Rencontre et lectures musicales avec Michael Lonsdale, Patrick Scheyder, Maydan Matar; autour de "Jardins d'Orient et d'Occident"
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Un arbre est un édifice, une forêt est une cité, et entre toutes les forêts, la forêt de Fontainebleau est un monument. Ce que les siècles ont construit, les hommes ne doivent pas le détruire. (Victor Hugo)
Et Sand de conclure :
En Amérique, (l'homme) s'acharne avec fureur contre le monde primitif qui lui livre un sol admirablement nourri et préservé depuis les premiers âges de la végétation. L'œuvre de dévastation s'accomplit. Nous aurons du blé, du sucre et du coton jusqu'à ce que la terre fatiguée se révolte et jusqu'à ce que le climat nous refuse la vie.
Mais savez-vous - réplique Théodore Rousseau - quelle est la différence entre un chêne et une latte ? C'est qu'un chêne fait des millions de lattes tandis qu'un million de lattes ne pourraient faire un chêne.
La nouveauté fait souvent peur, consciemment ou inconsciemment. Elle est associée à la perte de repères, à la perte éventuelle des acquis, à la rupture des habitudes. Notre cerveau déteste cela. Les sciences cognitives sont catégoriques : l'être humain a toutes les peines du monde à activer son circuit de la récompense en prenant des décisions pour le futur, dont il ne peut mesurer les effets immédiats. Nous sommes par nature des animaux court-termistes.
Cette projection (de George Sand) croise le débat actuel entre une forêt "naturelle" et une forêt plantée par l'humain. Un débat porté par des scientifiques comme Francis Hallé, qui distingue nettement les forêts dites primaires, non exploitées et modelées par l'homme, de celles, artificielles, plantées par l'humain. La forêt primaire accueille une faune et une flore différentes de celles créées par l'homme, qu'on pourrait appeler des bois. Dans la pertinence de son analyse, Sand distingue une forêt alignée - un champ de bois - d'une forêt ancestrale.
Or la destinée humaine n'avance que par deux choses : des idées et l'exercice de la politique, au sens le plus large du terme, qui génère des actes et des engagements.
L'information sans le pouvoir, c'est l'impuissance. Le pouvoir sans les idées, c'est la démagogie.