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Citations de Patricia Reznikov (53)


Ce qui est accompli ne peut se défaire. Ce qui est mort ne revit pas.
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-Vous connaissez les bancs chuchotants ?
-Les bancs quoi ?
-Les bancs qui chuchotent (...)
-Oui . Ceux du parc Montsouris. La dernière fois que je m'y sois promenée, c'était un jour de mai, en semaine. Il n'y avait presque personne. Je me suis assise sur un des bancs et j'ai écouté les voix. C'est une oeuvre de l'artiste Christian Boltanski, qu'il a appelée -Murmures-
Il s'agit de plusieurs bancs installés le long d'une allée et qu'il a équipés d'un système sonore. Lorsque quelqu'un s'assied sur un de ces bancs, un détecteur
de présence déclenche le système placé en dessous et des voix vous chuchotent des phrases d'amour en dix langes différentes. Japonais, russe, chinois, polonais et plein d'autres impossibles à identifier. C'est très étrange. Et beau. (p.91)
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Ses interventions s'apparentaient presque à un enlèvement. Elle me confisquait à ma solitude, comme on supprime un jouet à un enfant qui ne veut pas se concentrer et apprendre.
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Brisé, criblé de dettes, endeuillé par la mort de sa mère, il (Nathaniel Hawthorne) écrira en quelques mois, pendant l'année 1849, votre -Lettre écarlate...

J'imaginai un instant ce bel homme à l'allure romantique, dont le regard doux et fiévreux transparaissait encore sur les vieilles photos des anthologies, obligé d'arpenter les docks glacés et balayés par le vent et la neige, pour contrôler les marchandises en provenance du monde entier. Puis consignant des colonnes de chiffres dans des livres, dans son bureau de State street, alors que la littérature le réclamait. (p.54)
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Regarde ses voyelles, ses « m » et ses « n », tous serrés et sages, on dirait des petits enfants qui vont au catéchisme ! Quelle femme ennuyeuse pour son mari ! On voit, à ses hampes courtes, qu’elle n’a aucune aspiration supérieure, et à ses jambes naines, qu’elle n’aime pas l’amour physique ! Et tout ça c’est le résultat de son éducation ! Son écriture est lente, pas très intelligente. Je suis sûre qu’elle n’a jamais ouvert un livre intéressant !
— Qu’est-ce que tu crois qu’il lui est arrivé ? demandait Alicia, fascinée.
— À ton avis ? Son mari la trompe ! Elle va finir seule et amère.
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-Tu sais qu'à Vienne, au début du siècle, ce sont les juifs qui encourageaient les arts, qui étaient à la fois le public et les vrais mécènes ? Les bons bourgeois juifs assimilés. Certains avaient même oublié qu'ils l'étaient. Et parmi eux, il y avait tous ces musiciens et ces dramaturges, ces artistes extraordinaires ! Schnitzler, Strauss, Malher et le plus lucide de tous, Zweig ! Sans eux, sans nous, rien de tout cela n'aurait existé. La Vienne à nulle autre pareille, notre Vienne... s'agissant de Johann Strauss, aussitôt après l'Anschluss, les nazis ont fait disparaître le certificat de baptême de ses grands-parents pour effacer le fait que la famille avait été juive et s'était convertie, car Hitler aimait trop la valse ! (p. 62)
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Quelle que soit l'époque, ou la société, j'ai toujours pensé que les enjeux humains étaient les mêmes : naître, survivre, apprendre, aimer, comprendre, mourir. Que l'on possède un congélateur rempli de surgelés ou une simple calebasse de mil, que l'on lise un magazine d'économie ou que l'on peigne un cheval sur la paroi d'une grotte, il est toujours question de la même chose.
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Je rentrai a l’hôtel a petits pas, marchant a l'ombre des que l'occasion se présentait. Arrivée dans ma chambre, je pris une douche, puis j'essayai de nouveau de joindre ma fille. Lorsque j'entendis sa voix fluette si lointaine traverser l'Atlantique, je laissai les larmes ruisseler sur mon visage. Il était dix heures du matin a Paris. Elle voulait savoir si je me baignais a Boston, si l'eau était chaude. Son père allait l'emmener a la piscine, ensuite ils feraient des crêpes, hier elle avait mangé une glace a la violette, comme la fleur, tu sais Maman, son amie Anaïs rentrait de Bretagne le lendemain et elles passeraient la journée ensemble, et est-ce que tu as trouvé ce que tu cherches en Amérique, dis, Maman, et est-ce que tu penses a moi cent fois par jour et quand est-ce que tu reviens?
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[André Kertész ] Très grand photographe qui a influencé tous les autres, Brassaï, Henri Cartier-Bresson...Lui, c'est un poète, un sentimental, plein de tendresse. (...)
Sur son bureau était posé un cliché encadré [ "Tulipe mélancolique", 1937 ]. (...) C'était une nature morte, un simple vase cylindrique en verre qui contenait une unique tulipe, qui se penchait tellement bas qu'on aurait qu'elle allait tomber. Il s'en dégageait tant de simplicité et tant de tristesse, mais aussi tant de beauté, que je ne dis rien et levai les yeux vers Sandor. (p. 32)
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Je ne sais pourquoi cette table exerçait sur moi une véritable fascination. Etaient-ce les reflets lunaires dans les courbes d'argent du samovar et des différentes pièces, la pâleur aristocratique de la porcelaine ornée de treillis bleus rehaussés d'or ? La quiétude fantomatique qui soulignait l'absence ? Le fait que cette table semblait dressée pour l'éternité, sans personne pour s'y asseoir ? (p. 52)
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Tu sais quoi ? La vie est incompréhensible, mais il faut à toute force essayer de la comprendre.
- Oui? Et comment?
- En se disant que malgré son extraordinaire absurdité, elle a du sens. Tout est création, même l'horreur. Et tout est là pour nous permettre de réfléchir et d'avancer sur notre chemin , seul et avec les autres.
Magda se pencha soudain vers moi et mis son index sur mon front.
- Faire des expériences, même terribles, renaître de ses cendres, évoluer, voilà ce qu'il faut faire, mon Josef! La vie , c'est ça! Ce n'est pas autre chose.
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une fois de plus, immergé dans un lieu qui respirait la beauté et l'harmonie, j'étais envahi par une sensation de paix. Et, avec elle, par l'intuition encore vague que cette beauté était la seule chose que nous avions pour supporter l'existence, la seule fenêtre ouverte de notre prison. (p. 73)
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Demain, et demain, et encore demain
Se glisse à pas minuscules d'un jour à l'autre,
Jusqu'à la dernière syllabe des minutes du temps ;
Et tous nos hiers n'ont fait qu'éclairer aux imbéciles
Le chemin de la mort poudreuse. Éteins-toi, brève chandelle !
La vie n'est qu'une ombre qui marche, un pauvre acteur
Qui se pavane et s'agite une heure sur la scène d'un théâtre
Et qu'on n'entend bientôt plus : c'est une histoire
Racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur,
Et qui ne signifie rien.

Macbeth - Acte V, scène 5.
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– Nous sommes dans la première église anglicane de Nouvelle-Angleterre, construite par les Anglais sous le règne de Jacques II ...
– Ah. Mais pourquoi ces « baignoires » ?
– C'était pour le confort des ... volailles.
– Des volailles ?
– Oui, enfin des fidèles ... des croyants ...
– Ah ! les ouailles !
Je ne pus m'empêcher de rire. J'imaginais ces loges occupées, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et au XIXe, par des coqs et des dindons !
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Longtemps j'ai eu le sentiment de ne pas exister. Je regardais dans les miroirs et je n'y voyais personne.
A quinze ans, aux prises avec ma catastrophe intérieure, je ne connaissais rien, pas même mon ignorance; Je n'avais que l'absence de mon savoir et je ne savais pas encore qu'on peut être sauvé. (p. 21)
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L'immobilité, quelle tragédie!
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-Il se serait inspiré de chroniques judiciaires ?
-Certainement. Il ne faut pas oublier qu'un de ses ancêtres était juge et qu'il avait, à ce tire, participé au fameux procès de sorcellerie de Salem. C'est sur son jugement que des hommes et des femmes avaient été condamnés à mort. Hawthorne n'a jamais pu l'oublier. On dit qu'il était hanté par cette culpabilité ancestrale.
-Je ne savais pas. Incroyable...
-On pense que c'est le poids, très sombre, de cet héritage familial qui l'a poussé à s'interroger sur la nature profonde du mal. (p.66-67)
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C'est cette petite toile indienne qui a décidé de tout. (...)

Le style du tableau est moderniste, sans doute des années vingt ou trente. Il est très structuré, avec des aplats fauves et des rythmes simples. Il s'en dégage une paix merveilleuse, étrange, mélancolique- car la femme a l'air de vaquer à des travaux que l'on imagine épuisants et routiniers- mais une paix tout de même, celle d'un autre monde que le nôtre. Une lenteur propice à la contemplation. (...)

Quelque temps plus tard, un ami est venu dîner chez moi. Lorsque je lui ai montré mon tableau, il l'a regardé un long moment, puis a soupiré, heureux.
-Iris ! C'est extraordinaire ! On dirait un Amrita.
Je n'ai rien répondu. Mon ami est un professionnel. Je l'ai laissé parler.
-Une peintre exceptionnelle, dont il existe assez peu de toiles. Une comète, hongroise, indienne, juive, mais aussi sikhe, française, enfin une biographie improbable. Une grande artiste. Elle a cherché à faire dialoguer l'art moderne occidental et l'art traditionnel de l'Inde. Morte trop tôt.

A peine ces mots prononcés, j'ai entendu en moi quelque chose que j'attendais depuis longtemps.


(p. 12)
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N'importe quel acteur vous dirait que le costume fait la moitié du travail.
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Le paon est certainement l'oiseau du divin. Celui dont les plumes sont couvertes de joyaux, d'yeux moirés, voyants et sacrés. Un oiseau-artiste. L'oiseau qui sait les désirs des hommes.
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