Il sait presque tout de son intimité, rien n’est plus impudique, obscène même, qu’un dossier d’instruction. Il y a les témoignages de ses nombreux amis, ceux de sa famille, toute l’enquête qui a radiographié sa vie, mais il y a surtout ses mots à elle. Ceux qu’elle couchait frénétiquement sur les pages de son journal intime, de son écriture ronde, presque enfantine, l’écriture d’une jeune femme amoureuse et triste, qui abdiquait sa fierté, sa raison, son indépendance devant lui, l’amant, et se reprochait à la fois d’être trop soumise et de ne pas l’être assez.