(...) j'ai vécu une enfance très sensitive à travers les champs et les forêts, au milieu d'une famille nombreuse.
Mais j'ai aussi fait l'apprentissage du silence et de la contemplation avec mon aïeule d'origine slovène, au bord des chemins avec deux ou trois chèvres. Elle emportait toujours un livre avec elle. Je me souviens du mystère des pages tournées dans le grésillement de l'été. Ma grand -mère lisait... je ne savais pas quoi, alors... Le silence devenait vivant sur son visage absorbé par la lecture, elle s'absentait, laissant entre nous un espace salutaire pour écarquiller mon enfance et me laisser au bord de ce désir ; lire.