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Patrice Desbiens
Il a dit à la fille «je suis en train d'écrire un roman; veux-tu être dedans?» Elle a dit «oui, je suis pas mal écœurée d'être ici».
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Patrice Desbiens
Il a dit à la fille «je suis en train d'écrire un roman; veux-tu être dedans?» Elle a dit «oui, je suis pas mal écœurée d'être ici».
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Sudbury Poemes 1979 1895 de Patrice Desbiens
Phrase par phrase l'amour se défait. Phrase par phrase l'amour devient silence. Phrase par phrase l'amour devient rumeur. Mot par mot l'amour devient métaphore tandis que la lune pend comme une tumeur au coeur de Sudbury samedi soir. |
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Bleu comme un feu de Patrice Desbiens
Je me réveille. Elle est elle. Je l’appelle. le lac noir de ses yeux me mouille les lèvres. Son rire riverain défait l’argile de la lumière. |
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Bleu comme un feu de Patrice Desbiens
Elle est belle comme un bleu sur la peau d’un poète. Elle est bleue comme un feu sauvage dans une forêt vierge. |
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Bleu comme un feu de Patrice Desbiens
Je voudrais atteindre tendresse. Je voudrais étendre ses tresses sur le désert de mon dos. je voudrais guérir cette tristesse qui me nomme. |
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Bleu comme un feu de Patrice Desbiens
Sur ma bouche son nom sera mon dernier souffle. Elle. Elle. L’infiniment belle. Ses yeux où se noie une rivière. |
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Patrice Desbiens
Sur la rue Laval, en face de la maison où vécut Émile Nelligan, les vidanges n'ont pas été ramassées.
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Sudbury (poèmes 1979-1985) de Patrice Desbiens
La pluie me suit La pluie me suit. Je fuis comme un bruit. Le bruit s’éloigne de sa naissance. Je refuse la douleur. Je marche le long des rues d’une ville. La ville est vide et familière. Elle a mes yeux. Les vitrines sont toutes brisées et les lumières sont toutes allumées. Des voitures encore chaudes dans les parkings de cette ville. Des banques pleines d’argent et les portes barrées. Je connais cette place. Je connais cette face. C’est l’hiver et la nuit se regarde dans la glace. Des lits vides dans des chambres vides. Des salons vides. Des télévisions diffusant que de la neige. Dans chaque maison les miroirs sont parfaits et lisses comme la folie. Je suis un citoyen de cette folie. Résidence impitoyable et permanente. Je cours comme un animal dans ma ville natale. Je ne peux pas partir et je ne peux pas revenir. Je fouille mes poches. J’ai un cri dans gorge. J’ai un cri dans gorge. Un cri dans gorge. Un cri dans gorge. Je descends en ville. Je descends en ville. Il n’y a personne qui conduit l’autobus. Il sait où m’amener. La nuit m’enferme comme une caverne. La ville boit du sein de la peur. Dans les hôtels, la musique colle à la chair. Les sorties de secours sont bloquées. Jeunes hommes chauves et jeunes femmes fauves. Jeunes hommes forts qui dansent avec la mort. Un slow cochon avec la mort. Je descends en ville avec mon cri dans gorge. Je m’en vais où la réalité est un bouncer qui s’excuse en te crissant à porte. + Lire la suite |
Qui a écrit : La nuit des temps