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4.45/5 (sur 293 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Czernovitz , le 23/11/1920
Mort(e) à : Paris , le 20/04/1970
Biographie :

Paul Celan, de son vrai nom Paul Pessach Antschel ou Ancel, est un poète roumain d’origine juive et de langue allemande.

Sa mère est issue de la bourgeoisie germanophone, très attachée à l'empire des Habsbourg, alors que son père appartenait à une communauté juive très stricte d'origine ukrainienne qui pratiqua avec ardeur l'hébreu et le yiddish.

Il étudie la médecine en 1938 en France, puis rentre en Roumanie pour étudier la littérature de langue romane à l’Université de Cernăuți. Son père et sa mère, arrêtés et déportés, périrent, le premier par le typhus en 1942 et la deuxième, par une balle dans la nuque en 1943 dans le camp de concentration de Michailowka. En 1943, Paul est envoyé dans un camp de travail forcé en Moldavie et est libéré par l'Armée rouge en 1944.

Pendant quelques années, il fut éditeur et traducteur à Bucarest. En 1947, il quitte la Roumanie pour Vienne en Autriche et y publie son premier livre "Le sable des urnes" ("Der Sand aus den Urnen"). Il s’installe ensuite à Paris, où il exerce la fonction de lecteur d'allemand et de traducteur à l'École normale supérieure. En 1952, il épousa Gisèle de Lestrange (1927-1991), artiste rencontrée en 1951 à laquelle il écrira plus de 700 lettres.

Son deuxième livre, "Pavot et Mémoire" ("Mohn und Gedächtnis"), parut en 1952. Son poème le plus connu, "Fugue de la Mort" ("Todesfuge") a pour thème le sort des juifs dans les camps d'extermination. Parlant parfaitement le français, il n’a voulu écrire que dans sa langue maternelle allemande. Il fut naturalisé français en 1955. En 1960, Paul Celan reçoit le Prix Georg Büchner, et prononce pour l'occasion un magnifique discours "Le Méridien".

L’auteur de "La rose de personne" ("Die Niemandsrose", 1963) entretint une correspondance émouvante avec Nelly Sachs (1891-1970), poète lyrique et dramaturge, de 1954 jusqu’à sa mort.

Malgré ses amis, l'étau s'est refermé, la folie cogne à sa porte et il entreprend de nombreux séjours en hôpital psychiatrique. Parfois il aura des accès de violences destructrices et Ingeborg Bachmann (1926-1973), la tendre confidente, et Nelly Sachs, tout autant que Gisèle de Lestrange sa femme seront ses recours incessants. Mais il dérive lentement vers le gouffre et se suicide en se jetant dans la Seine.
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Source : agora.qc.ca
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Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivain Stefan Hertmans est à l'honneur de cette nouvelle séance. Rencontre animée par Cécile Bidault, productrice chez France Culture QUI EST STEFAN HERTMANS ? Stefan Hertmans, né à Gand en 1951, a publié plusieurs recueils de poésie, des essais et des romans. Son oeuvre poétique a été récompensée par le prix triennal de la Communauté flamande. Son roman Guerre et Térébenthine, traduit dans vingt-quatre langues, a été nommé pour le Man Booker International Prize. Il a publié tous ses romans aux éditions Gallimard, dont Une ascension en janvier 2022. Dans la collection « Arcades » paraît également en mai 2022 Poétique du silence, un volume regroupant quatre essais de Stefan Hertmans sur la modernité poétique dans ses rapports au langage et au mutisme, concentré de ses réflexions sur les oeuvres de Hölderlin, de Paul Celan et De W.G. Sebald notamment. En savoir plus sur les masterclasses littéraires : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant

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Paul Celan
Eloge du lointain

(in Pavot et mémoire )

Dans la source de tes yeux
Vivent les filets des pêcheurs des mers devenues folles
Dans la source de tes yeux
la mer tient sa promesse
J'y précipite
cœur ayant vécu parmi les humains
les vêtements que j'ai portés
l'éclat d'un serment
Plus noir que dans le noir, je suis encore plus nu
Je suis toi, quand moi je suis moi
Dans la source de tes yeux
j'erre et je rêve de pillage
Dans la source de tes yeux
Un pendu étrangle la corde
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Fais que ton œil dans la chambre soit une bougie, ton regard une mèche,
fais moi être assez aveugle pour l'allumer.

*******

À la source de tes yeux
vivent les filets des pêcheurs d'eaux folles.

À la source de tes yeux
la mer tient sa promesse.

Je jette là
un cœur qui a vécu parmi les hommes,
jette bas mes vêtements et l'éclat d'un serment
Plus noir dans le noir je suis plus nu.
Infidèle seulement je suis fidèle.

Je suis tu quand je suis je.

À la source de tes yeux
je suis emporté et je rêve de rapine.
Un filet a pêché un filet :
nous nous séparons enlacés.

À la source de tes yeux
un pendu étrangle sa corde.


(Louange du lointain du Recueil Pavot et Mémoire)
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Paul Celan
Le poème peut être une bouteille jetée à la mer, abandonnée à l'espoir - certes souvent fragile - qu'elle pourra un jour, quelque part, être recueillie sur une plage, sur la plage du cœur peut-être.
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Paul Celan
Aussi nous voulons être là
dans un temps qui dit le mot amplifié
où le millénaire, juvénile, quitte la neige,
l’œil qui erre
repose dans son propre étonnement,
et refuge et étoile
voisins se tiennent alors dans la bleuité
comme si le chemin était déjà parcouru à grands pas.

(poème paru dans la revue Diérèse N°85 / traduction Joël Vincent)
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Paul Celan
Dans la jungle du sang, c’est là
que se tient l’adieu, doigts -
effilés, à
chaque bout, en forme -
de cœur, une
loupe, et là
les tigres capturent
du jour

« Du fonds posthume », extrait paru dans la revue Diérèse (85), traduction Joël Vincent
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Paul Celan
je sais
je sais et tu sais, nous savions ;
nous ne savions pas, nous
étions bien là et non là-bas, et parfois,
à condition qu’entre nous
le Rien se dressât, tout à fait,
nous nous trouvions
unis l’un à l’autre.

(traduction Maurice Blanchot)
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Paul Celan
Je ne fais pas de différence entre un poème et une poignée de main.
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toi qu'au fond des temps,
dans le Rien d'une nuit,
j'ai dans la Non-nuit ren-
contrée, toi
Non-toi –
     
...
     
et parfois, quand
il n'y avait plus que le Rien entre nous,
nous nous trouvions
     
l'un l'autre tout à fait.
     
     
'RADIX, MATRIX', extrait, p. 63
& 'TANT D'ÉTOILES' / 'Soviel Gestirne', extrait, p. 21
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Paul Celan
L’art déplace le moi au plus loin.

Le méridien
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Rapport d’été

Le tapis de thym sur lequel
on ne marche plus, qu'on contourne.
Une ligne vide placée en travers
sur la bruyère des marais.
Néant porté dans les bris de vent.

Rencontres, de nouveau, avec
des mots isolés, comme :
éboulement, herbes dures, temps.
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