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4.02/5 (sur 55 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Patrick Carré, né en 1953, est un sinologue, traducteur, essayiste et écrivain français.

Son œuvre comprend en particulier un nombre considérable de traductions à partir du chinois, du tibétain et du sanskrit de textes majeurs du bouddhisme du Grand Véhicule (Mahâyâna). Il est auteur de six romans, dont deux ont été récompensés.

Directeur de la Collection "Trésors du Bouddhisme" chez Fayard, Patrick Carré est également membre du Comité de traduction Padmakara rattaché au centre d'études bouddhiques de Chanteloube, en Dordogne, près duquel il vit.



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Maud Simonot "l'Enfant céleste" édition de l'observatoire interviewée par Azélie Carré de la librairie le comptoir des lettres. Rentrée littéraire 2020 librest.com / lalibrairie.com


Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
— Quelles histoires aimes-tu ? demandai-je.
— Toutes les histoires où le héros s'en sort grâce à son intelligence.
— C'est quoi, l'intelligence ?
— C'est comprendre sans se faire expliquer.
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Abolir tous les étants.
Le scepticisme ouvre la voie du doute créateur et de la suspension de l'assentiment dans le but d'atteindre le bonheur. Expérience vécue de l'« epochè » et du pyrrhonisme pur.
Je ne suis pas philosophe mais la sagesse me fait rêver. Je rêve du renversement de tout ce qui fait souffrir et, d'abord, du renversement de ma petitesse. Cette sagesse du renversement, j'ai cru, comme beaucoup, la trouver dans la voie sceptique, la voie du doute créateur et de la « suspension de l'assentiment » (epochè) dans le but d'atteindre le bonheur. Mais, à la lecture du Pyrrhon et l'apparence de Marcel Conche et la pratique du bouddhisme aidant, l'epochè est devenue pour moi, plutôt qu'une parenthèse phénoménologique vite refermée pour ne pas y laisser trop de plumes, un véritable « arrêt du jugement ». L'extrême intelligence du scepticisme à la Sextus, par exemple, peut vous déposer sur le seuil de la « grande epochè », mais elle ne vous y plongera pas autant que le « pyrrhonisme pur » et radicalement non dualiste que le mystérieux Pyrrhon d'Elis incarne désormais pour moi.
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L'adiaphorique Pyrrhon ne se laisse plus berner par les fausses sagesses; les tourbillons de la pensée discriminante le laissent "immobile" : son action, qui consiste à "dépouiller l'homme" et à "abolir tous les étants" en vue du bonheur le plus parfait, ne dévie plus, sauf distraction ou mime intentionnel, de cette dimension où il "montre (à Timon, par exemple) que les choses non différentes, non mesurables et non décidables"
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... Qu'es-tu devenu, Tchao Ki, prince chéri des poètes ?
Le vieux tigre pleurait. J'osai une protestation que je voualis consolante :
- Mais je n'ai jamais cessé de suivre la Voie (Dao) !
- La seule Voie que je sache passe par le solitude ; de même que la seule initiation digne de ce nom a lieu dans le secret. Que t'a donc appris Lin Ling-sou ?
- Que tout était divin.
- Qu'est-ce que cela veut dire ?
(...)
- Que nous sommes des dieux au paradis.
- Illusion, Tchao Ki ! Tu es un riche inconscient qui s'ennuie. Ta vie se nourrit de la misère de ton peuple et tu parles de paradis !
Mon coeur explosa de nouveau.
- Non, maître Kouo, je n'ai jamais fait souffrir personne !...
Il soupira :
- Que sais-tu, enfermé dans ta prison d'or, des conséquences que ta "divine" folie a pu semer de par le monde ? Que sais-tu de la souffrance ? .... Je m'en vais, Tchao Ki. J'ai bientôt parcouru mon siècle d'âge : je n'attends plus que le repos. Tu refuses de m'entendre, tant pis. Viendra un jour où mes paroles résonneront en toi, à l'heure inévitable du regret : le Ciel veuille que ce ne soit pas trop tard... Adieu !

p. 492
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La description des plaisirs n'en est pas la moindre. Selon la meilleure tradition grecque, tout l'amour de Pyrrhon est allé à l'ami de jeunesse, Eudias le blond, avec qui il a tout partagé jusqu'à la volupté. Devenu adulte, les jeunes hommes l'attirent comme l'éphèbe Ménédème qui «n'était plus que cuisses aux muscles longs et fins... le fessier le plus rebondi...». Certaines femmes aussi comme Curiaca.
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(Devant un jury de thèse "populaire").
- Nous ne sommes pas ici pour justifier du bon sens, camarade, mais pour vous y ramener ...
Liu Gao voulut crier "connerie", puis il se souvint que l'homme de bon sens était capable de tuer un enfant qui criait "liberté".

p. 46
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Quelle indifférence ? L'adiaphorie, qui est avant tout "non-différence" et donc pas uniquement psychologique. Le secret le plus profond de la grande epochè, c'est l'adiaphorie, la réponse à la question de l'ultime "comment" des choses, leur totale non indifférence. En quoi les choses sont-elles non duelles ou égales ? Leur différences ne sont que relativement vraies : à bien chercher leurs traits distinctifs ultimes, on n'en trouve aucun qui tienne, et ce, dans aucune des logiques disponibles à ce jour. On ne trouve que des hypothèses, des axiomes, des probabilités : rien de réel, de consistant, de subsistant. Et l'on peut dire que, dans leur vérité absolue, les choses ont une seule et même essence insaisissable, laquelle fonde leur non-différence.
Cette adiaphorie universelle n'est pas sans évoquer la "grande pureté-égalité" des choses que la philosophie bouddhiste s'attache à décrire. La remarque est importante car, depuis que la philosophie occidentale se mord la queue en admirant et en protégeant ses limites (l'être et son contraire), il semble avéré que l'adiaphorie pyrrhonienne décrive une expérience métaphysique inutile : pour aider les êtres, il faut croire une bonne fois pour toutes que ce quelque chose existe réellement. A cela le bouddhisme répond que le relativement vrai offre des vérités provisoires fort utiles mais soumises au temps, etc., alors que l'absolument vrai, c'est la vacuité essentielle de toute et de chaque chose physique, psychique ou autre, sa claire insubstantialité.
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En contemplant la montagne parfaite
TOU FOU (712-770)

Quel est le visage de la montagne parfaite ?
— Bleu du nord et bleu du sud s'y confondent.
Fleur des métamorphoses
Où yin et yang partagent soir et matin.

Le cœur s'anime en exhalant les nuages ;
L'œil s'écarquille aux oiseaux de retour.
Comment gagner l'extrême cime ?
— Un seul regard, les autres monts s'évanouissent.
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Chien, mon frère, ta bonté est vaste comme la forêt, mais le vieux sorcier que tu héberges est guéri de tout : de la vie, et de toutes ces délicatesses qui sont l’ornement dangereux, l’ornement fascinant de la vie (...). L’ivresse m’a quitté, et ses vertiges. Je puis enfin m’asseoir au bord du gouffre des nuages.
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— Mo-la Mei pense à la guerre sainte, reprit Ho-san. Notre Livre, pris à la lettre, j'insiste, promet le paradis au croyant qui tuera l'infidèle... C'est l'infidèle au fond de nous qu'il faut tuer, non l'homme. Dieu n'incite pas au meurtre, Dieu n'est pas criminel.
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