Citations de Patrick K. Dewdney (288)
À Thari-Gene, on me surnommait Othitege. Comprends-tu ce mot ?
J'en comprends le sens, dis-je.
Tu es celui qui regarde la tempête.
Braxxe acquiesça.
Oui, fit-il platement.
Les mânes dont je connais le nom sont loin, mais tu es leur instrument. Je n'ai pas peur. Et je suis venu regarder la tempête.
J'étais heureux de ces retrouvailles d'une façon un peu amère, parce qu'il me fallait bien constater que mon passé avait tendance à ressurgir de cette manière là, par bribes cloisonnées, avant de s'évaporer aussitôt.
. Syffe, lors de ses retrouvailles avec les Arces, dans la représentation de Bourre, à Port-Franc.
S
Vous vous trompez. Les fléaux que j’ai mentionnés sont les stigmates, mais ils ne sont pas le poison. Les jeux de pouvoir n’ont jamais été autre chose que le reflet de l’or qui les fait naître. Tant que l’or dira qui possède, tant que l’or désignera qui commande, tant que l’or divisera les terres et les fruits qu’elles portent, il n’y aura ni paix ni liberté.
Le temps efface et écrase, et c’est pourquoi ceux qui le peuvent taillent des plumes et laissent l’encre supplanter la mémoire des compagnons.
La bêche n’a pas besoin de savoir pourquoi elle creuse. Le couteau n’a pas besoin de savoir pourquoi il coupe. Nous sommes tous l’outil de quelqu’un.
Je pensais cerner les grandes lignes de ce qui se tramait, mais je préférais jouer au simplet pour entendre les choses telles qu'elles étaient vraiment.
Une maison est comme un enfant, il faut l'occuper ou se résoudre à sa ruine.
Tant que régneront chez nos voisins les lois de l'or et de l'épée, des hommes naîtront pour les transgresser.
Ceux-là feront sans cesse la conquête du cœur des misérables et de l'ire des puissants, deux victoires bien malhonnêtes d'après mon raisonnement.
L'acier dont ils se parent légitime le seigneur qui souhaite leur mort, tandis que l'argent dont ils font commerce assujettit le peuple qui les adule. À ne servir que soi-même, on n'ébranle rien de l'ordre du monde, on accompagne seulement son cours. Que les contes étrangers dépeignent si souvent le brigand en héraut de la liberté atteste pour tout dire d'une triste vérité : la liberté demeurera toujours incomprise par ceux qui méconnaissent leurs propres chaînes.
Otez à l'Ennemi tout ce qu'il possède et tout ce qu'il chérit. Asséchez chacune des oasis ou il puise l'espérance. Rasez les fondations mêmes de son existence car c'est de cette manière que se mène la guerre. [...] En agissant ainsi, vous condamnerez l'Ennemi à choisir entre deux chemins : celui de la rage ou celui du désespoir. L'un comme l'autre le conduiront à sa perte aussi sûrement que le poison.
La Pradekke, c'est la différence entre le savoir et la croyance. Croire que l'on sait est ignorant. Savoir que l'on croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
Chaque bruissement sauvage qui naissait alentour se superposait aux suivants en un long flot anxiogène.
Mon esprit à huit ans était un jeune loup en quête de subsistance, et cette faim était devenue tiraillante au cours de l'année qui venait de s'écouler, un appétit insaisissable mais profond. Cette porte qui s'entrouvrait, cette mince fente que me faisait miroiter le maître-chirurgien, j'y avais enfoncé le museau à m'en faire saigner, buvant avec passion les humeurs alléchantes qui laissaient présager du festin à venir.
Croire que l'on sait est ignorant, savoir que l'on croit ne l'est pas.
L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
[...]
L'aveu de sa propre ignorance est une démonstration de force.
Je m’efforçais de croire que le passé pouvait être effacé par le présent, que l’avenir était un horizon offert, le réceptacle de tous les possibles
La bêche n’a pas besoin de savoir pourquoi elle creuse. Le couteau n’a pas besoin de savoir pourquoi il coupe. Nous sommes tous l’outil de quelqu’un.
Le temps efface et écrase, et c’est pourquoi ceux qui le peuvent taillent des plumes et laissent l’encre supplanter la mémoire des compagnons.
Entre ce que l’homme désire et ce que l’homme craint, là se trouve le monde.
On a beau dire, la guerre reste l’affaire des hommes.
D’après mon expérience, il en va ainsi en chacun des lieux où les hommes acceptent le jeu des rois et des seigneurs, des princes et des parlements, partout en somme où l’on drape l’or et l’épée des atours respectables de la loi, pour justifier la misère et le massacre aux miséreux et aux massacrés.
L’idée même que deux hommes ou deux femmes puissent s’unir était considéré comme absurde, alors que de telles relations étaient les seules à être tolérées en dehors de l’hyménée, puisqu’aucun enfant ne pouvait en naître.