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4.11/5 (sur 1200 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 20/10/1984
Biographie :

Patrick K. Dewdney est un écrivain britannique.

Il vit en France depuis l'âge de sept ans et écrit en français.

Après un cursus scolaire dans la filière des lettres, il publie son premier roman, "Neva", en 2007. Après la sortie de cet ouvrage, il renonce à poursuivre son master pour se consacrer exclusivement à l'écriture.

"Perséphone Lunaire", son premier recueil de poésie, est publié en 2010. Finaliste 2015 du Prix Virilo pour "Crocs", il l'obtient en 2017 pour "Écume".

Projet d'une vie, "L'enfant de poussière" (illustré par Fanny Étienne-Artur) ouvre la grande saga de fantasy historique, "Le Cycle de Syffe", qui devrait comprendre sept tomes. Il a obtenu le prix Julia Verlanger 2018 et la Pépite Roman 2018 au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.

"La peste et la vigne" (2018) est le deuxième tome de la saga.

Les deux premiers tomes du "Cycle de Syffe" ont obtenu le Grand prix de l'imaginaire 2019 catégorie roman francophone.

Patrick K. Dewdney habite actuellement dans la campagne limousine.

page Facebook : https://www.facebook.com/Patrick-K-Dewdney-854628957911723/
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Bibliographie de Patrick K. Dewdney   (18)Voir plus


Entretien avec Patrick K. Dewdney, à propos de son ouvrage L`Enfant de poussière


22/11/2018

Avant de vous lancer dans l’écriture du Cycle de Syffe, dont L`Enfant de poussière est le premier tome, vous avez publié plusieurs livres dans des genres différents : polar, poésie, roman noir. Pourquoi avoir changé de registre ?

Pour décrire mon travail, j’ai toujours dit que j’écrivais des histoires. Le genre n’est pas un concept qui me parle beaucoup. Je conçois la littérature comme une discipline globale qu’il est enrichissant d’explorer, surtout si on aspire à une certaine maîtrise de la discipline en question. C’est donc ce que je m’applique à faire, à ma modeste échelle. Je n’ai pas tellement changé de registre, d’ailleurs. L’enrobage est peut-être un peu différent mais les thèmes que j’explore restent les mêmes.



Comme dans beaucoup d’ouvrages de fantasy, on trouve un cadre évoquant largement le Moyen Age en Occident. Selon vous, pourquoi est-ce une période particulièrement fertile pour l’imaginaire ? En quoi vous inspire-t-elle particulièrement ?

Je crois qu’il s’agit d’une époque où le monde était encore une entité indéfinie et incomplète, où l’Homme n’était pas son unique défi. En tous les cas c’est en cela que le Moyen Age m’inspire. Ceci étant, si le contexte central du Cycle de Syffe évoque un Moyen Age fantasmé, on a aussi beaucoup de structures différentes en périphérie, qui m’inspirent tout autant.


Dans ce premier tome on découvre les personnages, dont le jeune Syffe qui nous guide dans cette aventure. Avez-vous tout de suite imaginé ce texte comme un récit initiatique vu à travers les yeux d’un personnage à la fois très jeune (8 ans au début du livre) et très mûr ? Quelle relation entretenez-vous avez ce personnage ?

Oui, ça me semblait même nécessaire. J’avais envie que le lecteur puisse s’immerger organiquement dans l’univers que je lui propose. Le récit rapporté permet de jouer sur deux niveaux narratifs, celui de l’enfant qui découvre naïvement son monde en même temps que le lecteur, et le conteur, qui permet d’avoir un recul sur l’univers et même sa propre histoire, et donc d’introduire des éléments indispensables à la compréhension de l’histoire de manière plus aisée.

Quant à ma relation avec mon personnage, je crois qu’elle est complexe, peut-être parce que j’ai consacré beaucoup plus de mots à Syffe qu’à tous mes autres personnages réunis. Disons que j’essaye de le respecter et de le comprendre, mais je le façonne, aussi, souvent à la dure.


Le livre contient plusieurs cartes et dessins réalisés par Fanny Etienne-Artur. Comment est née cette collaboration ? Était-ce important pour vous d’ajouter quelques images aux mots ?

Fanny et moi avions déjà collaboré ensemble sur des projets texte-image qui sont parus dans le milieu du fanzinat, c’est une artiste très talentueuse et éclectique qui partage ma passion pour la fantasy. Quand je lui ai demandé de travailler avec moi sur le projet, on a très rapidement établi qu’on ne voulait pas faire de l’illustration : mon travail littéraire fait beaucoup trop appel à l’imagination de mes lecteurs pour que ce soit cohérent que je les dépossède de certaines images. Ce qui était important pour nous deux c’était donc d’élaborer un contenu visuel « lecteur friendly ». On a fini par opter pour des images d’atmosphère, qui s’inscrivent dans le même processus de récit rapporté que le texte lui-même : on part du principe que pour les cartes comme pour les dessins, c’est le personnage qui les ajoute pour qu’on puisse mieux faire sens de son histoire.


D’après ce qu’on en sait pour le moment, le Cycle de Syffe comptera 7 tomes. Sans trop en dévoiler le contenu, est-ce que cette saga suivra le personnage jusqu’à son dernier souffle ? Avez-vous déjà tout écrit, et à quel rythme de publication peut-on s’attendre ?

Alors dans le cycle on ne suivra pas le personnage jusqu’à la fin de sa vie, puisqu’au moment où il écrit, au moment où il nous raconte son histoire, il n’est pas au bout de sa vie. L’écriture du cycle lui-même est en cours, donc non, je n’ai pas tout écrit (par contre je sais exactement où je vais). Je vais essayer de tenir un rythme de deux ans entre chaque parution. Certains trouvent ça long, mais c’est le temps qu’il me faut pour écrire un texte de qualité.


Avez-vous déjà d’autres projets littéraires après cet imposant cycle ? Comment sort-on en tant qu’auteur de l’écriture de plusieurs milliers de pages ?

Pour l’instant je n’ai pas d’autres projets qui échappent au cycle, auquel je consacre tout mon temps. Il y a en revanche des projets qui y sont périphériques, dont un beau livre en collaboration là encore avec Fanny Etienne-Artur, qui se proposerait d’explorer l’univers étendu. J’ai aussi des projets de collaboration texte/image qui sortent de ce cadre, mais qui ne sont pas littéraires à proprement parler.


Vous êtes nominé dans la catégorie Roman des Pépites 2018 du Salon du livre jeunesse de Montreuil. Êtes-vous étonné de cette nomination ? Pensez-vous que le Cycle de Syffe, une saga sur le long cours avec un style très littéraire, soit accessible à des adolescents ?

J’avoue effectivement avoir été étonné par cette nomination, dans le bon sens du terme, et pas seulement par celle-là : L`Enfant de poussière a aussi été sélectionné pour le prix Imaginales des lycéens 2019. En soi, le fait est que je n’écris pas pour un public en particulier, et il me semble que si des adolescents adhèrent à un format littéraire qui est différent de celui qu’on leur propose dans le cadre scolaire, et bien pour moi quelque part, j’ai accompli mon travail.



Patrick K. Dewdney à propos de ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Robin des Bois de Suzanne Pairault.



Quel est le livre que vous auriez rêvé écrire ?

La Route de Cormac McCarthy.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les Chrysalides de John Wyndham.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Je ne crois pas qu’il y en ait un en particulier.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Clouer l’Ouest de Séverine Chevalier.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

J’hésite entre l’œuvre de Gustave Flaubert, et celle de Marcel Proust.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Penser, attaquer, construire – telle est la ligne fabuleuse. »Le Comité Invisible.



Et en ce moment que lisez-vous ?

Je lis le premier tome d`Arkane de Pierre Bordage.



Découvrez L`Enfant de poussière de Patrick K. Dewdney aux éditions Au Diable Vauvert :




Entretien réalisé par Nicolas Hecht.






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Citations et extraits (288) Voir plus Ajouter une citation
La clairière obscure avait été envahie par un vol de lucioles. Elles virevoltaient en silence, des milliers de lueurs minuscules qui tournoyaient autour du chêne central, comme une procession de bougies féeriques.
Parfois, il y avait un bruissement furtif, un chasseur ailé piquait dans la clairière, une luciole s'éteignait brusquement, et autour, cela faisait comme une vague lumineuse, comme les rides sur l'eau lorsqu'il pleut. Fasciné par le spectacle phosphorescent, j'en oubliai quelque temps les bleus et l'épuisement. " J'ai toujours aimé les bois de Vaux pour ça", fit Uldrick doucement. "A chaque fois, c'est quand tu commences à ne plus la supporter que cette forêt se rachète pour la lune qui vient. Comme si elle avait besoin qu'on l'aime." J'acquiesçai, la bouche entrouverte, envoûté par la danse lumineuse. " On dirait des fées ", fis-je. " On dirait que c'est la nuit qui… qui ondule. " Uldrick me lança un regard étrange par-dessus le feu. " C'est vrai ", fit-il. " On dirait que la nuit ondule. "
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Je ne sais pas combien de temps je restai à l'eau ce matin-là. Je me rappelle la force du courant glacial de la fin d'automne, et la lumière grise. Je me souviens d'avoir été frôlé par quelque chose d'immense et de froid, sans doute s'agissait-il d'un tronc immergé, mais, à ce jour, un doute enfantin subsiste encore en moi. Je n'eus pas la force d'avoir peur. Je m'enlisai peu à peu dans un état second, entre la poigne engourdissante du froid et le rythme lent mais répété de mes brasses, et même les histoires terrifiantes des vieux pêcheurs quittèrent rapidement mon esprit. Les brumes m'environnaient, j'étais seul, perdu sur le flot incertain de limbes blanc. L'aube devait poindre, mais la lumière, au lieu de lever le voile, ne faisait que l'épaissir. Ma petite réserve d'énergie ne tarda pas à faire défaut. Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdais, et cela m'était de plus en plus égal.
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Nous avons enduré la Nuit. Nous avons enduré la Peste. Notre plus grand défi aujourd’hui consiste à nous endurer nous-mêmes.
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Le carreau qui frappa Uldrick frappa en biais, juste à côté de la nasale de son heaume. Ça se ficha jusqu'à l'empennage de feutre en un craquement étouffé. Le Var eut un sursaut, puis souffla net, comme un homme soulagé. Un flot rouge se mit à sourdre par la narine qu'il lui restait, puis son mauvais genou plia, et il bascula devant moi, son armure tintant tandis que les écailles de bronze sautaient sous l'impact d'autres traits miaulants. Ce fut le corps mourant du Var qui me protégea des tirs, tandis qu'autour la nuit se striait d'éclairs et de hurlements d'alarme et de douleur. Je me rappelle le sang qui bullait dans sa barbe, les chuintements au-dessus et aussi que j'avais agrippé sa main comme celle d'un père, pendant que ses soubresauts s'adoucissaient. Je me rappelle les larmes muettes, ne plus avoir voulu respirer, puis le blanc crépitant qui s'engouffra en moi, parce que je ne pouvais plus rien au monde, plus rien du tout. Je me rappelle avoir claqué des dents, et contemplé l'obscurité sans vouloir comprendre comment tout se défaisait devant mes yeux. Autour, les portes des enfers s'ouvraient en grand.
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Les mains sur les hanches, mes yeux balayèrent l'horizon qui semblait s'étaler de la pointe de mes bottes jusqu'au bout du monde.
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Sa silhouette, menue et immobile se détachait nettement sur le fond de ciel, là où le chemin atteignait le sommet de la colline. Driche était campée sur l'une des arrêtes de granit qui à cet endroit pointaient de la terre, tels les ossements oubliés de quelque créature monstrueuse enterrée là, sous la crête de la Cuvette.
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Rien ne peut rivaliser avec l'immensité de l'eau ni le murmure de l'écume. Le déséquilibre est écrasant.
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Ne plus être un homme, mais un rouage, un numéro de sécu, d'assuré, d'abonné. Peut-être que c'est comme ça que le monde tourne. Un vaste statu quo auquel la majorité se résigne, parce qu'elle tremble dans sa graisse, et sa chair frissonne à la pensée du geste de rébellion ultime. Il y a ceux qui voient au travers de la chair sanctifiée, et qui se jettent. Ce sont peut-être ceux-là qui ont compris, qui ont eu le courage d'être des hommes. Et ils s'épurent d'eux-mêmes. Laissent leur place aux choses, aux rouages, aux numéros, et à ce que la lâcheté peut acheter. Nous sommes ce que nous méritons d'être.
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Je rêve de l'amour que l'on perd.
Des regards. Des souffles conjugués dans lesquels on pouvait se réfugier tout entiers. Des déferlantes qui se fracassaient à l'intérieur, sur les rebords élastiques de nos cages thoraciques. La pression papillonnante qui poussait, poussait, jusqu'à ce qu'on veuille s'ouvrir en fleurs humaines, s'entre-déchirer pour que ça puisse voir la lumière. Libérer. Déverser. S'épandre sur le monde et sur l'autre, à l'inconditionnel, en torrents palpitants.
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Je crus mourir lorsque Hesse tendit la main vers moi. Ses yeux pâles trouvèrent les miens, et je me figeai, tétanisé comme le lapin peut l'être par le serpent qui chasse.
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