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Critiques de Paul Cornell (27)
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Deadshot &  Les Secret Six, Tome 4 : La rag..

J’avais dit pour le précédent tome que ça commençait à tourner en rond. Eh bien il semble que DC a décidé quelques temps après d’arrêter les frais… en beauté.



Les Secret Six – dont le nombre n’a plus vraiment de sens car les effectifs varient allègrement – terminent donc leur carrière. Le volume raconte d’abord leurs dernières aventures usant de la même veine que d’habitude : les héros sont des vilains pour lesquels il faut générer l’empathie du lecteur. Ils sont hors-la-loi et adorent massacrer mais ils ont le sens de l’amitié (même s’ils se plantent des couteaux dans le ventre). Leurs principales victimes sont souvent des gens pires qu’eux : des violeurs, des pédophiles, etc. L’humour à la Tarantino règne en maître.



Les voilà donc engagés pour coloniser un monde alternatif, mais en deux équipes concurrentes histoire de corser les choses. Puis ils se trouvent mêlés à un conflit entre Lex Luthor et Vandal Savage avant de devoir s’emparer de l’île de la Doom Patrol pour le compte d’un jeune héritier taré. Enfin ils descendent aux Enfers récupérer l’un des leurs.



Et c’est le final à la Butch Cassidy et le Kid. Encerclés dans une baraque par tout ce que DC compte de super-héros, ils font une sortie et luttent jusqu’à la fin. Magnifique baroud d’honneur.



Fin d’une excellente série un peu gore mais drôle, satisfaisant les mauvais sentiments du lecteur par le sort réservé aux vraies pourritures du monde (gros bonnets cruels, pédophiles, tueurs en série…), apportant un éclairage très humain sur des personnages allumés comme Bane, Catman ou Deadshot. Il fallait que ça s’arrête, mais ce sera dur de retrouver l’équivalent désormais. Suicide Squad peut-être…

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Wolverine, tome 8

Ce volume 8 s’ouvre sur un épisode de la dernière série Wolverine : Vulnérable partie 1 dans lequel notre héros aux griffes pointues se retrouve sans son pouvoir de régénération et en bien mauvaise posture.



Viennent ensuite les parties 2 et 3 de la saga des damnés, où, une entité virale venue du Microvers est capable de de manipuler les esprits. Wolverine est encore au centre de l’intrigue, car il aura bien besoin de ses camarades pour ne pas sombrer dans ses travers.



Un bon volume sur Wolverine, même si j’attends un peu plus de scénario et un peu moins d’action. Peut-être vais-je me tourner vers une intégrale des années 70-80.
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Dark Reign Saga N°3 : X-Men noirs

Toute la difficulté de critiquer ce petit volume de la revue Dark Reign Saga est qu’il n’y a pas d’histoire continue à proprement parler. Nous avons ici affaire à neuf petits récits relatifs au recrutement des X-Men Noirs, les Dark X-Men de Norman Osborn, dont c’est le fameu Dark Reign. Neuf récits sur environ quatre-vingt-dix pages… autant vous dire que ça va vite, très vite même ! On a donc droit à des présentations express, ou pas de présentations dans la plupart des cas. Une scène un peu développée plus tard et on passe déjà au personnage suivant ! Quand on veut découvrir cette tranche de l’histoire de l’univers Marvel, ce n’est évidemment pas suffisant ! Au niveau dessin, difficile de juger quand il n’y a pas de contenu englobant comme ici ; pas d’énormité cela dit.



Bref, un tome de Dark Reign Saga véritablement impossible à lire sans savoir se repérer dans le Dark Reign en général, mais aussi dans les manigances en sous-main de Norman Osborn pour attirer des mutants d'origines très diverses : inconnus, déviants, des vieux revenants (mention spéciale à Namor) ou certains ayant une histoire familiale... complexe. L'idée de présentation est bonne, mais la réalisation pêche un peu ; le fait que Panini Comics l'ait publié ainsi n'a sûrement pas aidé.



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Saucer State

Ce tome fait suite à Saucer Country Vol. 2: The Reticulan Candidate des mêmes auteurs, qu'il faut avoir lu avant car il s'agit de la deuxième partie de l'histoire. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2017, écrits par Paul Cornell, dessinés et encrés par Ryan Kelly, et mis en couleurs par Adam Guzowski. Ryan Kelly a également réalisé les couvertures.



Il y a 2 ans sur une route du Nouveau Mexique, Arcadia Alvarado conduisait sa voiture de nuit, Michael (son mari à l'époque) étant sur le siège passager, et ils étaient en pleine dispute quand la voiture a été baignée dans une lumière verte émanant d'une soucoupe volante et que des petits gris sont apparus. Au temps présent, la présidente Arcadia Alvarado est en train de prononcer un discours public au cours duquel elle fait part de son expérience d'enlèvement par des extraterrestres à la peau grise. Quand elle regarde la foule, elle est entièrement composée de petits gris. Elle se réveille de ce cauchemar à 03h30 et décide de commencer sa journée. En milieu de matinée, elle demande à son conseiller de lui faire un point sur ce qu'il a pu trouver comme informations sur les extraterrestres dans les différents services de l'état. Il lui explique qu'au fur et à mesure de ses autorisations de secret défense, le professeur Joshua Kidd a fini par trouver un projecteur à micro-ondes capable d'induire des visions dans l'esprit des gens. Il en a fait lui-même l'expérience. Le professeur arrive sur ces entrefaites et montre à la présidente un bout de carton avec un motif complexe, une sorte de protection contre les manipulations mentales, fourni par Michael, l'ex-mari de la présidente.



De son côté, Chloe Saunders (la conseillère en communication de la présidente) rencontre monsieur Dunfries, un industriel de premier plan, républicain et ouvertement raciste, en particulier vis-à-vis de la présidente qu'il a surnommée Chihuahua du fait de ses origines hispaniques. La présidente Alvarado rencontre le directeur Deinster, responsable du schéma d'organisation des agences de renseignements du gouvernement américain pour lui poser des questions sur l'existence d'éventuels projets top secrets qui n'auraient pas été portés à sa connaissance. Chez lui, Michael essaye de préparer un repas pour le soir car il a invité Chloe Saunders à manger. Une dizaine de fées se manifeste devant lui, mesurant une quinzaine de centimètres, virevoltant devant lui avec leur peau bleue, leurs cheveux violets, vêtues d'une combinaison d'astronaute.



C'est avec un grand plaisir que le lecteur découvre la suite de la série Saucer Country, arrêtée en juin 2013 faute de lecteurs, et connaissant une suite en 2017 grâce à l'éditeur IDW. Il a également le plaisir de constater que l'équipe créatrice est restée inchangée. Le lecteur retrouve la thématique centrale de la série : l'existence d'extraterrestres à la peau grise, voyageant en soucoupe volante, et prenant un malin plaisir à examiner des humains après les avoir enlevés, avec usage de sonde anale. Le scénariste utilise donc l'imagerie des soucoupes volantes, à laquelle il adjoint aussi une dame argentée en combinaison spatiale et des petites fées apparaissant à un individu connu pour avoir abusé de substances psychoactives. Il met également en scène les agences de renseignements tellement secrètes que même le président des États-Unis en ignore l'existence, les entreprises privées qui ont travaillé pour ces agences par le biais de contrats préférentiels, l'association Bluebird (fondée par Joe Bermigen) ayant pour but de prouver l'existence des petits gris, l'objet extraterrestre qui prouve indubitablement leur existence (= la preuve matérielle), éléments dont la majeure partie était déjà présente dans le tome précédent. Pour faire bonne mesure, l'approche d'une flottille de soucoupe est détectée à une distance d'un an de voyage de la Terre.



Le lecteur retrouve également les pages de Ryan Kelly qui a cette fois-ci dessiné l'intégralité des 6 épisodes. Il dessine dans une veine descriptive avec un bon niveau de détails. Même s'il a lu le tome précédent il y a 4 ans, le lecteur reconnaît aisément les personnages, d'Arcadia Alvarado au professeur Joshua Kidd, en passant par la toujours très belle Choe Saunders. Il découvre la militaire Jaine Klaus (USAF), affectée à Michael pour lui servir de chauffeur, immédiatement sympathique, avec une morphologie normale, éloignée des canons habituels des femmes qui peuplent les comics. L'artiste prête attention aux tenues vestimentaires des personnages, que ce soit les tenues toujours chics de Chloe Saunders (en particulier sa jupe serrée et son chemiser moulant pour affrioler sciemment Dunfries) ou les vêtements lâches et informes du professeur Joshua Kidd qui ne consacre que le temps minimum pour ses habits.



Le scénario ne rend pas la tâche du dessinateur facile, car plus d'un tiers des séquences est constitué de discussions entre des personnages. Pour autant le lecteur se rend compte qu'il n'y a pas de phénomène d'ennui visuel. Ryan Kelly s'investit pour composer des plans de prise de vue qui ne se limitent pas à une enfilade de cases avec uniquement des têtes en train de parler. Il prend soin de montrer les gestes des personnages, les changements dans leur posture, leur déplacement s'ils parlent en se rendant quelque part, ainsi que les décors en arrière-plan. Cela correspond à une vision naturaliste, dans laquelle les individus ne transmettent pas des informations uniquement par la parole, et dans laquelle le regard de l'interlocuteur ne s'intéresse pas exclusivement à la tête de celui en train de parler. Le lecteur a une belle démonstration de la capacité de l'artiste à rendre un personnage expressif, dès la page 3. Celle-ci comprend 9 cases de taille identique en plan fixe sur Arcadia Alvarado cadrée en plan poitrine. Malgré le caractère statique de cette prise de vue, le lecteur peut voir l'état d'esprit de l'oratrice évoluer au fur et à mesure de ce qu'elle énonce. Il en a à nouveau une belle démonstration dans le face à face entre Chloe Saunders et Dunfries, celle-ci testant la maîtrise de soi de son interlocuteur, et ce dernier restant de marbre avec une moue condescendante. Dans cette scène, Cornell et Kelly s'amusent bien avec ce qui apparaît être une variation sur Donald Trump.



Dans ce tome, Paul Cornell s'amuse également avec ses lecteurs en continuant à faire cohabiter la possibilité de l'existence des extraterrestres, et la possibilité que tout cela ne soit que le fruit d'une machination d'un service officieux du gouvernement des États-Unis. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver ce dispositif habile ou au contraire agaçant. Il peut prendre le parti de plutôt croire à l'une des possibilités ou à l'autre. S'il a l'esprit ouvert, il peut même s'amuser à faire coexister les 2 dans son esprit, estimant que les 2 restent possibles tant que les auteurs n'en ont pas invalidé une, dans une démarche évoquant le chat de Schrödinger. Il savoure alors autant les représentations de la réalité normale, à commencer par les entretiens successifs de la présidente avec des membres du gouvernement dont elle sait pertinemment qu'aucun ne joue franc jeu, que les représentations des extraterrestres et des petites fées. Cette fibre ludique est également entretenue par les auteurs, que ce soit l'énormité des soucoupes en approche, ou le comique de situation quand Chloe mange par inadvertance un petit bout de gâteau, alors que Michael venait d'expliquer qu'il lui avait été remis par les fées, ou encore les membres du groupe Bluebird qui ne savent plus quelle contenance adopter maintenant que l'existence des extraterrestres semble avérée. Contrairement à de nombreux comics, l'humour de Cornell reste assez léger, à commencer par la mise en scène d'un pseudo Trump qui ne joue pas sur la caricature, et qui reste même très en deçà des énormités qu'il peut proférer ou twitter.



Paul Cornell poursuit donc son récit au premier degré, avec une présidente qui doit faire face à un racisme latent. Il sait mettre en scène les difficultés du pouvoir, sans recourir à l'exagération, en particulier le temps nécessaire pour se plonger dans des dossiers, pour découvrir tous les projets existants dans les multiples branches de l'administration. Le lecteur est donc accroché par ce mélange d'exercice du pouvoir et de thriller pour découvrir ce qu'il en est vraiment des extraterrestres. Dans le même temps, il recherche un deuxième niveau de lecture, tel qu'il apparaissait dans les tomes précédents, l'existence d'extraterrestres servant de support à un examen des fantasmes des États-Unis, un regard socioculturel au travers d'une obsession déconcertante. Dans un premier temps, il ne décèle pas de tel thème. Il est même plutôt agréablement surpris de voir l'auteur dépeint les services militaires comme étant plutôt rationnels dans leur approche, plus pragmatiques que les associations de civils. Il découvre dans une scène inattendue, la soif de reconnaissance de certains travailleurs de l'ombre. Au fil de quelques remarques éparses, un thème finit par émerger : celui d'une réalité post-vérité. C'est Chloe Saunders, la doreuse d'image (spin doctor), qui fait observer qu'elle ne sait plus comment exercer son métier, quand tout n'est que déclarations fallacieuses, et que les représentants du peuple n'ont plus aucune conviction, plus aucune valeur, qu'ils disent ce qui leur semble satisfaire le plus de personnes au moment précis où ils s'expriment.



Le lecteur patient est aux anges de voir arriver une suite à une série ambitieuse prenant le phénomène de l'Ufologie comme un outil pour sonder les croyances de l'inconscient collectif et ce qu'elles révèlent de la civilisation qui les a engendrées. Il reprend facilement pied dans une intrigue engendrant une forte curiosité de connaître la suite, et une narration tant visuelle que scénaristique qui évite les effets de manche pour rester focalisée sur son sujet. Petit à petit, il apparaît qu'ils continuent bien de parler de la représentation du monde telle qu'exprimée au travers de croyances, avec un discours encore plus pénétrant basé sur le comportement des individus de pouvoir.
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Dark Reign: Young Avengers

L'histoire commence exactement comme celle de "Young Avengers : Affaires de Famille", un groupe d'adolescents dotés de pouvoirs tentent d'aider leur prochains...maladroitement, en se faisant appeler les Young Avengers. Mais les véritables Young Avengers ne vont pas se laisser si facilement voler leur nom et vont soumettre ces nouveaux-venus à quelques tests pour voir ce qu'ils valent et surtout pour voir s'ils ont bien la fibre des héros.



Une version plus violente et trash des Young Avengers que ce nouveau groupe. C'est pas mal, même si ça fait beaucoup penser à la rencontre entre les Young Avengers et les Runaways. Sauf qu'ici, les dessins sont bien meilleurs !



Mais comme le dit si bien Norman Osborn en conclusion "Ceci ne fait pas parti de l'histoire des Avengers. Personne n'en entendra jamais parler. Ca ne compte pas." Donc, puis cette histoire n'est pas censée avoir existé autant l'oublier...



Après avoir lu la totalité des opus sur les Young Avengers, je dirais que seules les séries mères d'Allan Heinberg et Jim Cheung sont excellentes. Les autres n'arrivent pas à la cheville bien qu'elles puissent être par moment intéressantes.
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Wolverine - Volume 1: Hunting Season

Ce tome comprend les épisodes 1 à 6 de la série lancée en 2013, dans le cadre de l'opération "Marvel NOW". Ils constituent une histoire presque complète qui peut se lire indépendamment de la continuité. Le scénario est Paul Cornell, avec des dessins d'Alan Davis et un encrage de Mark Farmer pour les épisodes 1 à 4, et avec des dessins de Mirco Pierfederici encrés par Karl Kesel pour les épisodes 5 & 6 (avec l'aide de Zach Fischer pour l'épisode 5).



L'histoire s'ouvre avec une pleine page où Logan est allongé par terre dans un magasin, le squelette apparent sur la moitié gauche de son torse et sa main droite, sous les yeux horrifiés d'un jeune garçon Alex Gregson. Le père d'Alex tient plusieurs otages en respect avec une arme à feu futuriste ; il en a déjà abattu plusieurs, et il a la ferme intention de continuer. Logan n'a d'autre choix que de le tuer sous les yeux de son fils. Ce dernier s'empare de l'arme laissée par son père et s'en prend à Logan, avant de prendre la fuite. Logan comprend qu'il est face à une forme d'intelligence collective qui possède le corps et l'esprit de plusieurs êtres humains et qui le teste pour des raisons mystérieuses. Son aventure va le mener à faire équipe avec Nick Fury junior, être détenu dans un Helicarrier du SHIELD, collaborer avec Chieko Tomomatsu (une inspectrice de police) et faire appel à ses amis du bar Guernica, à savoir Marcus H. Harold (écrivain), Anne Marie Hoag (responsable de l'entreprise Damage Control, nettoyage urbain, après destructions massives causées par des superhéros), Dr. Jason Rivera (recenseur de superhéros), Robert Templeton (organisateur de paris sur les combats de superhéros) et Victoria Von Frankenstein (oui, une descendante du fameux baron). Même Uatu le gardien fait plusieurs apparitions, c'est dire si l'heure est grave.



Dans le cadre de l'opération "Marvel NOW", l'éditeur lance une série prestigieuse consacrée au personnage "Savage Wolverine" avec une première histoire réalisée par Frank Cho (Kill Island), et une série mensuelle plus ordinaire, celle-ci. Le lecteur régulier de comics reconnaît quand même le nom d'Alan Davis, dessinateur aimant les formes arrondise agréables à l'œil, avec un dynamisme emprunté à Neal Adams, ayant déjà dessiné beaucoup de séries telles que Batman, Excalibur, ClanDestine, Justice League of America, Captain Britain, etc.



Dans ces 4 épisodes, Alan Davis est en bonne forme, avec son encreur habituel Mark Farmer. Dans la première page, le squelette de Logan apparaît à nu pour une partie de son corps, donnant lieu à une image assez dérangeante, malgré les courbes adoucissant la chair calcinée. Le style de Davis lui permet de représenter quelques horreurs, sans tomber dans le gore ou le dessin pour adulte. Il trouve un point d'équilibre ténu entre une représentation de la violence assez précise pour ne pas édulcorer les actions et les blessures de Wolverine, et assez arrondie pour ne pas la rendre voyeuriste et malsaine. Ses personnages présentent tous un visage lisse leur conférant une certaine jeunesse et impersonnalité, mais avec des formes crâniennes et des coiffures différentes, les rendant tous uniques. À ce titre, les membres de l'équipe du bar Guernica disposent tous d'une apparence spécifique, mêlant chaleur humaine, regard calculateur et second degré, les rendant immédiatement sympathiques et attachants, sans être nunuches.



Les scènes d'action sont vivantes et facilement lisibles, dégageant une impression de rapidité et de cascades convaincantes. Il est possible également d'apprécier le fait que Davis sait représenter une gamme d'émotions élargies, et qu'il n'hésite pas à représenter des personnages en train de sourire. Enfin il consacre un temps satisfaisant à représenter les arrières plans, avec une régularité au dessus du comics de base.



Par comparaison, les dessins de Pierfederici ont une apparence moins juvénile (moins de rondeurs, pas de sourire et un encrage plus anguleux), mais plus commune. Les expressions perdent en variété et en nuances, et les postures des personnages sont plus convenues.



Paul Cornell (Saucer Country ou Batman - Knight and Squire) a la tâche peu enviable d'imaginer une histoire originale pour Wolverine, un personnage apparaissant dans plus d'une demi douzaine de séries différentes mensuellement. Il plonge Wolverine (et le lecteur) dans une enquête, mâtinée de course poursuite pour identifier et retrouver les responsables, bien ancrée dans l'univers partagé Marvel. C'est ainsi que le lecteur retrouve le nouveau Nick Fury (introduit dans Battle Scars) qui fait équipe avec Wolverine, mais aussi assiste médusé à l'apparition d'Uatu comme au bon vieux temps quand cet observateur passif signalait une crise d'ampleur galactique en se manifestant (malgré son obligation de non-interférence). Le suspense tient la route et génère un niveau de divertissement satisfaisant. L'histoire s'achève sur un changement significatif pour le personnage (au moins le temps qu'il durera, c'est-à-dire pendant la prochaine histoire). Il tente d'introduire une autre nouveauté : le facteur de guérison rapide de Wolverine lui permettrait de courir à des vitesses supérieures à celle d'un humain normal. Le lecteur a du mal à y croire, et il y a fort à parier que cette innovation sera oubliée par tout le monde dès ce premier tome refermé.



Cette histoire de Wolverine n'a rien de révolutionnaire ou d'indispensable, mais la qualité du scénariste et du dessinateur principal permette de passer un bon moment de détente, avec un récit intriguant.
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London falling

J'ai trouvé "Les rivières de Londres" un trop frivole mais, pour le coup, celui-ci est un peu trop dur pour moi (du genre, faire bouillir des enfants vivants). Je n'ai jamais apprécié les livres d'Horreur - d'où les trois étoiles seulement.

Ceci dit, je suis allée jusqu'au bout, parce que c'est très bien construit et écrit. C'est intéressant de voir comment les quatre membres de l'équipe qui enquête deviennent de plus en plus impliqués dans l'affaire et comment ils se débrouillent avec toutes ces horreurs qu'ils découvrent petit à petit, l'urgence, le sentiment d'impuissance souvent, la peur toujours.
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Young Avengers Presents

Young Avengers Presents est un comics en six numéros, six chapitres se focalisant chacun sur l'un des membres du groupe Young Avengers créé par l'excellent Allan Heinberg et le dessinateur Jim Cheung. Différents auteurs et dessinateurs se succèdent ici pour faire vivre un peu plus longtemps ces Young Avengers avant leur grand retour en 2010 dans "La Croisade des Enfants" sous la houlette de leur créateurs.



Patriot :

Petit-fils d'Isaiah Bradley a.k.a "Black"Captain America, il incarne la nouvelle génération des super-soldats made in Marvel. Son histoire intervient ici après la "Civil War" qui a déchiré l'univers des Super-héros. Captain America est mort est Patriot perd la foi en son pays. Sur les traces de Bucky Barnes, il essaye de faire le point sur ce qu'il incarne désormais dans un pays qu'il ne reconnait pas.

Une histoire plutôt anecdotique car l'auteur, Ed Brubaker, n'a pas vraiment le temps d'approfondir le sujet. On l'oubliera donc assez vite.



Hulkling :

Teddy Altman est un hybrid de deux races extra-terrestres : les Skrulls et les Krees mais ayant grandit sur Terre, loin des styles de vies propre à ses deux peuples, il en n'est pas moins humain dans l'âme. Dans ce one-shot concentré sur ce personnage, Teddy va rencontrer son père : Captain Marvel. Là encore, la rencontre est à peine survolée et l'on croise un Captain Marvel revenu d'entre les morts que l'on aura tôt fait d'oublier lorsqu'on ne l'a pas connu avant.



Wiccan & Speed :

Les deux jumeaux de la Sorcière Rouge se retrouvent ici le temps d'un voyage à travers le monde sur les traces de leur mère. L'histoire de Roberto Aguirre-Sacasa est sympa et tente de surfer sur le final d'"Affaires de Famille" mais est bien fade comparé au travail toujours excellent d'Allan Heinberg et Jim Cheung dans "La Croisade des Enfants" qui reprend la même trame scénaristique. Une intrigue donc inutile ici car traitée plus tard. Par contre, j'ai beaucoup aimé les dessins d'Alina Urusov dont le trait accentue le côté "ado" de Wiccan et Speed.



Vision :

Vision rend visite à Cassie Lang pour qui il éprouve des sentiments. Cette histoire met en avant la prise de position de Cassie durant la Civil War ainsi que la relation complexe entre elle et vision. En effet, il est en quelque sorte le fantôme d'Iron Lad, le petit-ami de Cassie.

L'histoire de Paul Cornell est sympa tout comme les dessins de Mark Brooks et font parties des meilleures de ce tome.



Stature :

Alias Cassie Land, fille d'Ant-Man, elle s'est procuré la technologie de son père pour acquérir les mêmes pouvoirs. Elle est donc capable de grandir ou rapeticir à volonté. Cette fois, Cassie rapeticie à vu d'œil, son pouvoir étant lié à ses émotions. Lors d'une confrontation avec l'un de ses ennemis, elle a accidentellement blessé son beau-père et s'en veut terriblement. Ses amis vont alors tout faire pour la réconforter.

En décalage avec ce que l'on a pu voir de Cassie dans la précédente histoire, j'ai moyennement accroché.



Hawkeye :

Alias Kate Bishop, va croiser celui dont elle porte aujourd'hui le nom et utilise l'arc : Hawkeye lui-même (Clint Barton a.k.a Œil-de-Faucon). Aujourd'hui connu sous le nom de Ronin, c'est un des nombreux Super-héros que l'on croyait mort et qui ne l'ai pas…

Le plus intéressant ici c'est l'exploration par Matt Fraction des relations entre les différents membres des Young Avengers. Une bonne histoire qui élève le niveau de cette petite série.



A réserver aux fans des Young Avengers sinon vaut mieux en rester aux séries principales les concernant !
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Batman: Knight and Squire

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2010/2011. L'histoire met en scène les personnages créés par Grant Morrison dans Ultramarine Corps, et repris dans The Black Glove.



Dans le premier épisode, Knight (Cyril Sheldrake) et Squire (Beryl Hutchinson) initient un individu nouvellement doté de pouvoirs aux us et coutumes de "the Time in a Bottle", un pub qui accueille superhéros et supercriminels du fait de règles particulières. Suite à un malentendu, ils doivent mettre fin à une bonne vieille bagarre de bar. Ensuite, ils doivent mettre fin aux agissements d'un groupe d'anglais adeptes de la Morris dance, à ceux de Richard III récemment revenu à la vie et à l'armure de Knight qui a des velléités d'autonomie. Les 2 derniers épisodes prennent un ton plus grave car Jarvis Poker (British Joker) se meurt.



Paul Cornell reprend les superhéros créés par Grant Morrison pour les développer dans un milieu très anglais. Non seulement leurs aventures se déroulent en Angleterre, mais en plus les expressions utilisées font appel à une connaissance approfondie de l'anglais dit "colloquial". Cornell ne se contente pas de clichés anglais bons pour les touristes ; il utilise l'argot du coin et il crée des ambiances "so british". Il emmène son lecteur visiter des coins peu touristiques de l'Angleterre tel que ce pub particulier, le château des Sheldrake, mais aussi le newsagent de la petite ville où résident Cyril et Beryl, la maison de la maman de Beryl et son petit lopin arrière avec le fil à étendre le linge. Pour ces 2 derniers endroits, les illustrations de Jimmy Broxton transportent le lecteur avec une force évocatrice incroyable. L'intérieur du marchand de journaux comporte juste ce qu'il faut d'éléments typiquement anglais pour s'y croire, sans crouler sous une masse de détails. Le petit lopin derrière la maison comprend 3 ou 4 carrés de terre cultivée, et la corde à linge avec 2 collants rouge et noir de Squire, ce qui confère une sensation palpable d'intimité et de douceur maternelle qui réchauffe le coeur.



Au delà de ces aspects très anglais, Paul Cornell raconte une histoire qui sort des clichés habituels spécifiques aux superhéros. Grâce à un soupçon de magie arthurienne, les superhéros et les supercriminels cohabitent paisiblement au sein du pub et deviennent des êtres humains touchants et complexes. Cornell sait en quelques cases communiquer au lecteur la part de hasard qui influe sur le coté de la barrière (par rapport à la loi) où se retrouvent les uns et les autres. Puis il se moque gentiment de la tentation du communautarisme avec l'évocation de la Morris Dance. Il s'amuse du patrimoine historique des grands hommes anglais avec l'ambivalence du personnage de Richard III. Et pour finir, il revient à la dimension humaine du Joker anglais pour mettre en avant tout ce qu'il y a de relatif dans sa carrière criminelle. Même sa façon de présenter Knight et Squire insiste plus sur les caractéristiques humaines que sur le folklore qui va de pair avec leur costume de superhéros. Beryl n'hésite à présenter Knight comme un membre de la haute qui n'arrive pas à comprendre les gens du peuple. Enfin elle dispose d'un pouvoir peu commun et très subtil.



Pour mettre en image ce récit qui à l'apparence d'une histoire de superhéros, Jimmy Broxton utilise un style assez comics pour créer des images qui elles aussi sortent des clichés habituels de ce genre. Son style tire plus vers le rendu simple que le photoréalisme obsessionnel. Ce choix lui permet de tout représenter, même les criminels aux costumes les plus loufoques (Organ Grinder avec sa ceinture à motif de clavier de piano et des tuyaux d'orgue dans le dos) sans que leur impossibilité devienne gênante. Il lui permet aussi d'intégrer les personnages historiques comme Richard III (et quelques autres) au milieu des autres superhéros et personnages secondaires sans qu'il y ait un écart trop grand. Il apporte un soin plus important aux décors ce qui ancre les personnages même les plus loufoques dans une réalité plus solide. Ce style n'est pas toujours plaisant car certaines mises en scène sont trop simplistes ou enfantines (le duel à moto et à l'épée), mais il fait exister les personnages au delà de simples caricatures (en particulier Jasper Poker, émouvant dans son désarroi et sa détresse).



Cette histoire sort des sentiers battus car elle s'attache aux relations humaines et aux aspects ordinaires d'individus portant des costumes aussi hauts en couleurs qu'improbables pour ne pas dire ridicules. Cornell et Broxton n'inventent pas moins de 130 nouveaux personnages pour peupler l'Angleterre de surhommes tous faillibles et régis par leur condition sociale. Ils sont à l'opposé du combat facile et de l'esbroufe, pour plutôt installer une idée de communauté formée par l'ensemble des superhéros et des supercriminels, dans un environnement terriblement anglais. Ce récit n'au ra pas d'impact durable sur l'univers partagé DC, mais il aura emmené le lecteur dans un monde à part avec sa propre logique et une personnalité particulière et attachante.
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Saucer Country Vol. 2: The Reticulan Candid..

Ce tome fait suite à Run (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2012/2013, écrits par Paul Cornell, dessinés et encrés par Ryan Kelly (épisodes 8 à 10 et 12 à 14), David Lapham (épisode 7) et Mirko Colak (encré par Andrea Mutti, épisode 11).



Ces 2 tomes forment une histoire complète et indépendante de toute autre.



Dans la première séquence, le lecteur retrouve Astelle Johnson qui s'est rendue dans le Nevada pour rencontrer monsieur Brady (propriétaire de l'entreprise aéronautique portant son nom) pour rendre compte de son avancée pour le compte du groupe Bluebird. Il lui raconte l'histoire de Joe Bermingen (pilote de chasse pendant la seconde guerre mondiale) qui a fondé le groupe des Bluebird, individus déterminés à prouver l'existence des extraterrestres par une approche scientifique. À Las Vegas, le gouverneur Arcadia Alvarado s'entraîne au prochain débat télévisé pour l'investiture à la candidature, face à son équipe rapprochée. Elle craque à nouveau du fait de questions orientées "étranger" (en anglais "alien"). Le professeur Joshua Kidd se rend chez Annabel Bates pour l'interroger sur l'enlèvement extraterrestre dont elle dit avoir été victime. Il est toujours conseillé par ses 2 aides magiques. Michael (l'ex-mari d'Arcadia) continue d'avoir des visions inopportunes de petits gris, tout en essayant de faire bonne figure en public pour ne pas entacher l'image de la candidate. Mais juste avant une répétition pour le débat, Arcadia Alvarado est victime d'un attentat. L'agresseur n'est pas rattrapé.



Paul Cornell mène à bien son récit, sans qu'il soit bâclé (bien qu'il soit vraisemblable que les faibles ventes en aient accéléré le dénouement). Il reste dans le registre établi dans le premier tome : entre campagne électorale vue du côté relations publiques, et anticipation découlant de l'existence supposée d'extraterrestres ayant pris contact d'une manière ou d'une autre avec la Terre. Côté campagne électorale, Cornell prend un vrai plaisir à mettre en scène les stratégies de communication conçues et développées par Chloe Saunders. Il suffit de voir comment l'entourage de la candidate considère le pauvre Michael. Voilà un homme qui n'est pas à la hauteur, qui a tendance à trouver son courage dans l'alcool, qui s'est séparé d'Arcadia (sous-entendu parce qu'il n'était pas à la hauteur), un véritable handicap pour la candidate, un désastre en puissance. Autour de Michael, tout n'est que cynisme. Saunders lui fait répéter ses textes, lui explique quelle image il doit donner de lui-même, quelle fiction elle a construite pour lui (des sentiments rémanents pour son ex-femme sans oser lui dire de peur d'être un impedimenta). En son for intérieur, Saunders est persuadée que Michael ne sera pas à la hauteur, qu'il va déraper, qu'il sera incapable de tenir son rôle. Cette approche cynique et pragmatique atteint son apogée lors de la tentative d'assassinat. Le premier réflexe d'Alvarado est de s'enquérir de ce qu'il est advenu de la balle. Saunders et elle se réjouissent de cette réaction qui sert de manière formidable l'image altruiste de la candidate, sans s'inquiéter de cette faille dans son service de sécurité. La fonction de façonneur d'image est mise en scène dans toute sa savoureuse rouerie, retournant chaque situation pour la présenter à l'avantage de la candidate. Saunders n'hésite par à rappeler la vraie nature de sa profession : plaquer une narration avantageuse sur les événements, créant ainsi une mise en abîme surprenante avec la fonction de Cornell et Kelly dans la narration de l'histoire.



Côté ufologie, Paul Cornell s'amuse tout autant à égrainer les conventions du genre, avec une ambiance des plus savoureuses. Tout y est : l'association de citoyens concernés (et convaincus que le gouvernement ne dit pas tout), le réseau de scientifiques décidés à apporter une preuve tangible, l'homme qui a vu l'homme (Joe Bermingen) qui a vu les extraterrestres, les images non transmises de l'atterrissage sur la Lune, le pilote de chasse qui a vu la source de ces étranges phénomènes célestes, les tests d'avions non conventionnels par l'armée... Cornell réussit à insérer un nombre impressionnant de ces preuves. Il n'hésite pas non plus à en tourner une ou deux en dérision. Par exemple, le professeur Kidd découvre qui sont réellement ces 2 hommes en noir qui systématiquement viennent poser des questions déconcertantes aux rescapés d'enlèvement par des extraterrestres (pot-aux-roses très drôle). Et bien sûr l'un des personnages finit par mettre la main sur le bidule, l'objet laissé par les extraterrestres lors d'un voyage, LA preuve matérielle.



Cornell a entremêlé ces 2 thématiques dans une intrigue bien ficelée, bénéficiant du suspense généré par la course à la Maison Blanche, l'apparition de groupes de pression pas commodes et l'usage d'armes prouvant que les enjeux sont majeurs et que la candidate Arcadia Alvarado dérange des intérêts supérieurs. Le premier épisode est mis en images efficaces par David Lapham, avec ce qu'il faut d'ironie discrète et sous-jacente. Ryan Kelly dessine la majeure partie des épisodes (6 sur 8). Il sait rendre les visages expressifs pour transcrire le doute, la réflexion, le contentement, la manipulation, la détermination, les individus en train de se jauger, etc. Grâce à lui, Chloe Saunders devient une femme mutine, avec une capacité agréable à se réjouir de ses succès (même si le lecteur peut éprouver des doutes sur le bienfondé de ses agissements, la fin justifiant souvent les moyens). Arcadia Alvarado apparaît comme une femme crédible, forte et décidée, mais ressentant aussi la fatigue accumulée de ses prestations en public, de l'usure de la tension d'être tout le temps sur ses gardes, de l'angoisse de commettre un faux pas. Kelly s'avère tout aussi apte à transcrire les environnements dans lesquels évoluent les personnages, de la salle de séjour d'Annabel Bates (avec toutes les plantes vertes), à un studio de prises de vue improvisé, en passant par la banalité d'une autoroute. Il y a bien quelques séquences où les arrières plans disparaissent pour laisser toute l'importance aux personnages, mais rien de déraisonnable pour des comics. L'épisode 10 est dessiné par Mirko Colak et encré par Andrea Mutti, le rendu est plus quelconque, sans casser l'immersion du lecteur, mais sans la saveur de Kelly (en particulier un registre d'expressions très limité).



À l'issue de la série, le lecteur se rend compte que Paul Cornell et Ryan Kelly ont raconté une histoire disposant d'un haut niveau de divertissement, avec une présentation informative et construite de la mythologie associée à d'éventuels contacts sur Terre avec une vie extraterrestre, tout en faisant évoluer leurs personnages dans un environnement crédible (les protagonistes savent se servir de tablettes informatiques de manière naturelle et intelligente). Il prend également conscience que les auteurs l'ont emmené au cœur d'une théorie du complot sur les OVNI sans jamais verser dans le ridicule et que l'histoire prise dans son intégralité donne une signification très personnelle au titre "Saucer country" (Le pays des soucoupes"), avec un point de vue réfléchi et construit servant de révélateur sans appel.
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Saucer Country, tome 1 : Run

Ce tome comprend les épisodes 1 à 6 d'une nouvelle série publiée par Vertigo (la branche adulte de DC Comis) en 2012. Le scénario est de Paul Cornell (auteur de plusieurs aventures de Doctor Who, de Knight and Squire et de Demon Knights pour DC Comics), les illustrations de Ryan Kelly (The New York Five avec Brian Wood) pour les épisodes 1 à 5, et de Jimmy Braxton et Zoran Sudzuka pour l'épisode 6.



Arcadia Alvarado est une femme de couleur, gouverneur du Nouveau Mexique aux États-Unis, qui a l'intention de se présenter à l'investiture de son parti pour les élections présidentielles. Alors que l'histoire commence, elle reprend conscience au volant de sa voiture, avec Michael son ex-mari à ses cotés, et la conviction d'avoir été enlevée par des extraterrestres. Elle est ramenée à la conscience par l'arrivée de Fausto (son responsable de la sécurité) et de 2 de ses gardes. Le lendemain, elle reprend ses réunions, la première avec Harry Brooks, son directeur de campagne, qui lui présente Chloe Saunders, une professionnelle de la communication qui ne s'embarrasse pas de sentiment. À Harvard, le professeur Joshua Kidd fait face au comité de l'université qui souhaite l'écarter quelque temps de sa chaire, du fait d'opinions trop polémiques concernant les extraterrestres. 2 individus ectoplasmiques de petite taille le rassurent en lui disant qu'il va bientôt retrouver du travail. Pour son premier discours de candidate, Arcadia Alvarado choisit le thème de l'étranger. Ailleurs une association appelée "Blue Bird" réunit des citoyens concernés suivant l'actualité officielle et officieuse concernant les extraterrestres. Elle accueille un nouveau membre : Astelle Johnson. Le tome se termine avec un épisode pendant lequel Joshua Kidd expose l'historique de l'évolution des croyances relatives aux extraterrestres.



Sondes anales, mutilation de bétail, etc. Petit à petit au fil des décennies, il s'est développé tout un imaginaire autour de l'existence de petits hommes verts (ou gris), nourris de conspiration du silence, d'expérimentations imposées, humiliantes et douloureuses pour les êtres humains. Paul Cornell pioche avec gourmandise dans cette mythologie, en la mariant avec un contexte de femme politique. Le lecteur peut penser à la série X-Files, mais il ne s'agit pas d'un plagiat. Au fil des pages, Cornell met en scène des individus au comportement adulte et aux réactions intelligentes et sensées. D'un coté les images montrent des petits gris et les personnages croient en leur existence. De l'autre, Alvarado et son entourage ne prennent pas leurs expériences pour argent comptant. Ils remettent en cause la nature fragmentaire de leur souvenir, les contradictions existant entre les souvenirs de 2 individus enlevés au même moment et au même endroit, le filtre déformant de leur perception ; ils s'interrogent sur la possible manipulation dont ils sont victimes. Cette base instable sur la réalité des événements entretient l'attention du lecteur : il se sent impliqué par le raisonnement des personnages pour trouver les éléments vérifiables et vérifiés sur lesquels s'appuyer. Cornell évite l'exagération dépourvue de cervelle telle que dénoncée par Warren Ellis dans Atmospherics (il visait particulièrement les affabulations de Whitley Strieber).



D'un autre coté, Cornell ne prend pas le chemin de l'humour tel qu'ont pu le faire Joshua Williamson et Seth Damoose dans Xenoholics. Il s'agit bien d'une femme crédible dans son rôle de candidate à la présidentielle, qui doit gérer une expérience personnelle déstabilisante, tout en menant sa campagne. À ce titre, le personnage de Chloe Saunders qui fait office de conseillère en communication (spin doctor) est très réussi dans ses méthodes de contrôle de l'image et de l'information, dans ses stratégies de retournement de situation. Cornell pioche quelques composantes de campagne politique en les utilisant avec intelligence. Il est trop tôt dans le récit pour savoir s'il développera les convictions politiques de son personnage principal ou non. Par contre il fait montre d'habilité et réussit à convaincre le lecteur de la plausibilité de cet aspect de son récit.



Cornell termine son premier tome avec un historique matois sur la façon dont les extraterrestres ont été intégrés à la culture populaire au fil du de l'histoire, et surtout de la fin du vingtième siècle. Il souffle habilement le chaud et le froid entre les différentes apparitions telles qu'elles ont été enregistrées de manière officielle, leurs points communs, mais aussi les étranges coïncidences entre leurs particularités et les limites technologiques permettant de les observer à l'époque où elles ont été observées.



Ryan Kelly effectue un travail professionnel, dans un style plutôt réaliste, avec un bon niveau de détails qui permet une immersion tout à fait satisfaisante. Il réussit des visages qui s'impriment dans la mémoire, sans pour autant être exagérés. Sa définition graphique d'Arcadia Alvarado est assez en retenue pour qu'elle soit crédible et qu'elle apparaisse d'une intelligence à la hauteur de ses fonctions. Celle de Chloe Saunders est à la fois légèrement amusante (avec son air mutin et sa queue de cheval) et d'une vivacité vibrante telle qu'on peut l'imaginer pour une communicante battante. Les tenues vestimentaires sont variées et réalistes. Les différents lieux sont conçus de manière à être réaliste, et particuliers. Mais le point fort de Kelly apparaît dans sa capacité à intégrer les éléments extraterrestres sans qu'ils ne semblent déplacés dans les images. Il les traite de la même manière visuelle que les éléments issus de la réalité normale. Ce parti pris est complètement raccord avec celui du scénario et installe le doute sur ce qui est à prendre au premier degré, ou ce qui provient de l'imagination d'un protagoniste, ou ce qui traduit sa perception déformée d'un phénomène trop étranger pour pouvoir être assimilé par l'intellect. Vous connaîtrez la peur face à d'inoffensifs lapins.



Paul Cornell et Ryan Kelly entremêlent 2 genres qui sont les extraterrestres et la théorie du complot qui va avec, et la campagne politique d'une candidate. Le lecteur reconnaîtra facilement les stéréotypes propres à ces 2 genres narratifs, mais il pourra aussi constater que Cornell et Kelly ne se contentent pas de les égrener l'un après l'autre. Cornell sème le doute sur ce qui est à prendre au premier degré, et ce correspond à une perception faussée, grâce à une construction narrative élégante, et grâce aux illustrations adroites de Kelly.
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Wolverine, tome 3

Le 3e épisode de la série régulière Wolverine (qui en est à sa 5e version, ça aussi ça m’insupportait) porte sur l’arc Hunting Season, plutôt agréable à suivre grâce à un Alan Davis percutant (malgré des décors assez pauvres, on se régale des expressions faciales parfois légèrement simiesques de ses personnages et de la dynamique de sa mise en page) qui sert à merveille une intrigue pleine de menaces dans laquelle, aux côtés d’un duo sympathique formé de Logan et de Nick Fury Jr, le lecteur se perd en conjectures avec des mystères de bonne facture.

Pour Wolverine & the X-Men (n° 23 & 24), ça se gâte déjà. La fin de l’arc sur le Dernier Frankenstein était attendue au tournant : des X-Men transformés en bêtes de cirque, ça avait été fait, avec talent et cynisme (Mesmero, boosté par Magneto, les avait hypnotisés avant que ce dernier les emmène dans sa base antarctique). Ici, malgré de très sympathiques dessins de Bradshaw, précis et enlevés, on se perd entre une révolte mal fichue et la sous-intrigue impliquant Idie et Maximilian du Club des Damnés. C’est parfois rigolo, mais je n’accroche pas. L’arrivée d’une ancienne Nemesis de nos mutants fait même presque tache. L’épisode suivant, servant à reposer tout le monde avant un nouvel arc narratif, la joue tout miel tout sucre : amours et désamours dans la communauté mutante ; les uns savourent leur sérénité toute relative et profitent de la vie, d’autres dépriment comme seuls des mutants peuvent déprimer. C’est aussi l’heure des choix. La partie avec Quentin Quire est la plus amusante, presque irrévérencieuse.


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Wolverine 2013

Cet épisode n'est pas si passionnant que ça. Par contre, le dessin de Mahmud Asrar, lui, est d'un très bon niveau. Cet artiste donne du rythme à ce récit qui met son temps à démarrer. Un numéro assez tranquille dans l'ensemble qui permet de démarrer l'année en douceur !
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Wolverine 2013 013

Un numéro à ne manquer sous aucun prétexte pour les amateurs !
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Wolverine 2013, tome 2

Le 2e épisode de "la Chasse est ouverte" continue à intriguer, le rythme est rapide et les révélations n'arrivent qu'au compte-gouttes. L'épisode de Wolverine & les X-Men est moins surprenant (les anciens se souviennent que l'équipe a déjà été capturée et produite dans un cirque sous la houlette de Mesméro) mais procure son lot de péripéties et de combats, le point d'orgue n'étant pas le duel contre le monstre de Frankenstein, mais bien comment le plus jeune de la famille va gérer sa relation avec Idie.
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Wolverine 2013, tome 2

La suite du récit est à la hauteur de nos attentes. Que du bon ! De plus, le dessin de Bradshaw est vraiment génial, je trouve. Efficace, fouillé et riche, il s'affirme comme l'un des plus intéressants du moment !
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Wolverine 2013, tome 1 (vc)

A l’intérieur, trois épisodes : deux pour la suite de Wolverine & the X-Men rédigée par un Jason Aaron qui se lâche complètement. Nick Bradshaw suit le mouvement en soignant ses détails et on finit par se faire à ses personnages qui semblent tous avoir rajeuni et à ces couleurs vives donnant un aspect un peu cartoon à l’ensemble.

Pourtant, les dangers planant sur l’Ecole Jean Grey sont toujours présents et on peut mal digérer l’écart entre ces graphismes sucrés et la cruauté ou la perversité des adversaires. Et alors que le Club des Damnés junior fomente une énième revanche sanglante, l’arrivée d’un spectacle itinérant d’un genre particulier promet quelques moments très excitants. Las, l’épisode suivant (Wolverine & the X-Men #20) choisit un autre centre d’intérêt, multipliant un peu trop les points de vue sur l’école : Angel, toujours en train de se chercher une identité et un but, décide d’aider les nouveaux mutants à s’intégrer. La presque totalité de l’épisode le met aux trousses d’une jeune requin-garou ( ?) qui a bien du mal à accepter la réalité de ses pulsions et transformations. En outre, les dessins de Sanders paraissent assez grossiers et rétrogrades, ce qui nous laisse penser à un épisode bouche-trou rythmé par quelques dialogues savoureux.

Reste le plat de résistance, le nouvel arc de la série principale : Hunting Season est donc confié aux bons soins du duo britannique Paul Cornell & Alan Davis. Les habitués de Clan Destine et d’Excalibur retrouveront la « patte » Davis, ses silhouettes élégantes, sa mise en page dynamique, ses visages expressifs dans une ligne claire et parfaitement intelligible qui se prête bien aux déferlements de puissance. Si le script ici pique la curiosité par sa radicalité et son refus de la facilité, il ne permet pas d’en dire davantage tant on manque d’éléments. Ecrit comme un épisode de feuilleton télévisé, il n’y a guère de « gras » : pas de dialogue inutile, pas de changement de lieu, pas d’intrigue secondaire, pas d’intervention d’un tiers ; juste Wolverine et un ennemi qu’il refuse de reconnaître comme tel. Et beaucoup de victimes. A suivre donc.


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Wolverine : La chasse est ouverte

Wolverine est face à un ennemi surpuissant qui représente une menace planétaire. Un recueil de 13 numéros haletants menés par Paul Cornell principalement connu pour son travail sur la série "Doctor Who".
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Warcraft : Liens fraternels

Nous avons été déçus par ce qui est ici proposé, tant l’ensemble paraît dispensable ; même pour les amateurs les plus inconditionnels.
Lien : http://www.actuabd.com/Warcr..
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Wolverine 2013 22 la Mort de Wolverine : Pr..

Graphiquement, le dessin de Pete Woods reste très efficace.
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