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3.68/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Paul-Cap-de-Joux,Tarn , le 07/11/1918
Mort(e) le : 12/2013
Biographie :

Paul Aussaresses est un général de l'armée française à la retraite.

Parachutiste, il est connu pour son utilisation de la torture durant la guerre d'Algérie, en particulier lors de la « Bataille d'Alger », dont il reconnut l'existence pour la première fois lors d'un entretien avec un journaliste du quotidien Le Monde en 2000.

Aussaresses a d'abord participé à la fondation du 11e Choc, le bras armé du SDECE (l'ancêtre de la DGSE), avant de prendre part à la guerre d'Indochine puis à la guerre d'Algérie.

Après la guerre, il enseigne les techniques de contre-insurrection à Fort Bragg, aux États-Unis, avant d'être promu colonel et d'être nommé à la section française de l'état-major international de l'OTAN.

Il est ensuite nommé attaché militaire au Brésil, en 1964, où il enseigne au CIGS de Manaus.

Paul Aussaresses a travaillé par la suite comme vendeur d'armes pour l'entreprise Thomson.
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Bibliographie de Paul Aussaresses   (3)Voir plus

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Video et interviews (7) Voir plusAjouter une vidéo

[Réactions tortures du général Aussaresses]
Reportage. Après la publication du livre du général Paul AUSSARESSES, où il avoue avoir pratiqué la torture pendant la guerre d'Algérie, sans exprimer de regrets, plusieurs hommes politiques se sont exprimés sur l'opportunité de la création d'une commission d'enquête. Commentaire sur images factuelles et pages du "Monde", alternant avec une interview du général AUSSARESSES (archives...

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Tous, ils s'étaient tous tiré à l'étranger, sauf Yacef Saadi.
Mais, après une belle accalmie, les attentats et les meurtres ont repris de plus belle. Le 3 juin, quatre bombes dissimulées dans des lampadaires explosent à l'heure de la sortie des bureaux près de la station de bus à Alger. Elles font des dizaines de morts et de blessés. Le 9 juin, c'est sous l'estrade de l'orchestre du Casino de la Corniche, un dancing très fréquenté par les jeunes Algérois, qu'explose la bombe. Les musiciens sont pulvérisés. Et encore une fois des morts, des mutilés, des blessés, et des dizaines de victimes autant musulmanes qu'européennes.
Massu était fou furieux. Il nous convoquait, Trinquier et moi, et nous engueulait comme si c'était nous qui avions posé les bombes : " Et ça, c'est quoi, espèce de salauds ? nous disait-il. Hein, qui est-ce qui a fait ça ? Qu'est-ce que vous attendez ? ".
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- Cet ingénieur, ce représentant du Giat, ne savait peut-être pas que ce monsieur Altman était Klaus Barbie .
- Vous rigolez . Bien sur qu'il savait ! Si un militaire ou un ingénieur français, débarquant à La Paz, n'apprenait pas dans les jours qui suivaient son arrivée qu'Altman et Barbie étaient un seul et même homme, c'est qu'il était un benêt. L'envoyé du GIAT a donc discuté avec Barbie du pourcentage qu'il allait recevoir sur la vente de ces canons et ils se sont aisément mis d'accord. Nous ne savons pas combien Barbie a touché comme commission, mais ce n'était surement pas des cacahuètes.
- Et l'ambassadeur de France en Bolivie, dans tout ça ?
- Il ne fallait pas lui en parler, car il se serait étranglé de colère. Son excellence l'ambassadeur semblait avoir comme politique de ne rien voir, rien entendre et rien faire.
- Mais les gens du GIAT, à Paris, ceux qui ont donné leur aval pour payer des commissions à Altman, ils savaient ?
- Et bien sur qu'ils le savaient. Tout le monde savait qui était Altman.
- C'était sous Giscard .
- Oui, c'était sous Giscard.
- Cette histoire est-elle connue ?
- Non, pas trop. Irribaren me l'a raconté parce que j'étais de la Maison, sinon c'est motus et bouche cousue. Vous imaginez le tollé, si la presse avait su que le GIAT, c'est-à-dire une entreprise de l'État français, avait versé officiellement de l'argent à Barbie.
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- La réalité, c'est que l'ordre est venu de Paris.
- De Paris, vous voulez dire, du ministère de la Justice ?
- Oui. On nous demandait de "laisser sa capsule de cyanure à Ben M'Hidi". Devant mon ahurissement, lorsqu'il m'a communiqué cet ordre, le juge Bérard a insisté lourdement : "Mais oui, mais oui, tous les grands chefs ont leur capsule de cyanure. Vous ne savez pas ça. Ils l'avalent pour se supprimer s'ils tombent aux mains de l'ennemi."
J'avais compris. Il fallait que Ben M'Hidi se supprime comme un grand chef. Sauf qu'il était impossible de trouver une capsule de cyanure à Alger. Il a donc fallu trouver autre chose pour "suicider" Ben M'Hidi.
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.....Je suis entré chez Thomson. En septembre 1976, je suis embauché à la Direction commerciale de Thomson-Brand Armement. J'étais le second du directeur commercial.
- Donc, à partir de ce moment-là, chez Thomson, vous avez travaillé sur l'Amérique latine, votre secteur de prédilection.
- Au début, pas du tout, sur l'Afrique du Sud.
- Pourtant, le régime d'apartheid était mis au ban des nations et il y avait un embargo de la France et de l'ONU envers l'Afrique du Sud.
- Oui
- Donc, la France violait l'embargo.
- Ce que vous dites là, c'est une accusation ?
- Non, c'est un fait.
- C'est bien dit. Oui.
- Donc, la France violait l'embargo.
- Comme vous dites.
- Elle aidait le régime d'apartheid ?
- Carrément.
- Qu'est-ce que vous leur vendiez ?
- J'ai oublié, j'ai oublié.
- Vraiment ?
- Oh, nous vendions toutes sortes d'armes.
- Vous aviez des contacts avec les services secrets sud-africains, le fameux BOSS ?
- Bien sûr que j'avais des contacts. Quelle question !
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- Des Argentins ont dit qu'à Manaus, on enseignait la torture sur des prisonniers vivants. C'est vrai ?
- Je ne sais pas. Je ne crois pas, mais ça se peut.
- Et pour la torture, ça se passait comment ?
- On leur enseignait les techniques - On ne le faisait pas devant eux - ; on leur racontait comment ça se passait.
- L'enseignement de la torture, c'était uniquement théorique, donc ? Ou est-ce qu'il y avait des exercices ?
- Il y avait des exercices.
- Sur des cobayes...il y avait des stagiaires qui jouaient le rôle de torturés et d'autres celui de tortionnaires ?
- Voilà.
- Chacun jouait son rôle ?
- Oui.
- Mais ils ne le faisaient pas vraiment ?
- Non.
- Mais parfois ils le faisaient vraiment ?
- Parfois ils le faisaient vraiment...
- En fait, vous formiez des spécialistes de la torture brésiliens, qui ont, par la suite, exporté leurs techniques dans d'autres pays d'Amérique latine ?
- Oui, c'est exact.
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Ses cheveux étaient rasés et on sentait comme un trou sous tout le haut du crâne.
- C'est quoi, ce trou, Bob ? lui ai-je demandé.
- Bah, tu sais, je m'étais pris deux balles dans le crâne en Rhodésie et c'était ma copine Marie Élise qui me les avait retirées. Seulement, voilà : Marie Élise était vétérinaire.
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- Quelles étaient vos attributions ?
- Je devais nouer ou entretenir des contacts diplomatiques avec les autres attachés militaires en poste au Brésil. Je faisais bien sûr aussi du renseignement.
- Vous arrivez à Brasilia quelques mois après l'arrivée au pouvoir d'un régime militaire en Uruguay, en Bolivie et trois semaines après le coup d'état au Chili.
Quelle coïncidence !
- C'en est pas une, je vous l'assure. Je me souviens bien de la date du coup d'état de Pinochet, le 11 septembre, parce que c'est l'anniversaire de la mort de Guynemer, qui a disparu au cours d'une mission aérienne.
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Alors, j'ai pris ma plume et j'ai écrit au Monde et au Figaro pour passer une annonce :
" Ancien officier parlant les langues étrangères cherche un emploi de cadre.
Répondre à : Aussaresses, 276 cours de la Somme, Bordeaux."
J'avais donné l'adresse de ma mère pour filtrer les réponses.
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Est-ce bien le même homme qu'Yves Courrière, Roger Escarpit, Cécil Saint Laurent, Jean Lartéguy présentent dans leurs romans sous les pseudonymes de Commandant O, Beverrier, Le Barbu ou Boisfeuras ?
Ils en font un baroudeur, un as du renseignement, un officier parachutiste, dont les fonctions secrètes dépassent le grade officiel, et qui ne se soucie ni des règles ni de sa carrière pour aller au bout de sa mission.
C'est le même homme.
C'est lui, âgé maintenant de quatre-vingt-dix ans, grand vieillard affable et quasiment aveugle, qui m'a confié, sans regret ni forfanterie, ses derniers souvenirs, bons ou mauvais, de soldats, de marchand d'armes et d'agent secret.
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(p. 34-36)

Par crainte de ces méthodes ou grâce à elles, les prisonniers se mirent à donner des explications très détaillées et même des noms grâce auxquels je procédait à des nouvelles arrestations.

Cette fois, avec la collaboration de la police, je fus amené à participer plus activement à ces interrogatoires "poussés" et il ne me sembla pas inutile d'en rendre compte au colonel de Cockborne qui se montra frileux.

- Vous êtes sûr qu'il n'y a pas d'autres moyens pour faire parler les gens ? demanda-t-il avec gêne. Des moyens plus...

- Plus rapides ?

- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Je sais, mon colonel, vous vouliez dire : plus propres. Vous pensez que tout cela ne colle pas avec notre tradition humaniste.

- En effet, je le pense.

- Même si je partage ce point de vue, mon colonel, l'accomplissement de la mission que vous m'avez donnée m'oblige à ne pas raisonner en termes de morale mais du point de vue de l'efficacité. Le sang coule tous les jours. Pour l'instant, c'est surtout dans le bled. Demain, ça peut arriver dans la maison voisine.

- Et que faites-vous de vos suspects, après ?

- Après qu'il parle ?

- Exactement.

- S'ils ont un lien avec les crimes terroristes, je les abats.

- Mais vous vous rendez compte que c'est l'ensemble du FLN qui est lié au terrorisme ?

- Nous sommes d'accord.

- Ce ne serait pas mieux de les remettre à la Justice, plutôt que de les exécuter ? On ne peut quand même pas flinguer tous les membres d'une organisation ! Ça devient dingue.

- C'est pourtant ce que les plus hautes autorités de l'État ont décidé, mon colonel. La Justice ne veut pas avoir affaire au FLN, justement parce qu'ils deviennent trop nombreux, parce qu'on ne saurait pas où les mettre et parce qu'on ne peut pas guillotiner des centaines de personnes. La Justice est organisée selon un modèle correspondant à la métropole en temps de paix. Ici, nous sommes en Algérie et c'est une guerre qui commence. Vous vouliez un officier de renseignements ? Vous l'avez, mon colonel. Comme vous ne m'avez pas donné de consigne, j'ai dû me débrouiller. Une chose est claire : notre mission nous impose des résultats qui passent souvent pas la torture et les exécutions sommaires. Et, à mon avis, ce n'est qu'un début.

- C'est une sale guerre. Je n'aime pas ça.

Le colonel de Cockborne s'était rembruni. Il savait que j'avais raison. Je compris qu'il ne resterait plus très longtemps en Algérie.
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