Les bénins personnages ressemblaient à des hyènes prêtes à se mordre, et, leur masque dévot, pour une fois, pour une minute rejeté, laissant apparaître leur férocité première et leurs véritables instincts. On eût dit que toute la rancœur de leur vie cloîtrée reparaissait en cet instant, comme si le viol inconsommé de leur favori n'était pour eux qu'un prétexte d'écouler les vieilles colères longuement amassées, les regrets haineux et la bile mauvaise emmagasinée durant le muet martyre de leur démoralisante existence de castrat.
[...] Avant qu'ils eussent pénétré dans le bagne catholique et jeté au vent, en se vouant pour toujours à l'abrutissante et pieuse hypocrisie, leurs instincts d'hommes libres, - ainsi qu'aux champs, le châtreur de bétail jette au fumier les dépouilles de ses victimes, - ils n'avaient sans doute éprouvé jamais pareille colère ou assisté à aussi épouvantable querelle.