AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patricia Grace (30)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Potiki : Le petit dernier

La Nouvelle-Zélande, les Maoris, leur culture, leur langue et l'histoire d'une famille étendue qui va se battre pour préserver son identité .Pendant le temps d'une lecture, Patricia Grace a fait de moi une maori, elle prête sa voix à son peuple et c'est magnifique !



Potiki : Le petit dernier c'est l'histoire de Hemi, Roimata, James, Tangimoana, Manu, Toko et tous les autres.



Un texte entre oralité et littérature. C'est un récit choral, poétique, qui nous immerge dans la vie d'une famille Maori. le travail des traductrices : Jean Anderson et Marie-Laure Vuaille-Barcan y est pour beaucoup car on s'immerge dans la pensée maori à travers la langue.



C'est avant tout une harmonie avec la terre, la nature, les

ancêtres, un respect des plus fragiles, enfants, malades, personnes agées. Ils ne jugent pas, vivent en communauté, sont confiants, prennent les décisions ensemble dans la maison de réunion. Ils sont unis, solidaires, s'entraident.»



Ils mènent une vie des plus simples avec leurs mythes, leurs histoires , ils vivent par, pour et avec la terre, ils la protègent pour les générations à venir en suivant les coutumes des ancêtres.



Un beau jour , «Dollarman» arrive veut acheter la terre pour un bon prix, ils refusent c'est à eux et c'est gratuit. Il reviendra plusieurs fois et malgré tous ses arguments ne parviendra pas à ses fins, ils ne se comprennent pas deux cultures s'opposent. Dollarman qui est retors fera tout pour faire partir la famille mais ceux-ci obtiendront gain de cause.



Cette histoire est le combat du pot de terre contre le pot de fer beaucoup de peuples l'ont subi, certains ont été décimé, d'autres ont perdu leurs racines, espérons que leur souhait de préserver leur identité, leur langue, leurs mythes perdurera.



En tout cas, aussi navrante que soit cette histoire, Patricia Grace y a mis de la beauté, de la poésie, de la bienveillance et l'esprit maori. C'est une lecture poignante que je conseille à tous.



Grâce Au vent des îles je viens de découvrir une grande autrice et un porte-parole de la culture maori dont j'ignorais tout. Je les en remercie ainsi que Babelio.

Commenter  J’apprécie          493
Chappy

Un rapport très particulier avec ce livre !! Tout de suite, j'ai pensé qu'il allait me déplaire, alors que vraiment pas! J'ai été absorbé par ma lecture, je n'ai pas pu le lâcher une seconde du haut de ses 350 pages. Disons-le, certes c'est banal, ce n'est pas du tout Fantasy et ça vient des temps anciens. Mais le plaisir de lire est bien là! J'ai trouvé quelques passages délicieux. Pourtant, même si le fond "laisse à désirer" l'auteure a une très belle plume! Ce sont des histoires de familles au pluriel, la quête de sa généalogie... Alors oui, vous trouverez certainement mieux à lire, mais si vous l'avez déjà, ou si on vous le prête ou à la bibliothèque, alors foncez! En particulier dans le cas où vous êtes - par exemple - orphelin et cherchez aussi à combler le puzzle de votre famille. Merci de m'avoir lu! Des bises!

Charlyy...
Lien : https://vella.blog/
Commenter  J’apprécie          300
Chappy

7e roman de Patricia Grace, grande plume de la littérature maroie qui nous plonge dans les années 1920 à ce jour

on y suit la quête identaire d'un jeune suisse qui va reconstruire l'histoire de sa famille.

Cette saga qui évoque la vie traditionnelle par les autochtones, est une épopée familiale à visée éthonologique qui tisse liens entre différentes époques et histoires personnelles.

une épopée pas chronologique, pas toujours facile à suivre, pas toujours très passionnante mais néanmoins à l'ambition et à la poésie indéniables
Commenter  J’apprécie          300
Chappy

Daniel, élevé en Europe retrouve Oriwia sa grand-mère pour recueillir et reconstituer l'histoire familiale. Oriwia et Aki ont été élevés ensemble et de l'avis de leur famille maorie, semblaient promis au mariage. Mais le destin va s'en mêler quand Aki, marin au long cours sur un cargo, sauve un jeune passager clandestin d'une mort certaine, il le surnomme Chappy, dérivé de "chap" et le jeune étranger est accueilli puis adopté par la famille de son sauveur. Oriwia tombe sous le charme de ce jeune homme; Quant à Aki, il s'éprend lors d'une escale à Hawaï, d'Ela, veuve et mère de deux enfants. C'est le début d'une saga qui s'attache aux vies d'Aki et Oriwia, la petite histoire dans la grande qui verra Aki et Chappy réfugiés à Hawaï après Pearl Harbor et Oriwia qui devra survivre seule avec ses enfants en Nouvelle Zélande.



En alternant les voix des deux principaux personnages qui s'adressent au jeune Daniel, Patricia Grace évoquent la vie mouvementée et l'histoire des Maoris. Grands voyageurs, réfugiés à Hawaï pour certains, subissant la ségrégation dans les lieux publics, très attachés aux cérémonies familiales et respectueux des rites transmis par les aieux. C'est aussi deux très belles histoires d'amour celles d'Aki et Ela à Hawaï et celle Oriwia et Chappy, séparés par la deuxième guerre mondiale avec le Japon.

Le récit est jalonné d'expression maories qui ajoutent à l'intérêt du récit.

Une découverte très intéressante qui me donne envie de découvrir un peu plus les écrits de Patricia Grace.
Commenter  J’apprécie          260
Mutuwhenua : La lune dort

Un roman qui nous raconte l’amour entre une jeune maorie et un Pakeha (néo-zélandais d’orig européenne).C’est un roman pas compliqué, à l’écriture simple.Les personnages sont des gens ordinaires et sympathiques.Ici, pas de grande envolée lyrique sur la colonisation , pas de rancoeur politique ni de prise de position pour un camp ou un autre. On a, tout simplement deux personnes qui s’aiment .Les grands discours sont inutiles.Elle savent toutes les deux que leur héritage culturel est totalement différent et difficilement compréhensible pour l’autre.

Je n’ai pas trouvé de rancoeur dans ce joli petit roman.Plutôt un message d’optimisme. Le métissage est une réalité et permet à deux êtres culturellement et physiquement différents de partager un bonheur simple en acceptant tout naturellement les différences et en accueillant l’autre comme il est.
Commenter  J’apprécie          180
Chappy

Chappy raconte l’histoire d’une familles maorie depuis les années 1920.Un jeune homme,Daniel, qui a grandi en Europe, est envoyé chez sa grand-mère Oriwia en Nouvelle Zélande Il y apprendra la langue maorie mais aussi l’histoire familiale à travers les récits de sa grand-mère et du vieux Tiakiwhenua »gardien de la terre » surnommé Aki

Celui ci est marin ,grand voyageur épouse une Hawaïenne

Le mystérieux grand-père Chappy complète la galerie des personnages principaux de cette saga familiale .Au delà de leur histoire,le livre évoque la vie traditionnelle des Peuples du Pacifique et leur grande migration vers les villes avant et après la Seconde Guerre mondiale

Les traducteurs du livre soulignent très justement la très grande difficulté de transmettre par écrit les spécificités d’une langue et d’une culture à tradition orale.La trame du livre n’est pas facile à suivre .On passe d’un personnage à un autre , d’une époque à une autre et cela paraît assez décousu. La traduction a aussi buté sur une écriture visiblement compliquée .Au final, cela donne un livre intéressant et instructif mais il est bien difficile de s’y retrouver au niveau de la chronologie et de la personnalité des proganistes

J’avais préféré Mutuwhenua-La l’une dort ,plus simple et poétique.Je vous conseillerai de le lire avant Chappy pour découvrir l’univers de cette grande écrivaine néo-zélandaise
Commenter  J’apprécie          140
Potiki : Le petit dernier

En commençant ce livre, j’avais dans l’idée de partir dans une contrée lointaine à la découverte d’une culture exotique. Patricia Grace nous emmène bien en immersion dans une région du globe peu connue, à la rencontre d’un peuple maori. A leur contact, on est les témoins de leur quotidien. Dans ce roman choral, l’autrice met en lumière leur capacité de subsistance, leurs us et coutumes ainsi que leurs croyances ancestrales. Elle démontre aussi que face à l’adversité, cette communauté fait preuve d’une obstination et d’une solidarité à toutes épreuves.



Malgré ma curiosité envers les thèmes abordés, je me suis retrouvé face un obstacle infranchissable : l’écriture. Dès les premières pages, mes yeux ont rencontré des difficultés à lire avec fluidité. L’explication m’est très vite apparue. L’autrice utilise à outrance les répétitions. Dans un même paragraphe, un certain nombre de mots et d’expressions réapparaissent plusieurs fois. Cela pourrait être le fruit d’un effet de style pour créer une sensation ensorcelante, mais comme il est récurrent tout au long du texte, ce tic d’écriture devient vraiment handicapant à la lecture. Obnubilé par cette particularité, mon expérience est devenue laborieuse. Je ne pouvais avancer sereinement sans buter sur les termes. Si en plus, on ajoute que j’ai trouvé les dialogues insipides et pas du tout réalistes, je peux affirmer en toute honnêteté que mon premier rendez-vous avec Patricia Grace est totalement manqué.



Je ne remets pas en cause la nécessité de cet ouvrage, ni sa qualité. Nous n’étions juste pas programmés pour nous rencontrer et les gouts et les couleurs ne s’expliquent pas toujours. Si vous avez lu ou allez lire ce roman, dites-moi si la magie a opéré sur vous. Au vu des prix remportés et des critiques positives, votre ressenti sera peut-être différent et prouvera alors que je n’étais pas compatible avec cette écrivaine, tout simplement !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          100
Haka

D'où vient le Haka et que signifie t-il vraiment ?



Cet album aux couleurs de feu, nous initie à la genèse de la magie du Haka.



Il retrace le parcours incroyable du chef de tribu Te Rauparah.



De part son courage et sa bravoure, beaucoup de ses ennemis souhaitaient sa mort.





Il fut obligé de partir en exil et de combiner la ruse avec l'aide des esprits afin d'espérer survivre.



Son chant est en quelque sorte le fruit de cette expérience, de ce passage aux portes de la mort.



Il s'agit donc d'une aventure qui engendre une sorte de transformation. Mais aussi d'un rite et d'une initiation qui emprègne véritablement la culture Maori.



C'est enfin un cri de vie et d'espérance qui fédère un peuple.



Alors venez à votre tour découvrir ce chant !


Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
Commenter  J’apprécie          90
Haka

J'ai reçu cet album dans le cadre de la masse critique.

C'est un très beau petit album jeunesse, de format pratique, avec des photos très "parlantes", et c'est très instructif. Avec des mots simples, l'auteur nous raconte les origines du haka et en explicite les mots. C'est bien écrit, et malgré la complexité de certains mots en langue maorie, c'est très accessible à des enfants à partir de sept ou huit ans, je pense. L'histoire est belle, c'est celle d'une transmission orale désormais couchée sur le papier. Culturellement, tout est écrit en peu de pages, l'essentiel est dispensé.
Commenter  J’apprécie          60
Potiki : Le petit dernier

Ce pourrait être un conte, la nuit murmurée dans un silence magnétique. La Nouvelle-Zélande et sa choralité ancestrale ravagée par un colonialisme sans faille.

L'histoire orale, veloutée, qui, pourtant est dévorée par les bouleversements, les affres et par ceux qui n'ont pas compris, qui ne savent pas le langage secret des sages et des conjugaisons altières.

Cette fable plausible est un cri dans la nuit. Les paroles mythiques qui résisteront après la lumière crépusculaire.

 « Põtiki. le Petit dernier » est oeuvre.

« Il était une fois un sculpteur qui avait passé sa vie avec du bois, à chercher et à révéler les formes qui s'y cachaient. »

Voici l'heure vertueuse de l'écoute grave, essentialiste. La polyphonie soulève la quintessence. L'arborescence d'une famille résistante, voile générationnel, qui ne connaît que les chants des coquillages, les fraternités lianes et les pouvoirs de la terre ferme. le liant solidaire d'un peuple abreuvé aux pièges des colonisateurs. Le sacré d'une terre fissurée à coup de bulldozer par l'homme blanc.

« Mais si on ratait les signes, ou si on se laissait distraire, on pouvait être perdant. »

L'écriture s'efface. Les symboles prennent place dans cette litanie d'un peuple qui va se révolter pacifiquement. Les forces spéculatives, les convictions souveraines, les gestuelles constantes et magnanimes sont des socles. Les habitus sont des grottes matrices. On ressent ce qu'est la véritable foi d'un peuple.

Et pourtant ! Ils sont écorchés vifs au fronton de l'irrévocable. le sanglot long d'une terre mise à feu et à sang. Piétiner les divinités, ce qu'un peuple ressent alors de sel et d'amertume.

« Si nous vous le donnons, c'est nous qui échouerons. Nous serons à nouveau des esclaves alors que nous commençons à peine à être libres. »

« Les promoteurs étaient fâchés de nos refus répétés, mais c'était parce qu'ils ne comprenaient pas que nous avions deux possibilités, la pauvreté ou l'autodestruction. Et pourtant, « pauvreté » n'est pas le mot juste. La pauvreté elle aussi est destructrice. »

Põtiki est le symbole des déchirements, des contre-feux, des lois et errances intérieures. Le dernier né parabolique.

« Les collines sont silencieuses et les machines sont parties. »

De chair et d'os, d'esprit et de mythes, la transmission inaugurale des tracés d'un pays qui va renaître. Le dernier né façonné par l'amour .

« Et les histoires traitaient aussi de la terre et de la mer du ciel et du feu, de la vie et de la mort, de l'amour et de la colère, et de la douleur. »

« Enfants, petits enfants -je vous salue tous. A votre tour. »

Magistral, incontournable.

Prenez soin des notes des traductrices Jean Anderson et Marie-Laure Vuaille-Barcan de l'anglais (Nouvelle-Zélande).

« L'histoire devient ainsi des histoires, chaque narrateur contribuant par sa propre voix distinctive à un récit collectif. Põtiki marque un moment fort dans la littérature autochtone d'Aotearoa -Nouvelle-Zélande, au tout début de ce qu'on allait appeler la renaissance mãori."

Publié par les majeures Éditions Au vent des îles.

Commenter  J’apprécie          50
Potiki : Le petit dernier

Quelque part sur un rivage enchanteur de Nouvelle Zélande, des promoteurs ont décidé de construire un parc d'attraction sur les terres de la communauté Maori. Mais pour mener à bien cette entreprise, il faut d'abord persuader la communauté de partir, et tous les moyens sont bons.

Cette histoire nous est contée par Roimata et sa famille, son mari Hemi, son fils Toko, qui tout en racontant les faits décrivent leur culture, leur mode de vie centré autour du culte des ancêtres et la culture des jardins.

Si le thème de ce roman choral est très intéressant et à le mérite de nous faire découvrir une culture méconnue (du moins en Europe), j ai eu beaucoup de mal à adhérer à la forme du récit décrivant les tâches quotidiennes de façon très répétitive dans une langue émaillée de termes en langue maorie.

Bref je n ai pas été sensible à la fibre poétique de Patrick a Grace....

Commenter  J’apprécie          50
Potiki : Le petit dernier

Tout d'abord, merci à Babelio et la maison d'édition pour cet ouvrage ! J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Un roman bien écrit qui se lit rapidement, poétique. Je ne connaissais que peu de littérature de cette zone et je suis ravie d'avoir eu l'occasion de me plonger dans cette belle histoire. Un roman fort en émotion, qui retrace un peuple et ses histoires, ses combats, passant d'une voix à une autre, dans un chant magnifique et percutant. Je recommande chaleureusement cet ouvrage, dont les personnages attachants nous font voyager bien plus loin que ce à quoi je m'attendais !
Commenter  J’apprécie          40
Chappy

Patricia Grace, grande plume de la littérature maorie, publie son septième roman après une décennie d’absence de la scène littéraire française. Chappy, cette prodigieuse fresque romanesque et familiale, bouleverse par son authenticité empreinte de culture maorie. Sous le prisme du jeune Daniel, en quête de renouer avec ses origines néo-zélandaises, on se laisse embarquer dans cette intrigue envoûtante qui se déroule sur trois générations, du Japon à Aotearoa, via Hawaii et l’Europe. Un récit captivant où le fil de l’Histoire se déroule simultanément des histoires qui façonnent le cours de nombreuses vies, ici et ailleurs… Pure expression de l’immense talent de Patricia Grace, ce roman saisit avec justesse l’essence même de ces peuples.
Commenter  J’apprécie          40
Chappy

J’avais envie de découvrir des horizons que je ne connaissais pas, je suis bien tombée avec ce roman. Je crois n’avoir jamais lu un roman qui met en scène une famille Maori.



J’ai beaucoup aimé cette fresque historique et familiale. C’est bien écrit, les personnages sont très attachants. J’ai adoré le personnage d’Aki, toujours présent pour tout le monde à travers les océans.



J’ai aimé le style de narration qui part un peu dans tous les sens, mais en arrivant toujours à bon port. On voyage au 4 coins du monde, à travers les îles, les personnages et les époques.



Je ne me suis pas ennuyée une seconde, un vrai coup de cœur.

Commenter  J’apprécie          30
Les Enfants de Ngarua

Ça commence comme une légende (en est-ce une ?), avec la discorde opposant deux sœurs qui, à la mort de leur père adoré, se livrent une bataille acharnée pour récupérer la pirogue préférée du défunt. L’une d’elles, Ngarua, accompagnée de ses partisans, finit par traverser la baie au bord de laquelle vit leur communauté pour s’installer sur son Côté Sud, jusqu’alors inhabité. Depuis, si la virulence de l’antagonisme à l’origine de la scission a décru -les deux côtés finissant avec l’urbanisation plus ou moins par se rejoindre-, une rivalité continue d’opposer ceux du Nord, qui se jugent plus cultivés, plus pieux, plus ordonnés et plus sérieux à leurs parents du Sud, qu’ils prétendent grossiers et impies, forts en gueule et dénués de morale, bref, des vauriens et des poivrots incapables d’entretenir leurs maisons ou de se vêtir décemment…

Cette histoire assume sa partialité en accordant sa préférence au Côté sud, également surnommé Côté-Chien en raison du nombre de canidés qui y cohabitent avec les individus.



Nous y faisons la connaissance de Te Rua, jeune homme qu’un accident a rendu unijambiste, mais qui n’a rien perdu de son habileté à exécuter la danse des bâtons, à gratter son ukulélé et surtout à pêcher la langouste, activité où il excelle. Il vit donc plutôt bien son handicap, dans la mesure où il peut toujours "fumer de la dope, se torcher la gueule de temps à autre", et surtout continuer à plonger. Et il a un secret, qu’il s’est juré d’emporter dans la mort…



Les interactions qui le lient aux membres de son entourage ainsi que la place qu’y occupe chacun au sein de la communauté se dévoilent progressivement, et au départ de manière confuse pour le lecteur, un peu perdu parmi ces personnages évoqués comme s’il les connaissait déjà, et dont on ne lui livre les histoires que par bribes.



Parmi eux Kid, dix ans, gamine vive et délurée placée sous la tutelle de deux sœurs qui la traitent avec brutalité, et la font trimer pendant qu’elles passent leur temps libre au pub, toute pomponnées, flirtant avec les joueurs de fléchettes. Une situation qui obsède Te Rua, dont la fillette recherche souvent la compagnie. Il s’en émeut de plus en plus régulièrement auprès des anciens, les pressant de trouver une solution pour libérer Kid du joug de ses deux tutrices.



On comprend rapidement l’importance de ces anciens, pivots du fonctionnement collégial qui régit la vie de la communauté, où toutes les décisions importantes sont prises à l’issue des discussions, et parfois des longs débats qu’abrite la wharenui -maison de réunion. Toutes les parties impliquées sont préalablement entendues, et chacun accepte finalement le choix de la majorité, qui peut fluctuer au cours des échanges, selon les arguments avancés. Les problèmes ou les questions d’organisation sont ainsi réglés de manière à éviter toute intervention extérieure. Cet art du compromis s’accompagne d’une solidarité entre autres intergénérationnelle, et la famille au sens élargi du terme occupe une place prédominante. Les enfants peuvent être élevés aussi bien par leurs parents que par leurs grands-parents ou leurs oncles et tantes, naviguant naturellement d’un foyer à l’autre.



Te Rua est un héros très touchant, que ses questionnements sur ses responsabilités morales font évoluer au fil du récit. C’est un jeune homme débrouillard, aussi indépendant que serviable, et qui refuse, à l’inverse de nombreux jeunes partis s’enrôler dans des gangs ou trouver du travail, de quitter "ce trou du cul du monde" auquel il est profondément attaché, où le nombre d’habitants est revenu à celui de l’époque de la Grande Traversée de Ngarua et de ses partisans. Sans doute parce que lui sait et aime tirer sa subsistance de cet environnement qui, s’il est parfois hostile, est surtout nourricier. Mais pour combien de temps encore ? Avec le déboisement, les sécheresses, l’élevage intensif, le détournement des rivières…, les ressources s’amenuisent.



Au-delà du parcours personnel du personnage principal, le récit questionne sur l’avenir d’une communauté maorie qui doit concilier modernité et respect des traditions, à travers divers événements qui viennent troubler sa tranquillité : une sombre histoire de vol de langoustes, une vaste escroquerie fomentée à leur insu par l’un des leurs, ou encore l’organisation de l’accueil des touristes qui viendront admirer le premier lever de soleil de l’an 2000.



C’est un texte dans lequel on s’installe doucement, le temps de prendre suffisamment ses marques pour en connecter les éléments d’emblée disparates et les insérer dans l’ensemble qui bientôt prend tout son sens. La plume souple de Patricia Grace, en adoptant parfois la cadence des pensées de ses personnages, propose des cassures de rythme contribuant à rendre le récit vivant, et à lui conférer une spontanéité qui s’accorde parfaitement à l’énergie que déploie son petit monde à se disputer, mais aussi à rire et à s’aimer. Et l’on s’attache irrémédiablement aux membres de cette communauté dont les vieilles coutumes et l’organisation de vie pourraient par bien des aspects nous servir de modèles…


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          20
Haka

Haka de Patricia Grace est un album d’une grande richesse qui permet aux enfants (et à leurs parents) d’enfin connaître la signification et de comprendre ce qu’est le Haka. Loin d’être un spectacle, c’est un vrai chant de guerre qui raconte une véritable histoire, comme pour rappeler la détermination qui a permis de faire face au doute. L’auteure, en plus de nous raconter cette histoire avec des mots simples et originaux (noms de tribu, de chef guerrier...), donne aussi l’occasion de mettre une traduction sur ces cris de guerre....................
Lien : https://libre-r-et-associes-..
Commenter  J’apprécie          20
Haka

Un petit livre jeunesse qui se lit en moins de dix minutes (en tant qu’adulte et à mon avis pas tellement plus longtemps pour un enfant de 7/8 ans). A réserver principalement, pour les fans de rugby et/ou pour les amateurs en herbe des peuples maoris.



On a là un album joliment dessiné qui raconte comment se serait créée la danse (haka) et l’un des chants le plus célèbre au monde (grâce au All Blacks), le « Ka Mate ». Un chef maori est recherché par ses ennemis qui veulent le tuer. Ce chef se réfugie dans une autre tribu qui le met à l’abri malgré tout le risque encouru. On le cache dans une fosse à grains. Et le plan fonctionne. Mais durant l’attente, il a craint pour sa vie et n’a fait que se répéter quelques phrases : « Vais-je mourir ? Vais-je vivre ? » Et de ces mots, il va créer le fameux Haka « Ka Mate ».



L’histoire est simple, bien accompagnée par des dessins assez vivants. Et surtout cela permet de comprendre les significations de ce texte. Car c’est évidemment guerrier mais c’est surtout un signe de fort espoir et de reconnaissance envers la tribu qui a aidé ce chef à survivre et qui a pu raconté cet événement à sa propre tribu.



C’est intéressant mais c’est aussi en soi trop court. En quelle année se passe l’action ? Il a fallu que j’aille voir sur le Net (réponse : 1820). Et si je me pose cette question, je suis pratiquement sûr que pas mal de jeunes lecteurs se la poseraient aussi. Et puis pourquoi ce haka est-il devenu célèbre et autant utilisé ?Cela aurait pu être répondu dans la petite préface présente en tout début de ce récit. Mais là, c’était vraiment pour faire mon pointilleux.



Merci à la Masse Critique de Babelio et aux éditions Au Vent des îles.
Commenter  J’apprécie          20
Mutuwhenua : La lune dort

C’est un récit plein de contrastes que livre ici Patricia Grace : entre la lumière et l’obscurité, entre l’amour et la haine, entre les anciens et les jeunes, entre la modernité urbaine et l’impassibilité de l’arrière-pays, pétrit de traditions et empreint de spiritualité. Ainsi, elle ouvre la voie à une littérature puissante, porteuse d’un message fort et d’une revendication quasi-politique, identitaire et culturelle à l’heure où les peuples natifs revendiquent leurs terres et la reconnaissance de leur civilisation comme telle. Avec le parcours des protagonistes, personnages attendrissants comme souvent sous la plume de Patricia Grace, c’est bien une société morcelée et déchirée par le passé colonial qui rythme le récit, mettant à rude épreuve le côté conservateur des anciens. Sans jugement ni didactisme, mais plutôt grâce à la mythologie maorie et à la part de mystère qui plane toujours au-dessus de ses traditions, l’auteur nous plonge au cœur des convictions souvent ambivalentes entre deux cultures qui se côtoient sans forcément se voir, qui pensent s’intégrer l’une à l’autre tout en se rejetant, consciemment ou non.



Si l’on se réfère au contexte dans lequel Patricia Grace publia son premier roman Mutuwhenua, La lune dort en 1978 — le premier d’une longue série largement saluée par la critique et portée par un lectorat concerné toujours plus nombreux, par-delà même les frontières du "pays au long nuage blanc" —, elle sonne le glas d’un acte littéraire profondément engagé à défendre les valeurs identitaires et culturelles maories, sur fond de quête personnelle, communautaire et amoureuse.



Tel est le succinct résumé du dilemme douloureux auquel est confronté la jeune Ripeka (qui préfère d’ailleurs se faire appeler Linda, premier signe de clivage ethnique et culturel), issue d’une famille maorie à la longue tradition ancrée sur le respect des valeurs ancestrales, envers la terre, d’abord et la famille, ensuite. C’est pourquoi, lorsqu’elle tombe éperdument amoureuse d’un jeune pakeha au point de vouloir l’épouser et vivre avec lui, les rapports à sa famille se compliquent. Notamment vis-à-vis de son père, figure autoritaire et très « à cheval » sur les traditions, mais surtout, de sa grand-mère paternelle, Nanny Ripeka, farouchement opposée à cette union mixte, au regard de l’abandon des traditions que cela impliquerait.
Commenter  J’apprécie          20
Chappy

Histoire d'une famille Maorie qui a sa part de drames, d'ombres, de secrets mais aussi et surtout de liens puissants. Le récit est construit sous forme de témoignages qui s'enchevêtrent, sans suivre de réel ordre chronologique, ce qui ne m'a pas rendu la lecture très fluide. J'ai progressé lentement et eu un peu de mal à me plonger pleinement dans l'histoire. Cependant, l'écriture sans fioritures est teintée d'une touche de poésie qui dévoile une belle sensibilité de l'auteur, nous offrant au passage des phrases pleines de sagesse : c'est là que réside toute la force de l'ouvrage. Une autre réussite de l'auteur est de parvenir à nous faire comprendre avec finesse la façon dont le rapport au monde est considéré dans des cultures éloignées du monde occidental. On voyage en Nouvelle-Zélande, dans les îles du Pacifique, on appréhende d'autres cultures, (re)découvre des lieux, un livre qui ouvre l'esprit !
Commenter  J’apprécie          10
Chappy

Par la voix de deux personnages emblématiques de sa famille, Daniel découvre l'histoire de son grand-père et, simultanément, la réalité de la vie en Nouvelle-Zélande à travers les années. Il est le lien entre l'Europe, où il a grandit, et la Nouvelle-Zélande, pays d'origine de sa mère.



Comme les traductrices le mentionnent en préambule, le lecteur peut, lors de certains passages, se perdre dans la chronologie des faits racontés. Au fil des pages, Patricia Grace aborde l'importance des traditions, le souhait de protéger ses proches, les préoccupations financières, le racisme, ou encore l'espoir et l'attente.



A conseiller à tous ceux qui souhaitent se plonger dans une belle fresque d'une famille maorie pleine d'humanité.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Patricia Grace (61)Voir plus

Quiz Voir plus

Un légume dans les titres (ou pas)

Jules Renard : Poil de ...

Linotte
Marmotte
Carotte
Navet

10 questions
559 lecteurs ont répondu
Thèmes : légumes , légumes verts , fruits et légumes , humour , intrusionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}