Je fume et je mange pour les mêmes raisons, et de la même manière. Compulsivement, avec excès, tout en méprisant d'un côté l'intense satisfaction que ressent le corps, parce que de l'autre il y a la faiblesse, et l'aise repoussante avec laquelle l'esprit se plie aux exigences dangereuses de la chair. Chaque bouchée en trop, chaque cigarette, est une défaite de l'homme rationnel et une victoire de la dégénérescence addicte de ses instincts primaires. Je fais ça parce que je ne m'aime pas. Quand on se fait du mal en y prenant du plaisir, c'est qu'il y a une raison.