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Citation de Alzie


L'immensité, on ne peut pas l'imaginer. Il faut la voir se déployer en une succession d'infinis. On sait que derrière la montagne il y a une vallée de rocaille où se dresse une nouvelle montagne mauve. Et si l'on vole vers l'ouest s'ouvre le désert du Namib. Des enfilades de dunes rousses et dorées. A l'est, le Kalahari sans limites.
A Antibes, la mer, seule, semble sans horizons. Mais c'est particulier. C'est fluide, tout bleu. Le vide lumineux. Ce n'est pas la matière tellurique. L'écorce cabossée de la terre rugueuse. Ce Hoggar barbare. L'infini matériel est plus vertigineux, plus bouleversant que l'infini fluide. Car subsistent des repères qui scandent le déroulement fantastique et donnent une échelle. L'au-delà est toujours marqué par un jalon lointain, roc massif, barre, surplomb violine, crête sanglante tel un poignard dressé qui, lui-même, signale des étendues solides nouvelles. Alors on sent la démesure. Tout s'ouvre. L'échine terrestre est la promesse d'une fuite sans fin à travers le corps de la planète. La chaleur est fixe. Une masse ardente. On est dedans. C'est de la matière aussi. Torride. Le ciel brut de bleu.
Un pays pour Nicolas de Staël, dirent Marine et Milos. Il y aurait peint des bleus, des rouges, des sédiments superposés, sans nuances intermédiaires. Dunes ocres et azur dessus. Front d'un plateau violet et strate jaune. Abrupts de couleurs, bloc à bloc. Sa grande période victorieuse.
L'aventure d'un paysage neuf sans bornes peut-elle sauver de la mort ? [...]

(p. 84 - 85)
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