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Critiques de Patrick Senécal (1279)
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Sur le seuil

Auteur culte au Québec, Patrick Sénécal détient une imagination de folie dans chacun de ses romans, peu étonnant que tous ses livres soient tantôt en rupture de stock et tantôt adaptés au cinéma.



Anxiogène, haletant, folie furieuse, intrigue sensationnelle, Sur le seuil maitrise tous ces ingrédients qui font de ce thriller, un livre impossible à refermer, le front suant, les nuits blanches, la peur au ventre.



Pourquoi l'écrivain fétiche Thomas Roy s'est-il mutilé les doigts et voulut se suicider? A l'hôpital psychiatrique où le Dr Paul Lacasse et sa jeune collègue Jeanne Marcoux travaillent, les voilà en charge de cet écrivain retrouvé à moitié mort dans un état lamentable et catatonique. Les jours passent et le silence résonne comme un cri d'outre tombe. Monette, le journaliste s'en mêle, voulant absolument écrire un roman sur cet écrivain culte. Jeanne voue elle une dévotion sans précédent pour ce romancier de l'horreur qu'elle considère comme le meilleur écrivain de ce genre de tous les temps. Puis, personnage phare, le Dr Paul Lacasse qui semble au bout du rouleau mais ne se départit pas de sa mission à l'hôpital nous servant à l'occasion des passages assez mémorables et drôles de son expérience professionnelle. Un paradoxe bien appréciable dans cette histoire plus qu'anxiogène.



Les livres horrifiques de Thomas Roy semblent étrangement reliés à la réalités et lorsque la vérité apparait peu à peu, la folie semble insaisissable. Entre travail scientifique et irrationnalité, Sénécal nous perd dans le labyrinthe de la folie, thème qu'il semble affectionner particulièrement.



Après avoir eu un gros coup de coeur pour 5150, rue des Ormes, j'ai jeté mon dévolu sur ce thriller qui a rempli son rôle avec brio. Sans quelques longueurs qui nuisent un peu à la fluidité de l'histoire, ce roman est impeccable sur toute la ligne avec une mention particulière pour le psychiatre Paul Lacasse qui est travaillé finement. On rentre en immersion totale dans le psyché de cet homme, dans ses peurs, ses doutes, sa fatigue professionnelle et existentielle. Sa dernière affaire avant sa retraite, Thomas Roy, risque bien de lui apporter pas mal de sueurs froides.



Comment faire accepter à un psychiatre que certaines choses échappent à la logique et à tout entendement scientifique? Quelles sont les limites de l'équilibre mentale?



Quand la littérature rejoint la réalité, quand la fiction s'inspire de la vie à un point tel que nous lecteurs, entrevoyons le début d'un état panique, j'en appelle au maitre de l'horreur: Sénécal.



Un auteur que je vous recommande de découvrir si l'envie de frissonner vous titille.
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Le passager

Une première immersion pour moi dans l'univers de Sénécal . J'ai beaucoup aimé même si certaines tournures de phrases québécoises m'ont un peu dérangée dans la fluidité de ma lecture.



Néanmoins l'intrigue est maîtrisée et pourtant ce n'était pas gagné car dès le début je me suis demandée ou il voulait en venir avec un jeune professeur qui doit enseigner la littérature de l'horreur alors qu'il n'y connait que dalle.

Mais au final c'est une introduction très réfléchie et très bien menée.



C'est assez palpitant à lire , car on a vraiment envie de savoir le pourquoi du comment et on tombe étrangement de haut car on s'attend a beaucoup mais en tout cas pas à ça ( enfin pour moi)… et pourtant on reste malgré tout dans du classique



Une très belle découverte et je n'en resterais pas là, d'autres romans de cet auteur ont déjà rejoint ma pal
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5150, rue des Ormes

Cela faisait des siècles que je n’avais pas fait une bouchée d’un thriller. A peine deux jours et encore. Dévoré c’est le mot.



Yannick Bérubé, vingt-trois ans n’était qu’un jeune homme ordinaire quand sur son vélo, il fit un vol plané devant un chat noir lui barrant la route. Mal en point, il va s’arrêter au 5150, rue des Ormes. Pour son plus grand malheur. Le voilà retenu prisonnier contre son gré auprès d’une famille qui ne tourne pas bien rond. Le père, Jacques Beaulieu en tout point ordinaire n’a que deux obsessions : la justice et les échecs. Peut-être une troisième avec sa cave où il y passe les trois quart de son temps.

Maude Beaulieu, l’épouse, fervente croyante qui met le devoir au-dessus de tout et ne jure que par dieu et son mari.

Michelle, l’aînée, mystique et rebelle, on ne sait quoi penser de cette ado tantôt lucide tantôt complètement dingue.

Anne, la petite dernière, handicapée, son regard est celui d’une morte, d’un zombie, elle est mutique et dépourvue d’expression.



Entre la séquestration de Yannick et le journal de Maud qui retrace tout le parcours avec son mari, on va suivre ici l’endoctrinement du jeune homme faute à son isolement forcé et à ce qu’il va découvrir.



Un thriller diabolique qui tient la route avec une atmosphère et une tension a vous donner la chair de poule. Le dérèglement psychique, la déconnexion au réel sont extrêmement bien rendues. Les pages se tournent avec fureur sans pouvoir lâcher l’affaire.



Bravo aussi pour la mise en tension autour des échecs qui donne une dimension remarquable tantôt réaliste tantôt horrifique.



Cette descente progressive au cœur de la folie est un carton plein. Un thriller hautement addictif.



Un huit-clos au cœur de la folie efficace à tous niveaux. C’est tout un art de nous immerger au cœur d’une famille dysfonctionnelle et de les suivre année après année dans leur descente en enfer progressive.



Carton plein !
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Les sept jours du talion

Première incursion dans l'univers de Patrick Senecal et j'en sors ko. Quel roman magistral !



Qui ne voudrait pas se venger du meurtrier et violeur de son enfant si tel drame arrivait ?

Déjà estomaquée par Mon père de Delacourt, Senecal place la barre plus haut en nous servant les sept jours du talion. Sept jours où le père de famille équilibré jusqu'à lors, brillant chirurgien va élaborer tout un plan pour que le monstre de sa fille soit sous sa coupelle durant sept jours. Bruno Hamel n'acceptera pas que l'homme qui a enlevé la vie de sa fille Jasmine, sept ans n'encoure que 15 ou 25 ans de prison. Si peu contre le silence éternel de sa fille.



Roman qui brille surtout pour son atmosphère ténébreuse et psychologique, les scènes de tortures sont peu détaillées pour éviter l'indigestion. L'histoire est bien plus subtile qu'elle laisse paraître. Plus Hamel va s'acharner sur le monstre, plus les rôles vont s'inverser insidieusement. À bout de force et de lucidité, le monstre criera « je suis en enfer, vous êtes le diable ». Hamel lui, sombrera progressivement dans un monde gris en noir et blanc, dénué de couleurs. L'écho de sa haine deviendra son bourreau comme si au fond de tout acte monstrueux, l'humain se battait bec et ongle pour l'amour et la vie malgré tout.



On ressent ici combien l'homme est torturé par sa conduite, il ne parvient pas à satisfaire sa vengeance et sa haine. Il y a une montée très prenante et très bien rendue de cette humanité qui veut elle aussi se battre et rester debout. Hamel trouvera-t'il le réconfort recherché à venger sa fille ?



Tout un débat et que de questions à travers ce maestro de livre !
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Hell.Com

Internet est un outil formidable pour se documenter, lire, rêver, voyager, s'amuser...ou encore...pour acheter des armes, des drogues, pour se connecter à des sites pornographiques, joindre un réseau pédophile... et donc, constatant que l'humanité se fait tant de bien avec autant de Mal, Patrick Senécal a créé : Hell.com.



Non, non, ne cherchez pas...ni vous, ni moi n'avons les moyens pour y accéder. Il faut être un Daniel Saul (dont Senécal narre ici l'histoire) d'un monde bien élitaire afin de pouvoir fréquenter ces hautes sphères du Pandémonium.

Il faut être riche, très riche, être autoritaire et capable de manipuler les autres, être convaincu de son pouvoir et de sa puissance, savoir regarder le vulgum pecus avec mépris et surtout, croire foncièrement que l'argent peut tout acheter.

Mais cela ne suffit pas. Il faut également avoir cette "chance" de tomber sur un ancien élève de son école huppée qui va vous introduire dans ce "club" tres select.

Daniel recroise donc le chemin de Martin Charron -nom de famille qui sonne comme un avertissement, n'est-ce pas ?- Alerte que Daniel préfère toutefois ignorer...et c'est donc bien ce "nocher" qui va l'embarquer dans l'enfer !



Mais Daniel est aussi un père. Père ayant la garde d'un adolescent de seize ans qui doute. Qui doute du bienfait de son existence et qui lance de violents signaux de détresse que son père feint de ne pas remarquer... parce que Daniel est trop occupé à jouir de ses prestations sexuelles et diverses autres réjouissances déviantes que Hell.com permet de réaliser.

Jusqu'au jour où les orbières lui tombent...



Dans cette variante informatique et contemporaine de l'enfer, Senécal raconte la lente descente, pavée de tentations, en s'exprimant crûment et sans détours... n'épargnant aucune atrocité à son lecteur : ni les scènes de sexe empreintes de violence, ni les scénarios de barbarie. le lecteur, tel un voyeur, ne peut qu'assister, impuissant, à cette brutalité qui va crescendo.



Or, Daniel n'est pas un monstre ! C'est un homme, un père, cachant en son for intérieur tous les aspects de l'être humain. On le déteste, on le méprise, on compatit, on le plaint...on arrive même à lui trouver des excuses... et à chaque marche qui l'amène irrémédiablement dans l'abîme, on essaye de ne pas répondre à cette question, qui insidieusement s'impose : ...et vous..."jusqu'où vous iriez" ?





(Je déconseille fortement ce livre aux lecteurs sensibles)
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Le passager

Angoissant, inquiétant et effrayant! Ne prenez pas un inconnu en stop, ne prenez...





Étienne se dit qu'il a fait une terrible erreur, en s'arrêtant. La silhouette du " pouceux" se découpe à contre-jour de façon impressionnante, "telle une entité mystérieuse émergeant des ténèbres. "

Trop tard!





Alex Salvail a habité la région pendant 20 ans, et semble familier à Étienne. " Ses yeux sont grands et noirs, d'un noir très profond,... et son regard est parfois insistant."





Étienne lui explique le cours de littérature fantastique, qu'il donne (pourquoi on confie tout, à un quasi inconnu?) et Alex lui parle alors de la cruauté des enfants...





Le contraste entre l'innocence des enfants et l'horreur, dans la littérature.

- L'innocence? Les enfants sont cruels, Étienne. Qu'est ce qui est le plus fascinant pour un enfant?

Le Mal!





- " Les psychopathes, les maniaques, les tueurs en série, ce sont des adultes qui retrouvent leur curiosité d'enfance..."





Les rêves d'Étienne vont re-surgir, il avait oublié... Tiketik - ketik- ketik... "Le bruit de la chaîne de vélo, toute rouillée, se fait entendre, grinçant... "





A la fin de son cours, Étienne demande à ses étudiants, s'ils se souviennent de jeux cruels, pendant leur enfance.

L'un brûlait les ailes des abeilles. L'autre arrachait les ailes des mouches, ou les pattes des araignées.

Pascal, lui, arrachait les yeux des grenouilles et il gardait les yeux dans un gros bocal.

-" Je vidais le tout par terre, pis je comptais les yeux, je les comparais, les classais...

Et sur le cadavre d'un chat..."





"L'horreur... et une sorte d'épouvante ahurie", dans la salle de cours....

Lecture "Challenge canadien Siabelle". Lisez la critique de Siabelle qui a eu l'idée de faire monter un ...passager".
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Les sept jours du talion

Bruno Hamel est médecin et a tout pour vivre une vie heureuse. Une femme aimante et une petite fille qu'il aime plus que tout. Jusqu'au jour ou un homme lui vole sa fille en la violant et en la tuant. Cet homme équilibré qu'est Bruno Hamel va passer de l'autre côté de la frontière du bien et du mal et va exercer une vengeance implacable.





J'ai particulièrement aimé ce roman parce que l'auteur a une façon logique et implacable de traiter cette vengeance.

Franchement combien d 'entre nous , si il arrivait quelque chose de ce genre a un de nos enfants, réagirait de la même façon que Bruno? Se venger et torturer lentement cet être qui a fait tant de mal à la chair de notre chairs ?

Mais l'auteur ne s'arrête pas là .. tout au fond il relate 3 possibilités de réaction face a un acte immonde.. et en fait on se rend compte que les 3 sont justes, que les 3 sont des réactions humaines. Avant ce roman j'étais pleine de certitudes , j'étais sûre de ma réaction, aujourd'hui je le suis beaucoup moins…



Et puis il y a le côté psychologique aussi. on se rend compte que la folie tourne autour du personnage principal, mais cette folie est-elle due a la perte de sa fille, ou alors a l'acceptation des actes immondes qu'il commet sur le violeur ?



Biens sur les personnages sont très travaillés, tout comme le scénario. Rien n'est laissé au hasard. Mais j'ai particulièrement aimé les noms donnés aux policiers, sans oublier la description et la façon d'être du policier principal qui mène l'enquête Mercure qui m'a juste fait penser a Columbo.



Sénécal est implacable, dans sa logique , dans son histoire… je suis conquise par la maitrise et le savoir faire de cet auteur.
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Le passager

Suite aux critiques de mes amis Siabelle et Cascasimir, j'ai ajouté à "ma petite pal thrillers " ce roman de Patrick Sénécal. Bien

que j'en lise très peu et que je dispose, par conséquent, de peu d'éléments de comparaison, je crois quand-même pouvoir dire qu' en matière de thrillers, j'ai connu plus palpitant. Celà ne signifie absolument pas, bien sûr, que ce livre manque d'intérêt, mais peut-être aurait-il gagné à avoir un peu plus de rebondissements et une structure moins linéaire. Par contre, c'est avec plaisir que j'ai découvert quelques expressions de nos amis Québécois, et avec grande stupéfaction que j'ai constaté que dans cette partie du monde, les mots "couple" et "job" sont du genre féminin. J'ai d'abord cru à une coquille, mais non. Ce livre n'est ni ennuyant ni palpitant, je ne le recommande ni ne le déconseille. Ce que je vais ajouter est très personnel, mais je crois bien que je prendrai encore plus de recul avec ce genre de littérature, car il me semble que plus j'avance dans la vie, et plus j'ai de mal à me confronter aux côtés sombres de l'humanité.
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Le passager

Quand Étienne décroche un poste de professeur de littérature fantastique dans le cégep (collège) où il a été étudiant, à Drummondville sa ville natale, sur le moment il n'envisage pas de déménager. Trois cours par semaine ne le justifient pas, il préfère se coltiner des allers et retours entre Montréal et Drummondville, sauf le mercredi où dîner et dormir chez ses parents lui évitent un lever très matinal.



Mais l'autoroute 20 se révèle vraiment ennuyeuse. À vrai dire, tellement lassante que contre toute prudence un soir le jeune prof prend en stop Alex. L'inconnu est sympathique bien qu'un peu dérangeant avec ses questions et ses réflexions bizarres. Et d'abord est-ce bien un inconnu ? Étienne, qui a proposé de prendre Alex à chaque fois qu'il passe, n'en est plus très sûr, et ça aurait tendance à lui fiche vaguement la frousse, car depuis cette maudite amnésie qui l'a frappé à l'âge de huit ans, il sait qui lui manque des pans entiers de son enfance.



En repensant à ses premières années qui ne s'est interrogé sur la part d'imagination dans ses souvenirs altérés par le temps. Un moi en partie oublié qui est source d'inquiétude parce que justement il échappe à la mémoire. Patrick Senécal, avec la truculente langue québécoise qui est la sienne, joue habilement sur cette amnésie naturelle pour monter un scénario diabolique. Mine de rien, le passager qui embarque à nos côtés finit par vraiment nous effrayer. Mais heureusement, ce n'est que l'horrible cauchemar d'un excellent roman policier - addictif parce que l'horreur est fascinante, comme le dit très justement Etienne.
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Sur le seuil

Une lecture hypnotisante et fascinante...



Un psychiatre, doutant de tout et qui, en fin de carrière, a perdu toute foi en sa profession, qui n'arrive plus à définir s'il ressent encore quelque chose pour le monde qui l'entoure (ses patients, ses collègues, sa femme...) reçoit un ultime patient : le romancier Thomas Roy. Personne ne comprend pourquoi ce célèbre auteur de thrillers horrifiques, au sommet de sa gloire, a essayé de se suicider après s'être automutilé. Profond accablement après une déplorable agression ? Dépression parce que se sentant coupable pour avoir exploité tant d'horribles faits divers dans ses romans ? À moins que ce soit la crainte... la terreur... de quelque chose ou quelqu'un ?



L'histoire que raconte Senécal ressemble à une traversée d'une forêt sombre, une nuit sans lune... d'abord vous avancez, sûr de vous... Un subit bruissement vous fait dresser les oreilles... aux aguets maintenant, vous poursuivez... le cheminement vous semble long... un autre bruit hâtif vous fait presser le pas... appréhensif, vous continuez, à court d'haleine mais comme magnétisé... Quand, soudain... Vous vous trouvez sur le seuil d'une trouée... et toute l'horreur retenue vous saute alors à la gorge !
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L'autre reflet

Un écrivain en mal d'inspiration, Michael et une détenue qui tue sans émotion, Wanda.



Un duo improbable dont les destins vont devenir indissociables.



Michael, l'écrivain de romans noirs, nous amène dans les coulisses de la création littéraire, tout en nous faisant partager le petit monde littéraire québécois. Sénécal va même jusqu'à glisser de vrais auteurs dans sa galerie de personnages.



Wanda, en prison pour meurtre va devenir la « muse » de l'écrivain. Pour le meilleur et pour le pire.



J'ai tourné frénétiquement les pages de ce roman car j'ai retrouvé le Patrick Sénécal des grands jours. Cet auteur a le pouvoir de vous embarquer et vous fait le coup du grand huit émotionnel !



Autant, son précédent roman m'avait un peu déçu (Faims), autant celui-ci m'a enthousiasmé.



Un Sénécal en pleine forme pour un bon roman noir à la croisée d'un MISERY ou de LIAISON FATALE, qui m'a fait frémir.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le Vide, tome 1 : Vivre au Max

"Le Vide" de Patrick Senécal - La chronique au bord du gouffre...



Avec "Le Vide", on se sent happé dans un univers tourbillonnant, un abysse sans fond. C'est une expérience aux confins de la folie que nous délivre un Patrick Senécal qui pète la forme.



"Le Vide", c'est tout d'abord une intrigue très originale dans l'approche, encore plus quand on sait qu'elle a été écrite en 2006. C'est aussi un roman visionnaire.

Pas simplement parce qu'il parle de l'abrutissement des masses qui regardent des programmes mornes, putassiers et sans intérêt (mais je ne serai pas celui qui jette la première pierre, ça m'arrive aussi) mais surtout pour le chaos et la violence qu'il décrit et qui renvoient à des faits d'actualités qui ont marqué ces derniers mois au fer rouge. C'est bluffant !



Un vrai phénomène de société décrypté et annoncé tel une pythie moderne par l'écrivain inspiré.



C'est ensuite un style enflammé, puissant, hypnotique qui nourrit un besoin de beauté absolue. Avant l'histoire, ce sont les mots qui secouent le lecteur. Qu'ils soient drus, qu'ils soient crus. Car en plus d'aligner de jolies phrases, quand il parle de cul, et il en parle, Senécal appelle un chat un chat et une bite une bite. Oui... Et c'est chaud !



"Le Vide" est une (dé)construction hallucinante, un vertige vers le néant qui s'esquissent sous nos yeux. L'auteur renforce la désorientation du lecteur avec un chapitrage qui paraît aléatoire (évidemment, ce n'est pas le cas), en démarrant par le chapitre 21, et dont les numéros résonnent comme une perte des sens troublante.



Ce sont des personnages qui sortent de l'ordinaire, en souffrance, scarifiés de fêlures disgracieuses, qui suffoquent. Peut-être un peu trop d'ailleurs...



Mais c'est avant tout un récit captivant qui va t'embarquer. Toi, puis toi et toi aussi là-bas, te planque pas. On t'a vu ! Il va t'embarquer aussi ! Y a pas de raison ! Fais pas le malin !



Après, le roman n'est pas exempt de défauts. Certaines scènes et certains personnages sont assez répétitifs, la dépression suinte dans les pages et est très (trop ?) communicative. À ne pas lire si tu viens de te faire plaquer ou de perdre ton boulot.



Cependant, il est à recommander parce que ne pas le lire, ce serait louper une expérience livresque hors du commun, ce serait passer à côté d'un grand auteur, ce serait se priver d'un moment inédit. Et ça, c'est pas possible les ami(e)s. 3,5/5



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Le passager

"- Dire à un enfant que quelque chose est mal, c'est le meilleur moyen pour éveiller sa curiosité.

- Tout le monde sait ça, fais-je remarquer.

- Oui, mais tout le monde le fait pareil. Pis si l'enfant décide d'essayer quelque chose d'interdit pour justement voir ce qu'il y a de mal là-d'dans...

[...]

- ...c'est là qu'il peut devenir cruel."



C'est autour de ce thème : la fascination pour l'interdit, que l'auteur a construit l'intrigue dans ce petit thriller (210 pages) écrit dans un style très fluide avec beaucoup de dialogues entre le protagoniste et son "anti-héros".

Le suspense va habilement crescendo, rapidement accroché par l'histoire, le roman se lit vite.

Mais...d'emblée je n'ai ressenti aucune sympathie pour le personnage principal qui, en tant que adulte essaie de percer la chape de l'amnésie qui entoure son enfance.

Et... à moins de la moitié du récit, la clé du gammick (nous sommes dans la littérature québécoise, avec son florilège d'expressions d'outre-Atlantique) m'apparaissait clairement...deviner la fin en si peu de temps m'a enlevé une partie de plaisir de lecture...
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Aliss

Il y a quelques jours une amie me demandait de lui établir une petite liste de tous mes thrillers préférés, ceux que j'estime incontournable.

Je me suis bien évidemment empressée de lui rédiger cela avec un grand plaisir.

J'ai donc pris mon grand cahier vert où je note toutes mes lectures depuis mars 2013. Et puis, ma petite liste, au fil des pages, devenait beaucoup moins petite, c'était vraiment chouette ! Je me suis remémoré pleins ce superbes instants, j'ai retrouvé nostalgiquement quelques émotions que j'avais ressenti, c'était trop bon ! ...Jusqu'au moment où je suis arrivée à mes lectures de cette année...

Parce que là, je me suis fait la réflexion que des gros coups de coeur, j'en avais pas eu énorme pour l'instant... Que mon top 3 ne serait sans doute pas trop compliqué à composer en janvier...

Ca m'a franchement désolée... et je me suis demandé si ce n'était pas moi qui était trop sévère, beaucoup trop exigeante, si j'en attendais pas trop de certaines de mes lectures et que par conséquent, je passais à côté...

En plus de cela, depuis quelques temps, beaucoup de difficultés à me motiver, me poser, pour faire des retours, donner mon avis, ici... Bon, plusieurs causes aussi à cela, plus ou moins indépendantes de ma volonté, mais, tout de même, une tonne de questions a donc envahi mon cerveau et m'a bien perturbée et ennuyée...

Mais Aliss est arrivée !!! Avec toutes ses questions elle aussi (J'ai plus du double de son âge, mais ça ne compte pas, hein ? J'ai le droit quand même de m'identifier à elle, n'est-ce pas ?).

Alors Aliss, disais je, elle m'a embarquée avec elle littéralement !

Elle m'a fait vivre de sacrés trucs...

Pfiouuuuuu !!!

Mon coeur, mon ventre, ma peau et pis tout le reste, elle ne les a pas ménagés une seconde... Oh ça non !

Ils sont passés par tous les états !!!

Disons que le truc, c'est qu'avec Senécal, quand tu ressens une sensation bien agréable, à coup sûr, juste après, tu te prends la douche froide qui te fait redescendre du rideau illico...

Pas de place pour la tendresse ou les machins tout mielleux.

Tout est dans l'excessif, la noirceur, malsain à l'extrême.

On passe d'un sentiment à un autre, sans ménagement.

Alors Aliss, elle était là avec toutes ses questions, tout du long, mais moi, au fil des pages, elle m'a ôté de toutes les miennes.

Parce que, quand il y a coup de coeur, on s'en pose plus des questions !

Les doutes, il n'y en a plus.

Et puis, on a envie de le crier à la terre entière combien on a tripé ! Alors faute d'avoir une assez grosse voix, bah on l'écrit ! Et ça fait un bien trop trop fou !

Parce que les mots sont là ! Pas besoin de creuser loin.

Ce ne sont pas les plus intelligents ou les plus recherchés, mais c'est ceux qui viennent tout droit du coeur et des tripes !

C'est du moi, quoi !

Tout simples, mais tout passionnés.



J'ai trouvé cette histoire absolument brillante.

Détourner le conte de Lewis Caroll de cette façon, j'applaudis, vraiment.

Parce que tout y est ! Les personnages et éléments emblématiques, ils sont tous là ! Tous.

Du pays des merveilles, on passe au pays de la déprave, de la débauche et de la perversion.

La petite particularité de ce roman, c'est que les chapitres sont en fait des étapes d'évolution d'Aliss, dans l'histoire. Ils débutent par une petite introduction de l'auteur s'adressant directement au lecteur. C'est caustique. J'ai adoré cela !

Ce que j'aime également avec cet auteur, c'est que toute cette noirceur qui se dégage de ses livres a un but. Elle n'est pas gratuite, elle est toujours porteuse d'un message. Et de cette façon, elle le porte un peu plus haut.

Et celui-ci, je ne suis pas prête de l'oublier.



L'année dernière, hell.com faisait parti de mon top 3 de l'année et aujourd'hui je peux vous dire qu'Aliss est mon préféré de tous les Senécal que j'ai lu… Il y a donc de fortes chances que ce livre garde une belle place sur mon podium 2017.



Pas besoin de vous préciser que ce conte s'adresse aux lecteurs avertis…

Et dire que c'est ma fille de 8 ans qui me l'a choisi dans ma PAL… Mais je dois dire tout de même qu'elle ne pouvait pas faire meilleur choix, parce que c'est LA lecture qu'il me fallait, à ce moment précis. C'est certain !

Aliss, c'est un peu moi… Je persiste.

Aliss a répondu à sa question et j'y ai trouvé la réponse qu'il me fallait.



Ai je besoin de vous dire de le découvrir à votre tour ?
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Les sept jours du talion

Sous le soleil d'octobre encore agréablement chaud, vous balayez les feuilles d'automne pour en faire un gros tas. En souriant, vous pensez à votre fille de sept ans qui -grand plaisir pour elle, simple petit bonheur pour vous- va se laisser tomber dans cet amoncellement de couleurs chatoyantes quand elle va rentrer de l'école...



Sauf qu'elle ne rentrera plus jamais de l'école...

Un monstre d'homme a mis fin à cette jeune vie en éclosion et cela de la façon la plus ignoble !

Alors, après le désespoir, l'envie bientôt irrépressible, vous prend, vous pousse, vous exhorte à vous venger, n'est ce pas...n'est ce pas ?!



Après l'anéantissement, c'est une haine enténébrée qui se réveille chez Bruno Hamel, médecin et père de la petite Jasmine violentée. C'est cette haine qui lui permet d'élaborer, avec minutie et froideur, un plan parfait pour enlever et séquestrer le monstre qui a assassiné sa fille...et dans un chalet au fond des bois, cette pourriture va connaître l'abîme des pires souffrances...



C'est un livre extrêmement violent dans lequel l'auteur n'épargne pas le lecteur, ni dans les descriptions des "punitions" à l'horreur exponentiel, ni dans l'échelonnement des noirs sentiments qui remuent le père, incapable de faire son deuil à cause de l'aveuglement provoqué par sa vengeance déchaînée.

S'il n'y avait, en contrepoint, l'enquête de la police, menée par le sergent-détective Mercure (un homme réfléchi et humain), le lecteur pourrait s'auto-accuser de voyeurisme. Or, sans tomber dans le piège naïf des définitions de "bien, mal, juste, injuste", l'auteur nous amène adroitement à nous poser des questions sur nos propres ressentiments et notre discernement a propos de la justice...



La justice ? oui...mais..."Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé" * ...n'est ce pas...?





(* Genèse IX:6)
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Hell.Com

J’ai voulu tester enfin cet auteur Patrick Senécal, au vu des excellentes chroniques que j’ai pu lire. Hell.Com m’a semblé le choix le plus puissant certes, et le plus évident pour commencer (bien que Le Vide m’attends depuis un moment dans ma PAL).

Me balader dans l’Enfer fut une épreuve. J’aurai eu envie de fermer les yeux, ne pas voir, ne pas pleurer et ne pas laisser dériver mon imagination dans ce lieu de perdition. J’ai eu beaucoup de mal à certains passages, surtout quand j’ai vu écrit: 1 catégorie, 4 mots… Là j’ai cru que mon cœur ne s’en remettrai jamais… Malgré toutes les horreurs à l’intérieur de ce roman, je pense que c’est ce qui m’a le plus choqué et pourtant il n’entre pas dans les détails…



Hell.com c’est se confronter aux pires dérives de l’âme humaine, leurs plus bas instincts, leurs plus viles exécutions. Un thriller qui vous en fait voir de tous les pires cercles et immondices, mais que vous ne pouvez en aucun cas lâcher, simplement parce que l’écriture de cet auteur vous souffle une envie irrésistible d’enrayer cette lente descente, on voudrait du moins y croire, mais le Diable s’invite trop souvent aux tables des Puissants.



Il est d’une violence diabolique, d’une répercussion infernale. On sent comme un enfer virtuel aux conséquences plus que réelles. On sent bien qu’il y a une iniquité sociale, psychologique et cette notion de pouvoir est très déstabilisante durant cette lecture. On comprend son cheminement, son impact, ses conséquences. Plus rien n’a de limites…Le Darkness vous avale plus vite que le Leviathan, et Satan se marre trop, de voir, ses humains, sans morale, succomber à ses avances.

Un thriller plus efficace qui vous laisse des traces, vous hantera longtemps après cette lecture, mais un indispensable pour tous les amateurs de sensations fortes!

Je vous invite fortement à passer sur le blog, car c'est en fait une Lecture Commune partagée!!!!;)
Lien : https://fairystelphique.word..
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Les sept jours du talion

Noir , c'est noir .

Bon , au départ, le rapt d'une petite fille ...retrouvée morte .

Là , déjà, c'est plutôt dramatique . Et puis , le couple , déjà en crise , vole en éclats.... Désespérément noir ....

Le monde s'abat sur ces gens et le père, médecin, perd la tête. Une obsession , tuer le meurtrier qui , arrêté, affiche un air suffisant . C'est trop !

Commence alors une terrible vengeance .... Bruno face à l'institution . Législation ou ... vengeance ? La peine de mort a fait l'objet d'une loi et a été abolie en France , la disparition d'un enfant dans des conditions atroces ne peut se ranger dans la case " société " et " sort d'un cadre " normalement admis ....

Dès lors, la vengeance d'un homme.....et les interrogations ... lui deviennent obsédantes et insupportables . Jusqu'à l'excès. ..

Un roman noir qui pose des questions essentielles sur notre vie en communauté . Un roman qui ne manquera pas d'interpeller le for intérieur de chacun et chacune d'entre nous , au risque , du reste de creer des désaccords.

Certaine scènes sont dures , violentes et ne manqueront pas de troubler les âmes sensibles. J'en connais , de mes amis et amies , pour qui cette lecture sera trop difficile .

Après, je dirai que c'est un livre intelligent et bien écrit. Intelligent car , s'il décrit, il nous laisse le choix . Bien écrit car les scènes, qui pourraient s'avèrer insoutenables , font preuve de beaucoup de retenue et de pudeur .

J'ai aimé cet ouvrage , plus pour l'analyse qu'il suscite que pour la description des faits .

La fin du roman interroge , interpelle et c'est une de ses qualités. Votre opinion nous intéresse mais , avant tout , vous appartient .Le débat n'est pas simple , ce roman a le grand mérite de le livrer au grand jour .





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Le vide - Intégrale

Bienvenue dans un spectacle que vous n’êtes pas prêt d’oublier. Bienvenue dans l’univers de Patrick Senécal et son thriller qui s’appuie sur le concept trash d’une émission de télé-réalité. Bienvenue dans Le vide. Attendez-vous cependant à avoir des difficultés à vous en extirper…



Difficile effectivement de ne pas être marqué au fer rouge par cette lecture. Les sujets sont ambitieux, la manière de les traiter intelligente, le résultat particulièrement dérangeant. L’auteur se penche sur le phénomène de la télé poubelle pour mieux mettre en lumière les dérives de notre société.



Quelle belle idée de la part de Fleuve Éditions de mettre enfin en avant cet auteur québécois hors-normes et de proposer des versions européennes de ses romans les plus marquants (Le vide date de 2007, avant cette version européenne de 2015).



Le concept qui sert de trame au roman va au bout du bout de ce que pourrait proposer une émission de Télé-réalité. Sans limite. Les participants sont invités à donner vie à leurs rêves les plus fous, quitte à exploser toutes les frontières de la décence ou celle des règles établies.



Les gens vont-ils en profiter pour rendre le monde meilleur ? Pensez donc… Patrick Senécal met en mots des rêves qui sont des sommets de futilité, avec ces « stars de quelques minutes » en quête de sens dans l’éphémère (selon les propres termes de l’auteur). Cette émission de télévision n’est pourtant que le détonateur d’une intrigue explosive qui, par sa densité, prend le lecteur littéralement à la gorge.



L’auteur va loin, très loin. Si loin même, que parfois on pourrait penser qu’il dépasse les bornes. Et pourtant non ! Chaque excès, chaque outrance se trouve justifié par la suite du récit, toujours.



Clairement, voilà bien le genre de roman à ne pas mettre entre toutes les mains, tant la violence et le caractère explicite de certaines scènes peuvent choquer. Mais rien n’est gratuit, tout contribue à mieux comprendre ce que véhicule l’histoire et ce que ressentent les personnages.



Je sors littéralement vidé de cette lecture, en état de sidération. Paradoxalement, j’en sors plein à ras bord, également. Plein de réflexions, de doutes, de colère, de dégoût, de troubles, d’abattement, de questionnements, d’engouement…



Combien d’auteurs et de romans ont été capable de me mettre dans un tel état à la fois de stress, de découragement, d’enthousiasme et de malaise ? Ces dernières années, ils se comptent sur les doigts des deux mains.



Patrick Senécal prouve magistralement qu’on peut évoluer dans le domaine du thriller en poussant loin les émotions ET les réflexions. A lire la 4ème de couverture, on pense imaginer facilement la direction du récit. Mais non, oh non, oubliez vos idées préconçues, vous n’êtes pas préparés à ce qui vous attend.



La taille du texte en dit long sur l’ampleur de l’intrigue (830 pages). Les premiers chapitres achèvent de vous plonger dans un état d’incertitude totale. L’auteur a en effet volontairement « détruit » la construction de son roman pour mieux la reconstruire, les chapitres étant proposés dans le désordre. Une déconstruction à l’image de notre société qui détruit ses valeurs au profit d’un individualisme forcené.



Laissez-vous guider par la main experte de Senécal qui, malgré ce parti-pris audacieux, jamais ne vous perdra en chemin (il a écrit lui-même ces chapitres dans le désordre, comme des flashbacks).



En matière de spectacle, Patrick Senécal propose de l’inédit. Il joue à l’artificier sans se brûler les doigts, avec une maîtrise, un talent et une dextérité qui force l’admiration.



Il faut dire que sa manière de procéder est tellement dérangeante qu’on ne peut pas lire ce thriller uniquement comme un simple divertissement. Oui, l’aspect ludique, le rythme soutenu et les expressions québécoises savoureuses (même si le roman a été européanisé) contribuent à rendre distrayante la plongée dans Le vide.



Mais le panel d’émotions fortes est tellement étendu que vous risquez de vous sentir comme au sortir d’une machine à laver, programme essorage réglé au maximum.



Ce livre fait mal, il heurte par sa noirceur, par ses idées. Quelque part il est salvateur aussi, comme pour arriver à survivre malgré tout. Il est exceptionnel, ça c’est certain. Le spectacle doit continuer (mais lequel ? c’est à nous de voir)…
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Faims

J'ai lu tous les romans de Patrick Senécal.



Je me souviens même il y a quelques années m'être fait livrer grâce à la magie du net ses livres depuis le Quebec car il n'était pas encore publié en France.



En tant que fan j'ai retrouvé dans FAIMS ses personnages inquiétants, ces menus détails qui rendent le lecteur mal à l'aise,les expression purement québécoises ...



Ce n'est pas le meilleur de ses livres, je le réserverai aux personnes connaissant déjà l'auteur et n'ayant plus rien à lire de sa plume.



Ils y retrouveront ce qui a fait son succès. Un petit peu de génie en moins.
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Contre Dieu

Le roman s’ouvre sur un dialogue entre un mari et sa femme, on sent de suite leur complicité, leur amour infaillible malgré les années passées ensemble, elle te propose d’écouter un film collé-collé ce soir, tu acquiesces, elle te passe tout d’abord ta petite fille, elle a été fine avec mamy, elle a reçu 4 dollars en cadeau, parce qu’elle a 4 ans, et puis c’est le tour de ton p’tit gars, ton bébé, 2 ans à tout casser, y’a mangé plein de bonbons chez mamy, je vous aime, on se voit tout à l’heure, bientôt, soyez prudents sur la route, puis, ça sonne à la porte, deux policiers, tu comprends, mais ne veux pas comprendre, le monde s’effondre, le monde s’écroule, tu pleures, tu cries, tu cherches ton souffle, tu as tout perdu, d’un coup, comme ça, c’est pas vrai, ça se peut pas, tu cherches refuge chez ton meilleur ami, te soules, tu ne comprends pas, pourquoi toi, pourquoi IL t’a tout enlevé, privé de ton bonheur, et puis, c’est la descente aux enfers, une âme perdue à cause d’un accident de voiture, y’aura de l’alcool, de la presque baise, du sang, des questionnements, du refus, du déni, un texte sans point, juste des virgules, parce que ta souffrance s’arrêtera jamais, un texte écrit au tu, qui nous fait entrer dans la noirceur du narrateur, ça bouleverse, ça fait mal, ça dérange, ça épuise, ça nous essouffle, mais ça confirme une chose : Patrick Senécal est un grand, est un vrai, est un écrivain qu’il faut lire…
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