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5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Knokke , 1959
Biographie :

Patrick Corillon, né à Knokke (Belgique) en 1959, est un artiste contemporain belge.

Pour le découvrir, visitez
http://www.corillon.org/

Source : Wikipedia
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Mêlant éléments autobiographiques et fiction, Patrick Corillon entraîne le lecteur dans le parcours initiatique d'un rêveur, riche en questions philosophiques. Les aventures de ce contemplatif établissent un dialogue entre l'histoire individuelle et le monde. En librairie le 14 février 2024 ! https://www.actes-sud.fr/catalogue/atlas-du-tendre #actessudpapiers #theatre


Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Patrick Corillon
Fragment d’un discours prononcé ici-même en 1951 par le professeur B...

Au cours du mois de juin 1834, Victor Hugo et l’actrice Juliette Drouet connurent à Jouy-en-Josas, et plus précisément au Bois de la cour Roland, une passion peu commune.
On raconte qu’à la fin de l’été, après leur douloureuse mais inévitable séparation, Juliette sombra dans une telle mélancolie qu’elle refusa que le bois témoin de leurs jours heureux subisse le moindre changement. Ainsi, chaque matin, elle coupait toute nouvelle pousse, emportait toute branche tombée, qu’elle entassait à l’orée pour un feu quotidien.
Mais à l’automne, lorsqu’elle se rendit compte de l’impossibilité de sa tâche, elle se laissa aller dans un tel état de délabrement physique que, l’été suivant, personne ne fut plus capable de la reconnaître.
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Patrick Corillon
SUR LA ROUTE DES PERVENCHES
Une tradition veut que les pervenches servent de marque-page à tous ceux qui aiment lire sur les bancs parisiens.
Après des années, quand ces lecteurs retombent sur leur livre, ils se rendent compte que le texte des pages où ils avaient glissé une pervenche a disparu derrière une tache bleue.
Tous se souviennent pourtant mot pour mot de ce qu'il y avait d'écrit, car généralement, on interrompt sa lecture quand on est vraiment trop touché par ce que l'on vient de lire.
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Patrick Corillon
Tristan se souvint de cette journée — une journée étouffante, à l’atmosphère électrique — où il avait essayé de dessiner Yseult. Il avait voulu la fixer pour l’éternité.
Mais elle bougeait sans arrêt : parce qu’elle avait reçu un moucheron dans l’œil, parce qu’un autre lui chatouillait le menton ; tout était bon. Si seulement elle avait pu rester tranquille, ne fût-ce qu’une seconde. Mais c’était sans espoir. À la tombée de la nuit, ils décidèrent de rentrer sans qu’il fût parvenu à ébaucher la moindre esquisse. Sur le chemin du retour, ils ne s’adressèrent pas la parole ; la tension était extrême. Le vent s’était levé, de sombres nuages s’amoncelaient devant eux. Le village était encore loin. Dans leur inconscience, ils grimpèrent jusqu’à cette branche pour se mettre à l’abri de l’orage. Il faisait noir. Tristan sentit Yseult paralysée de peur. Elle s’était arrêtée de bouger. Il sortit son carnet à dessin et attendit que le premier éclair illumine son immobilité. La foudre tomba tout près d’elle. Il la vit merveilleusement pétrifiée; sa main s’agita sur le papier avec une vitesse fulgurante; il n’avait pas l’impression de la guider, c’était comme si la foudre s’en était chargée.
Un deuxième éclair lui fit aussitôt découvrir son dessin. Un crâne. Il avait dessiné un crâne. Sans doute celui d’Yseult.
La pluie se mit à tomber. De grosses gouttes éclatèrent sur la feuille. Se noircissant au contact du fusain, elles bouleversèrent son dessin. Une goutte tomba dans le trou de l’œil, une autre frôla l’os du menton. À chaque seconde, le crâne prenait une expression différente. Si seulement son dessin avait pu rester tranquille, ne fût-ce qu’une seconde. Des deux mains, Tristan chassa les gouttes comme si elles n’étaient que de vulgaires moucherons. Mais c’était sans espoir. Jamais l’image d’Yseult ne se fixerait.
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Patrick Corillon
16. On raconte que, lors de son séjour dans cette maison,
“F. Kafka ( Prague, 1883 - Kierling, 1924) donna dans sa langue maternelle une conférence si passionnante que l’interprète de service en resta sans voix.”
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Patrick Corillon
Lorsque nous frappons ou consolons notre âne, nous le couvrons d’une série de noms que nous oublions aussitôt. Mais comment pourrions-nous le baptiser d’un seul et vrai nom. Le baptème est une espérance que nous donnons à ceux que nous voulons épargner ; et notre âne, que nous chargeons pourtant de tant de choses, ne nous est porteur d’aucun espoir. Nous savons qu’il peut nous fausser compagnie à tout moment.
Nous parlons à notre âne comme au soldat inconnu. Qu’il soit de notre camp ou du camp adverse. Peu importe. Quel nom donner à celui qui a enduré tant de haine et de compassion ; quel nom donner à celui qui allait peut-être déserter s’il n’avait pas été abattu deux minutes plus tôt. Même les nations les plus sages, dans leur devoir de mémoire, n’ont pas su répondre à la question.
Peut-être pourrions-nous lui donner un nom de scène, sous lequel il jouerait tous les rôles de martyr et de Judas que l’on voudrait lui voir jouer. Mais cela voudrait dire qu’en lui parlant, nous ferions aussi partie de la comédie. Sous le nom que Dieu nous a donné.

N.B. Si l’occasion se présente, n’hésitons pas à nous rendre avec notre âne sur la tombe du soldat inconnu. Il se précipitera aussitôt sur la gerbe pour la manger. Au début nous ne comprendrons pas qu’elle lui appartienne autant qu’à l’Autre, et nous lui ouvrirons la bouche pour la lui retirer des dents. Mais dès que nous aurons la tête entre ses mâchoires, nous y découvrirons les chrysanthèmes mutilés, les roses dégoulinantes de bave, les tulipes déjà à moitié décomposées…
L’âne prendra tout son temps pour mâcher la gerbe. Car il n’a pas faim. Il n’est que notre goûteur. Avec ses yeux de chien battu, il goûte la misère du monde pour nous permettre de la digérer sans trop de mal.
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Patrick Corillon
Certaines toiles, par le contexte particulièrement théorique qui les entoure, provoquent chez leurs spectateurs, plus de commentaires qu'à l'accoutumée; elles s'exposent ainsi à de graves altérations dues au taux anormalement élevé de CO2 dégagé devant elles par chaque visiteur.
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Patrick Corillon
Il fut longtemps admis que des mouches enfermées dans une pièce se jettent sur les fenêtres par la seule attraction de la lumière.
De récentes recherches tentent à prouver que les vitres leur servent avant tout d’espace de communication. Les mouches, qui ne peuvent s’exprimer par elles-même, écrivent littéralement sur le verre avec une parfaite organisation : les plus grosses frappent le carreau de tout leur corps, émettant ainsi des vibrations variées — l’équivalent de nos consonnes —, les plus frêles parcourent la vitre en de subtils dessins — qui peuvent rappeler nos voyelles —.
Outre leur contenu, il reste malheureusement encore à déterminer le ou les destinataires de ces messages. L’homme, vu l’agressivité avec laquelle il met un point final à leur discours ne semblerait pas concerné. Peut-être les mouches s’assènent-elles inlassablement des vérités premières, connues de tous.
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Patrick Corillon
Depuis une cinquantaine d’années, le chant de l’Aretrin des plaines s’est considérablement atrophié. Chaque nouvelle génération laisse apparaître des pertes de plus en plus importantes du patrimoine vocal de l’oiseau. Du « tiwillîîî ouwoutoûoûîtôu » qu’il lançait initialement, au « tîwîîoûwîîroû » des années soixante, il n’émet plus actuellement qu’un cri rauque : « tioû tê ».
De récentes recherches ornithologiques ont démontré que l’Aretrin a tendance à quitter le nid familial trop tôt, alors qu’il n’a pas encore totalement assimilé les caractéristiques de son espèce. Le besoin d’autonomie l’emporterait sur l’instinct de conservation. Aucun indice ne permet cependant d’affirmer que l’aretrin des plaines soit en voie de disparition.
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Patrick Corillon
5. On raconte que, lors de son séjour dans cette maison,
L.F. Céline (Courbevoie, 1894 – Meudon, 1961) ne se lava jamais les mains avant d’utiliser sa machine à écrire. À son cinquième roman, recouvert de crasse et de sueur de bout des doigts, le clavier devint quasiment illisible. Deux touches délaissées brisaient cependant l’alignement noirci d’empreintes digitales : le Z et le W.
Pour rétablir l’équilibre de la patine organique de sa machine, Céline tapait des pages entières de Z et de W ; des ZW, des WZ, des ZZ et des WW.
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Patrick Corillon
SUR LA ROUTE DES PERVENCHES
Une tradition veut que les pervenches servent de marque-page à tous ceux qui aiment lire sur les bancs parisiens.
Après des années, quand ces lecteurs retombent sur leur livre, ils se rendent compte que le texte des pages où ils avaient glissé une pervenche a disparu derrière une tache bleue.
Tous se souviennent pourtant mot pour mot de ce qu'il y avait d'écrit, car généralement, on interrompt sa lecture quand on est vraiment trop touché par ce que l'on vient de lire.
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