AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Paul Bowles (54)


Les voyages lui permettaient toujours de considérer la vie avec plus d'objectivité. C'était alors que son esprit était souvent le plus clair et qu'il prenait des décisions qu'une résidence fixe ne lui avait pas permis d'envisager.
Commenter  J’apprécie          160
- Je vais tout à fait bien.
C'était ce qu'on est censé répondre, et il l'avait dit ; pourtant, il sentait le monde extérieur qui lui échappait, se retirant à toute vitesse devant la brusque montée d'une nausée insurmontable, et il sut que bientôt il ne resterait plus que la réalité obscène de sa propre personne, piégée dans les cellules solitaires de l'existence.

p. 121
Commenter  J’apprécie          140
- L’Europe a détruit le monde entier, dit Port. Dois-je lui en être reconnaissant ou lui en vouloir? J'espère qu'elle va se rayer elle-même de la surface du globe.
Il souhaitait de voir finir rapidement la discussion pour prendre Kit à part et lui parler en privé.
(...)
- Pourquoi n'étends-tu pas ton souhait délicieux à toute l'humanité pendant que tu y es? demanda-t-elle.
- L'humanité? s'écria Port. Qu'est-ce que c'est? Qui est l'humanité? Je vais te le dire. L'humanité, c'est tout le monde, excepté soi. Par conséquent, quel intérêt chacun peut-il lui porter?
Tunner dit lentement :
- Attends un peu. Attends un peu. J'aimerais éclaircir cela avec toi. Je dirai que l'humanité, c'est justement toi, et que c'est ce qui la rend intéressante.
- Bravo, Tunner ! s'écria Kit.
Port était ennuyé.
- Quelle ânerie ! dit-il sèchement. On n'est jamais l'humanité, on n'est jamais que son pauvre soi irrémédiablement solitaire.
Commenter  J’apprécie          140
C’est une sensation unique qui n’a rien à voir avec le sentiment d’être seul car il présuppose une mémoire. Ici dans ce paysage entièrement minéral, éclairé par les étoiles comme par des feux, même la mémoire disparaît ; il ne reste que votre respiration et les battements de votre cœur. Un processus de réintégration de soi étrange, qui n’a rien d’agréable, commence en vous, et vous avez le choix entre le combattre et tenir à rester la même personne que vous avez été, ou bien lui laisser libre cours. Car personne, après un certain temps au Sahara, n’est plus tout à fait le même
Commenter  J’apprécie          140
Tanger fut une sorte de révélation . " J'avais toujours eu la vague certitude qu'un jour de ma vie, j'arriverais dans un lieu magique, qui, en me livrant ses secrets, me donnerait la sagesse et l'extase-peut-être même la mort", écrira Bowles beaucoup plus tard dans son autobiographie. (p. 11)
Commenter  J’apprécie          120
Ici, la nuit a une qualité bizarre. En principe ce n'est que le moment où la porte du ciel est ouverte et où l'on peut contempler l'infini; le lieu à partir duquel on l'observe n'a guère d'importance.
Commenter  J’apprécie          120
Paul Bowles
Je n'ai pas choisi de résider à Tanger de façon permanente. Cela s'est fait tout seul. Mon séjour devait être de courte durée, après quoi j'avais l'intention d'aller ailleurs, encore et toujours, sans jamais me fixer définitivement. La paresse me fit remettre mon départ. Si je suis encore ici aujourd'hui, c'est uniquement parce que je m'y trouvais le jour où je compris que le monde enlaidissait et que je n'avais plus envie de voyager.
In Mémoires d'un nomade.
Commenter  J’apprécie          110
Il devait être minuit quand Stenham laissa derrière lui Si Jaffar et les siens. "Je peux très bien rentrer seul", avait-il déclaré avec un sourire faux destiné à adoucir le son de sa voix, car il craignait d'avoir paru sec ou irrité, alors que les lois de l'hospitalité permettaient en somme à Si Jaffar de lui imposer un guide.
"Vraiment, je n'ai besoin de personne", avait-il ajouté. Bien qu'il n'y eût plus aucune lumière dans la ville, il voulait rentrer seul. Après cette soirée interminable, le risque de se tromper de chemin et de s'égarer un moment lui plaisait plutôt. S'il était accompagné, la longue promenade deviendrait une sorte de continuation du temps qu'il avait passé assis dans le salon de Si Jaffar.
Commenter  J’apprécie          110
Il n'y avait pas de limite à l'intense monotonie du monde.
Commenter  J’apprécie          100
Kit tira sur sa robe et dit : "Quand j'étais jeune..."
- Jeune?
- Avant d'avoir vingt ans, je veux dire, je croyais que le mouvement de l'existence ne cessait de s'accélérer, qu'elle devenait chaque année plus riche et plus profonde, qu'on apprenait davantage, qu'on gagnait en sagesse, en compréhension, qu'on allait plus loin dans la vérité...
Elle hésita. Port eut un rire brusque.
- Et maintenant tu sais que ce n'est pas comme ça? Oui? Ça ressemble plutôt à une cigarette, Les premières bouffées sont merveilleuses, et on imagine pas qu'on en verra le bout. Puis ça devient naturel. Et tout à coup on s’aperçoit qu'on la presque finie. Et c'est alors qu'on sent le gout amer.
- Mais je suis toujours consciente de son amertume et je sais toujours qu'il n'y en a pas pour longtemps, dit-elle.
- Alors tu devrais cesser de fumer.
- Que tu es mesquin! s'écria-t-elle.
Commenter  J’apprécie          100
Beaucoup de jours plus tard, une autre caravane passe et un homme voit quelque chose sur la plus haute dune. Et quand ils montent voir, ils trouvent Outka, Mimouna et Aïcha qui sont toujours là, dans la même position. Et les trois verres sont pleins de sable. C’est comme ça qu’elles ont pris leur thé au Sahara.
Commenter  J’apprécie          100
Et soudain il lui vint à l'esprit qu'une promenade à travers la campagne était une sorte de symbole du passage à travers la vie. On n'avait pas le temps d'en savourer les détails. On disait : demain..., mais en sachant bien, au fond de soi, que chaque journée était unique et définitive, qu'elle ne reviendrait jamais.
Commenter  J’apprécie          80
Elle avait une manière sèche et autoritaire de couper court à la conversation ; elle ne laissait rien circuler en dehors des grands chemins. C’était un inconvénient, mais une femme stupide est plus difficile à manipuler qu’une femme intelligente.

p. 109
Commenter  J’apprécie          80
Je n'ai pas choisi de résider à Tanger de façon permanente. Cela s'est fait tout seul. Mon séjour devait être de courte durée, après quoi j'avais l'intention d'aller ailleurs, encore et toujours, sans jamais me fixer définitivement. La paresse me fit remettre mon départ. Si je suis encore ici aujourd'hui, c'est uniquement parce que je m'y trouvais le jour où je compris que le monde enlaidissait et que je n'avais plus envie de voyager.
Commenter  J’apprécie          70
Je demandai comment le chat s'entendait avec le remplaçant. "Ah, dit Tzara, mais c'est une femme! Les femmes ne le dérangent pas."
Commenter  J’apprécie          60
F.V : Qu'est-ce que ses écrits vous ont apporté avant que vous ne fassiez sa connaissance ?

P.B : Eh bien ils portaient la marque d'une femme excentrique que je présageais merveilleuse. A l'époque je recherchais les gens bizarres. Je pensais qu'un bon écrivain se devait d'être fou. Pas vraiment fou, mais différent, original, pas comme les autres. J'ai gardé son nom en mémoire. (p. 19)
Commenter  J’apprécie          60
25 août
Curieux comme il est difficile d'entretenir la colère, une fois que a bouffée initiale s'est dissipée. (...)
p.9
Commenter  J’apprécie          50
Une cigogne survolait le désert en se dirigeant vers le nord. Comme elle avit soif elle se mit à chercher de l'eau. Alors qu'elle arrivait aux montagnes de Khang el Ghar elle aperçut un bassin au fond d'un ravin. Elle descendit entre les parois rocheuses puis se posa au bord de l'eau. Elle y entra et but.
A ce moment, une hyène arriva en clopinant et,avisant la cigogne debout dans l'eau dit: "Viens-tu de loin?" la cigogne voyait une hyène pou la première fois.
Incipit de la nouvelle "La hyène" p.167
Commenter  J’apprécie          50
Beaucoup de jours plus tard, une autre caravane passe et un homme voit quelque chose sur la plus haute dune. Et quand ils montent voir, ils trouvent Outka, Mimouna et Aïcha qui sont toujours là, dans la même position. Et les trois verres sont pleins de sable. C’est comme ça qu’elles ont pris leur thé au Sahara.
Commenter  J’apprécie          50
Paul Bowles
Le scepticisme commence quand, assis dans une église entre un flic et une bonne sœur, vous constatez que votre portefeuille a disparu.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Paul Bowles (550)Voir plus

Quiz Voir plus

Lisons avec Audrey Hepburn

Sabrina est un film réalisé par Billy Wilder en 1954. d'après la pièce de théâtre Sabrina Fair de Samuel A. Taylor, avec dans les rôles principaux Audrey Hepburn et:

Cary Grant et Danny Kaye
Humphrey Bogart et William Holden
James Stewart et Gregory Peck

12 questions
88 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}