Patrick Galliano

Sur le thème de l'esclavage, de la révolte soutenue par des extérieurs, c'est pas mal, mais le scénario n'apporte rien de vraiment nouveau, hormis que ça se passe dans un futur lointain avec des vaisseaux spatiaux, des "observateurs" de civilisations moins avancées qui incluent les plus profitables à leur "fédération", bref, du très classique...

Les dessins sont plutôt sympas, les personnages bien brossés !

Cela se laisse lire agréablement, mais ce n'est pas un chef-d'oeuvre non plus...

Le dessin n'est pas une formidable réussite car les traits ne sont pas très précis ou discret. Mais on peut pardonner car il s'agissait du premier album aussi bien de Laurent Theureau que de Patrick Galliano.



Ces histoires un peu noires ont pour toile de fond tous les fardeaux qui encombrent l'humanité : indifférence, incommunicabilité, solitude, désespérance, amour sans partage, amour non partagé, violence et mal de vivre.



Cependant, les auteurs ne laissent d'abord rien transparaître, ce qui peut par la suite surprendre le lecteur. Or, j'aime ce procédé même si pour l'une ou l'autre histoire, ce ne fut pas tout à fait compréhensible.



Bd à découvrir pour les amateurs de thriller noir.

4 volumes en un sont proposés dans cet intégral, pour nous plonger dans le monde de Roxalane, une jeune femme à la recherche de son unique fils enlevé par des puissances étranges, et en quête de vengeance contre les assassins de son bien aimé. Elle nous entraîne dans un monde étrange, peuplé de créatures démoniaques improbables. C'est un monde médiéval fantastique qui me rappelle l'univers d'Elric de Melniboné. Sans doute parce qu'il est question de voyage à travers d'autres dimensions, sans doute également par le côté improbable et limite incohérent de ce monde. C'est surtout l'aspect psychédélique qui ressort lorsqu'il s'agit de décrire le monde quasiment onrique dans lequel Roxalane se rend pour y affronter le démon responsable du rapt de son fils. La limite entre la réalité ( le monde connu de Roxalane) et le rêve ( le monde démoniaque) reste très ténu, au point qu'on se demande souvent si l'héroïne n'est pas en proie à des hallucinations ou si elle n'est tout simplement pas en train de rêver. Cette délimitation floue entre les mondes est d'ailleurs bien servie par les dessins de Boro Pavlovic, qui représente parfaitement bien le passage de l'un à l'autre par l'entremise de la chair. En effet chair, érotisme et rêve s'entremêle merveilleusement bien pour rendre "réel", ou en tout cas palpable cette autre réalité.

L'érotisme est bien présent et existe au delà de la simple représentation coquine ou voyeuse, et joue un autre rôle, à mes yeux. J'y vois un moyen pour Roxalane d'exister dans ce monde de brutes mâles. Sa féminité est mise en valeur et même en avant, toujours à des fins de surpasser l'homme qui va s'offrir à elle. C'est toujours elle qui décide et qui maître de ses choix. Elle assume complètement le choix de ses partenaires amoureux et leur multiplicité. Elle se laisse par une autre femme, celle là même, la seule de l'histoire d'ailleurs, qui aura un rôle crucial dans la réussite de sa quête. J'y vois l'expression de la féminité dans toute sa splendeur. Symboliquement, Roxalane s'entoure de 4 hommes qui vont la seconder jusqu'à la dernière page, chacun ayant son rôle à jouer, chacun suivant son propre destin. Mais c'est toujours elle qui mène les rênes, même lorsqu'elle semble dépassée, malmenée ou dominée par les représentants de la gente féminine. L'érotisme est là pour nous montrer que Roxalane est prête à tout pour retrouver son fils. Elle utilise toutes les armes à sa disposition, ses charmes et ses jolies courbes constituant les plus efficaces. Elle va même jusqu'à utiliser contre eux les armes des hommes puisqu'elle s'entoure de l'armure de feu son bien aimé ainsi que de son épée, qu'elle manie avec dextérité et une telle efficacité que les hommes en deviennent complètement impuissants. C'est l'occasion pour Pavlovic de nous abreuver de quelques planches bien gores. Mais ce que j'apprécie avant tout dans cette bd, c'est l'histoire simple, le point de départ, certes un peu simpliste, mais qui rend du coup tout le reste intéressant, et permet à l'auteur de donner libre cours à son imagination. Et il a l'intelligence de ne pas tergiverser, de ne pas alourdir le récit, de ne pas s'éterniser sur les potentiels prises conscience psychologiques. Roxalane sait ce qu'elle veut et elle y va. Enfin comme on peut s'y attendre après lecture du premier tome, l'histoire prendra une tournure tragique jusqu'à une révélation finale, laquelle n'est pas si tragique que cela puisqu' attendue plus ou moins.

J'ai aimé cette bd, je m'y suis plongé avec plaisir et j'ai réellement passé un bon moment de lecture. Seul petit défaut: les dessins sont quelque peu approximatifs, même si Pavlovic a su rendre parfaitement l'ambiance du monde infernal, qu'il situe non pas dans une autre dimension mais bien né de nos propres peurs, angoisses et interprétations, et donc bien présent en chacun de nous. D'où le parallèle avec la chair dont je parlais plus haut.

J'aurais aimé également une histoire plus longue de manière à développer cet univers.

Roxalane est une jeune veuve éplorée mais comme qui dirait peu farouche. Nous naviguons un peu dans un genre érotique fantasy. Bon, c'est du soft. A cela vous ajoutez des scènes d'une rare violence notamment dans les combats d'épée où les têtes sont souvent tranchées. Bref, cela ne fait pas dans le vertueux; c'est le moins qu'on puisse dire.



Pour autant, c'est une série originale qui mélange les genres au plus grand bonheur du lecteur. On retrouve même un peu du Thorgal dans ces aventures où l'héroïne se laisse guider par des forces occultes loin de toute chrétienté.



Le dessin de Boro Pavlovic s'améliore au fil des albums. La couverture du premier tome est digne de figurer parmi les plus belles de la bande dessinée. A noter qu'il existe même une intégrale de Roxalane. Au final, une série inventive et atypique très divertissante.

2 volumes sont regroupés dans cette intégrale. Sans raconter ce qu'il s'y déroule, je dirai que j'ai passé un bon moment de lecture, sans prise de tête philosophique ou politique, même si cette histoire possède un fond de réflexion écologique, très atténué tout de même. Elle nous emmène sur les traces d'un peuple primitif en proie à un mal venu d'ailleurs... et qui explique certaines légendes que nous connaissons bien. Elle nous emmène sur les traces d'une tribu au sein de laquelle le chaman prend une position déterminante dans son avenir et sa survie. C'est donc un voyage à deux époques qui nous est proposé puisque l'histoire contée à l'âge de pierre aura des répercussions évidentes sur notre époque. Et c'est à travers les yeux de deux femmes, chacune appartenant à l'une des époques, qu'on nous conte la sauvagerie humaine, et qu'on nous propose de croire que celle ci habite l'être humain quel que soit son niveau de sociabilisation ou d'éducation.

Le thème était plutôt intéressant à traiter, mais il se trouve que le récit traîne en longueur, et ce qui aurait pu être raconté en un volume est fait sur 2.

De plus on réalise très vite, avant même les personnages scientifiques qui étudient le mystère en question, de quoi il retourne, ce qui laisse la lecture plus que dispensable au vu de la conclusion, plus que réduite. Cette conclusion est loin d'être claire car, réglée en une page, elle ne laisse pas de quoi s'interroger sur une probable suite ni de quoi définir avec certitude qu'on est arrivé à la fin. Et si c'est la fin, celle ci est plus que bâclée à mon goût.

Bref une bd qui se laisse lire mais sans plus...

Lothario Grimm est un jeune-homme dont la principale préoccupation dans la vie est la bagatelle. Mais c'est justement pour ses capacités de séduction qu'un Monastica le repère et l'embauche pour rétablir la paix entre quatre royaumes qui se font la guerre depuis toujours sans parvenir à se départager (car ils sont de puissance égale !). Le plan du conseil des Monastica est donc de parvenir à la paix par le mariage, voilà pourquoi ils ont besoin de Lothario.

Mais avant de séduire ses futures épouses, il doit passer par un apprentissage sévère auprès du Monastica : équilibre, maniement des armes et résistance physique sont au programme.

J'ai été agréablement surprise par cette BD empruntée par hasard : l'histoire n'est très pas originale mais il y a de l'humour, du décalage, de la parodie et le tandem Lothario / Monastica fonctionne bien.

Les dessins sont agréables et bien adaptés à l'histoire, les dialogues sont travaillés et comportent de nombreux néologismes amusants.

Un bon divertissement.

Me voici en présence d'une bd légèrement déjantée, qui m'emmène dans un univers de fantasy agrémenté d'un humour potache, érotico sarcastique, où légèreté et badinage se côtoient de la première à la dernière page.

Nous suivons donc les aventures de Lothario Grimm, un coureur de jupons dont les talents vont être mis à contribution afin d'établir la paix entre les 4 royaumes régnants. Voilà pour le spitch, très simple, mais efficace. Car il permet de placer le personnage principal dans des situations plus que gênantes. Mais surtout il permet de faire émerger l'intelligence et la capacité d'adaptation de Lothario. Alors c'est surtout l'aspect comique et érotique qui ressort de ce premier tome, créant des situations cocasses rigolotes, qui permettent de passer un très bon moment de lecture. Le scénariste fait preuve d'une inventivité remarquable pour donner du corps à son univers et pour lui insuffler une authenticité et une originalité teintée d'humour, somme toute très appréciable. Le vocabulaire et les expressions de langage sont rigolotes ( sautiquette, vin de boursette, saintes soeurs de Montladsu...) et suffisamment explicites pour deviner immédiatement de quoi il est question.

J'apprécie particulièrement la légèreté de l'écriture; jamais de lourdeur, d'humour gras, grossier, jamais de vulgarité. L'humour y est toujours fin et judicieusement pesé.

Le numéro 2 se classe un peu au dessus du premier tome dans le sens où l'auteur nous offre un peu plus d'action, les personnages sont en réel danger, autant fac à la nature hostile, que face à leurs assassins. Cette double menace permet de nous rapprocher un peu d'eux et suscite suffisamment d'intérêt pour savoir comment ils vont s'en sortir.

L'imagination de Verlanger transpire également dans chaque page, notamment dans la diversité de l'écosystème. La conclusion vient vite avec son lot de révélations, mais laisse un sacré goût de frustration dans la bouche, car on aurait aimé plus de profondeur, plus de richesse, une suite aux événements et intrigues suggérés. Par exemple on aurait aimé en apprendre plus sur ces fameuses hydres d'Argolide, monstres présentés comme absolument dangereux, faisant l'objet d'une description certes sommaire mais assez révélatrice dans le tome 1, pour susciter l'inquiétude, d'autant que l'hydre et l'Argolide convoque chez nous des références mythologiques intéressantes.

Je fus très heureux d'acquérir cette bd tirée d'un roman de Julia Verlanger et de pouvoir apprécier l'étendue de son univers sous ce format là. C'est une bd qui se lit vite et facilement et j'en suis légèrement déçu car l'auteur ne s'attarde pas sur les personnages ni leurs relations. L'histoire est racontée vite fait, on va certes à l'essentiel mais elle manque cruellement de profondeur. Il me reste même une impression de superflu comme si le roman avait été résumé pour entrer dans le format bd.

En outre les dessins sont plutôt plaisants et les couleurs et teintes retranscrivent bien l'atmosphère poisseuse de la planète en question.

L'on sent quand même à travers toute la faune et la flore, décrite de manière très succincte, toute l'imagination de Julia Verlanger. Dommage que tout cela n'est pas été plus fouillé, mieux décrit.

Choisie pour compléter le défi du mois du challenge BD pour une thématique, j'ai lu à contrecœur cette BD qui ne m'emballait pas plus que ça. On navigue entre 2 périodes : l'âge de pierre où les hommes (indiens?!) vivent de cueillette et de chasse et notre période actuelle en Russie où une équipe de chercheurs a été dépêchée pour étudier des enfants loup-garou retrouvés par des militaires russes. C'est du fantastique avec des mythes et légendes dont les graphismes sont old school. Je verrai si je lis le dernier volume rien que pour compléter la série.

Pour ce tome 2, les aventures de Lothario nous emmène au royaume de Vulcania où il doit charmer la princesse du même nom, au tempérament sulfureux, et même sado maso. C'est l'ocasion d'étaler tous les talents du héros réparti entre le combat, la politique, l'acrobatie, la sautiquette, son sens de la mise en scène et sa ruse. Il va ainsi profiter des événements pour les tourner à son avantage. C'est d'ailleurs là la meilleure arme de Lothario car il fait preuve d'une véritable habileté à à retourner les situations à son avantage.

Ce tome 2 s'inscrit dans la lignée du premier et enchaîne directement avec celui ci. Les dessins sont très corrects même si je trouve quelques planches plus qu'approximatives; certains fonds sont pauvres lorsqu'ils sont complètement inexistants. Mais c'est généralement pour mettre en valeur des scènes d'action.

L'érotisme atteint son paroxysme dans ce tome 4. En effet il se démarque des autres par le nombre de scènes de sautiquette importantes. Et pour cause, Lothario Grimm doit jongler avec toutes ses épouses, qui ont décidé de se liguer contre lui afin de lui mener la vie dure et lui faire payer ses coquineries. Il s'en démarque également par la présence des personnages féminins plus que dénudés qui parsèment les planches.

Lothario s'envole jusqu'au royaume de Zéphyra dont les personnages sont représentés comme des anges. C'est l'ocasion pour les auteurs d'établir un parallèle avec la religion, et jouer la carte de l'opposition ange/démon. Cette opposition est incarnée par un personnage dotée d'une double personnalité, dont l'identité n'est révélée qu'en dernier tiers e l'histoire.

C'est le denier tome de cette quadrilogie, la conclusion du récit érotico, épico comique de Lothario Grimm, qui va jusqu'au bout de sa périlleuse mission. Tout se termine bien malgré les complots, les dangers, pour Lothario Grimm, qui se sacrifie, qui donne de sa personne pour satisfaire tout le monde....

J'ai vraiment pris plaisir à lire cette bd, c'est léger, rafraîchissant, rigolo...

Humour,action et situations cocasses sont encore au rendez vous de ce tome 3. Cette fois ci Lothario se rend à Aquaria, le royaume sous marin pour remplir sa périlleuse mission. Le scénario évolue; alors que dans les tomes précédents, l'objet de la mission du héros est connu, ici c'est l'inconnu jusque dans les dernières pages et la révélation finale, à laquelle on s'attend plus ou moins. Mais la question de la surprise ne concerne pas les auteurs. C'est bien les aventures badines de leur héros qui est mis en valeur. Plus que l'histoire elle même ou l'originalité, c'est bien l'humour et les situations rocambolesques qui sont à l'honneur, les revirements comiques, les inattendus et les résolutions de situations embarrassantes.

Celles et ceux d'entre vous qui aiment passer un bon moment à rire, sans se prendre la tête, peuvent se jeter sur cette quadrilogie. C'est léger, rigolo et jamais ennuyeux.

Un album intéressant dans un univers de science-fiction qui n'est pas sans rappeler Star Wars par certains aspects.



Si je n'ai pas forcément réussi à m'attacher aux personnages, j'ai beaucoup aimé les petits complots politiques en arrière-plan, et l'antagoniste principal, qui, pour le coup, on voit bien se développer au fur et à mesure de l'intrigue.



Ça m'a rendue curieuse de découvrir la suite.