Il y a des ombres dans le monde de Mervyn Peake,
une forêt mélancolique dans l'âme de Lord Tombal, le soixante-seizième comte crépusculaire,
et des lumières, une chênaie au silence doré sur les pentes de la montagne de Gormenghast
où vit une créature, mi-fille, mi-oiseau, désintégrée par un éclair ;
mais cette mélancolie livrée en pâture aux hiboux
et cette créature dont la grâce surnaturelle est à chaque trait de plume corrigée par un appétit de vivre
- convoiter un jouet, ou déchiqueter à belles dents la chair d'une pie
- qui est celui des enfants,
loin d'évoquer un monde situé à des années-lumière du nôtre dans quelque imaginaire collectif et bouclé (...)
sont au contraire d'une saisissante réalité.
(in "Mevyn Peake, L'Artificier", Préface de Gormenghast)