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Citation de urbanbike


27 février 2001

À ses heures perdues, le général qui occupe le poste capital du contrôle des passeports et des visas pour toute l'Égypte, le gris monsieur rond au front plissé, compose de la musique classique. Il a appris la composition par correspondance.
Nous sommes donc conviés à l'Opéra pour écouter l'orchestre à cordes jouer ses dernières pièces.
Vu du fond, l'auditoire se présente comme une muraille de dos massifs et sombres : un Gabin, un Ventura, un Depardieu, un Gabin, un Ventura, un Depardieu…
Je suis souvent allé aux générales mais je n'ai jamais vu un parterre d'amis aussi massifs et aussi célibataires que ceux du général.
Vues de face, les choses ne s'arrangent pas et nous sommes carrément dans Les Tontons flingueurs. Les fauteuils paraissent bien étroits.
C'est un soir à faire des mauvais coups : il n 'y a plus un flic en ville.
Le général-compositeur ne cesse de serrer des mains, de répondre aux questions de la télévision. On le guide enfin au premier rang et le chef lance sa musique. C'est un aimable sirop pour violons fait de morceaux du genre de ce qu'on entend au rayon confitures du supermarché. Le général a l'âme sensible et « artiste », on ne l'aurait pas juré. Pour un peu, les malabars se tamponneraient les yeux. En tout cas, ils se régalent et reprennent de tout. À coups de bis et de ter, voilà encore une soirée oubliable qui avance loin dans la nuit.
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