« Si tu es mort, je peux venir avec toi ?
– Sao Mai, la mort n’est pas un voyage paisible et provisoire. La vie est un bien unique et trop précieux pour être gaspillé.
La peur, seule chose en commun entre les passagers et les passeurs. La peur de l'inconnu pour les uns, de se faire prendre par une police qui joue double jeu pour les autres.
Il a la délicatesse de feindre de ne pas s’en apercevoir, mais lorsque l’envie lui en prend, il sait habilement attraper une jolie fille, comme d’autres cueillent une fleur délicate.
"Camarade Khanh, tu m'as promis un séjour en amoureux, pas un poste d'Adjointe au Chef de Cabinet du Ministère des Magouilles!"
Ils sont restés un long moment l'un contre l'autre, les corps reconnaissant instinctivement ce que leurs esprits refusent parfois d'admettre : qu'ils sont faits l'un pour l'autre, malgré tout ce qui les sépare.
Elle leur a juste dit que la guerre est une chose horrible qui n'a qu'un seul bon côté, celui d'unir les combattants en simplifiant les choses : anéantir l'ennemi est le seul objectif.
"(...) Je préférerais vraiment que ce soit toi, j'ai confiance... Alors tu acceptes ?"
En entendant le mot confiance, Khanh essaye de ne pas sourire - Dis plutôt que tu me tiens à la gorge salopard, pense-t-il très fort.
L'ambition ou les désirs, c'est la même chose. Si tu ne sais pas te contenter de ce que tu as, tu ne penses qu'au chemin à faire pour obtenir plus, sans jamais être satisfait.
Le Vietnam, si fier en temps de guerre, peut parfois se comporter comme une vulgaire catin en temps de paix.
- A l'abri du besoin, bien sûr, et cocue comme sa belle-mère !"