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Citations de Patrick Avrane (16)


J'ai même entendu mon maître confier à l'un de ses patients qu' « heureusement que je n'avais pas le langage ! », parce que je m'apercevrais aussitôt que je suis nue ! Ça m'a beaucoup perturbée, cette affaire, et pas mal empêchée de dormir. J'ai pas trop aimé l'idée ! C'est vexant, cette espèce de condescendance, non ? ! Et quand je fais mes besoins, -sans jamais avoir été énurétique, moi – croit-il donc que je n'ai pas de pudeur, et que je les recouvre, pour le seul plaisir de la motricité ?!
Page 94 (Philippe Porret : Félins pour l'autre ?)
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Tonmaître, c'est un drôle de nom, n'est-ce pas ?, il semble y tenir tant il le répète quand il rentre des courses : « C'est ton maître, c'est ton maître », comme si je ne le reconnaissais pas.
Page 27 (Jean-François Solal : Le chat de Tonmaître)
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Partager une maison, c'est partager un territoire. Il existe des lieux de rassemblement : la salle et le living-room sont la place du village ; et des voies de passage : couloirs et escaliers représentent rue et routes. Certaines pièces sont réservées à des tâches particulières, cuisine, salle à manger ou salon deviennent des lieux publics à l'image des magasins, de l'église ou du café ; quelques-unes sont privées, la chambre est la petite maison de chacun ; d'autres sont strictement interdites lorsqu'elles sont occupées : les cabinets, qu'ils soient médicaux, de psychanalyste ou water-closet, sont à usage privatif. Mais partager une maison c'est aussi faire en sorte que chacun de ses habitants, homme au foyer ou femmes d'affaires, jeune écolier ou étudiante au long cours, puisse dire : "Je suis chez moi." C'est l'aménagement de l'usage de la maison qui rend cela possible. De même qu'il faut bien que ceux qui exercent une activité et ceux qui sont en vacances, résidents permanents et occasionnels, puissent vivre dans le même espace, la maison rêvée de chacun doit pouvoir trouver sa place dans le bâtiment occupé par plusieurs.
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Mais ce qui l'avait impressionnée, et qu'elle avait d'autant mieux découvert puisque cela lui était étranger, elle l'avait appris de ses patients : c'était cet attachement vital, désespéré au petit animal quand les attachements à l'entourage viennent à manquer (...)
Il se passe beaucoup de choses entre un patient et son analyste, et notamment quelquefois le passage de ce qui pourrait parfaitement s'étouffer ou se diluer dans la banalité narrative et quotidienne vers quelque chose de fondamental qui va permettre l'existence, la reconnaissance dans un moment crucial de ce qui a été vital. Et dans sa mémoire restait vive la présence de ce très brillant jeune physicien qui, au bord de l'effondrement, lui dit un jour à la fin d'une très éprouvante séance, en croisant ses bras et en serrant ses épaules, les yeux embués de larmes : " Je n'aurais pas survécu sans mon chat. "
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Lou se proposant de prendre un chien et proposant à Freud de prendre un chat et Freud affirmant que non, il ne prendrait pas de chat à la maison car il y avait ce qu'il faut en éléments féminins,
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Le livre d'Alexandre Dumas met en évidence la façon dont une honte cachée se véhicule à travers les générations. Les actes étranges et incongrus y trouvent leur sens; ils sont la traduction de la faute initiale, méconnue de ceux qui en subissent les conséquences.
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La famille a toujours été pour moi ...../..... un désespoir ou une chimère, indifférente de fait à ma destinée.
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Elle s'allongea sur le divan, muettement, sans y avoir été invitée . (...) Ce matin là, elle se disait :" Le petit chat est mort."
Elle savait d'où lui venait cette phrase, de quelle pièce de Molière, de quel personnage, dans quel contexte, dans quel registre, mais elle n'avait pas envie d'en parler. Cela seulement résonnait : " Le petit chat est mort. " Elle se demandait quel était ce chat, ce petit chat, et comment il se faisait que, si proche de sa naissance, puisque c'était un petit chat, il fût mort. Un peu oppressée par cette idée de la mort, elle qui était la dernière de sa fratrie, elle tourna légèrement la tête vers le milieu de la pièce pour sentir sa présence derrière elle, posa vaguement son regard sur les dessins du tapis et c'est une chatte qui lui apparut, une chatte qui se promenait çà et là, allant sous le bureau, revenant sur le tapis, se glissant sous un fauteuil, une chatte toute semblable à celle que Colette fait revivre dans un de ses derniers livres, la Chatte dernière, une morte précisément, qu'une voyante prétend voir, alors qu'appelée par l'écrivain voguant sur son "divan-radeau", elle avoue que décidément, elle ne voit rien, avant de déclarer finalement qu'elle voit surgir un être des dessins du tapis, une forme vivante qui bouge dans la pièce, la Chatte disparue quatre ans pus tôt : elle la voit là, qui va, vient, et se promène, présente et invisible. A Colette qui lui demande ce qu'elle fait, la voyante répond seulement : " Elle fait comme elle veut puisqu'elle est morte. "
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La timidité ne peut se réduire à un symptôme qu’il s’agit de faire disparaître comme on éradiquerait les timides. Elle est à entendre, dans ses multiples formes, comme une tentative, pour un sujet, de témoigner des difficultés à être dans le monde, à partir des écueils de son histoire qu’il est nécessaire de franchir avec lui.
Mieux qu’un autre, le timide pose « la question décisive pour le destin de l’espèce humaine (…) de savoir et dans quelle mesure son développement culturel réussira à se rendre maître de la perturbation apportée à la vie en commun par l’humaine pulsion d’agression et d’auto-anéantissement. » C’est la question de Freud dans Malaise dans la culture. Au psychanalyste de faire que, pour un timide, cette question ne s’enlise pas dans une culture du malaise.
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Quitter la timidité, entendue comme refuge dans l’espace transitionnel, ne peut se résumer à une confrontation à la réalité, un renoncement à l’illusion. Celle-ci fait partie de ce qui rassemble les hommes, ne serait-ce que parce qu’ils parlent et que les mots sont illusoires. L’art en témoigne. Abandonner la timidité, ce n’est pas se défaire de l’enchantement, c’est accepter d’être enchanteur. Encore faut-il pour cela reconnaître le bien-fondé d’un espace d’illusion. C’est ainsi que timidité et art peuvent avoir partie liée ; l’enchantement de l’œuvre commence souvent par le trac de l’enchanteur.
On raconte qu’à une jeune actrice délurée qui se vantait de monter sur scène sans connaître le trac Sarah Bernhardt répondit : « Cela vous viendra avec le talent. »
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Qui confesse le corps tient vite le cœur.
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Le profil, c'est l'écueil de la beauté.
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Ce sont les aïeux qui rendent compte de l'irrémédiable fin de l'existence humaine. On sait que toute mort précoce des parents, plus encore avant les grands-parents, à l'image de ce que Freud a connu avec sa fille Sophie, est un trauma, une entorse au destin qui reste inscrite dans l'existence de ceux qui continuent de vivre, enfants et ancêtres.
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Lorsqu'il y a quelque temps, un de mes petits-fils m'interroge pour comprendre comment je faisais, lycéen, sans Google, je lui réponds que, non seulement ce moteur de recherche n'existait pas, mais qu'il n'y avait pas Internet, ni même d'ordinateurs. Si j'ajoute que, dans mon enfance, les calculettes n'avaient pas été inventées , que la télévision était un objet rarissime, et qu'un de mes premiers souvenirs - souvenir-écran, sans aucun doute - est le passage du livreur de pains de glace dans sa carriole à cheval, parce qu'à cette époque les réfrigérateurs n'étaient pas encore entrés dans les cuisines, je dois le contredire quand il me demande alors en souriant si les dinosaures couraient dans les rues; les diplodocus non, mais les triporteurs, les VéloSolex et les tractions Citroën!
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N’oublions pas la leçon de Sherlock Holmes : « C’est une erreur capitale que d’échafauder une théorie avant d’avoir tous les éléments. Cela biaise le jugement. »
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Un petit-fils peut perdre sa grand-mère; c'est même une fonction essentielle des grands-parents: être ceux avec qui un enfant est confronté à la mort.
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