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Citation de Lazlo23


Je marchais d’un pas léger comme si j’étais arrivé un soir de juillet dans une ville étrangère. Je m’étais mis à siffler l’air d’une chanson mexicaine. Mais cette fausse insouciance n’a pas duré longtemps. Je longeais les grilles du Luxembourg et le refrain de "Ay Jalisco no te rajes" s’est éteint sur mes lèvres. Une affiche était collée au tronc de l’un des grands arbres qui nous abritent de leur feuillage jusqu’à l’entrée des jardins, là-haut, à Saint-Michel. « Cet arbre est dangereux. Il va être abattu prochainement. Il sera remplacé dès cet hiver. » Pendant quelques instants, j’ai cru que je faisais un mauvais rêve. Je demeurais là, pétrifié, à lire et à relire cet arrêt de mort. Un passant est venu me dire : « Vous vous sentez mal, monsieur ? », puis il s’est éloigné, sans doute déçu par mon regard fixe. Dans ce monde où j’avais de plus en plus l’impression d’être un survivant, on décapitait aussi les arbres… J’ai poursuivi ma marche en essayant de penser à autre chose, mais c’était difficile. Je ne pouvais pas oublier cette affiche et cet arbre condamné à mort. Je me demandais comment étaient les têtes des membres du tribunal et celle du bourreau.
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