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3.36/5 (sur 45 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Beaulieu-sous-Bressuire , le 18/07/1953
Biographie :

Patrice Robin est un écrivain français.

Il grandit dans une famille de petits commerçants dans le nord des Deux-Sèvres et entre à l’usine peu de temps après la fin de ses études secondaires. Cette entrée rapide dans le monde du travail parce qu'il veut être indépendant.

Au bout de deux années d’usine, aspirant à une situation plus assise, il apprend le métier de comptable et le devient dans la grande région parisienne. C’est le début d’une carrière fulgurante qui le mène en trois ans d’un poste de comptable qualifié à celui de simple employé de bureau. Qui plus est à temps-partiel.

Il consacre le reste de son temps au théâtre, découvert au sein d’une troupe amateur. Il a écrit trois spectacles d’histoires courtes qu'il a joué de 1980 à 1985 dans des petites salles. Puis, faute d’y gagner sa vie et parce que son goût pour les mots s’est affirmé, il abandonne le théâtre pour l’écriture seule. Et devient animateur culturel. Dans le secteur du spectacle vivant d’abord, puis, au début des années 90, dans celui du cinéma, où il reste plus d’une dizaine d’années.

Après son premier roman, "Graine de chanteur" (Pétrelle, 1999), il reçoit un très bon accueil critique pour "Les Muscles" (POL, 2001). Il a depuis publié plusieurs romans chez POL dont "Matthieu disparaît" (2003), "Bienvenue au paradis" (2006), "Mon histoire avec Robert" (2019).

Il vit à Lille depuis 1992 et y anime des ateliers d’écriture.
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Source : www.m-e-l.fr
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"Constatant peu avant les vacances de Noël qu'il n'a pas obtenu en quatre mois un texte digne d'intérêt à partir de son programme habituel, à base d'exercices à contraintes et jeux d'écriture, Pierre se met en quête de propositions plus adaptées à son public. Il lit Tous les mots sont adulte de François Bon, méthode élaborée par l'écrivain à partir d'ateliers menés, entre autres, en collèges de banlieue, lycées professionnels et centres d'insertion, trouve judicieux qu'on y commence par l'écriture d'inventaires, d'un abord plus facile, avant de passer à des textes en prose plus construits. Il apprécie aussi que le travail sur la mémoire y évolue de manière progressive, des souvenirs récents jusqu'aux plus anciens, se dit que cela lui évitera la violence des Je me souviens, exercice qu'il continuera d'utiliser, mais pas avec les nouveaux, pas si tôt. Il aime surtout que la méthode soit bâtie à partir de textes d'écrivains, Perec, Baudelaire, Artaud, Apollinaire, Kafka, Borges, Khalil Gibran, Charles Juliet..., se procure les livres de ceux qu'il n'a pas lus."
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"Mon dernier récit est posé sur le bureau de Thomas. Il dit avoir aimé les portraits d'adolescents en grande difficulté scolaire et sociale que j'y brosse, être entré en contact avec moi à cause de cela. Il désirerait que je fasse la même chose avec les patients fréquentant le centre horticole. "
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"Je prends souvent un café dans un bar voisin de l'hôpital de jour en attendant l'heure de la séance. Parmi les consommateurs, quelques patients, un buveur de bière au matin, en bonnet de laine, anorak d'hiver, bermuda et baskets sans chaussettes. Il se balance d'un côté sur l'autre, me sourit. Un autre jour, une femme discutant fort avec son compagnon, et moi qu'est-ce que tu veux que je fasse, avec tout ce qu'il y a à payer, le gaz, l'électricité... Ce jour-là, un homme, que je ne connais pas cette fois, s'arrête près de la table où je suis assis, se penche vers moi et me demande s'il a des paupières, si je les vois. Désarçonné, je garde le silence. Il fait de la dysmorphobie, dit-il, ne perçoit pas des parties de son corps parfois. Il a rendez-vous chez son psychiatre, va le lui demander. Je l'approuve. Je le revois la semaine suivante, il me pose la même question. Moins surpris cette fois, je regarde attentivement son visage et le rassure. Il sort de chez son psychiatre qui lui a donné la même réponse. Il dit trois fois qu'on lui fait beaucoup de bien en disant cela, qu'il est content de m'avoir rencontré.

La femme aux cigarettes, me voyant un matin penché au-dessus du parterre où sont plantés les thyms dont j'ai entrepris d'établir la liste comme je l'ai fait pour les pélargoniums et menthes, me propose spontanément de m'en dicter les noms. Nous passons une dizaine de minutes ainsi, elle parle, je note, Thym Capitatus, Thym Atticus, Thym Doré, Camphré, Serpolet, Résineux, Hirsute, Laineux, Foxley, Golden King... Puis elle s'interrompt et s'en va aussi brusquement qu'elle était venue.

Un jeune homme vient me saluer au début d'une séance puis s'éloigne. Lors de la suivante, il me confie qu'il a été rédacteur en chef du journal de son lycée, m'a apporté un article qu'il veut me faire lire. Il y traite du 11 septembre 2001, date de la séparation de ses parents, précise-t-il. À peine ai-je terminé qu'il me donne deux autres textes de quelques pages. Les roses qui éclosent, les roses qui implosent. Je les lis également. Il tente, dans le premier, de raconter sa vie d'avant sa dépression et, dans le second, sa vie d'après, y parle à nouveau du divorce de ses parents et du 11 septembre, de la guerre en Afghanistan, de la présence de Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002, met la grande histoire et la sienne sur le même plan. Son écriture est alerte, je lui dis."
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"Je ne sais pas non plus si elle perçoit le bruit de l'explosion, relève la tête quand elle entend crier son prénom du haut de l'escalier, ouvre grand ses yeux bleus, sourit. Je sais seulement qu'à cette seconde ma mère commence pour moi d'exister, et avec elle le monde d'où je viens."
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Moïse a noté dans son journal : " Lu un article sur Henry Miller : Faire de sa vie une oeuvre d'art."
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L'ancienne aire est devenue aujourd'hui une petite prairie et placée en partie sous l'ombre d'un cerisier. Le puits où le vieil homme, venu aider en voisin, tirait l'eau pour alimenter la machine à vapeur est toujours là. Le petit toit en zinc qui le couvre, le cylindre en bois où s'enroule la chaine, cette dernière, la manivelle qui actionne le mécanisme, la margelle, tout est encore en bon état. Une trappe en bois en obstrue l'ouverture. On a posé dessus pour éviter un nouvel accident, la pierre sur laquelle le vieil homme s'était assis pour se reposer lorsque la déflagration l'a fauché et blessé mortellement. Il s'appelait Théophile Pouplin, avait 70 ans. De l'autre côté de la rue, crépi de neuf, se dresse le grand mur aveugle contre lequel est venu s'écraser le corps de l'entrepreneur de battage. Il se nommait Joseph Bodet, était âgé de 58 ans. Les deux aides-mécaniciens avaient pour nom Joseph Dorveau et Joseph Noirault, et respectivement cinquante-six et quarante-trois ans. Henri Decréon et Maurice Marolleau âgés de trente-cinq et trente ans, étaient paysans. Robert Bourrion, le militaire avait vingt-deux ans. Fortin, dont le prénom et la profession ne sont mentionnés dans aucun document, était âgé de vingt-deux ans également. Marie-Joseph Bonnet enfin, l'enfant , entrait dans sa douzième année.
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Toute sa personne dégageait un grand charme. L’attention avec laquelle il écoutait ce qui se disait m’avait frappé et la belle profondeur de sa voix.
Le choix des films arrêté, alors que la réunion se terminait, il s’était tourné vers la fenêtre, avait regardé le ciel un instant. C’était le milieu de l’après-midi, nous entendions le bourdonnement de la circulation quatre étages plus bas. Après quelques minutes, sans que rien dans la conversation précédente ait préparé cela, il avait dit, en suivant de son index les contours d’une tache qu’un rayon de soleil dessinait sur le bois clair de la grande table autour de laquelle nous étions assis, qu’il venait d’avoir soixante ans, que cela lui faisait drôle d’avoir dépassé l’âge auquel son père était décédé.
Il est mort quatre mois plus tard.
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« Les endroits que j’ai filmés depuis trente ans étaient le théâtre de luttes, mais ils étaient avant tout des lieux, qui nécessitaient un voyage, la confrontation physique à une terre, un relief », dit Robert Kramer lors d’un entretien donné aux Cahiers du Cinéma au printemps 1998. Le lieu où j’avais décidé de situer mon récit est au-delà du périphérique. Je devais pour y accéder faire ce voyage dont parle Robert Kramer, me confronter à une terre et un relief qui ne sont pas ceux des beaux quartiers où j’habite. La géographie y est plus tourmentée, immeubles éternellement en réfection, façades taguées, poubelles régulièrement renversées, voitures désossées, restes de carcasses calcinées parfois.
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On apercevait la maison traditionnelle indienne un peu à l'écart de la maison d'habitation, le hogan, blotti sous un ciel immense. "No pictures" a dit Scott.
Louise m' a expliqué que photographier un lieu était aussi photographier ceux qui y vivaient, que les Navajos l'avaient trop été par les ethnologues et les touristes, et désiraient qu'on les laisse en paix. On pouvait aussi faire l'hypothèse, a-t-elle ajoutée, que pour les Indiens, la photographie volait quelque chose à son sujet et que cela était inacceptable pour des êtres, que les Espagnols d'abord, puis les Américains ensuite, n'avaient cessé, trois siécles durant, de vouloir priver de leur liberté.
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J’ai revu, pour commencer, Route One USA. Dans la première partie, à travers les Etats du Maine, du New Hampshire et du Massachussets, Robert Kramer filme des bûcherons, un pêcheur, des routiers, des policiers, des ouvrières, au travail ou au repos, chez eux ou dans des bars. Des retraités aussi, regrettant le bon temps, fiers de leur carrière. Des Indiens, inquiets pour leur avenir. Des petits commerçants, enfin, comme l’étaient mes parents, pas de quincailler comme eux, mais un épicier, un patron de pressing et certains que l’on ne trouve toujours pas dans la petite ville de l’Ouest français où j’ai passé mon enfance, une voyante et un tatoueur.
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