Paul Arquier-Parayre

Cupidité : désir excessif d’argent. Il faut savoir parfois estimer la chance à sa juste valeur.
Les découvertes technologiques, les sciences de la nature, sont un vivier exceptionnel pour mes investigations. Cette histoire nous conduit dans le lointain passé de la Catalogne. En 2500 ans av JC, les Phocéens, navigateurs intrépides, originaires d'Asie mineure commerçaient avec les peuples du pourtour méditerranéen. Je n’existais pas à cette époque, tout ceci s’inscrivit dans la mémoire collective des hommes.
Un coup de pouce du destin permet parfois à certains de faire des découvertes majeures avant que ce même destin ne fasse basculer le protagoniste dans la malchance totale. Voici une histoire de trésor maudit en pays catalan, où je ne fis qu’une petite apparition.
Artémus Gordon archéologue amateur testait son nouvel appareil à détection de métaux sur la côte radieuse. En ce mois d’avril, l'eau était très claire et relativement fraîche. Il connaissait cette plage par coeur et mouillait à moins de cinq cents mètres du rivage. En 1942, à cet endroit précis, un cargo avait sauté sur une mine flottante. La profondeur n'excédait pas 20 mètres et la masse sombre de la coque du bateau se dessinait parfaitement. Artémus voulut paramétrer le sonar sur les métaux nobles. Il aimait cette épave. Il palma lentement vers l'avant du navire mais il ne vit pas la masse ronde hérissée de pointes affleurer dangereusement les fonds sableux. En revanche, son regard expert accrocha un morceau de bois taillé, volumineux, suivi d'une rangée bien alignée de membrures. Artémus n'arrivait pas à croire ce qu'il découvrit sur cette étendue sableuse. De nombreuses tempêtes avaient en effet considérablement modifié la topographie des fonds. Des bordages des plats bords couvraient à présent sur une longueur de trente mètres, une zone habituellement désertique. La muraille n'existait plus, détruite par le temps. Cependant de nombreuses pièces de charpente, dont les tenons et les mortaises, encore visibles, témoignaient d'une origine très ancienne. Il effectua un premier passage. Son appareil crépita. Il fouilla alors le sable et en sortit une pièce en argent qu'il plaça sous son gant de plongée. Il remonta ensuite à la surface, prit des amers afin de bien localiser l'épave pour y revenir cette fois, avec le matériel adapté.