En 1969, alors que les incidents frontaliers armés entre les deux pays se multipliaient le long de leur frontrière naturelle, le fleuve Amour, Mao donna pour consigne de "creuser des tunnels profonds", pour protéger la République populaire contre d'éventuels raids aériens soviétiques. A Pékin, 300 000 personnes prirent part à cette campagne, creusant quelque 20 000 abris.
Leur vie n'a rien du conte de fées. Ils sont presque tous des mingong, des ouvriers migrants, qui ont quitté par dizaines de millions les campagnes chinoises désoeuvrés, pour affluer dans les métropoles à la recherche d'un emploi, s'inscrivant dans la plus migration humaine de l'histoire.
Les ouvriers migrants habitent sous terre, comme les rats, et vivent dans les mêmes conditions que ces rongeurs avec très peu, ou pas du tout de lumière naturelle et dans un habitat très humide, explique Lu Huitin, professeur de sociologie à l'université de Pékin.
Dès la nuit tombée, les "rats humains" de Xibahe Zhongli dévalent les escaliers en béton menant vers les entrailles de la résidence, bondissant d'une pierre à l'autre pour ne pas se mouiller les pieds en atteignant les galeries envahies par les eaux saumâtres.
Dans sa maison de Yaolin, lese vrais rongeurs vivent comme des rois.