En sondant à la tarière les dunes de sables soufflés, puis en creusant à la pelle des fosses pédologiques, là ou les carottes de sondage m'avaient indiqué la présence de traces d'humus en profondeur, je mis au jour des paléosols, témoignages d'épisodes de stabilisation, puis d'érosion éolienne.
Je confesse avoir ressenti une véritable émotion de chercheur - que j'ai ensuite retrouvée, comme apprenti archéologue, sur le mont Palatin, à Rome - à mettre en évidence la trace d'événements passés, des paléo-environnements, comme disent les savants.
Parisiens, si vous voulez voir une belle hêtraie, une cathédrale forestière, un monument naturel, vous n'avez que l'embarras du choix !
Prenez la première autoroute créée en France, en 1935, celle de l'Ouest, pour gagner Rouen et son écrin de forêts de hêtres. Vous y trouverez l'une des forêts d'exception, retenue par l'Office national des forêts patrimoniales, son souci de respecter une charte de développement durable pour ses plus prestigieuses forêts.
La forêt est protectrice: elle peut abriter d'une simple pluie, tout comme servir de refuge à des exclus que sont tous les robins des bois de la terre. Sous forêt, on est à couvert, on est protégé.
La forêt est menaçante. Elle est sombre. La marche en droite ligne y est rarement possible. Quoi qu'en dise Descartes dans son "discours de la méthode", il n'est jamais aisé de maintenir le cap dans la même direction sur des kilomètres. Il faut contourner des troncs gisants, éviter des ronciers, se méfier des secteurs marécageux.