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4.08/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 7/08/1962
Biographie :

Né en 1962 à Lyon dans le quartier de la Croix-Rousse, Patrice Salsa publie depuis 2005.

Après « Un garçon naturel » au Rouergue, saisissant portrait en mosaïque d’un enfant cruel parce trop lucide, il s’est livré avec « La Signora Wilson » à une subtile construction située aux confins de l'onirisme, où palazzi enchantés, théâtres, bals masqués, musiques et réminiscences d'une enfance blessée révèlent, tel un motif caché sous une fresque Renaissance, l'entrée d'une chambre dérobée.
« La part des anges » revient, tragiquement, sur le thème de l’adolescence et de ses secrets.
« Le prix à payer » est un recueil de nouvelles intimistes, sorte de pièce musicale en huit mouvements.
Enfin, « Le joueur de théorbe », puis sa version remixée et étendue, « La joueuse de théorbe », explorent les liens entre peinture et photographie, entre désir et image du désir, en équilibre sur la frontière ténue qui sépare le rationnel de l’étrange.
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Vidéo de

Interview de Patrice Salsa par Vera Sayad pour le Tremplin des Auteurs, diffusée le 11 et le 15/02/2014 sur Radio Lez'Art.fr


Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
À l’horizon se déroulent paresseusement des nuages emplis de pensées pluvieuses.
Ils vont se dissoudre en une simple panne mordorée.
Les sternes tournoient dans la lumière.
Une pluie s’achevant au lointain invente un arc-en-ciel.
Et au-dessus d’eux le soleil voluptueux exerce sa violence.
La plage et son espace ont remplacé le temps et la durée.
Cet éternel présent est, pour un moment, autre chose qu’une limite indépassable. Il n’est plus ce temps circulaire qui empêche, fige, claustre. Il est devenu un espace où évoluer est possible.
Ils ne sont plus effrayés d’être. Ou seulement moins, peut-être. L’infinie richesse du monde ne les interdit plus, et reste à l’orée de cette plage, ne cogne pas aux volets de cette petite maison. Il n’y a rien à quoi se comparer, se mesurer, s’affronter. Sinon eux-mêmes, et enfin ils se projettent sous une forme propice dans leur histoire à venir.
Ils sont ici ensemble, sous l’onction de leurs regards réciproques. Existant.
Il faut s’en souvenir.
Car c’est ici que tout se noue, que tout s’intrique et se mêle. Le moment où il n’est pas possible d’être séparé des autres sans être séparé de soi.
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Les Simonies :

Simon savait que son attirance pour les personnes de son sexe était condamnée et il était d’une prudence extrême dans la manifestation de celle-ci. Jusqu’à sa découverte de la chair et de ses joies, l’absence d’un aspect physique dans sa relation avec Serge ne le dérangea pas vraiment – il était d’une famille où l’on ne se touchait pas, hormis pour le vespéral baiser maternel – ensuite, en quelque sorte, il se dissocia. Enfin, dans sa quinzième année, il commença à souffrir.

[…]

Il se persuada sans peine que le curseur du rhéostat amoureux ne comportait que deux positions : soit l’on souffre parce qu’on est loin de l’être aimé, soit l’on souffre parce qu’on est près de lui. Aucune n’est préférable à l’autre, on les alterne quand la douleur devient trop forte, comme on s’arracherait un ongle pour se distraire d’une rage de dents.


Si la mécanique était si agréable, pourquoi Simon la redoutait-il ? En fait, il ne s’agissait que de la première phase. Ensuite viendrait la plus longue, celle, exaltante et épuisante, où il faudrait déployer des efforts pour séduire, interpréter les moindres signes, compter les points gagnés et perdus, adapter chaque mouvement aux circonstances en étant à la fois réactif et circonspect sans s’éloigner de la visée finale, contrôler ses impulsions sans trop les brider, apparaître naturel quand tout en lui ne serait que calculs et supputations. C’était pendant cette phase que progressivement l’excitation et l’euphorie céderaient le pas à la lucidité, à la prise de conscience de l’impossibilité de la tâche. Alors arriverait le moment, brutal et infiniment navrant, du renoncement. L’instant où il serait impossible de continuer à se mentir sur la convergence inexorable des indices qui démontrait l’infaisabilité de l’entreprise. Enfin, il y aurait la dernière partie, solitaire, celle d’une tristesse, d’un dégoût de soi, d’un désespoir qui seraient à la mesure du désir initial. Le moment des larmes dans la nuit.
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Ars Memoria :

Leur amitié était déjà ancienne, mais ne s’était pas construite dans l’évidence qui illumine tant d’autres. Il avait fallu au plus âgé l’obstination que donne l’expérience devant les réticences du cadet, qui, perdu dans sa difficulté à être au monde et aux autres, avait néanmoins perçu obscurément dans cette relation naissante un noyau ferme qui ne demandait qu’à se développer pourvu qu’on le débarrasse des oripeaux de l’ambiguïté. Il y eut des heurts, il y eut des fâcheries, il y eut des éloignements, mais qui furent autant d’étapes alchimiques conduisant à un sentiment dense, pur et inoxydable.
(Due mazzi di peonie) 

[…]

Il venait rendre visite à sa mère en début de soirée, prenant le relais de son père, présent tout l’après-midi accompagné parfois d’autres membres de la famille. Il aurait pu venir plus tôt, mais il avait du mal à supporter d’être à plusieurs au chevet de la mourante ; il avait surtout du mal à supporter l’espèce d’acceptation dont tous semblaient faire montre. Il espérait aussi, confusément, sans trop vouloir y penser – car il se sentait coupable et égoïste d’y songer en ces moments –, que sa mère lui parlerait, parce que tout, selon lui, n’avait pas été dit d’une histoire qui ne regardait qu’eux.
Mais sa mère ne lui parla pas.
Il se dit par la suite que s’il avait manifesté cette attente, sa mère y aurait peut-être accédé, mais il avait respecté ce silence, mais il sut qu’il avait bien fait, quand il découvrit plus tard comment durant ses dernières semaines sa mère avait, avec son père, pris plusieurs dispositions et le soin de régler un grand nombre de détails. C’était donc qu’elle avait agi en pleine lucidité. Il considéra alors comme un ultime cadeau qu’il lui aurait fait d’avoir résisté à l’envie de rouvrir le livre de sa vie à un chapitre douloureux pour elle.
[…]
Il comprit que sa mère avait fait le choix de ne plus voir la beauté du monde, sans doute pour ne pas avoir à le regretter, ou alors pour que cela soit plus facile, de partir, d’accepter de partir à un âge où pour tant d’autres la vie est loin d’être achevée. Il reconnut là un trait de caractère qu’elle avait, cette capa- cité à trancher dans le vif, à refuser les compromis, à prendre des décisions et à s’y tenir, quoi qu’il en coûte.
(Le Marron et l’Orchidée)
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L'homme pense que l'adolescent a une nette tendance à discuter le bien fondé des choses et à commenter ironiquement les situations, mais qu'il obtempère toujours.
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« Où suis-je ? Et quelle heure est-il ? Cette fois, lorsque je me réveille, j’ai du mal à me rassembler. C’est étrange, quand même, cette narcolepsie. J’ai le sentiment de ne plus exister qu’en pointillé, par des accès de veille dans un long tunnel ténébreux et velouté. En tout cas, cette sieste a chassé mes hésitations. J’irai à cette fameuse représentation – peu importe qui m’y a convié – et j’obtiendrai peut-être le fin mot de cette histoire. »
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Ainsi, à chaque instant, il existe une infinité de chemins, mais seul le chemin que vous empruntez est réel. Les autres n’existent pas.
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Pendant des années et des années, le père se souviendra de la fulgurance du bonheur ressenti à ce moment-là. Plus encore, ce quart d’heure, sera le point fixe auquel il se cramponnera, après leur moment de vérité, pour ne pas sombrer. Un naufragé dans la tourmente qui s’accroche désespérément à une bouée dérisoire.
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Cinquante mètres de haut, qu'est-ce que ça fait en gros ? Une chute de quatre secondes ? Peut-être cinq ? Qu'est-ce que c'est que cinq secondes ? Qu'une dernière attente de cinq secondes, au lieu de cette stase infinie, poisseuse, de cette combustion lente et douloureuse, de cette courbature perpétuelle de l'âme ? Ne plus avoir à porter le fardeau d'être soi et exploser au sol dans une étincelle sèche comme un pétard claque doigt dont il ne reste rien après qu'il a consumé, petit éclair joyeux et dérisoire, sa substance tout entière.
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Il sait depuis longtemps que les actes engagent plus que les paroles et justement avec Solveig, il n'y a jamais eu de mots mais des gestes dont il mesure aujourd'hui la charge, l'engagement qu'ils représentent. La confiance qu'elle lui accorde, qu'il ne faut pas décevoir. Il mesure très bien qu'avant de le connaître, Solveig n'allait pas bien du tout et qu'elle va beaucoup mieux depuis qu'ils se fréquentent et s'explorent, et quelle responsabilité il a envers elle.
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« Oublier ce qui vous donnera du tourment ou vous fait de la peine, c’est une technique que j’emploie depuis des années avec un certain succès. »
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