Pourquoi, vers dix-huit ans, ai-je quitté le centre de Paris et rejoint ces régions périphériques ? Je me sentais bien dans ces quartiers, j'y respirais. Ils étaient un refuge, loin de l'agitation du centre, et un tremplin vers l'aventure, l'inconnu. Il suffisait de traverser une place ou de suivre une avenue et Paris était derrière soi. J'éprouvais une volupté à me sentir à la lisière de la ville, avec toutes ces lignes de fuite... La nuit, quand les lampadaires s'allumaient place de la porte de Champeret, l'avenir me faisait signe. (p. 96)