AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de BabelStef


Dans le calme absolu qui les enveloppait, on entendait très loin un avion bourdonner au-dessus de la forêt... C'était l'heure de la splendeur dans l'herbe, où les merles venaient prendre leur bain de soleil sur la pelouse. L'heure où l'univers semblait entièrement circonscrit aux limites de ce jardin, à l'intérieur duquel ils ne recevaient jamais personne et formaient tous les deux (Sybil avait rouvert son roman), une sorte de société secrète, parfaitement dissimulés par les arbres et les palissades.
Profitant de son application à lire, Homer, qui était à présent tout à fait réveillé, s'était tourné vers elle pour l'observer discrètement. Elle portait ce jour-là sa petite jupe à fleurs, si courte et si légère qu'il se surprit à regretter que leur comportement reste aussi respectueux, et leur communication aussi exclusivement verbale. Comme s'ils avaient oublié qu'ils possédaient également des moyens de préhension et de contact tactile, tels qu'en ont les animaux. Ils étaient si proches l'un de l'autre, chacun dans sa chaise, que Homer s'avisa soudain, malgré le veto de sa conscience morale, qu'il pourrait très bien en tendant ses grandes mains, s'emparer par surprise de ses seins menus et les presser tendrement, pendant qu'elle continuerait à tourner les pages de son livre... Mais il ne bougea pas bien entendu, en homme exercé de longue date à se contrôler.
Sans compter que l'idée que cette femme, apparemment chaste et réservée, n'attendrait rien moins qu'une déclaration d'amour ou un geste clair et univoque de sa part lui paraissait à la fois présomptueuse et imprudente. Il n'en était pas encore à prendre ses désirs pour des réalités... Il emprisonna donc ses mains entre ses genoux et se tourna de l'autre côté pour regarder les merles sautillants.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}