Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour la 35ème chronique, le 08 janvier 2020, Patrick présente l'auteur français Pierre Siniac.
Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com
Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com
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Ben, si je voulais donner dans le second degré, je dirais qu'en presque trente ans de carrière, c'est la boîte la plus nickel qu'il m'ait été donné de voir. Tout semble baigner. Les salariés ne se plaignent jamais. Les filles doivent porter des minijupes et des chemisiers transparents, mais c'est de leur bon vouloir, il y a deux cents salariés et aucun élu du personnel, mais c'est parce que personne n'en voir l'utilité... (p.33)
Cette proposition radoucit Alain. Il avait envie de se perdre dans l'alcool. Pourquoi pas avec un suicidaire, du moment qu'il payait son coup.
...je suis sans doute quelqu'un qui n'a pas une très haute opinion del'espèce humaine, qui a tendance à voir le mal partout, mais étant donné mon expérience, c'est la deuxième solution que je retiens. Je vous arrête donc pour complicité, en vous faisant quand même grâce de ne pas vous considérer comme la meurtrière. Si vous voulez bien me suivre…
Il avait rendez-vous à 15 heures, l'entretien allait durer une heure au plus, il pourrait prendre le train de 16 h 30 et être de retour à Béthune pour 17 h 15 avec, il l'espérait, une bonne nouvelle : sa sortie de la galère, la fin de trois années de chômage qui l'avaient plongé dans une terrible dépression. Dans ce genre de situation,on peut avoir un sursaut d'énergie, qui vous remonte d'un coup à la surface. C'est ce qui s'était passé le matin même quand il était allé chercher le journal .Des annonces, depuis trois ans, il en avait lu des tas avec un air désabusé. Sans savoir pourquoi, celle de ce matin l'avait regonflé à bloc. Elle avait résonné dans sa tête, ravivé son esprit et sa volonté. Il s'était dit : « C'est pour moi, y'a pas à hésiter ! ».
Elle s'était trompée à propos de Bernard. Jusqu'à présent, elle le voyait comme un garçon à protéger, avec lequel il fallait être attentionné. Elle vient de découvrir un être sans scrupule : le genre d'individu avec lequel il est nécessaire d'user de la plus grande diplomatie.
— Écoute bien, notre cher ami Francis, éminent salarié d'Assur Prévoyance, nous a fourgué un contrat d'assurance vie ou plus exactement un contrat d'assurance sur la mort, qui te garantit 300 000 € s'il m'arrivait malheur…Gisèle était horrifiée.— Mais tu ne vas quand même pas…
— Si, si, fit Alain, tu as très bien compris où je veux en venir. Pour la police, c'est Alain Lefage qui a été tué hier soir par un TER. Eh bien, on ne va surtout pas les contrarier, on va encaisser le magot et se tirer de ce pays de merde, de ce système de merde dont je n'ai plus rien à espérer, si ce n'est de finir comme une cloche. Tu entends ? Comme une cloche !
— Mais c'est de l'escroquerie, ce que tu veux faire ! s'indigna Gisèle.
Solange, c'était sacré, il ne fallait pas y toucher. Il aurait été furieux que Francis couche avec elle mais il avait été rassuré puisqu'il semblait ignorer ses avances. Qu'il l'ait soumise à sa volonté au point de la faire mentir est peut-être pire. Il va donner une bonne leçon à ce Francis, afin qu'il laisse sa Solange tranquille. Elle retrouvera sa liberté et n'ira pas témoigner qu'elle avait passé la nuit avec lui alors qu'il chargeait le cadavre d'Alain Lefage dans son coffre avec sa maîtresse. Il allait voir ce qu'il allait voir ! Tandis qu'il roule sur la route de Saint-VenantBernard ne pense qu'à sa vengeance.
Gisèle le regarda partir. Elle était confiante. Elle espérait qu'il réussirait à arrêter l'alcool. Son dernier emploi l'y avait plongé. Trop de stress, trop de fatigue, trop de surmenage… trop de tout. Dans ces cas-là, on cherche sa dope. Le whisky ne pose pas de problème, il est en vente libre et se boit facilement, en laissant une douce chaleur à l'intérieur du corps. Il en avait bu beaucoup… de plus en plus… et n'avait pas su s'arrêter, au point d'être ivre au travail et de s'énerver sur un responsable qui demandait toujours davantage et qui en retour reçut son poing dans la figure.
Geneviève après 30 ans de bons et loyaux services au cabinet du docteur Francis Lesigne , a décidé ,après avoir rencontré un homme avec qui elle veut refaire sa vie de partir avec lui pour Grasse ....
Francis ne supportant pas cette décision décide de la droguer et de l'enfermer dans le bunker construit dans sa maison par son père ... Juste pour son bien , pour lui éviter de faire une bêtise ....
Bien sûr , l'inquiétude de son ami Norbert va faire enquêter la police sur sa disparition , même un ancien flic alcoolique obsédé par d'anciens crimes...