Je tressaillis, me demandant à qui je m'étais livré ; j'allais jusqu'à penser que j'étais bel et bien mort et que la créature ne pouvait qu'appartenir à l'au-delà.
Sans doute mon épouvante fut elle des plus visibles, puisque l'homme me déclara, d'une voix étrangement douce :
- Pour ça, je sais bien que je suis pas Blanche-Neige, mais faut pas vous en apeurer, jeune maître.
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Mais, passé cette lisière, se dressaient de vieux arbres massifs dont les branches tordues s'enchevêtraient en de fantastiques formes, comme s'ils imploraient le ciel de leur prodiguer sa lumière, et en ces lieux la pénombre se referma tout alentour de moi, cependant que les sinistres rameaux, tels des doigts effilés de gigantesques mains, paraissaient se tendre pour me saisir. Bien que je ne fusse qu'à quelques toises du jardin, où j'entendais bourdonner les abeilles et bruire les arbres dans la brise, il me semblait avoir franchi une porte et pénétré dans un autre monde, car ici tout n'était que silence.
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Vers la fin de l'après-midi, souvent, ma mère sortait pour se mettre en quête d'un emploi. Alors un livre entre les mains, je regardais les oiseaux sautiller sur l'avancée des toits, entre les pots des cheminées, tels de minuscules béquillards, avant de déployer leurs ailes pour prendre leur envol et s'effacer de mon champ de vision. Comme je les enviais !
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- Pardonnez-moi, Monsieur.
Je m'efforçai alors de poursuivre :
- Ma mère... ma mère vient de mourir, et je n'ai pas de quoi l'enterrer.
- Alors, tu peux dire que tu as de la chance, toi ! s'écria-t-il.
Je le contemplai, interloqué. Il mit un soin minutieux à s'essuyer les mains, avant de reprendre :
- Nous enterrons les pauvres une fois la semaine et, par bonheur, c'est demain que tombe le jour des funérailles.
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Mais sans un sous vaillant, l'estomac criant famine, j'étais bien obligé de réfléchir à l'avenir. Je songeai à Londres, ce monde infini aux innombrables rues, places, courettes, boyaux où fourmillent des millions d'habitants. Je ne connaissais personne dans cette foule grouillante que ne préoccupait guère le sort du prochain. Personne à qui demander assistance, personne à qui il importait que je vive ou meure.
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Pendant ce temps j'eus tout loisir d'observer les alentours. La charrette roulait sur le côté d'une large rue déserte, pas plus pavée qu'elle n'était éclairée. Les maisons étaient plongées dans une nuit à peine trouée par un scintillement de chandelle à la fenêtre d'un lève-tôt.
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Cheminant dans la rue bordée de hautes maisons cossues au coin de laquelle nous nous tenons, l'allumeur de réverbères souffle dans ses mains afin de les réchauffer, puis reprend son échelle pour se porter vers le lampadaire suivant. Et tout au long de la rue naissent ainsi de minces pointes de lumière qui s'embrasent fugacement, en un brusque éclair, pour s'apaiser dans l'instant et ne plus répandre qu'une douce lueur.
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