Pour terminer mes lectures 2023 en beauté, j'ai décidé d'aller faire un tour dans les ruelles puantes de Londres, avec mes deux vieux copains que sont le coroner du roi, John Cranston et son ami, Frère Athelstan.
Cette fois-ci, nous avons fait moins de tavernes que d'habitude, Cranston a moins bu et fait moins de sieste... Serait-il malade ? Que nenni, juste que nous n'avons pas eu le temps de prendre du bon temps, vu tous les meurtres qui ont eu lieu en 380 pages.
Dans cette enquête, nos deux amis vont marcher sur des œufs, car, une fois de plus, le régent, le terrible Jean de Gand, leur met la pression. Une relique a disparu et il faut la retrouver au plus vite.
La relique est le "Passio Christi" formé, selon la légende, par le sang et la sueur du Christ. C'est un rubis énorme qui vaut du fric, mais surtout, l'excommunication à celui ou celle qui le déroberait. De nos jours, ça fait rire, mais en 1380, personne ne rigole et tout le monde croise les doigts qu'on la retrouve.
Ce polar historique est fort détaillé en vie et mœurs de l'époque, ce n'est donc pas à lire si vous être à la recherche de course poursuites à cheval ou de rythme endiablé. Athelstan prend son temps, même s'il a la pression du régent gérant le royaume.
On pourrait trouver des longueurs dans les récits de l'auteur, pour moi, il n'en est rien, j'apprécie toujours en apprendre un peu plus sur cette époque à laquelle je n'ai absolument pas envie de vivre et je trouve que cela immerge plus facilement les lecteurs dans l'époque, dans ses odeurs, ses habitants et leur mode de vie.
De plus, l'auteur n'est jamais lourd, toutes ces infos sont diluées dans le récit et je n'ai jamais l'impression de recevoir un cours magistral sur le Londres des années 1380. L'univers est riche et on sent que l'auteur connaît son sujet, sait de quoi il parle.
Pas de folies non plus dans les explications finales, tout est clair, logique, réaliste, sans chichis, mais au moins, ce n'est pas tarabiscoté ou capillotracté. Bref, ce que j'aime (même si j'adore les romans d'Agatha Christie et ses résolutions qui m'ont toujours troué le cul).
C'était une bonne pioche pour terminer l'année, en douceur (tout est relatif, vu les nombreuses morts), en beauté (relative aussi, avec les pendaisons, les odeurs, la misère, les gens qui grognent), avec deux vieux amis que je connais bien, maintenant, et que je retrouverai au cours de l'année qui vient, parce que décidément, ces romans sont des petites douceurs, des gourmandises à lire sans prise de tête.
Une fin d'année réussie, coincée que j'étais entre un Athelstan et un Montalbano (pour la bouffe, préférez le commissaire Montalbano)...
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