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Critiques de Paul Gauguin (37)
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Noa Noa : Voyage de Tahiti

Pourquoi ai-je lu Noa Noa ?

Parce que je trouve formidablement enrichissant de pouvoir lire un artiste et admirer simultanément un grand nombre de ses oeuvres, peintures, sculptures, céramiques et gravures, actuellement au Grand Palais à Paris. L’écrit éclaire nécessairement l’artistique, et vice-versa.

Parce que j’ai depuis longtemps une fascination pour la modernité des oeuvres de Paul Gauguin, l’explosion de leurs couleurs, l’énergie paradoxalement calme qui se dégage des oeuvres réalisées lors de ses séjours en Polynésie. Tellement novateur et puissamment inspiré.



Noa Noa, embaumé en tahitien, c’est le récit essentiel du premier séjour à Tahiti de l’artiste. Il y arrive en juin 1891, ruiné. Il quitte la civilisation et cherche à retrouver une authenticité fantasmée auprès des autochtones. Dans un style très direct et agréable à lire, il témoigne sur sa vie pendant deux ans, sa découverte des paysages, des moeurs, des croyances maoris qui influenceront fortement toutes ses oeuvres.



Malheureusement, cette édition ne comporte, contrairement à l’original, aucun dessin, aucun croquis du peintre, mais justement l’original de Noa Noa, détenu par le Musée d’Orsay, est actuellement exposé au Grand Palais. Il est accompagné d’une projection qui détaille et explique en partie le contenu pictural de ce carnet de voyage. En complément du texte, ce sont toutes les inspirations visuelles mais aussi les contes et croyances maoris qui défilent, l’âme mystique et sensuelle de Tahiti que ses tableaux reflètent, que son texte raconte.



Noa Noa, une lecture éclairante et intime au coeur de l’inspiration de Gauguin à Tahiti, « terre hospitalière, terre délicieuse, patrie de liberté et de beauté ! Je pars avec deux ans de plus, rajeuni de vingt ans, plus barbare aussi qu'à l'arrivée et pourtant plus instruit. Oui, les sauvages ont enseigné bien des choses, ces ignorants, de la science de vivre et de l'art d'être heureux. »

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Lettres à sa femme et à ses amis

Je suis tel le Sicambre face à Rémi : on m'enjoint sous la menace néopuritaine de brûler Gauguin que j'ai adoré, et d'adorer Rothko et Pollock (qui cocufia Lee Krasner, mais faut pas le dire). J'ai donc entrepris cette lecture pour trouver, dans la correspondance intime de Gauguin, le Golgoth que l'on m'avait décrit. Ses lettres me disais-je, devaient fournir les preuves du peintre alcoolique, querelleur, jaloux et magouilleur, qui terrorisait ses copains artistes et tirait les cheveux de ses copines. Il devait bien confesser quelque part, à sa femme battue ou à ses amis molestés, ses pulsions sales et ses effroyables remords ? Avouer qu'il avait entrepris de fuir, à Panama, à Pont-Aven, à Papeete, aux Marquises, non pas pour l'art, mais bien pour expier la prévarication de ses devoirs d'artiste, de père et de mari ? Alluder à son racisme colonialiste? Déclarer au tribunal de ses proches que, même en exil, il trouva encore le moyen de violer, de troubler l'ordre public, jusqu'à ce, qu'enfin, la syphilis délivre le monde de ce démon? Nada. Walou. Un homme soucieux, de l'art, de ses amis, de ses enfants, affligé par la rigueur glaciale de son épouse luthérienne. Ni Gobineau, ni Barbe-Bleue. Pourtant, une historienne d'art néo-zélandaise, l'a dit « c'était un pédophile arrogant, surestimé et condescendant". le New York Times (Is it time Gauguin got cancelled, 18/11/2019) m'avait mis en garde contre la beauté trompeuse de ces tableaux colorés et sans ombres. Les peintres normaux dessinent des ombres. Encore une preuve que Gauguin n'était pas normal, et dangereux, comme l'ont prouvé scientifiquement deux historiens d'art allemands: c'est bien Gauguin qui a coupé l'oreille de van Gogh (avant de la manger). Je les cite : « Ce n'est pas Vincent van Gogh qui s'est coupé l'oreille avec un rasoir, mais c'est son collègue et colocataire Paul Gauguin, un homme de tempérament emporté et irascible, escrimeur expérimenté de surcroît, qui a sectionné avec son sabre l'oreille gauche de van Gogh, lors d'une dispute non loin des bordels d'Arles. » Kaufmann, H., Wildegans, R. (2008). van Goghs Ohr – Paul Gauguin und der Pakt des Schweigens (L'oreille de van Gogh et le pacte du silence). Que font le bureau de la censure, la commission de contrôle, les préfets? La correspondance de cet ogre arrogant et colérique est en vente libre. On peut encore acheter les nus de ses victimes en poster à la boutique du musée d'Orsay, ainsi que Germinal et le Capital, alors même qu'il est désormais prouvé que Zola, comme Marx, ont trompé leur femme. Quant à Henri de Toulouse-Lautrec, un article prétend qu'il aurait visité une maison close. Les historiens d'art contestent néanmoins cette découverte qui n'a pas fait l'objet d'un essai randomisé en double aveugle.
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Paul Gauguin, préface à expo de Seguin

Je vais dire autre chose que ce que j'entends sur Gauguin et qui me gonfle passablement, à part sa cote sur le marché de l'Art qui poursuit une ascension vertigineuse et qui ne vient pas démentir ce que je pense. J'ai juste un souhait eu égard à ma dernière remarque: que les heureux acquéreurs richissimes ne les gardent pas jalousement privant ainsi le public de les voir pendant X années. Dans un press-book, ça jette toujours d'avoir le franc assentiment d'un des plus grands peintres au monde qui exerce un oeil de lynx sur la profession.. dont la plume fait également mouche !..



Février 1895, Armand Seguin,, tout jeune homme, émule de Gauguin expose ses oeuvres chez La Barc de Boutteville, 47, rue le Peletier. Gauguin va lui donner un bon coup de pouce qui vaut un brevet pour peintre de talent, en publiant la préface du catalogue d'expo.



Il a ces mots gentils et sincères pour son jeune protégé : "il sait lire dans le Livre mystérieux, et il sait parler le langage Du Livre. Il a une conception personnelle de la beauté, le besoin de s'efforcer vers elle par des chemins à lui..

Peindre ce qu'on aime est un acte sincère..

Rien chez lui, de l'école, point d'admirations conventionnelles traduites par d'infécondes imitations..

Tempérament sincère, robuste et sain.

Seguin a librement étudié la nature. c'est en Bretagne cette année que je l'ai connu..

Cette belle Bretagne, je l'ai peinte autrefois. J'en ai scruté les horizons, cherchant l'accord de la vie humaine avec la vie animale et végétale dans des compositions où je laissais une importante part à la grande voix de la terre. Seguin au contraire se contente pour ses figures d'un entourage restreint. de cette méthode, il tire de très heureux effets.

Voyez dans cette grande toile sans horizon cette paysanne bretonne, couchée, sans coquetterie, sans rêve, dans ces courbes parallèles, quelques-unes, au cadre et qui s'entrecroisent. Et que d'adresse dans les tons graves du bonnet, qui résument un blanc..

C'est je l'affirme de la très belle couleur noire.

(..) L'esprit souffle où il veut, le talent se manifeste où il peut. M'est avis qu'il se suffit à lui-même comme décor, et qu'il pourrait se passer de recommandations..."



A cette date, Seguin est orphelin, depuis quelques bonnes années déjà. On a le sentiment qu'il va faire le deuil de cette situation malheureuse et se tourner résolument vers les aubaines qui se présentent à lui. A Paris, franchement il rencontre, côtoie les plus grands de la peinture, on sait que Paris est alors le phare de la peinture mondiale, l'endroit où tout grand peintre se doit d'y séjourner en immersion, d'y prendre quelques influences dont aucun peintre n'en tire ombrage, mais au contraire sédimente son parcours. Seguin éprouve de l' aisance à réaliser des eaux-fortes qui le distinguent déjà du lot. Il a été initié en cela, deux ans plus tôt par O'Conor lors d'un séjour d'été au Pouldu. Ce qui fera dire à Gauguin, toujours dans sa préface : " le métier est trop sensible dans les eaux-fortes ; j'y voudrais plus d'ingénuité. Là encore, pourtant, Seguin reste rare par sa façon personnelle d'entendre le dessin". La fuite de Paris perce évidemment dans le coeur de Gauguin à cause de choses trop galvaudées, de ce Paris trop parisien, et dans le même temps Seguin ronge son frein en pensant à la peinture vers laquelle il sent sa voie clairement ..



Gauguin a été généreux comme ça pour Seguin, avec une volonté presque patriarcale, filiale, et aussi pour d'autres peintres de talent comme Bernard, Maufra, Jourdan, Sérusier.. Bien sûr il invita encore Armand Seguin dans sa préface à plus d'exigence .., mais il n'était pas vis-à-vis de ceux-là dont il appréciait le travail et la recherche avare de compliments et de conseils. Il y avait vraiment de la sincérité dans ses gestes d'amitié. Qu'avait-il à attendre en retour ? de voir sans doute le grand art s'exprimer, en devenir, en toute liberté. Il était même flatté d'un tel entourage d'exceptionnelle qualité. Il drainait de par son auréole insigne les meilleurs du moment, que voulez-vous ?
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Ancien culte mahorie

Reproduction d'un manuscrit illustré, un texte qui n'est pas de Gauguin, mais plutôt des notes de Gauguin prises en 1892 sur un texte de Jacques-Antoine Moerenhout de 1837, qui lui-même livre une traduction du Maori. Ces bouillonnements graphiques sur une mythologie Maorie, c'est le laboratoire d'une oeuvre à venir, une promesse, que Gauguin tiendra, à la différence de da Vinci dont les carnets sont quasiment l'oeuvre elle-même. Gauguin et da Vinci ont en commun un idéal de beauté exotique. La beauté, ils la découvrent dans un monde intérieur, construit par l'exploration de savoirs cachés, secrets, inaccessibles aux contemporains. Dans Ancien culte Mahorie, c'est une mythologie non-européenne en voie de disparition, une Atlantide dont Gauguin assiste à l'engloutissement, des dieux qui, en mourant, provoquent des émotions contradictoires: excitation de la découverte de la vérité sur l'origine du monde; déchirement d'assister à l'agonie de cette vérité; enthousiasme de l'enrichissement intérieur qu'elle procure. C'est l'inspiration de ces dessins aux contours ronds et sûrs: une flèche comme un dessin d'enfant lancée derrière un sanglier ; un horizon de tempête noire sur une mer démontée vite hachurés ; un couple qui fait l'amour dans une fleur. Ce sont, respectivement, deux géants qui combattent le monstre cochon qui dévorait les hommes ; la séparation de la mer et de la terre au cours de la cosmogénèse ; le roi et sa promise après la cérémonie. Le réel n'a d'intérêt que par ce qu'il témoigne encore de la vérité des mythes. Ancien culte Mahorie c'est le manifeste manuscrit de l'art contemporain.
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Avant et après

« Ceci n’est pas un livre. Un livre, même un mauvais livre, c’est une grave affaire»



Ainsi débute à la manière de Magritte, ce qu’il est difficile de qualifier d’un journal, ou d’une biographie…. un fourre-tout, peut-être… une suite de notes éparses en tout cas, sans suite, des anecdotes relatives à sa vie côtoyant divers sujets sans liens apparents entre eux ; aussi bien des histoires insignifiantes ou de menus incidents de sa vie que des affaires qui lui tiennent particulièrement à cœur, ou ses convictions profondes.

Avant et après, une autobiographie ? Une autobiographie ne commence-t-elle pas par l’enfance ? Ici après quelques bribes seule-ment de ses jeunes années pour commencer, il y revient au beau milieu de son récit. Pourquoi pas ? Peut-être peut-on davantage parler d’une simple démarche autobiographique ou encore d’un autoportrait ? Quoi qu’il en soit, passé le moment de surprise, je n’ai pas cherché plus avant à comprendre, et pris le parti de me laisser porter par sa logique plutôt que d’y substituer la mienne et me suis laissé emporter par une écriture qui déroute quelque peu, mais ludique et plaisante, attachante souvent, où perce la sincérité malgré une impression de ramassis d’anecdotes et d'événements, encore une fois, à la queue leu leu, mais qu’il commente abondamment, dévoilant ainsi sa personnalité.



Pour revenir à son autobiographie qui commence par le : « Si je vous dis que du côté de mon père ils se nommaient tous des Gauguin, vous direz que c’est d’une naïveté absolue: m’expliquant sur ce sujet, voulant dire que je ne suis pas un bâtard, sceptique-ment vous sourirez » relaté dans mains ouvrages, débute par l’histoire de sa grand-mère, Flora Tristan, et se situe dans un contexte social avantageux… « Ce que je peux assurer cependant c’est que Flora Tristan était une fort jolie et noble dame. Elle était intime amie avec Mme Desbordes Valmore » …un récit généalogique qui, on l’imagine, vise à redorer son image artistique ou pour le moins à servir sa propre apologie pour contrer une image de peintre méprisé. Un récit paradisiaque d’une enfance dorée avec une mère idéale, « Ce que ma mère était gracieuse et jolie quand elle mettait son costume de Liménienne, la mantille de soie couvrant le visage et ne laissant voir qu’un seul œil : cet œil si doux et si impératif, si pur et caressant » ..récit qui s’achève à l’âge d’environ 7 ans lorsque cette mère idyllique devra partir régler la succession de son grand-père. Fin d’un éclairage flatteur.



Au final, si Gauguin dans ce récit « autobiographique » avec ses recours fréquents à l’humour, pour ne pas dire à la dérision, aux termes drus parfois, ses grossièretés machistes provocantes, ses sourdes colères, sa désorganisation, ses revendications, ses non-dits, sa forme brouillonne, hors norme, brouille les pistes et répugne à se révéler dans les faits, il n’en dévoile pas moins toute sa personnalité hors norme et toutes ses insatisfactions, dans cette forme même justement.



Reste l’énigme du titre « Avant et après », pourrait-il s’agir de sa tentative de suicide dont il ne dit mot ici , comme l’ont évoqué certains biographes ?

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Noa Noa

Gauguin demanda à Charles Morice, de réviser le manuscrit de Noa Noa. Certains commentateurs d'après ce que l'on peut lire, s'accordent pour considérer qu'il aurait en fait dénaturé ses écrits. Personnellement, ce recueil est l'un de ceux que j'ai eu le plus de plaisir à lire, (avec ses correspondances) même s'il y fait peu référence à son activité artistique.

En fait ce bougre de Paul Gauguin n'est pas facile à cerner et on ne peut pas dire qu'il y met du sien pour nous faciliter la tâche. Mais se savait-il lui-même ?

Quoi qu'il en soit, ce Noa Noa est une oasis de plaisir.
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Oviri : Écrits d'un sauvage

Comme la correspondance de Vincent et de son frère, les écrits de Gauguin font voir ce qu'on avait raté, pas vu, pas compris, et une fois de plus, se vérifie l'adage, le bien connu est le mal connu. Gauguin écrit avec une verve sans ombres ni demi-teintes comme sur ses toiles et ses cartons (attention spoiler: problèmes de budget récurrents). Les couleurs sont décidées et tranchées comme l'opinion, une éloquence fièvreuse, enthousiaste qui rend la lecture de ces morceaux choisis bien plus bouleversante qu'une biographie. Le lire c'est l'entendre nous parler. Une merveille.
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La Bretagne comme ils l'ont aimée

Une année, je me suis retrouvé à déambuler dans les rues d'Edimbourg et, dans la chaleur de la nuit qui prit de court le jour, quelle ne fut pas ma surprise d'y voir à la Scottish Gallery une expo de Gauguin où la Bretagne était à l'honneur. Les représentations à deux pas de mon enfance, à quelques champs d'écart qui m'ont tant fasciné, émerveillé..



Quand je visitais le musée de Pont-Aven, avant transformation, je ne voyais pratiquement que les quelques Gauguin en collection permanente qui sortaient du lot de leur flamboyance, leur géniale facture, couleurs, traits. Sans faire injure à Sérurier, Bernard, Verkade et Cie, bien entendu.



Son Christ jaune restera toujours pour moi un trait de génie qui symbolise non seulement son talent mais immortalise une Bretagne si singulière, si mystérieuse, mi-paienne, mi-religieuse.



Quand il eut fait le tour de lui-même si je puis dire, de ses fantasmes, il lui prit de rechercher encore plus de couleurs, plus de lignes, ; il partit en Martinique avec Charles Laval, où ils "pourront rire à l'aise et prendre du bon temps", les mirettes de l'artiste incomparable s'écarquillent encore davantage..

Le désespoir est souvent présent dans la vie de Gauguin, il le sera en Martinique, il la quitte épuisé, fauché comme les blés.. Oui souvent dans sa vie, il souffrira cruellement de manque d'argent et avec une belle cicatrice au coeur d'être tenu éloigné de sa famille.. Quand on songe aujourd'hui à la cote de ses oeuvres, le succès posthume laisse quand même un goût amer, tel le chien et la durée courte de sa vie. Le méga-feu de l'art fut fixé, si je puis me permettre.

Et pourtant il avait dit :



"Ses préoccupations sur les phénomènes qui nous paraissent surnaturels et dont on a seulement la sensation, ce qui l'amenait à considérer que les couleurs étaient encore plus explicatives quoique moins multiples que les lignes, par suite de leur puissance dans l'oeil". Il aspirait donc à une palette plus colorée ..



En 1994, il visite Bruges qui fait partie comme ce qui précède de mon "anneau d'or". Ca clignote, ça clignote ..



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Noa Noa

Le Noa Noa édité par "La Plume", publié en 1901, est un texte de Charles Morice, à qui Gauguin a eu la faiblesse d'accorder sa confiance. Morice a édité le texte de Gauguin, en s'efforçant d'en faire un Paul et Virginie à Papeete, ignorant tout de la mythologie Maorie, la gommant pour que ça se vende mieux à Paris. Morice a aussi gommé le style de Gauguin, style parlé, direct, brut, lyrique, concret et provocant, pré-Célinien, pour lui substituer un non-style "qui fait lettres": ampoulé, chichiteux, boursouflé d'adjectifs et d'adverbes parasites. Comment un peintre et écrivain "dédaigneux du métier et des conventions" a-t-il pu laisser un apprenti symboliste, détracteur puis agiographe de Verlaine, bricoler son texte, et y ajouter de petits poèmes irritants? Pour sa peine, Morice aurait piqué les droits d'auteur, dont Gauguin n'avait pas besoin, lui qui suçait des racines aux antipodes. Morice aurait même piqué plus que des droits d'auteur. Gauguin, dans une lettre à sa femme Mette, lui reproche de parler de Morice "comme une femme amoureuse" et "espère qu'elle n'a pêché avec lui que par la pensée"; Gauguin cocu - mais pas parangon de vertu-. Gauguin: un filon! Morice a même voulu monter une "pantomime lyrique" sur Gauguin pour le théâtre et quelques francs-papier de plus. Comme l'écrira Pola Gauguin, le peintre, fils de Paul, dans la biographie qu'il consacre en 1920 à son père, Morice voyait Gauguin comme sa découverte personnelle, comme une chose qu'il avait promue et non comme son ami. Dans une lettre à Eugène Montfort, Morice écrit: "Noa Noa est de moi, bien plus que de Gauguin. Nous avons intimement causé; j'ai écrit". A bon entendeur!
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Avant et après

Gauguin me fascine. Sa peinture bien sûr, mais le bonhomme aussi.

Partir à 20 000 km pour échapper à la société conservatrice de la France de cette fin de XIXe siècle, pour retrouver à Papeete, le curé et le gendarme. C'est dans les premières page du récit, je crois me souvenir. Donc la grande déception ! Donc partir encore plus loin, aux Marquises. Fuir, fuir fuir cette société castratrice pour pouvoir enfin créer. Et quelles créations ! Je sais, qu'à la suite du film récent (que je n'ai pas vu), il y a eu tout un battage sur sa vision des colonies, des femmes... et une remise en question du personnage devant l'Histoire. Il y aurait beaucoup à dire aussi sur notre époque, alors, qu'on lui foute la paix et qu'on se contente d'apprécier son œuvre et sa recherche de liberté qu'il a enfin trouvée en Polynésie. Il faut lire ce bouquin pour comprendre.
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Oviri : Écrits d'un sauvage

«  Écrivain faisant flèche de tout bois, polyvalent, autobiographie, critique et théoricien d'art, pourfendeur d'académisme pamphlétaire non conformiste et, plus il avança dans la vie, anticlérical, anticolonialiste, pacifiste, antimilitariste, anti-versaillais, chantre de l'amour libre et de l'émancipation féminine, voire, à l'occasion de l'androgynie et de la bissexualité, d'humeur anarchiste, en lutte sur tous tes terrains avec l'ordre établi, donc sur ce chapitre, toujours révolutionnaire pour notre temps. ».



Voilà Gauguin en son jardin.



On l'aura compris Gauguin n'était pas l'adepte du demi ton.



Oviri nous le dit : ce sont les écrits d'un sauvage !





N'y tenant plus, Il plantera femme et enfants au Danemark et choisira son monde.

Un monde où pression familale, sociale et académique lui ficheront une bonne fois pour toute la paix.

«  Voilà six mois que je ne parle. L'isolement le plus complet. Naturellement pour la famille je suis un monstre de ne pas gagner d'argent. A notre époque on n'estime que celui qui réussit ».



Gauguin assume . Il assume tout.



Il sait son état de crève faim, de traîne misère mais il sait son chemin.

Rien ne l'arrêtera. «  Je suis un grand artiste et je le sais ».





Gauguin assume, c'est décidé il ne s'excusera jamais de rien. Il doute parfois. « Il me semble que je suis fou », il doute mais se souvient toujours de sa raison.





Il est hors norme. Et cela on lui ne pardonne pas.





Il aura connu le bel amour des Marquises mais aussi la haine et la bave des colonies.



Bel homme est celui qui sait faire de vilains corbeaux ses ennemis !



Procureurs, gendarmes, bourgeois, curés, il ne les « démordera » jamais.



Il est un sauvage peut être, mais un vrai sauvage de qui donne la chasse aux chiens de méchante compagnie.



Il respecte la beauté, la vérité, la bonté et ses amis, ses maîtres au delà du temps : Manet, Delacroix dont il explique magnifiquement ses sublimes « défauts » de dessin, , Degas, Ingres. Velasquez, Rembrandt, le céramiste Chaplet., Boticelli, Cranach, Courbet, Giotto, Hosukaï, Michel-Ange, Raphaël, Cézanne, Pissaro, Renoir, et son voisin de case, ce bon vieux cannibale.



Il ne les suit pas, il se reconnaît en leur compagnie, lui qui se traite de raté lorsque la vie devient chienne.



Il envoie dans le décor l'Académie, les critiques d'Art.

«  Vous êtes juges déjà corrompus ; vous avez d'avance une idée toute faite, celle du littérateur, et vous vous croyez trop de valeur pour regarder la pensée d'un autre. »



Grand organiste des couleurs, à ceux qui lui reprochent ses aplats, il répond harmonie naturelle et devant leur surdité il leur crie : bêtise !



Il a toujours gardé confiance en ses choix, et il enrageait de se connaître sans argent car cela l'obligeait à faire moins vite et à perdre son énergie pour sa survie.

«  Tu perds un siècle lorsque tu restes dix minutes dans la société d'un sot ».





Se vêtir,se blanchir, manger, se chauffer : occupations d'animal domestique.

Sauvage  Gauguin ! Oui ! Homme sauvage ! Travail et non labour ! L'écume du plaisir sur les flancs : oui ! sueur de labour sur l'échine : non !





Rêveur... «  comme l'infini nous paraît plus tangible, devant une chose non définie »...





Conscient .. « Je sais bien que l'on me comprendra de moins en moins. Qu'importe si je m'éloigne des autres : pour la masse je serai un rébus, pour quelques uns je serai un poète, et tôt ou tard le bon prend sa place. »





Amical.... « Mon Vincent » , ce « zouave » de Van Gogh !

« Je suis primitif, il est romantique »...

...Odilon Redon et le cœur de ses êtres embryonnaires dans lesquels il rencontrera visage humain. .





Libre ! «  ce que l'Etat encourage languit, ce qu'il protège meurt ».

«  En Europe l'accouplement humain est une conséquence de l'Amour. En Océanie l'Amour est la conséquence du coït »,





Volcanique  alchimiste ! «  la matière sortie du feu revêt donc le caractère de la fournaise et devient donc plus grave, plus sérieuse à mesure qu'elle passe par l'enfer. »





Explorateur … «  Ce que je désire c'est un coin de moi même encore inconnu ».



Il lutte, il se bat, se démène, s'écorche aux ronces. Il avance , il est vivant.



Commissaires, fonctionnaires, missionnaires, il les sabrent tous à grand coup de palette !

Il ose. Il dit. Il leur écrit : lettre, journal, jusqu'à la porte de sa maison du jouir.

Il a l'honneur d'être, d'être.... Paul Gauguin !





Autorisé... Autorisé au seul plaisir de vivre comme il le doit .

Il connaît l'académie, les salons, les antichambres, il les a fréquenté.

Il connaît l'esprit bourgeois, il s'y est frotté. l'esprit marchand, la finance, les affaires.

Il connaît le prix guerre : Il l'a faite !

«  Une terrible époque se prépare en Europe pour la génération qui vient : le royaume de l'or ».

L' Histoire lui donne raison...



Il sait la famille : marié, cinq enfants. Il sait la faim, l'affront, l'humiliation.



Alors il ose puisqu'il sait.



Il sait le Bordel colonial , l'hypocrisie du clergé ( il a fait le petit séminaire) , la petitesse des grandes nations, le mensonge bien pensant, les fausses vertus, la délation.





Sa grand mère Flora Tristan n'aurait jamais pas pu le renier !





«  Tout gouvernement me paraît absurde, tout culte est une idolaterie. Si l'homme est libre d'être un sot, son devoir est de ne plus l'être ».





Dépassé.. Par lui même parce qu'il produit, parce qu'il ressort de lui.

Son oeuvre aiguise son appétit.





Epuisé souvent, mais toujours renaissant :

«  Ici, près de ma case, en plein silence, je rêve à, des harmonies violentes dans les parfums naturels qui me grisent ».





Gauguin se concentre, respire, il peint.

Et se fout bien du passé comme du reste.





«  Tas d'imbéciles qui veulent analyser nos jouissances ! A moins qu'il se figurent que nous sommes obligés de les faire jouir ».





Il peint ! Il n'est pas un singe savant ! Il est là par et pour son plaisir.

Il le dit, le peint, l'écrit.



«  J'estime que la vie n'a de sens que quand on la pratique volontairement. »





Quelle belle et pure volonté il lui aura fallu pour sauvegarder cette grande sauvagerie !



Respirer et écouter les œuvres de Gauguin c'est se souvenir d'un temps qui ne connaissait pas la cruauté.





Astrid Shriqui Garain
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Noa Noa

Souligner la beauté singulière des œuvres de Gauguin serait tenter d'éclairer le soleil avec une allumette.

Alors essayons de comprendre la révolution de ce soleil.

Peintures, sculptures céramiques en sont les rayons.

Pour comprendre la force de ces rayons, leur puissance il faut lire les écrits de Gauguin.

Il faut respirer leur musique.

Il faut humer Noa Noa.

Noa Noa vous apportera un peu du parfum de ce pays là.

Tahiti, les Marquises.

Pour Gauguin il s'agissait d'une quête et non d'une fuite comme certains l'ont prétendu.

On ne fuit pas une prison on s'en évade.

Ce que Gauguin a fait. Il a pris la mer pour se détacher d'une société dont il savait le jugement létal .

Il n'a jamais renié la culture des mondes, de son monde, au contraire il avait tout emporté. Ce qu'il ne supportait plus c'était le discours, le regard que ce monde « civilisé » portait sur l'Art.



Las de s'expliquer, las de se justifier, las de survivre, Gauguin a pris le large et il a rencontré l'enfance du monde.

«  Je m'endormis à cette musique...Je pouvais dans mon sommeil m'imaginer l'espace au dessus de ma tête, la voute céleste, aucune prison où l'on étouffe. Ma case c'était l'espace, la liberté. »



J'étais là seul ; de part et d'autre nous nous observions. »



Gauguin a du apprendre Tahiti «  Pour eux aussi j'étais le sauvage. Avec raison peut être. ».

Avec amour, avec élan, avec désir et cette faim irrépressible et viscérale qui torturait son âme , il a vu, et surtout entendu ce pays.

Cette terre, ces hommes, cette Tahitienne qui portait la mémoire et l'avenir du monde.



Impressionné, frappé, ébloui.

«  Pourquoi hésitais-je à faire couler sur ma toile tout cet or et toute cette réjouissance de soleil ? Probablement de vieilles habitudes d'Europe, toute cette timidité d'expression de nos races abâtardies.».



Dévêtu, dépouillé, nu, Gauguin dépucela sa peinture.

« Tous ses traits avaient une harmonie raphaélique dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du langage et du baiser, de la joie et de la souffrance, cette mélancolie de l'amertume mêlée au plaisir, de la passivité résidant dans la domination. Tout une peur de l'inconnu ».



Gauguin a joui des couleurs, des parfums, des chairs, des musiques, des lignes de Tahiti.

«  Ce fut un portrait ressemblant à ce que mes yeux voilés par mon cœur ont aperçu ».

«  Je deviens insousciant, tranquille, aimant ».



Gauguin devint amoureux. «  L'amour en moi prenait éclosion ».

En Gauguin, un monde fleurissait. «  C'était tout, c'était beaucoup ». «  Tout est beau, tout est bien ».



Noa Noa c'est le parfum d'une rencontre dans une nuit tropicale.



Astrid Shriqui Garain

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Lettres à André Fontainas

A peine je sors de la lecture d'une longue lettre du poète Charles Juliet à Paul Cézanne le peintre, que cette fois c'est le peintre Paul Gauguin qui écrit à son ami le poète André Fontainas, là pour le coup de caractère vraiment épistolaire. Je n'aime pas en général les textes des peintres qui sont des écrivains ratés, mais exception n'est pas coutume, Gauguin a bien du talent et est cultivé. De nature à faire plier la langueur avec laquelle MH17 s'étreint dès qu'on lui parle de correspondance chez les gens de plume..
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Avant et après

J'ignorais jusqu'à présent que Gauguin avait écrit un livre. Curieuse, je me suis lancée dans la lecture de ses écrits. Avant et après a été débuté en décembre 1902 à Hivaoa, aux Iles Marquises, quand l'homme vieillissant et malade cesse totalement de peindre. Insomniaque il couche ses pensées, ses souvenirs, ses réflexions. Dans la préface du livre, Jean-Marie Dallet explique que Gauguin "veut voir ce livre publié au plus vite et qui est, selon lui, pleine de haine, de vengeance, de choses terribles". Malheureusement, "Gauguin n'aura pas le bonheur de voir éditer ce texte", publié bien longtemps après sa mort : d'abord en 1918 en Allemagne, pour ne paraître en France qu'en 1923. Totalement seul, sans argent, l'artiste est mort dans sa Maison du Jouir le 8 mai 1903. Avant et après est aujourd'hui considéré comme le plus grand texte de l'artiste.

Tout au long du livre (car c'est pourtant bien un livre que vous avez entre les mains), Gauguin ne cessera de vous rappeler, à vous, lecteur, que "ceci n'est pas un livre" ! Alors, si ce n'est pas un livre, qu'est-ce que c'est ? C'est à vous de vous faire votre idée. L'art pour l'art a été le sacerdoce de Gauguin, qui n'aimait pas le réalisme (il détestait les romans de Zola où "les blanchisseuses comme les concierges parlent un français qui ne [l']'enthousiasme pas", il haïssait George Sand, et ne cesse de s'excuser (enfin, "s'excuser" est un grand mot, connaissant Gauguin), de ne pas faire partie du sérail des écrivains. "Je voudrais écrire comme je fais mes tableaux, c'est-à-dire à ma fantaisie, selon la lune, et trouver le juste titre longtemps après." Pour ce qui est de la fantaisie, eh bien on n'est pas déçu du voyage ! Il y a un peu de tout, sans forcément de logique, il faut se laisser porter par les mots de l'artiste. Ou bien piocher à sa guise. Gauguin y verse sa conception de l'art, ses agacements, son enthousiasme, son amertume.



Je me suis amusée des traits d'"esprit" et des railleries, de l'humour grinçant. Je vous en propose quelques extraits :



"Rossini disait : "Je sais bien que ze ne souis pas un Bach, mais ze sais aussi que ze ne souis pas un Offenbach."

Je suis le plus fort joueur de billard, dit-on, et je suis Français. Les Américains enragent et me proposent un match en Amérique. J'accepte. Des sommes énormes sont engagées.

Je prends le paquebot pour New York, tempête affreuse ; tous les passagers sont affolés. Je dîne parfaitement, je bâille et je m'endors."



"Mais vos Japonais sont de rudes cochons !

Oui, mais dans le cochon tout est bon !"



"Un jeune Hongrois me dit qu'il était élève de Bonnat. Mes compliments, lui-ai-je répondu, votre patron vient de remporter le prix au Concours du Timbre-Poste avec son tableau au salon.

Le compliment fit son chemin ; vous pensez si Bonnat fut content et le lendemain le jeune Hongrois faillit me battre."



"Qui connaît Degas ? Personne, ce serait exagéré. Quelques-uns seulement. (...)

Degas est né... je ne sais pas, mais il y a si longtemps qu'il est vieux comme Mathusalem."



"La pire des souffrances, c'est la dernière."



"Ne vous avisez jamais de lire Edgar Poe autrement que dans un endroit très rassurant." Il adorait se ficher la trouille à sa lecture !



Il y a presque un Oscar (Wilde) caché en Gauguin, qui raille sans pitié ni gêne ses contemporains écrivant sans vergogne ses frasques à leur encontre ! Avec un sentiment de supériorité certain...



"Les mathématiques, c'est fatalement juste. Que serait-ce si ce n'était pas fatalement ?"

L'écrit le plus émouvant est sans doute celui sur son séjour à Arles, avec Van Gogh, et le drame que tout le monde connaît ("la chair de poule" vous envahit à cette lecture). Ce séjour qui marquera la césure entre l'Avant et l' Après.
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Avant et après

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Oviri : Écrits d'un sauvage

Je viens de relire Oviri, recueil de textes et de lettres, incluant Avant et Après. Ce qui m'intéresse dans ce recueil, c'est la volonté du peintre de fuir le monde dit "civilisé" et la relation qu'il entretiendra avec la Polynésie. Il voulait trouver un lieu qui ne soit pas contaminé par le conformisme et contrôlé par l'Eglise et le Gendarme. On voit à travers ces écrits qu'à peine posé le pied à Tahiti, il a été obligé de soumettre à l'un et à l'autre. Ses relations avec les Polynésiens seront globalement à la hauteur de ses espérances. Mais il retrouvera l'hypocrisie chez les colons et fonctionnaires et sera très vite ostracisé. Malade, il vivra souvent dans la misère.

Par ailleurs concernant ses peintures, il devra sans cesse être en relation avec ses amis de Paris pour vendre ses toiles. Sachant qu'il fallait plusieurs mois pour aller de la métropole à Tahiti, il était souvent dans l'expectative et ne savait jamais ce qu'il allait faire.

Ces textes et cette correspondance pourront paraître parfois redondants et manquer d'interêt. On pourra alors se raccrocher aux avis du peintre sur la société, sa correspondance avec son épouse et ses amis et sur son idée de la peinture.
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Cahier pour Aline

On expose ( je crois que l'événement touche bientôt à sa fin) une belle cinquantaines de toiles de Gauguin à la Fondation Beyeler aux portes de Bâle en Suisse. J'ai eu le bonheur de m'y rendre, de rencontrer "pour de vrai"é des oeuvres que nous avons entrevues au détour de livres d'arts, de publicités, de cartes postales. Quel délice ! Ace plaisir est venu s'ajouter dans la boutique du lieu, la découverte d'un Cahier écrit par Gauguin et initialement destiné à sa fille, Aline, vivant en Europe alors que lui était en Polynésie. Les éditeurs ont très justement faits le choix , dans la facture du livre, d'une couverture simple quadrillée de bleu comme les petits carnets de notre enfance.

C'est tout bonnement (?!!!) un recueil de pensées de l'artiste, de citations, de commentaires sur l'art mais aussi sur la vie, la quête du bonheur, les privilèges, l'esclavage, la liberté, sur la décence et la chasteté, l'animalité, la beauté etc.

On y décèle ses envies, ses colères, son amertume parfois, son r^ve d'une oeuvre créatrice quasiment divine et auss i parfois des jeux de mots.



L'édition de ce cahier est vraiment pertinente et fait échos aux oeuvres de l'artiste.
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Racontars de rapin

Histoire de l'art du 19e siècle. Intéressant de connaître les pensées de Paul Gauguin, ses goûts, les querelles de son époque.
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Avant et après

Gauguin se raconte tel qu’il est : entier, bourru et se dévoile sans retenue. Sa colère et ses revendications enflamment le récit. Quand on est artiste et que l’on crève de faim, la vie est bien difficile.



Il passe en revue son enfance, ses choix, ses amis les peintres. Il dit qu’il n’a pas écrit un livre, ni des mémoires.



C’est parfois décousu mais toujours vivant et intéressant.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Noa Noa

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