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Critiques de Pascale Kramer (73)
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Les indulgences

Au travers d’une relation amoureuse interdite dans une famille de la grande bourgeoisie suisse à la fin des années 1970, Pascale Kramer ausculte avec finesse les rapports de domination et de pouvoir entre hommes et femmes avant #MeToo et, entre ambiguïtés et non-dits, la complaisance sociale et familiale ambiante.





Depuis ses treize ans, Clémence est éblouie par Vincent, son oncle, un quadragénaire charismatique et séducteur compulsif à qui tout réussit sous l’oeil de toute façon tendrement indulgent de sa mère, la très sélect Nancy, qui n’a jamais caché son faible pour ce fils si charmeur et si brillant. Lorsqu’à ses dix-huit ans la jeune fille se jette à son cou, l’oncle de près de trois décennies son aîné, stupéfait mais ravi de l’aubaine, a ses mots : « Que tu es folle et magnifique. » S’ensuit une brève liaison qui aurait pu demeurer clandestine si Anne-Lise, l’épouse que les innombrables infidélités de Vincent ont quand même fini par mener au bord du divorce, n’avait soudain, bien des années plus tard, jeté le pavé dans la mare familiale. A dire vrai, la surprise chez les uns et les autres n’est pas toujours totale, mais, maintenant qu’on en parle tout haut, c’est Clémence, la grande coupable aux yeux de tous, qui concentre la réprobation générale.





Toute la force du récit tient en sa magistrale approche des ambivalences et des ressentis contradictoires au sein de cette famille. Exposant tour à tour le point de vue des différentes femmes du clan, sur trois générations dont on découvre les espérances et les désillusions respectives, la narration met en évidence les mécanismes qui assurent à Vincent son impunité, toutes ces « indulgences » diversement motivées qui expliquent que, l’oncle suivant son seul bon plaisir au lieu de s’interroger sur cette nièce en mal d’amour entre une mère gravement malade et un père cannibalisé par les souffrances de son épouse, personne ne juge bon d’intervenir, puis, pour mieux se dédouaner de toute responsabilité, chacun trouve plus commode d’incriminer la seule Clémence. Le tableau s’avère d’autant plus subtil que, loin de tout manichéisme, Pascale Kramer met génialement en scène ses personnages dans toutes leurs nuances et leurs complexités. Dotée d’une forte personnalité, Clémence est tout sauf le stéréotype de la victime désignée. Aux prises avec ses démons, Vincent reste un père attentif et un époux aimant malgré tout.





En pleine effervescence #MeToo, Pascale Kramer signe un roman qui, se gardant de tout jugement, met subtilement en lumière la complexité des ambivalences sociales et familiales, ainsi que l’enchevêtrement des responsabilités.


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Une famille

Voici le portrait vertigineux d'une famille bordelaise, bourgeoise et catholique qui s'apprête à vivre une très belle journée, la venue au monde d'une deuxième petite fille au foyer de Lou et Jean -Baptiste, elle , une des filles de Danielle et Olivier, que du bonheur !

Las ! L'ombre de Romain , l'oncle, 38 ans , l'aîné des quatre enfants, Lou, Édouard et Mathilde plane .......Charmant , aimable et facile,mais abîmé il cache une forte addiction à l'alcool, traques, cures, anxiolytiques, mensonges, absences,perte de travail, petits larcins chez ses frères et soeurs, paresse à vivre, conscient de rien, corps détruit par huit années de vie dans la rue, à la merci des bandes, de leur appétit de violence, des fous et des chiens , du froid, des dérapages de sa propre démence et totale amnésie à son corps souffrant ........

Peut- on empêcher quelqu'un de se détruire ?

Cela fait presque vingt- cinq ans que ses parents comme son frére et ses soeurs tentent , chacun à leur façon de sauver Romain , de lui- même ........

Chaque membre de la famille se demande une fois de plus où il a disparu ........

Olivier , le père, 68 ans , trop brutalement à la retraite , Danielle , la mère , trop parfaite, accomplie, effrayée, usée par les questions et par deux décennies de souci constant , anxieuse et grave , oublieuse parfois de ses autres enfants , au coeur comprimé, oppressé qui suffoque à chaque rechute de Romain, à la douleur neuve , aiguisée, intraitable de larmes ; de colére et de défaite devant ce fils ivrogne, parfois assommé d'alcool et puant, ses vertiges, sa crasse ........une obsession constante .........

Les frères et soeurs , Mathilde, de 15 ans sa cadette, forte , partie à Barcelone faire ses études, secrète et déchirée, empêtrée dans ses soucis d'étudiante , ayant l'impression d'avoir été délaissée par les parents , la mére surtout , occupée à tenter de sauver Romain, de l'aider à vivre, s'il ne savait ni vivre ni mourir .......

Édouard , très chrétien ,marié à Aurore, même profil , confronté au cancer de l'oeil de leur petit Thibault , et père d'une petite Clémence tente lui aussi d'aider Romain et le recueille chez lui ........

Lou : qui désirait compenser les douleurs de ses parents par un profil de très bonne éléve, mère de Marie et la petite Jeanne , venue au monde il y a deux jours........souffre malgré sa joie d'avoir donné la vie !

Sans prendre parti ni insister , à l'aide d'une écriture sensitive, la romancière traque les moindres détails de ces vies avec leurs égoïsmes, leurs angoisses, leur étouffement , leur mauvaise conscience et leur désarroi et surtout , surtout .......leur manque de communication, on se croirait parfois dans un film à la Chabrol : lorsqu'elle donne la parole à chaque membre aux prises avec cette énigme , on se demande ce qu'il va advenir ........ L'ombre s'épaissit ........

Pourquoi ? Pourquoi ? Des années aprés, chacun se souvient lors d'instantanés de vie et de souvenirs épars ........

Un vilain petit canard au sein d'une couvée trop parfaite !

On ne se confie plus, on n'exprime rien et, au fil des années Romain a déposé un peu de sa misére auprès de chacun d'eux !

Un roman intéressant , entre souvenirs, regrets, tristesse ,pétri de détails dévoilant des abîmes de douleurs et de remords .

Un reproche toutefois : un ouvrage un peu embrouillé , le fil n'est pas toujours droit au sein des relations fraternelles et filiales , on cherche parfois qui est qui !

L'auteur a reçu le grand prix Suisse de litterature pour l'ensemble de son oeuvre .

Édité chez Flammarion .

Merci à ma fidèle libraire Marie de '"La Taverne du Livre à Nancy .
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Gloria

« Gloria », le tout dernier roman de Pascale Kramer, surfe sur deux thèmes : la pédophilie et l'insertion sociale.



Le livre met en scène Michel (jeune éducateur dans un foyer de réinsertion sociale ; il s'occupait de cas sociaux mais il se retrouve au chômage après avoir été convaincu d'actes de pédophilie envers de jeunes pensionnaires), Gloria (jeune mère de Naïs ; ancienne pensionnaire dans ce foyer de réinsertion sociale, lascive et désœuvrée, elle s'offre dans l’appartement qu’elle occupe en HLM quelques aventures avec des hommes de passage ; nouvellement enceinte ; ayant quitté sa famille adoptive et ayant renoncé à son vrai prénom – Julie – elle fait preuve d'autorité excessive envers Naïs), Naïs (âgée de trois ans ; fille de Gloria ; cherche désespérément l'affection et la tendresse de ses parents), un Arabe dont le nom ne nous est pas communiqué (père de Naïs ; en cours de naturalisation ; travaille toute la journée et rentre tard le soir ; adore sa femme et sa fille), Judith (épouse de Michel ; devenue stérile après un traitement médical ; pleine de compassion et d'affection pour son mari), les parents de Gloria (qui voudraient remettre Gloria dans le droit chemin et qui aimeraient faire avorter Gloria), Marie (une amie de Gloria ; elle tentera une aventure avec Michel), Viviane et son mari Alexandre (un mari qui la bat), Kostia (celui qui a dénoncé Michel pour s'être livré à des attouchements sur la personne d'une jeune indienne en réinsertion au foyer dans lequel Michel travaillait), Élisabeth (médecin spécialisé dans la lutte contre l'infertilité ; elle aura à soigner la mère de Gloria), Éva et son mari Patrick, et quelques jeunes enfants tenant de temps en temps compagnie à Naïs dans un appartement situé au dernier étage du HLM : tous ces personnages sont bien typés et très correctement décrits dans leur côté « cabossés par la vie ».



Michel s'invente un rôle de sauveur : il lui faut sauver Gloria (lui trouver un nouvel appartement et l'aider à s'accomplir dans son rôle de mère), sauver l'Arabe (l'aider à surmonter les difficultés administratives inhérentes à son désir de naturalisation et l'aider à s'épanouir dans son rôle de père de Naïs), sauver Naïs (la protéger des crises d'autorité de sa mère et l'aider à trouver sa place dans ce monde d'adultes qui l'entourent), sauver Judith (lui apporter tout l'amour nécessaire pour la sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis qu'elle sait qu'elle ne pourra pas avoir d'enfants), sauver Viviane (des violences de son mari) et sauver les enfants qui jouent avec Naïs (car, c'est bien connu, la vie en HLM ça n'est pas rose tous les jours). Mais Michel n'arrive pas à assumer ce rôle de super héros : d’abord, parce que, ayant la certitude que Gloria met des photos à caractère pédophile de Naïs sur le Net, il n'a de cesse tourner le problème dans tous les sens, ce qui paralyse son action ; ensuite, parce qu’il s'épuise dans une relation équivoque avec Gloria, une femme envers laquelle il éprouve une certaine fascination, une femme dont il envie les maternités successives (ça le change de Judith, son épouse), une femme qu'il considère comme immature et dont il ne décèle pas le côté manipulateur. Est-ce que Michel tenterait d'expier sa faute, sans qu'on soit pour autant certain de sa culpabilité, ou se complairait-il dans une situation d’échec permanent, ne sachant que faire de sa nouvelle vie ?



Pascale Kramer nous fascine et nous met mal à l'aise. Elle se comporte en voyeur sur le monde qui nous entoure, promenant son regard avec délicatesse et précision sur les individus, les choses, les lieux et les âmes. Certaines descriptions de Naïs (cf. citation) sont criantes de vérité et de sensualité. L'absence de dialogues montre le côté accessoire des mots dans la communication entre les êtres, les mots masquant la vraie nature des individus. L'écriture est sèche et directe. Le roman a ceci de curieux qu'il évolue en permanence dans deux sens contraires : il progresse (le lecteur avance dans les retrouvailles entre Gloria et Michel, les mois se succédant les uns après les autres) mais il remonte en même temps vers le passé (le lecteur apprend peu à peu ce dont étaient faites leurs relations, avant que Michel soit viré du foyer). Dans ce contexte, le lecteur ressent de l'inquiétude, d'autant plus que chaque personnage se révèle au final assez différent de ce que le lecteur en avait vu au début de la lecture. Quant à la fin de notre histoire, elle paraît impossible à prévoir. Dans ce roman fort surprenant, le lecteur oscille entre l'être et l'apparence, et nage en plein paradoxe : celui de l'existence. En effet, certains individus ne peuvent être atteints par les événements de la vie et cherchent à se construire un avenir coûte que coûte (est-ce que Gloria n'est pas installée dans un vrai logement, avec l'homme qui partageait ses errances et avec sa gamine ?) quand d'autres individus sombrent dans les pièges que la vie leur tend où qu'ils se tendent à eux-mêmes (est-ce que Michel n'a pas été l'artisan de sa propre perte?). Mais ce roman va plus loin : il illustre la complexité des sentiments, l'ambivalence du désir, les conflits qui peuvent naître et perdurer dans l’esprit de chacun d’entre nous, ce mélange de certitudes, d'hésitations et, parfois, de culpabilité larvée. Pascale Kramer explore et démonte pour nous les mécanismes, les paroles, les gestes, les attitudes et les émotions des individus car la vérité est dans les détails. Ce roman, comme toute son œuvre, paraît marqué par la tristesse, le malheur, le drame, l'accident : la vie apparaît dans toute sa complexité et sa fragilité : le premier faux pas suffit à faire trébucher le plus vaillant d’entre nous. Dans « Gloria », les enfants se situent à un endroit névralgique, là où quelque chose peut céder ou se briser : Michel a trébuché du fait de ses relations avec des fillettes, mais c'est auprès de Naïs (et accessoirement des femmes comme Gloria, Marie, Vivane, etc.) qu'il cherche à se reconstruire un avenir présentable, qu'il cherche à exister autrement, car Michel voudrait se sortir des situations fausses, et potentiellement dangereuses dans lesquelles il s'est probablement trop souvent trouvé. A la faveur de ce roman, le lecteur s'interrogera peut-être sur le monde des précaires, des inadaptés, des assistés et sur l'aide effective que peuvent leur apporter parents, médecins, éducateurs, et autres, chargées de les assister : un théâtre contemporain qui paraîtra assez froid, en écho à la dureté de certaines vies de banlieue.



«Gloria» est considéré comme l’un des livres les plus aboutis de Pascale Kramer. Je vous invite à lire ce roman, « discret, sans esbroufe, sans folie mais inquiétant, trouble, irrésolu, où les rôles se renversent, où tout devient peu à peu incertain », un livre où Pascale Kramer s'est glissée « dans les failles de ses personnages et a déroulé le fil tendu d’un malaise très moderne ».
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Une famille

Danielle a un jeune fils, Romain, lorsqu’elle épouse Olivier. Ils ont trois autres enfants.

A l’adolescence, Romain commence à se déconnecter, à s’alcooliser, mais reste toujours tendre et doux.

Plus tard il quitte la maison. Il disparait huit ans, devient sdf alcoolique.

Chacun des membres de la famille raconte comment il est dépassé par cette situation et comment il tente de sauver Romain.

Un véritable drame qui empoisonne tout le monde.

C’est pathétique.

Comment la souffrance d’un seul être peut sensibiliser et faire souffrir toute une famille.

Le style m’a semblé un peu lourd et embrouillé, décousu, et je me suis parfois perdue dans les personnages, mais les sentiments et le désarroi sont très bien rendus.

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Autopsie d'un père

Ania , accompagnée de son fils sourd, rend visite à son père qu’elle n’a pas vu depuis quatre ans. Visite décevante.

Le lendemain, celui-ci qui est sujet d’un scandale médiatique, se suicide.

Ania retourne chez son père où elle fait la connaissance de sa belle-mère.

L’action se déroule sous trois jours, jusqu’à l’enterrement.

Le père est décrit comme hautain, méprisant

Ania est comme déconnectée de tout, apathique sans véritables réactions

La belle-mère assure mais est plutôt too much.

Les autres personnages laissent aussi sur notre faim.

On ne sait pas trop bien où veut en venir l’auteur

Le scandale provoqué par le père et les évènements que cela entraîne ne sont pas assez développés.

La distance entre le père et la fille n’est pas suffisamment expliquée.

Une impression de froideur et d’incomplet domine et empêche d’adhérer à l’histoire.

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Autopsie d'un père

Ania se rend avec son fils aux « Epinettes », la propriété de son père. Cela fait quatre ans qu'ils ne sont pas parlé. L'accueil est froid, l'homme pose peu de questions et monologue sur des sujets qui le concernent. Gabriel est un journaliste célèbre qui a perdu tout crédit après avoir adopté des positions réactionnaires. Soudain, il apostrophe son petit-fils et trahit ainsi qu'il a tout oublié de sa surdité . C'en est trop pour Ania qui décide d'abréger sa visite.

Le lendemain, elle apprend le suicide de son père. L'organisation des obsèques va être l'occasion pour elle de retourner sur les lieux de son enfance et de redécouvrir un homme avec qui elle n'a jamais pu communiquer. Elle apprend que peu avant sa mort, Gabriel s'était retrouvé au coeur d'une vive polémique en soutenant des jeunes du village qui avaient massacré sans raison un immigré.



J'ai été marqué par la justesse des personnages décrits dans ce roman. Un couple de gardiens, un conjoint d'origine serbe, une femme de la haute société, tous sont crayonnés en quelques lignes . Ils sont plus suggérés que décrits. Avec des mots simples, Pascale Kramer parvient à leur offrir une présence, une évidence et une épaisseur. Théo, le fils sourd-muet d'Ania, est un personnage clef du roman. Sa sensibilité développée par son handicap lui permet de capter toutes les tensions des scènes où règnent les non-dits.

J'ai apprécié la multitude de sentiments qui sont dépeints dans toute leur complexité. Ania, par exemple, passe par différents stades : l'appréhension, l'angoisse, l'ennui, le malaise, le trouble, la déception sans que cela soit livré de manière trop explicite. Tout est esquissé avec une grande délicatesse.



En moins de deux cents pages, Pascale Kramer parvient à évoquer des problèmes familiaux et des questions sociétales, des malaises intimes et des inquiétudes de notre temps. Elle sait retranscrire l'incommunicabilité entre un enfant et un parent, quand un père se montre incapable de comprendre sa fille, l'humiliation d'une enfant en échec scolaire face à un père intellectuel qui la brise par son ironie ; le sentiment de solitude et d'abandon d'un homme en pleine disgrâce médiatique ; le huis-clos de deux femmes – la fille et la belle-mère que tout oppose -.

Mais elle réussit à dépeindre ces habitants d'un village qui se sentent laissés-pour-compte, « la France d'en bas » en décalage avec une société urbaine et multiculturelle. Quand les peurs et les haines couvent, un incendie peut partir au moindre prétexte...



Je remercie les éditions Flammarion et Babelio pour ce beau cadeau.

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Autopsie d'un père

Mais qui donc rédige les quatrièmes de couverture...et comment les auteurs peuvent-il accepter celles qui sont très éloignées de leurs écrits ?

La quatrième de couverture de ce livre précise "En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman ..." ces quelques mots m'avaient séduit, et m'avaient incité à accepter la proposition de Babelio et de l'éditeur : le livre en échange d'une critique : je pensais trouver une description et une analyse, découvrir une auteure que je ne connaissais pas.

Semi-déception.

La France se limite au village, voire à la propriété, où habitait Gabriel, celui par qui le malheur arrive.

Journaliste de gauche il a soutenu les deux assassins d'un jeune comorien qui avait eu le malheur de croiser leur chemin. Comment les a t-il soutenus, quelle était la teneur de son article? de ses propos ? Quelle a été la teneur des réactions ...On n'en saura pas beaucoup.



"L'autopsie" de ce père qui devrait comme toute autopsie nous permettre d'en savoir beaucoup plus sur le passé de ces relations père-fille, les causes de cette distance, ne va pas assez loin et se limite à des échanges assez superficiels entre Clara la nouvelle femme de Gabriel et Ania sa fille, à des bribes d'information, à des non-dit entre ces deux femmes, à des rappels de cette absence de relation entre le père et la fille, à une sombre histoire de dessins disparus de Degas, qui attisent notre curiosité, une curiosité restée sans réponse.



Comment un homme instruit, un homme public, écouté et lu n'a pu écouter et comprendre sa fille, qui n'arrivait pas à apprendre..? Comment cette relation d'amour n'a pu se créer entre eux, pour "un mot écorché" ? Pourquoi cet homme écouté, et semble-t-il, humaniste a pu soutenir des gamins, fils de bourgeois, assassins d'un jeune immigré? Un sujet d'actualité et un non-amour père-fille trop vite traités.



J'aurais aimé lire ces dialogues de ressentiment entre ces deux femmes, écouter le père et la fille, en savoir plus sur l'origine de cette passivité de Ania, fille du suicidé, lire la violence des mots de Gabriel, celle de ses détracteurs....et je n'ai trouvé qu'une certaine forme de passivité des personnages dont aucun ne semble éprouver une quelconque peine suite au décès de Gabriel. Je n'ai pas lu ces larmes et ces mouchoirs...deux mots qui, je pense, ne sont pas écrits dans ce roman, ni lu ces regrets, ces mots qu'on ne s'est pas dit, qu'on ne dira jamais plus. C'est semble-il une forme d'écriture propre à l'auteure. Ses mots sont certes forts, mais les dialogues, pourraient l’être encore plus, surtout dans ces situations.



Gabriel était-il aimé, aimait-t-il ? On reste avec ces questions à l'issue de la lecture. Peut-être était-il trop orgueilleux du fait de son métier?



Pascale Kramer décrit les dialogues, mais ne nous les fait pas suffisamment vivre. Et pourtant, à l'occasion d'un décès les pièces voisines de la pièce où repose le corps, sont des lieux de pleurs, de souvenirs tristes ou gais et souvent des lieux où l'on n'attend pas que le corps soit froid pour commencer à régler des comptes, à ressasser des rancunes, des lieux dans lesquels les larmes viennent parfois plus souvent de la méchanceté des mots que de la peine des parents et amis du défunt ! Et que dire de ces dialogues, entre une fille absente, et la femme qui a succédé à sa mère dans le coeur du père...dialogues dans lesquels la méchanceté est plus souvent présente que l'amour.



Rien de cela dans le roman. C'est dommage.



"L'auscultation de la France sous tension et au bord de l'explosion" a été décidément beaucoup trop superficielle et rapide, elle s'est limitée à l'auscultation partielle de relations père-fille, belle-mère et belle-fille et en aucun cas à l'auscultation de la France J'aurais aimé en savoir plus sur le désespoir du défunt, sa lente descente et sur les autres personnages.



Pascale Kramer nous donne envie d'en savoir plus, mais ne nous permet pas de satisfaire tout à fait ces envies. Elle en a certainement le talent pour le faire.

Je ne vais pas rester avec cette impression de manque, mais poursuivre la découverte de cette auteure avec un autre de ses ouvrages



Merci à Babelio et à Masse critique
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Gloria

Michel était travailleur social, il s'occupait de réinsérer des femmes en difficulté. Parmi elles, il y avait Gloria, jeune, paumée, en rupture avec sa famille adoptive et enceinte. Michel s'était opposé à ses parents qui voulaient la mettre sous tutelle et lui imposer un avortement. Il avait confiance en sa capacité à être mère, il s'était beaucoup impliqué dans cette affaire. Et puis, les choses avaient mal tourné pour lui. Accusé de gestes équivoques envers les femmes et les fillettes sous sa responsabilité, il avait été licencié.

Trois ans plus tard, il a repris son métier d'orthophoniste, il a divorcé, il s'est éloigné de sa famille, de ses amis. Quand Gloria reprend contact avec lui, il hésite à la voir mais finit par céder à la curiosité. Les faits semblent lui avoir donné raison. Gloria a changé, elle est plus sûre d'elle. Elle a un appartement et elle s'est mariée avec le père de sa petite Naïs. Mais Michel s'inquiète des rapports entre la mère et l'enfant. Naïs lui semble étrangement calme, Gloria trop autoritaire. Sur le net, il trouve des photos de la mère et l'enfant qui semblent banales a priori mais qui lui laissent une étrange impression. Le doute s'installe, les soupçons se fraient un chemin dans la conscience de Michel qui ne peut s'empêcher de revoir encore et encore cette famille et surtout cette enfant qu'il croit en danger.





Il ne se passe rien, ou pas grand chose, dans ce livre et pourtant il met terriblement mal à l'aise. Personnalités indéfinissables des personnages : Gloria est-elle une femme-enfant ingénue ou une manipulatrice? Michel, rongé de culpabilité malgré son innocence, sauveur déchu, ambigu dans ses motivations, pense-t-il sincèrement que Naïs est en danger ou a-t-il simplement du mal à accepter que sa protégée se débrouille sans lui? Ambiance pesante, drame latent mais qui jamais n'éclate. Bref, un roman que j'ai lu sans déplaisir mais qui m'a laissée sur le bord de la route. Pas réellement malsain mais, en tout cas, dérangeant.
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Une famille

Une famille bordelaise classique : bourgeoise et catholique.

Un couple traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.

Une naissance qui fait d’eux pour la deuxième fois des grands-parents.

Une façade qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive, chaleureuse.

Mais le vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l’un de leurs fils, se détruit petit à petit.

Peut-on empêcher quelqu’un de se détruire ? C’est le thème auquel s’est attaqué Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans dans la rue, gentil et passif, fragilise l’ensemble de la famille.

« Romain était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s’abrutir quasiment jusqu’au coma en seulement quelques heures. »

En cinq chapitres, chacun dédié à l’un des membres de la famille, Pascale Kramer les met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l’étudiante et Lou sa sœur qui vient d’accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont disséquées avec beaucoup de perspicacité.



Avec l’arrivée d’un nouveau membre en son sein, à l’occasion aussi d’une nouvelle disparition de Romain, c’est toute une série de souvenirs enfouis qui remontent à la surface – des non-dits qui ont fossilisé les relations inter-familiales, au point d’en faire une parodie.

Tous les sentiments sont convoqués, de la bienveillance au désarroi, ou à la colère – colère contre ce fils ou ce frère qui ne répond pas aux attendus d’une famille «bien comme il faut ».



C’est le syndrome du « Patient désigné » : « Une des personnes de la famille va être identifiée, ou sera désignée, comme étant une personne malade et elle sera le porteur de la souffrance familiale. Cela prouve la puissance de l’homéostasie qui, pour préserver l’équilibre, peut rendre malade un de ses membres » explique un thérapeute spécialiste de la question. Car il existe des thérapies familiales qui peuvent tenter de venir à bout de ce type de situation. Romain est en quelque sorte le catalyseur des failles et des défaillances de la famille formée par Danielle et Olivier.

Mais rien de tel dans la famille bordelaise : tout au plus fermera-t-on les yeux sur ses mensonges et ses vols pour se payer son alcool, tout au plus enferme-t-on Romain dans un lieu propice à une cure de désintoxication, mais en vain.



Malgré tous leurs efforts, c’est à une forme d’échec collectif auquel on assiste, puisque la famille ne parviendra pas à masquer la déchéance de Romain, qui, lui, ne prendra jamais la parole - on ne disposera de lui que d’un portrait en creux, au travers de ce qu’en disent les autres membres de la fratrie.



Pour moi il s'agit là du contrepoint du livre de @les Bourgeois d'Alice Ferney auquel la famille décrite par Pascale Kramer aurait voulu ressembler.

Mais il aurait fallu pour cela lever le voile et ne pas chercher à sauver les apparences à tout prix. Un prix trop élevé pour cette famille, selon Pascale Kramer.
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Les indulgences

Clémence, Nancy ou Anne-Lise, Judith et Karine, toutes gravitent dans l’ombre des hommes pour lesquels elles arrangent et composent. Les comportements trouvent racine dans ce qui explique le sexe masculin sans imaginer autre chose ; l’époux, l’amant, le garçon on lui pardonne ses frasques, ses mots, l’indélicatesse parce qu’il est ainsi. On ne va pas faire un monde d’une broutille. La zone grise se frôle, se piétine, les bouches se taisent. Hommes, femmes, les vies se croisent dans cette famille où l’on vieillit, où l’on meurt entre 1977 et nos jours.

Chronique d’une époque dont les enjeux perdurent, « Les indulgences » évoquent les silences que trahissent les regards, les portes que l’on referme pour ne pas souffrir alors que les plaies sont profondes. Le temps qui s’envole, les volets qui se ferment. On se salue, on discute, on se pardonne. Une génération pousse l’autre et les choix évoluent.

L’ensemble, fait de mots souples, dessine la vie tout simplement : du gris, au-delà du noir et du blanc. Une lecture à la fois tendre et mordante.


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Retour d'Uruguay

Un style interessant qui sied parfaitement au sujet.Mais je suis déçue,car l'histoire reste dans le flou avec des personnages à moitié cernés.
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Les indulgences

Une histoire de famille, des années 70 à nos jours, jalonnées de portraits de personnes et de situations plus ou moins attendues. La moins sans doute, c'est ce "couple" entre une jeune fille et son oncle, coureur de jupons invétéré qui collectionne les amours tout en étant marié et père de famille, jusqu'à sa nièce bien plus jeune que lui. Le style est un peu lourd, on a parfois du mal à s'attacher à ces personnages parfois un peu falot, un peu fantomatiques. Intéressant, mais pas un grand livre pour moi.
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Une famille

J'ai beaucoup aimé l'ambiance du livre. Chaque chapitre présente la vision d'un des membres de la famille sur leur frère/fils aîné qui a décidé de se détruire par l'alcool. Les mots sonnent juste, tout en douceur et en touches légèrement différentes sur l'attitude de Romain. Maman moi-même, je me suis retrouvée dans cette description des relations entre membres de la famille, chacun vivant avec sa propre perception des moments identiques. Cette description des sentiments ambivalents qui peuvent voir le jour entre fratrie (jalousie, protection, compréhension...) est faite avec douceur. Je recommande vraiment.
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Autopsie d'un père

Ania apprend le suicide de son père, Gabriel, par sa nouvelle femme, Clara. Ils ne se voyaient plus depuis longtemps et c'est à peine si elle était au courant du scandale qui aurait poussé Gabriel au suicide. En effet, ce dernier, journaliste et intellectuel de gauche a pris publiquement la défense de deux jeunes Français qui ont tué battu à mort un Comorien sans-papiers. En retournant dans la maison familiale, c'est l'occasion pour Ania de revenir sur ses relations avec son père.



Qu'est-ce qui a poussé Gabriel à agir de la sorte ? Comment les relations se sont-elles dégradées entre le père et la fille ? Voilà les questions que l'on se pose en commençant la lecture du roman de Pascale Kramer. Tout le roman est écrit du point de vue d'Ania, une jeune femme assez terne, mère d'un enfant sourd, séparée du père de l'enfant, qui porte un regard désabusé sur la vie qu'elle mène. Et cela se ressent aussi sur le lecteur ! C'est gris, c'est morose. Son père se suicide, sûrement à cause du scandale récent, on s'attend alors à une prise de conscience, une révolte contre ce père, peu présent dans son enfance et qui ne la considérait pas comme assez intéressante. Mais non, Ania est plutôt passéiste, elle se laisse porter par les évènements et ne semble parfois intéressée que par l'héritage qui devrait lui revenir. Où sont passées ses émotions ?? Ses relations avec son fils, sourd et refermé sur lui-même, ne sont pas simples non plus, mais là encore, rien n'est vraiment développé. Les personnages secondaires manquent, quant à eux, de profondeur pour être vraiment remarquables. C'est dommage, car j'ai apprécié la plume de Pascale Kramer, mais le contenu ne m'a pas convaincue.



Le résumé de quatrième de couverture était pourtant prometteur : "En auscultant une France sous tension et au bord de l’explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu’elle met en scène de manière intime et collective." Mais je n'ai retrouvé à aucun moment cette "France sous tension", même à la fin, où les choses s'agitent un peu, mais de manière tout à fait inattendue (ou mal amenée ?). Aucun débat de société sur le racisme ambiant, caché, qui s'infiltre dans la société même là où on ne l'attend pas. Méfions-nous des 4e de couverture trompeuses ! Cela n'engendre bien souvent que des déceptions.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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L'implacable brutalité du réveil

C'est juste le titre qui m'a attirée, qui m'a incitée à l'emprunter à la bibliothèque municipale.

"L'implacable brutalité du réveil", vous ne trouvez pas que ça sonne juste ?



Malheureusement, dès les premières pages, je n'ai pas adhéré à l'histoire, à l'écriture.. et je l'ai remis sur les étagères de la bibliothèque, pour d'autres personnes qui se laisseront peut-être aussi séduire par la vérité du titre.
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Une famille

Peut-on empêcher quelqu’un de se détruire ? Cela fait presque trente ans que ses parents comme son frère et ses sœurs ressassent cette question et tentent, chacun à sa façon, de sauver Romain de lui-même. Ce fils, ce frère à la si déconcertante gentillesse s’est patiemment abîmé, bouleversant malgré lui la vie de toute la famille. Et aujourd’hui, alors que sa sœur vient d’accoucher, tous découvrent que Romain a de nouveau disparu.

Pascale Kramer offre tour à tour la parole à 5 membres de cette famille aux prises avec l’énigme que constitue Romain. Ce roman montre comment l'addiction à l'alcool de ce dernier peut faire dérailler la mécanique fonctionnelle de cette famille. Chacun des intervenants va donner son point de vue, sa façon de traiter ce douloureux problème qui pèse sur tous et toutes de façon différente.

Merci à VersionFemina pour l'envoi de ce roman mais malheureusement je n'ai pas aimé ce roman dans lequel je ne suis pas rentrée.Je n'y ai trouvé aucune union/unité entre les membres de cette famille, chacun essayant de s'en sortir et d'aider ou non Romain. J'ai trouvé la lecture longue et quelque peu décousue...
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Les indulgences

Clémence a 13 ans quand elle tombe amoureuse de son oncle, coureur et infidèle à son épouse. Devenue majeure, elle a une relation occasionnelle et frustrante avec lui. Le récit d’une aventure consentie et de ses conséquences racontée sur 40 ans, sans dénonciation ni scandale, mais sans occulter non plus la charge de la faute mise sur la femme plutôt que sur l’homme. Dans le sillage de #metoo, un autre regard sur l’inceste.
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Autopsie d'un père

Une découverte masse critique et un avis en demi-teinte.

Malgré une belle écriture j'ai eu du mal à m'attacher à ce récit d'une histoire familiale douloureuse. Une autopsie qui manquait pour moi, de précision et de profondeur.

On aborde un bon nombre de thèmes, un peu pêle-mêle, allant de l'un à l'autre sans arrêt.

Du coup, pas trop le temps de s'attarder sur les détails ou les personnages.



L'auteur parsème son histoire d'indices plus ou moins importants, elle nous la présente un peu comme un puzzle. A nous de recoller les morceaux, de deviner les pièces manquantes. Sur le principe, pourquoi pas ?

Sauf que les indices sont trop maigres, ou trop larges....



Ce récit d'un amour filial à la dérive, les pistes esquissées pour nous mener au désamour, les personnages torturés et l'arrière plan social, tout n'est qu'ombres. J'ai eu l'impression durant cette lecture d'être constamment plongée dans le clair-obscur. Et ça n'était pas toujours désagréable. Sauf qu'au bout d'un moment, à force de plisser les yeux pour distinguer la route

à suivre, on perd les repères nécessaires à une vue d'ensemble.

On ne sait plus de quoi l'auteur veut nous parler : enfance, famille, esseulement, échec scolaire, culpabilité, handicap, rejet, racisme, rivalité, immigration, violence etc....

Oui, il y a tout ça et plus encore dans ce petit livre de 170 pages. Et justement, 170 pages, 173 pour être exacte, pour aborder cette multitude de sentiments, de situations et de destins ?

Pour moi il a manqué quelques lignes à ce récit, quelques réponses ou juste une étincelle.



L'écriture de Pascale Kramer est émouvante, le mot est juste :

"Un jour, alors qu'il venait de répéter plusieurs fois, avec ce sourire, un mot qu'elle avait écorché, elle avait compris qu'elle ne pourrait plus jamais l'aimer" (p.57)

"Ce crime me révolte autant que vous, mais permettez-moi d'avoir aussi de la compréhension pour la colère dont certains ici ne viennent plus à bout."(p.134)

et c'est ce qui a motivé les 3 étoiles et m'a défendue de l'ennui.

Mais ça n'a pas suffi à me libérer de l'indifférence qui finalement m'a saisie dès la moitié du roman.



Au final une découverte pas déplaisante grâce à la belle plume de Pascale Kramer et malgré le sentiment général d'inachevé.

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion.



















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Autopsie d'un père

Bonjour à tous. Avant de commencer je souhaiterai tout d’abord remercier Babelio ainsi que les Éditions Flammarion, qui m’ont permis par le biais d’une Masse Critique de recevoir ce livre et de vous le présenter aujourd’hui.



UNE BONNE LECTURE



Dans la mesure où j’ai lu ce roman en à peine une journée, je pense pouvoir dire qu’il ne m’a pas déplu. Pourtant je ne dirai pas qu’il m’a transcendé mais j’ai bien apprécié ma lecture, notamment par une magnifique plume que nous propose l’auteur. Elle nous permet de ressentir aisément ce que vit Ania, le personnage principal, qui se retrouve face à la mort inexpliquée de son père, qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs années.



UNE HISTOIRE FAMILIALE PLUS QUE POLITIQUE SELON MOI



Davantage qu’une question de politique selon moi, j’ai particulièrement remarqué que l’auteur s’attachait à nous dépeindre la vie plutôt difficile d’Ania. Elle se retrouve non seulement face à un père qu’elle n’a plus connu et qu’elle ne connaîtra par conséquent plus sauf au travers de sa belle-mère lors des préparatifs de l’enterrement ; mais elle mène à côté de cela une vie familiale compliquée avec son fils auquel elle est fortement attachée et dont elle s’efforce de préserver l’innocence de l’enfance. Pascale Kramer nous montre des personnages différents, qui ne s’accordent pas forcément du fait de leurs caractères, de leur vécu mais aussi de leur point de vue face à ce que Gabriel – le père d’Ania – a pu vivre. Je suis restée partagée sur ce que pouvaient penser chacun des personnages face à cette crise politique, tout en ne sachant au final pas réellement le fond de cette sombre histoire. En effet, contrairement à ce que le résumé annonçait, je n’ai pas vraiment perçu cette dimension politique, ni même la véritable raison du suicide. J’ai davantage ressenti ce roman au travers de la vie d’Ania, de ce qu’elle a pu vivre étant enfant, mais aussi de ce qu’elle vit au moment où elle ‘communique’ à nouveau avec son passé, son ancienne vie, avant le scandale. L’auteur navigue très bien entre ces différents moments d’existence, entre ces différentes temporalités, permettant de dresser un tableau complet du vécu de cette jeune femme.



C’était un roman très agréable à lire, bien que je n’ai pas totalement réussi à cerner le message que l’auteur à voulu faire passer en matière de scandale politique.
Lien : https://lectriceassidueendev..
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Autopsie d'un père

La quatrième de couverture m'avait convaincue: j'ai donc accepté la réception du roman en échange d'une critique dans le cadre du jeu "Masse critique". Je pensais à une analyse de la société actuelle et à une évocation de ses maux; je pensais à une réflexion sur le monde médiatique et politique mais rien de tel, malheureusement. En lieu et place de ce que je pouvais espérer après lecture de la quatrième de couverture, j'ai lu l'histoire d'une relation plus que déprimante; celle d'une femme avec son père. Et encore, même ici, je n'ai rien compris. Pourquoi Ania s'est-elle détachée de son père? Pour quel(s) raison(s) le fossé s'est-il autant creusé? Qu'est-ce qui explique ce froid? cette absence d'amour? Je n'ai pas saisi.



La maison d'édition interroge de son côté: "Que s'est-il passé pour que ce père en vienne à rétrécir ses vues au point de tremper dans une affaire aussi sordide et de devenir un paria?" Peut-elle me livrer la réponse? C'est que je ne l'ai pas trouvé dans le roman. Je n'ai pas compris, en effet, pourquoi et comment ce père, journaliste de gauche, en est venu à tenir des propos contestables. Pourquoi en est-il venu à soutenir l'indéfendable, l'inexcusable? Qu'est-ce qui explique le basculement, le changement?



Flammarion continue: "En auscultant une France sous tension et au bord de l'explosion, Pascale Kramer nous offre un puissant roman sur le basculement politique et le repli sur soi, qu'elle met en scène de manière intime et collective." Je suis bien navrée de n'avoir rien lu sur ce sujet. J'ai vu, perçu, un décor qui y ressemblait mais ce qui nous était présenté, ce sur quoi insistait davantage l'auteure c'était, je crois, la relation ratée entre un père et sa fille et je n'ai guère apprécié sa manière de nous la raconter. Je me suis sincèrement ennuyée: c'était vide, superficiel, froid. Pas d'analyse, pas d'approfondissement. Rien qu'un récit malmené par une écriture que je n'ai pas appréciée.


Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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