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Citations de Patrice Van Eersel (49)


Je demeure incrédule : le meilleur moment de leur vie aurait été celui de leur quasi-mort ? C’est inconcevable. Je suis contraint, je l’avoue, d’arrêter ma lecture toutes les cinq minutes et de me frotter les yeux. Est-ce un rêve ? Suis-je bien en reportage aux Etats-Unis, en train de lire un ouvrage scientifique ? Je me pince. Mais je ne rêve pas.
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Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien.
Son sommeil durait depuis l'Éternité.
Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve.
En lui, gonfla un immense désir...
Ce fut le tout premier rêve, la toute première route.

Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase.
Quand finalement elle trouva, elle vit que c'était la transparence.
Et la transparence régna.
Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer,
la transparence s'emplit du désir d'autre chose.
À son tour elle fit un rêve.

Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde.
Alors apparut le caillou.
Et ce fut le deuxième rêve… La deuxième route.

Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement.
Quand finalement il trouva, il vit que c'était le cristal.
Et le cristal régna.

Mais à son tour ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verres,
le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait.

A son tour il se mit à rêver.
Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.
Alors apparut la fleur, et ce fut le troisième rêve, la troisième route...

Longtemps la fleur, ce sexe de parfum chercha son accomplissement, son extase.
Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre.
Et l'arbre régna sur le monde.

Mais tu connais les arbres, il n'y a pas plus rêveurs qu'eux.

L'arbre, à son tour fit un rêve.

Lui qui était si ancré à la terre,
il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle.
Alors apparut le ver de terre.
Et ce fut le quatrième rêve. La quatrième route…

Longtemps le ver de terre chercha son accomplissement, son extase.
Dans se quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, du puma, de l’aigle, du serpent à sonnette.

Longtemps, il tâtonna et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure...
au beau milieu de l'océan... un être très étrange surgit,
en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que c'était la baleine !

Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde
et tout aurait pu peut-être en rester là, car c'était très beau.
Seulement voilà... Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes,
la baleine à son tour ne pus s'empêcher de s'emplir d'un désir fou.
Elle qui vivait fondue dans le monde, rêva de s'en détacher.

Alors brusquement, nous sommes apparus, nous les hommes !

Car nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route,
en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase...

Dans la moindre couleur, toute la lumière est enfouie.
Dans tout caillou du bord du chemin, il y a un cristal qui dort.
Dans le plus petit brin d’herbe, sommeille un baobab.
Et dans tout ver de terre, se cache une baleine.
Quant à nous, nous ne sommes pas « le plus bel animal »,
nous sommes le rêve de l’animal !
Et ce rêve est encore inaccompli. »

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De toute son enfance, Gitta se souviendra d'un seul cours de catéchisme : celui , d'un quart d'heure environ, qui précéda sa première (et dernière) communion, célébrée par un curé ivrogne. Le bonhomme était persuadé qu'après avoir donné "le corps du Christ" à la tripotée d'enfants du château du Général Mallasz, il n'y avait rien de mieux à faire que les prier de s'asseoir et de boire force vin rouge. Une heure plus tard, les enfants erraient par les chemins, ivres morts.
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La pensée appartient au monde créé, alors que l'intuition appartient au monde créateur. La première est soumise au temps, la seconde lui échappe. La pensée sert simplement à transmettre ce que l'intuition lui inspire.
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Partout la nouvelle circule : il y a une femme peu ordinaire, une psychiatre (Ndr : E. Kübler-Ross), qui parle de la mort avec les mourants et qui prétend qu’il ne faut priver personne de la sienne, que la souffrance demeure une épreuve à adoucir, mais que la mort peut se métamorphoser en initiation et les mourants en professeurs de vie
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Le livre - que je connaissais depuis cinq ans et dont la vieille dame tenait à se dire non pas l'auteur (comment eût-elle pu?), mais le scribe - m'impressionnait par contre énormément.
les "Dialogues avec l'Ange" !
Oeuvre vertigineuse de beauté, de lumière, de joie.
"Un manifeste esthétique radical", devait écrire l'été suivant le chroniqueur d'un quotidien parisien pourtant peu porté sur la transcendance !
Je me frottai les yeux.
Qu'une survivante de cette aventure puisse, un demi-siècle plus tard, se trouver assise en face de moi, me semblait irréel.
Je sortis un magnétophone de mon sac...
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La rencontre avec ma femme avait contribué à m’apaiser un peu,
ainsi que certaines retrouvailles avec la nature.
Mais grâce à ces accompagnantes de fin de vie,
je me suis rendu compte que la mort n’est morbide
que si on l’occulte.

Et j’ai guéri de mon angoisse.
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...j’étais parti aux États-Unis pour faire une enquête sur les NDE
[expériences de mort imminente].

J’étais tenaillé par une grande angoisse de la mort depuis l’âge de 17 ans.
En arrivant là-bas, à ma grande surprise, j’ai découvert le champ des soins palliatifs.
Si, avant mon départ, on m’avait dit qu’il existait des accompagnants de fin de vie,
j’aurais pensé que c’étaient des fous furieux...
ou des croyants.
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Les cétacés peuvent être suspectés de connaître ce que nous appelons spiritualité et d'atteindre très facilement l'état de méditation . Si vous allez dans une mer chaude, avec un masque et des palmes, vous pouvez trouver cette dimension en vous tout aussi facilement.
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Voyez-vous, madame, commença-t-il en souriant très légèrement, vu du dehors, vu par vous, et par nous tous ici, vos petites filles ont passé dans votre ventre neuf mois ou huit mois ou sept, peu importe, disons trois dizaines de semaines. Mais cela reflète une vision extrêmement relative, incomplète de la réalité, et je dirais même fausse, totalement fausse. Vu du dehors, c’est à dire de notre point de vue, dans notre échelle temporelle, votre grossesse a duré huit ou neuf mois. Mais pour vos jumelles, il en a été tout autrement. Vu du dedans, c’est à dire de leur point de vue à elles, madame, vos filles ont passé en vous…je dirais entre un et deux milliards d’années ! […] C’est le temps qu’il a fallu à la vie pour évoluer des premières cellules vivantes jusqu’à l’humain. Vous le savez sans doute : chacun de nous, après sa conception, a parcouru en accéléré dans le ventre de sa mère toutes les étapes de l ‘évolution. Nous sommes partis du minéral, pourrait-on dire, pour aboutir à ce que nous sommes aujourd’hui. Extraordinaire, incroyable, fabuleux voyage ! Nous croyons savoir comment cela se passe, mais en réalité, nous fanfaronnons ! Nous n’en savons vraiment pas grand-chose et même quasiment rien. Nous croyons savoir ce qu’est le temps, et nous disons, très sûrs de nous : « une grossesse dure neuf mois. » Mais ce qui se passe réellement à l’intérieur d’un ventre de femme, l’invraisemblable magie qui s’y déroule pendant la durée d’une grossesse, cette alchimie qui d’un ovule et d’un spermatozoïde va conduire à un être ultrasophistiqué, au fond, tout cela aucune science ne sait le comprendre ni l’expliquer. Le saurons-nous jamais ? J’affirme que ce n’est pas une simple liberté poétique que je prends quand je dis que vos filles ont fait en vous qui étiez accompagnée de leur père, ce fabuleux voyage de plusieurs centaines de millions d’années. Pour elles, cela s’est réellement passé ainsi. […]

Maintenant, je vais vous dire, madame, ce que personnellement, je crois. D’abord, je pense qu’au cœur de chacun de nous palpite une âme et que cette âme voyage. J’ignore tout des lois qui régissent ce voyage. Ce que nous savons, c’est que parfois, une âme vient prendre forme dans le ventre d’une femme. Un jour, deux âmes, dont nous ne savons à peu près rien, ont ainsi élu domicile en vous pour quelque mystérieuse raison, peut être liée à une évolution qui échappe à notre espace-temps, ces âmes jumelles avaient envie, ou besoin, de vivre quelques centaines de millions d’années en vous. Là, bien installées dans votre giron, elles ont traversé tous les états qui vont de l’être unicellulaire à l’être humain. Ce fut forcément une expérience extraordinaire. Forcément une expérience incroyable qui les a nourries, qui les a aidées à avancer plus loin sur leur chemin. Seulement voilà : pour des raisons que j’ignore toujours, et vous aussi semble-t-il, la suite de l’histoire, l’étape suivante, celle que nous appelons fièrement « vie humaine » n’était pas inscrite dans leur programme, ou peut-être ne les intéressait pas. Après avoir vécu un milliard d’années en vous, ces âmes sœurs ont tiré leur révérence. Elles s’en sont allées voir ailleurs, en quête d’aller savoir qu’elle étoile. Elles sont parties et vous et votre mari n’avez pas entendu qu’elles vous remerciaient du fond du cœur, qu’elles vous bénissaient secrètement. N’entendant rien, vous avez eu au contraire la sensation que toute cette aventure avait été absurde, inutile, qu’elle n’avait servi à rien. Et vous êtes tombés dans un grand désarroi, dont vous avez pu avoir l’impression que vous ne sortiriez jamais. Ce qui est tout à fait normal. Et pourtant, ma vieille expérience (voilà 35 ans que sont passés entre mes mains des milliers de bébés, souvent minuscules, pesant moins d’un kilo, à la croisée des chemins entre la vie et la mort), ma vieille expérience m’autorise à vous le dire avec une grande confiance : non, cette aventure n’était pas absurde, madame. Ce fut une grande histoire d’amour, qui a eu un sens très important, pour vous et pour vos deux enfants. Ce sens vous échappe. Il m’échappe aussi. Mais il existe. Nous devons faire confiance à la vie, même si elle nous dépasse infiniment.
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Les petites émotions nous aveuglent. Les grandes nous éclairent. Sans doute faut-il se détacher des premières, mais celui qui ne ressentirait plus les secondes disparaîtrait. Le mieux serait sans doute d'appeler les premières passions, et les secondes compassion.
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Quand une personne va mourir, son énergie vitale baisse, ses sens s'affaiblissent, ses rapports avec l'extérieur s'amenuisent et c'est un peu comme si l'on fermait progressivement les volets d'une maison. Enfermée à l'intérieur, la conscience ne perçoit plus rien du monde. En revanche, elle aperçoit son propre reflet dans les vitres aux volets fermés et s'imagine que c'est le monde. Evidemment, la conscience se trompe. Elle se monte un cinéma.
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Un nouveau sentiment de responsabilité existe. De plus ne plus de gens s'intéressent aux interactions entre l'homme et la nature, entre l'homme et l'homme. Nous avons la vision d'une cohérence, d'une responsabilité planétaires. Je dirais presque un nouveau panthéisme. Un sentiment d'appartenance au monde, une nouvelle mythologie : à la place d'une divinité extérieure au monde, une divinité qui émane du monde.
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Intriguée, Elisabeth s'aperçoit que seule la venue de sa mère dans la chambre tend l'atmosphère. Il faut dire que Mme Kübler est terriblement angoissées. Elle ne dit rie, mais cela se sent. Elisabeth commence à comprendre que l'angoisse des "bien-portants" - surtout quand elle n'est pas exprimée - freine l'agonisant dans sa glissade naturelle, l'empêche inconsciemment de "vivre son propre deuil" et d'approcher de la "cinquième phase". L'acceptation sereine du grand départ doit être réciproque. De cœur à cœur, les vivants doivent laisser le mourant s'en aller.
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Pour les Egyptiens, non seulement l'âme meurt et renaît plusieurs fois, mais elle le fait depuis la nuit des temps dans toutes sortes de mondes, la terre n'étant qu'un lien de passage parmi d'autres.

Mélik Ngédar
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Mais là, je me suis retrouvé auprès de femmes
– puisque ce sont essentiellement des femmes qui font ce travail –
remplies de joie et d’espoir,
d'une manière que l'on ne peut comprendre
si on ne les a pas vues à l'oeuvre.
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Il faut savoir que chaque sourire humain mine les projets de la guerre. Que chaque pensée constructive diminue l'impact des forces destructrices. Que chaque désir de paix atténue le feu des combats. Mais aussi que chaque émotion négative ouvre au contraire la porte à la destruction. Nous qui vivons aujourd'hui n'assistons certainement pas par hasard à toutes ces guerres : chacun de nous est le guerrier responsable de la grande balance historique.
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La tendresse est l’une des composantes les plus fortes de la nature humaine. Elle est indispensable à l’épanouissement et au bonheur de l’Homme. Or, paradoxalement, elle reste souvent très difficile à exprimer et à recevoir, parce qu’elle réveille en nous trop d’émotions liées à des manques, à des souffrances et à des désirs inaccomplis. Oser la tendresse, c’est panser ses blessures et s’ouvrir à la vie !
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« Faire un » est mon désir le plus ancien. Quand j’étais en pension, à l’âge de la grande section de la maternelle, je me souviens avoir mis en scène – dans ma tête, et ensuite partiellement dans la réalité – une ronde de tous les enfants de la classe autour de la maîtresse. Ce désir-là est toujours intact en moi, même s’il peut parfois être mal compris – quand on se demande ce que cherche cette actrice que je suis, ce qu’elle veut, ce qu’elle cache… On pourrait penser que la tendresse est réservée à la sphère intime : peut-on être tendre en public ? Je pense que oui, si l’on comprend que c’est la nature du Bouddha ! Car il s’agit d’une attitude générale : même quand je monte dans ma voiture pour rejoindre le trafic, je peux me mettre dans une « sensation tendre » – celle de faire partie du monde – et dans le désir de résonner harmonieusement avec les autres. Je prends alors les choses de façon très différente et ça se sent tout de suite. C’est une expérience que chacun peut faire : vous entrez dans votre voiture, vous respirez, vous décidez que vous laisserez passer les autres, dans une attitude de « diplomatie tendre ». Et du coup, tout se passe bien, même les policiers vous sourient ! La tendresse va avec le jeu et l’humour, bien sûr !
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Nous avons la terrible liberté, nous autres aériens, de pouvoir survivre stressé.
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