« Le premier homme de la préhistoire qui composa un bouquet de fleurs fut le premier à quitter l'état animal ; il comprit l'utilité de l'inutile. » Le livre du Thé, Okakura Kakuzô, 1906
Les livres sonnent-ils comme des réveils dans nos mémoires endormies, et nos corps anesthésiés de trop avoir arriveront-ils à être, enfin?
Si "lire empêche d'être heureux", que penser de tous ces livres qui nous ressassent la mélodie du bonheur, du développement et de l'épanouissement personnel: "Je peux changer", "Le courage d'être soi", "Ecoute ton corps", "Guérir",....et autant de témoignage infatués de ce qui serait le seul étai de notre Recherche singulière en notre société de malaise: Soi?
Le bonheur de soi, le plaisir de soi, la réalisation de soi....
Et les autres?
Prologue:
EXCELLENT! PASSIONNANT! DECAPANT! FOISONNANT!
1er acte:
Je suis en train de le terminer.....et après je reviens finir cette critique.....
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2è acte:
En vérité je vous le dis, Patrick B.S est notre frère en lecture, c'est un ogre, un Gargantua qui a fait bonne chère avec des millefeuilles à la crème littéraire depuis sa première barboteuse, un bibliophage vorace, une termite emmurée vivante dans une cathédrale de volumes, qui grignote inlassablement la production éditoriale depuis Les albums du Père Castor jusqu'à Sartre et Heidegger, en passant par Lacan et Marguerite Duraille.
La Marguerite, c'est sa chouchoute, il s'en sert pour nous faire de gros bouquets de chouettes citations, comme: "Si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant d'écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine."
Duras, "abandonnée au fond de son enfance", s'y replongeant, s'y noyant, construisant des barrages pour remonter à la surface...
Notre ami Patrick, lui, est comme un poisson dans l'eau, il connait son sujet.
Non comme spécialiste de la narration vernaculaire, ou docteur ès-lettres d'abécédaires, professeur agrégé en comptines et fabulettes, ni comme éditeur du premier âge ou écrivain "pour la jeunesse".
Il nous torche plus de 300 pages pour nous confesser son amour passionné pour toutes les formes littéraires, antiques ou post-modernes, poétiques ou savantes, primitives ou nobélisées, totalement imaginaires ou rigoureusement historiques, fabuleuses, magiques, féériques, sauvages, violentes, les flots de l'écriture et du récit l'emportent comme une marée vers le large.
Alors forcément, ça tangue, ça chahute, ça se mutine dans l'entrepont, et quelques victimes passent par-dessus bord.
Le premier à se faire passer la cravate de chanvre est le malheureux François Busnel, pendu à la grand'vergue pour irrespect, cabotinage et désinformation. Il ose affirmer que cette prétendue littérature jeunesse n'est qui pipi de chat, marketing vulgaire et pauvre imitation des vraies oeuvres littéraires. Ah, le pendard, qu'on le jette aux requins!
Puis Mme Sallenave dégringole à son tour de ses positions académiciennes pour s'être montrée trop académique. Elle voudrait rendre la littérature "efficace" contre l'échec scolaire! Un truc de bouffonne, koi...
Alors que pour Patrick, flibustier des mers du Sud, la littérature, qu'elle soit conte de fées ou roman, est avant tout un vaisseau pour l'imaginaire, elle nous charme, comme les sirènes, nous terrifie avec ses monstres, nous fait rire ou trembler, nous renvoie dans le passé, nous prédit l'apocalypse et les voyages intergalactiques.
Elle est donc dangereusement subversive et hautement addictive, c'est pourquoi il est conseillé de ne rien lire en dehors des cours de la Bourse et des résultats du tiercé.
"Il me semble d'ailleurs qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire?... Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous."
Avec celui-là, pas de risque de s'endormir!
"Il n'y a pas d'art pour l'enfant, il y a de l'Art. Il n'y a pas de graphisme pour enfant, il y a le graphisme. Il n'y a pas de couleurs pour enfants, il y a les couleurs. Il n'y a pas de littérature pour enfants, il y a la littérature."
À côté de cette administration sociopolitique de la déviance, se développent des techniques psychorééducatives qui apprennent aux individus à toujours mieux se gouverner eux-mêmes en consentant librement à leur normalisation comportementale et à leur régulation chimique. Nul besoin de soigner quand on peut surveiller et rééduquer mollement, librement et de manière homogène et standardisée.
La croyance que le secret demande des efforts psychiques pour être conservé (efforts éventuellement inconscients) a été portée par une idéologie psychothérapeutique fondée sur le dogme des « ravages du non-dit ». Certes, un secret peut être empoisonnant mais il ne l'est probablement pas par définition. On peut imaginer l'existence de secrets de plume en dehors des secrets de plomb.
Voilà ce que je dois à la littérature, en préliminaire- (...)
Je lui dois d'avoir pensé qu'avec la Folcoche de -Vipère au poing- ou la Mère Lepic de -Poil de Carotte-, ou la Thénardier de Hugo, j'avais quand même un peu de chance d'avoir la mère juive trop aimante, trop protectrice, trop tout en fait, dont j'avais hérité en naissant. (p.15)
Je suis dans l'action psychique quand je suspens ou réprime un désir de dire. Je dois faire l'effort de résister à la tentation du dévoilement, surmonter un penchant narcissique qui m'incline à vouloir écarquiller les yeux de l'autre.
"Vous n'êtes pas là pour aimer les malades, vous êtes là pour les soigner."
J'ai choisi. Mal, à l'en croire. J'ai choisi de continuer à être sensible, j'ai choisi d'aimer mes malades.
L'alternative : « Faut-il considérer le corps comme le “substrat” de la “personne” ou le reconnaître comme une “chose” ? » s'inscrit dans l'espace du principe de discrétion. Ses deux branches, en effet, proposent deux conceptions de la différenciation : soit singulariser le corps comme substrat d'une personne singulière, soit en faire une chose, objet de propriété singulière d'une personne.