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Citation de Danieljean


Quelle indifférence ? L'adiaphorie, qui est avant tout "non-différence" et donc pas uniquement psychologique. Le secret le plus profond de la grande epochè, c'est l'adiaphorie, la réponse à la question de l'ultime "comment" des choses, leur totale non indifférence. En quoi les choses sont-elles non duelles ou égales ? Leur différences ne sont que relativement vraies : à bien chercher leurs traits distinctifs ultimes, on n'en trouve aucun qui tienne, et ce, dans aucune des logiques disponibles à ce jour. On ne trouve que des hypothèses, des axiomes, des probabilités : rien de réel, de consistant, de subsistant. Et l'on peut dire que, dans leur vérité absolue, les choses ont une seule et même essence insaisissable, laquelle fonde leur non-différence.
Cette adiaphorie universelle n'est pas sans évoquer la "grande pureté-égalité" des choses que la philosophie bouddhiste s'attache à décrire. La remarque est importante car, depuis que la philosophie occidentale se mord la queue en admirant et en protégeant ses limites (l'être et son contraire), il semble avéré que l'adiaphorie pyrrhonienne décrive une expérience métaphysique inutile : pour aider les êtres, il faut croire une bonne fois pour toutes que ce quelque chose existe réellement. A cela le bouddhisme répond que le relativement vrai offre des vérités provisoires fort utiles mais soumises au temps, etc., alors que l'absolument vrai, c'est la vacuité essentielle de toute et de chaque chose physique, psychique ou autre, sa claire insubstantialité.
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