Un pur bonheur!
Quand j'ai ouvert le livre avant de l'avoir lu, j'ai eu un choc! Un seul paragraphe du début à la fin, sans saut à la ligne DU TOUT!
Aïe, me suis-je exclamé (en mon for intérieur, car il était tard!) je ne vais jamais y arriver.
Et puis, comme je suis nantaise, malgré mon exil en banlieue parisienne, me voilà plongée d'un seul coup et en apnée dans les quartiers de mon enfance, dans mon histoire et mes événements quotidiens et exceptionnels, dans mes habitudes de petite fille. Comment a-t-elle fait, E. Pasquier, pour se rappeler aussi bien de ce que j'avais oublié?
Bref, à lire absolument par toutes les nantaises des années 50!
Une année c'est la catastrophe parce qu'un Prisunic a ouvert juste à côté, mon oncle est en colère parce qu'on y vend des montres Kelton à trois fois rien, il dit "C'est la fin du métier.". Je vais voir le Prisunic en cachette, je le trouve bien mais je passe devant les montres sans les regarder. On a la montre à la communion solennelle, il faut donc attendre, j'aurai une Lip en or vraiment très petite que je m'efforcerai de trouver belle mais que je trouve trop petite, trop dorée, trop tarabiscotée.
Quand les femmes sont venues pleurer sur le cercueil... On m'a demandé de venir pour pleurer mon père, mais je ne me suis pas du tout sentie. Je trouvais ça trop. Voilà. Pour moi c'était trop comédie. Pour elles, c'est cathartique, c'est normal tout ça.
Il paraît que plus vite la terre s'affaisse, plus vite elle monte au paradis. C'est ce qu'on m'a dit. Moi le paradis, je ne connais pas le chemin.