Alors, le sort des criminels… On s’en soucie quand tout va à merveille pour les autres.
On dirait une fatalité chez les humains : quand un homme génial disparaît, ses successeurs sont toujours lamentables, probablement parce qu'ils veulent poursuivre l’œuvre du génie et qu'ils en sont incapables.
Un homme qui gagne sa vie très largement n'aime guère passer son existence dans un cercle de miséreux.
- Et vous, est-ce que le passé vous intéresse ?
- Pour des études approfondies, non, monsieur. Je ne m'en sens pas capable.
Mais j"éprouve une certaine griserie à tenir entre mes mains des objets d'autrefois, à constater que nos habitudes n'ont que peu changé. Le fait de prouver que l'on vivait il y a cent ans à peu près comme nous vivons aujourd'hui me fascine.
D'autant plus que ceux qui nous ont précédés pouvaient, avant la Grande Catastrophe, s'aventurer sans crainte sur toute la surface de la planète.
Normalement, j’aurais dû ne rien comprendre à cette histoire. Mais je commençais à m’habituer aux univers parallèles. Tout y est possible. Y compris que dans celui-ci, apparemment rien n’avait changé… sinon que j’avais tué le docteur Laurent depuis quatre-vingt-deux ans et non depuis quelques heures !
Ceux d'Altéa manifestent un désir d'autonomie qui se traduit par des sabotages, et désirent se détacher de l'Empire. Tout près de leur planète passe un « rail de l'Espace » comparable à nos actuelles voies maritimes. Un supercargo d'Orion s'échoue avec sa cargaison de Marée noire... un produit destiné aux guerres de destruction totale. La planète est condamnée. Aucune parade n'est possible. Aussi les colonisateurs d'Empire s'enfuient-ils. Et c'est ainsi que les « indigènes » d'Altéa retrouvèrent la liberté... mais après quelles épreuves !
Le Grandet a chaussé les raquettes, zioup !
Boulette a enfoncé sa casquette, grrr grrr.
Chenillette a boutonné sa jaquette, sss sss.
Eh ben, mais le petit Bidibi ?
Il a dit qu'il voulait marcher dans la neige en maillot de bain ! Tranquille ! Zoum zou zoum...
Cette terreur de l’anarchie, cette prétention des technocrates à tout coordonner, à guider l’humanité vers le Progrès (comme si le Progrès matériel était un but en lui-même !) nous ont conduits où nous en sommes. On tue l’Homme comme on le tuait aux temps lointains de l’esclavage ! On prétend faire de lui un Dieu sans défauts… et en réalité on le massacre. Oh, pas physiquement : nous n’en sommes plus là ! Mais mentalement. On en fait un troupeau moutonnier.
Il avait appris par expérience (et aussi dans les livres, mais l'expérience est de beaucoup préférable) qu'un humain très doux et très calme peut, quand il n'est plus qu'une unité dans un groupe, se transformer en un loup enragé (constatation valable également pour les Forces de l'Ordre, dont chaque élément, pris séparément, était en général un brave gars). Il savait que cent agneaux peuvent saccager leur bergerie et même tuer leur berger.
Le Progrès ! Rouler plus vite, voler plus vite, produire davantage… entasser des connaissances mal assimilées dans des esprits hébétés et avides… Et vivre, alors ? Quand vivons-nous ? Est-ce que c’est vivre, que de battre des records de vitesse, ou de passer des années afin de sauter plus loin que les autres ?