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Citations de Pascale Quiviger (116)


Comment ça s’appelle quand tout s’effrite? quand tout ce qu’on touche se dissout? Est-ce qu’il y a un mot suffisamment vide pour dire « rien »?

(p. 97)
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Mais Thibault avait réfléchi que Madeleine, naïve et bien intentionnée, ne représentait aucun danger pour Ema. La preuve : elle adorait le lait chaud à la vanille. C'était peut-être un préjugé, mais Thibault ne s'attendait à aucune activité politique de la part d'une personne qui aime le lait chaud à la vanille.
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Examine le mal. Apprends à le connaître. Cherche sa racine. Comprends ce qu'il veut, d'où il vient. D'un désir frustré ? D'une blessure inguérissable ? D'un adieu mal formé ? Souvent la racine n'est pas mauvaise en soi. Elle n'est pas le mal, non, non. Elle "a" mal, plutôt.
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Il commence par « bonjour », sans savoir si « bonjour » s’applique à l’occasion, étant donné que selon toute vraisemblance, ce n’est pas un bon jour. Il sent les mots s’échapper de son cerveau par le trou de l’embarras.

(p. 38)
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Le prince vous l'a pourtant expliqué cent fois, intervenait Guillaume Lebel. Il faut retourner la force de l'adversaire contre lui. Pas de force, pas de prise. Pas de prise, pas d'arts martiaux. Pas d'arts martiaux et je vous envoie récurer les ponts.
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Pascale Quiviger
Quand on les console, les peines peuvent s’envoler. En revanche, si on les refoule, elles se cristallisent et s’enfoncent de plus en plus creux. Il faut des fouilles archéologiques pour les retrouver.
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Selim avait honoré deux formes de pouvoir - politique et religieux. Elle avait complètement occulté celui qui les précédait et les rendait possibles : la nature. La nature devant laquelle, tôt ou tard, nous devrons tous nous incliner.
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Pas de courage sans peur, [...]. Sans la peur, c'est de l'inconscience.
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À chaque tempête, c’était la même chose: le ciel liquide, les vêtements pesants, les doigts rougis, les cordages emmêlés, les lampes noires, les éclairs aveuglants; l’Isabelle une coque de noix sur un mer sans fond, les hommes des poussières négligeables sur la coque de noix.
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Lorsque le soleil ne se lèvera plus, ce que vous consommez vous consumera.
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Comme bien des contrées dites civilisées, l'empire de Selim classait ses habitants par couleurs. Les tanneurs étaient jaunis par l'ammoniaque et les esclaves, rougis par le sel. Gris de poussière, les mineurs de diamants ; bruns, les domestiques des grandes demeures de Borhan. Entre cuivre et porcelaine, les gens libres, mais alors que porcelaine dégustait des salades de fruits sur une terrasse fleurie, cuivre importait des marchandises pour les revendre dix fois leur prix. Seule l'oasis de Toutiè absorbait, tolérait et mariait toutes les couleurs entre elles. Toutes, sauf l'ébène refoulée en bordure du désert. (p.23)
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-L’amour éternel se trouve partout, sire, expliqua Lysandre, mais il est trop aveuglant pour se présenter tel quel. Alors, le plus souvent, il se camoufle. Pour ne pas qu’on l’oublie complètement, il se montre quand même de temps en temps à travers des couples inséparables.
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Malek, dans la vie, trois choses seulement n'ont pas de frontière. Lesquelles ? La mort, d'abord. La musique, ensuite. Et puis l'amitié. Par amitié, tu sais, on peut soulever des montagnes.
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- Vas-tu répondre à une seule de mes questions, Sourcier ? Je viens de loin, tu sais.
-Je sais. Ça dépend de tes questions. Ça dépend de la réponse que tu souhaites. Parfois la réponse est pire que la question.
- Nous préférons toujours les réponses, assura Arash.
- Il y en aura. Plus tard. Elles vont vous décevoir.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elles vont déplacer les questions. (p.403)
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La liberté des uns coûte parfois beaucoup aux autres.
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La messagère n’aimait rien tant que voyager en compagnie de sa jument, avec un faible pour les descentes périlleuses et les montées exténuantes. Elle profitait de tous les climats, l’orage comme la grêle, hiver comme été. Vagabonde dans l’âme, elle avait refusé d’être meunière comme ses parents parce qu’elle rêvait depuis toujours de sillonner les mers. Mais les femmes n’étant pas bienvenues à bord, elle avait plutôt exploré l’île de fond en comble. Elle en avait tracé une géographie toute personnelle, exacte et singulière, faite de détails infimes et parfois éphémères : la cime crochue d’un pin bleu, le bourdonnement d’une ruche, la lumière poudreuse d’un étang, le revers argenté des feuilles de bouleau.
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J’aimais : je n’étais que ce verbe inspiré par un objet, mais renonçant à le rejoindre. Les verbes secondent un mouvement, ils transportent le devenir. Ils résistent à l’illusion de la permanence — au crime substantif de la totalité. Je n’étais plus qu’un verbe. (p.170)
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La valeur d'une personne n'a rien à voir avec ses origines.
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Les morts demandent parfois qu'on les ressuscite. Je ne leur permets pas de s'attarder. Les muscles sont faits terre, ils retournent à la terre. Le sang est fait d'eau, il retourne à l'eau. L'oxygène retourne à l'air et les os à la pierre. Ce n'était qu'un emprunt de matière compostable.
Et la conscience ?
Sa route est secrète, mais mon chant la prépare.
Ensuite, je me tais.
page 290.
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Les morts qui ouvraient en lui de grandes lignes de faille alors qu'il s'acharnait à rester entier. Dans la forêt, ils avaient affleuré en surface, Lysandre s'en souvenait maintenant. Il les avait aussitôt refoulés. Le moment était venu de les aligner devant lui et de les saluer un à un, pour de bon.
Il ne l'avait jamais fait. La mort de ses parents avait été trop vite suivie de celle de sa grand-mère et la mort de sa grand-mère par la maladie de son grand-père. Lysandre était occupé à fouiller les poubelles, il n'avait pas eu le temps d'y penser et il ne l'avait pas voulu. [...] Blaise avait été le seul à s'éteindre lentement, le seul à fournir une occasion d'au revoir, mais il était trop tard : Lysandre avait déjà oublié comment pleurer, comment sentir, comment parler. Un coeur analphabète. (p.551)
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